Dans le monde francophone, les anglicismesbaskets (chaussures montantes), tennis (chaussures basses) ou encore sneakers sont couramment utilisés pour désigner les chaussures de sport utilisées pour un usage quotidien non sportif, alors qu'au Canada c'est le terme espadrille qui prévaut dans cet usage, mais il existe aussi le terme «godasse»[1] et l'anglicisme running shoe.
Depuis les années 1980, ces chaussures sont de plus en plus intégrées au mode de vie de tous les jours, tant et si bien que de nombreuses chaussures de ce type ne sont jamais utilisées en tant qu'accessoire de sport, mais comme un élément d'habillement dont le rôle est de protéger les pieds lors de la marche. Celles-ci sont réputées pour être confortables.
Les études biomécaniques de différentes activités sportives contribuent à la mise au point des chaussures de sport minimalistes ou maximalistes dont l'aspect, la souplesse et la rigidité en flexion de la semelle[N 1], le drop[N 2], la qualité de l'amorti[N 3] et de la restitution d'énergie, le poids sont variables en fonction des disciplines[2],[3],[4]. Cette mise au point intègre aussi la rhétorique marketing des équipementiers qui insistent sur trois aspects particuliers: le progrès technologique en tant qu'aide à la performance, l'équipement moteur du développement personnel sur le plan physique et psychologique, l'esthétique de la chaussure de sport[5].
1906: création de New Balance par Arthur Hall (États-Unis), entreprise spécialisée dans la chaussure de course à pied.
1911: commercialisation de la 2750 de Superga, la première chaussure pour joueurs de tennis[7].
1916: création de l'entreprise Calzificio Torinese à Turin (Italie), spécialisée dans les articles de sport destinés aux footballeurs.
1917: création de la chaussure de basket Converse All Star par Converse, améliorée puis rebaptisée par la suite en Chuck Taylor, du nom de l'ancien basketteur et agent commercial de l'entreprise.
1920: sous l'impulsion du fils d'Émile Camuset, l'entreprise française de bonneterie fondée en 1882 à Romilly-sur-Seine dans l'Aube se lance dans la confection de produits de sport, devenant par la suite l'une des premières marques de sport mondiale, Le Coq sportif.
1924: les frères Adolf et Rudolf Dassler fondent l'entreprise Schuhfabrik Gebrueder Dassler (fabrique de chaussures des frères Dassler) à Herzogenaurach (Allemagne).
1966: création de Vans par Paul Van Doren[9] et James Van Doren (États-Unis).
1969: lors d'une séance photo pour le catalogue de maillots de bain Beatrix, Maurizio Vitale Cesa(en) voit une photo d'un homme et d'une femme assis en dos à dos. L'entreprise Calzificio Torinese vient alors de trouver son logo et devient Kappa (Italie).
1973: création de Lotto (Italie), spécialisée dans la création de chaussures de tennis et lancement des chaussures d'athlétisme Mizuno (Japon).
1974: Le Coq sportif, leader dans le textile destiné aux sportifs de haut niveau, doit faire face à des problèmes financiers dus à la concurrence asiatique et au récent premier choc pétrolier. Adidas, leader européen sur la chaussure de sport et sur les produits en cuir, rachète l'entreprise. La société italienne Fila, fondée en 1911 et reconvertie dans l'univers sportif depuis les années 1950, lance quant à elle une ligne de polos destinés aux joueurs de tennis du moment.
Années 1980 et 1990:
les modèles Samba(en), Gazelle(en), Stan Smith, Nastase, Superstar d'Adidas et Suede de Puma, commercialisés en différentes versions sont à la mode; ces chaussures sont portées au stade comme à la ville et deviennent vite incontournables.
Nike créé la première chaussure à coussin d'air. Le concept est ensuite décliné avec les coussins d'air visibles sur la série des Nike Air Max.
Reebok sort la Pump(en) en 1989, alors que les modèles de New Balance et Asics s'imposent dans le marché des chaussures de course à pied entre autres avec la première Asics gel kayano.
Cependant Adidas, du fait de son ancienneté et de sa popularité, reste leader avec ses fameux modèles Copa Mundial(en) en crampons moulés et World Cup en crampons vissés dans le football (sport numéro un, pratiqué dans une très grande majorité de pays).
2003: Nike rachète son compatriote Converse.
2005: Adidas devient propriétaire de Reebok et de son imposante filiale américaine. Son patron d'alors, Robert Louis-Dreyfus relance également Le Coq Sportif par l’intermédiaire d'une société d’investissement suisse, Airesis.
2015: la Stan Smith d'Adidas devient le modèle le plus vendu cette année-là, devançant la All Star de Converse et l’Air Force One de Nike.
2018: les baskets sont devenues incontournables, à tel point qu'une expo-vente est organisée au carrousel du musée du Louvre sur une surface de 3 700 m2[10].
Les principaux fabricants mondiaux actuels de chaussures de sport sont (par ordre alphabétique): Adidas, Asics, Converse, New Balance, Nike, Puma et Reebok.
Cependant, beaucoup de marques de prêt-à-porter se sont lancées dans le marché[11] en transformant la chaussure de sport en un objet de mode sans la contrainte d'un usage sportif.
La sneaker désigne une chaussure de sport détournée à un usage citadin, telle la Converse créée en 1917 ou l'Adidas Stan Smith sortie en 1964. En ce sens, elle est utilisée pour son esthétique et non plus pour sa praticité.
La capacité des mousses et des lames en fibre de carbone dans les semelles intermédiaires, à accumuler et à restituer de l'énergie, fait l'objet de ce type d'études. Chez un coureur de fond, la consommation d'énergie d'une foulée est estimée à environ 500 Joules. 3 à 8% de cette énergie peut être restituée par les mousses (soit 10 à 15 Joules), 0,03% par une lame de carbone (soit 0,16 Joules). La mise au point de chaussures de course implique ainsi la conception d'une semelle intermédiaire alliant la résilience de la mousse souple et la rigidité en flexion longitudinale obtenue en intégrant une lame en carbone dans la mousse sans trop affecter le poids de la chaussure. Cette résilience favorise la restitution d'énergie et la rigidité limite la fatigue des muscles qui contrôlent les articulations métacarpo-phalangiennes). cf. (en) Darren J Stefanyshyn, Benno M. Nigg, «Energy Aspects Associated with Sport Shoes», Sportverletzung Sportschaden, vol.14, no3, , p.82-89 (DOI10.1055/s-2000-7867), (en) Benno M Nigg, Sasa Cigoja, Sandro R Nigg, «Teeter-totter effect: a new mechanism to understand shoe-related improvements in long-distance running», Br J Sports Med, vol.55, no9, , p.462-463 (DOI10.1136/bjsports-2020-102550)
«Air, gel, nids d'abeilles, coussinets, plaques ondulées… tous les termes imaginables ont été employés. Or, ce qui détermine la qualité d'amorti d'une chaussure, c'est, avant tout, les matériaux élastiques utilisés». Cf Cyrille Gindre, Courir en harmonie, éd. Volodalen, , p.181.
(en) Benno M. Nigg, Saša Čigoja, Sandro R. Nigg, «Effects of running shoe construction on performance in long distance running», Footwear Science, vol.12, no3, (DOI10.1080/19424280.2020.1778799, lire en ligne)
(en) Anne Mündermann, Benno M Nigg, Darren J Stefanyshyn, R Neil Humble, «Development of a reliable method to assess footwear comfort during running», Gait & posture, vol.16, no1, , p.38-45 (DOI10.1016/s0966-6362(01)00197-7)
(en) Allison Gill, «Limousine for the Feet: The Rhetoric of Sneakers», dans Riello Giorgio, Mcneil Peter (dir.), Shoes: A History From Sandals to Sneakers, Oxford, Berg, , p.372-385