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personnalité politique française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Charles-Louis-Joseph de Gau de Frégeville, né le à Teillet[1], mort le à Paris[2], est un général et homme politique français de la Révolution et du Premier Empire.
Charles de Frégeville | ||
Le colonel de hussard Charles de Frégeville | ||
Naissance | Teillet (Tarn) |
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Décès | (à 78 ans) Ancien 1er arrondissement de Paris |
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Origine | France | |
Allégeance | Empire français | |
Arme | Cavalerie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1774 – 1833 | |
Distinctions | Grand officier de la Légion d'honneur Chevalier de Saint-Louis |
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Hommages | Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile, 34e colonne. | |
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Le général Charles de Frégeville est né au château de Grandval, à Paulin, aujourd'hui dans la commune de Teillet (Tarn). Issu d'une ancienne famille noble castraise d'origine protestante, son père, Jean de Frégeville, seigneur de Grandval et de Plegades, officier de cavalerie, finit sa carrière comme lieutenant-général de Louis XV et son demi-frère aîné Henri finit lui aussi sa carrière comme général de division. Suzanne Périé, fille de Pierre Périé, négociant à Bédarieux, et Magdeleine-Suzanne de Lavit, est devenue en 1753 à Paris, la seconde épouse de son père. Un de ses frères, Pierre, né le , a été nommé cadet au régiment de Condé dragons pru avant de périr accidentellement à Teillet en 1774. Charles de Frégeville, âgé d'à peine 12 ans, lui est substitué et rejoint son régiment sur les côtes de Bretagne. Le jeune soldat fait le service dans les grades subalternes pendant deux ans, et est nommé sous-lieutenant le .
En 1781 il achète une compagnie et est créé capitaine au régiment de Condé dragons. Il emploie dès lors une partie de ses semestres à voyager en Prusse et en Allemagne ; il apprend la langue de ces pays et étudie principalement la stratégie de leurs armées. De retour en France il se met le à la tête de la garde nationale à cheval de Montpellier pour réprimer des troubles à Nîmes et à Beaucaire.
Nommé en 1785 capitaine de remplacement, c’est-à-dire sans traitement, il est nommé le capitaine au 3e régiment de chasseurs à cheval et le suivant, lieutenant-colonel du 2e régiment de hussards, Charles de Frégeville fait la campagne suivante sous les ordres de La Fayette et y commence sa réputation.
Le colonel baron de Jean-Conrad von Malsen et le premier lieutenant-colonel Hock, tous deux hostiles aux idées nouvelles, sont résolus de passer à l'ennemi avec tout le régiment qui se trouve alors sur la frontière des Ardennes. Lafayette étant absent, on a éloigné Frégeville comme patriote mais celui-ci, averti à temps, accourt et fait tant que le régiment, un instant ébranlé, refuse de partir et de suivre au camp autrichien son colonel, le lieutenant-colonel en premier et huit officiers qui émigrent seuls. En récompense, Charles de Frégeville est nommé colonel de ce même régiment. Il ne tarde pas à se signaler par sa conduite : ainsi sous Dumouriez, lors de la retraite de Grand-Pré, il conduit ses hussards en habile capitaine et se bat en soldat intrépide. On sait que Dumouriez a en cette occasion, 20 000 hommes en retraite devant une armée de 100 000 Prussiens ou Autrichiens ; Frégeville qui forme l'arrière-garde, charge plusieurs fois la cavalerie ennemie et la tient en échec. Peu de jours après il se couvre de gloire à Valmy de même qu'à Jemmapes, à Hal, à Bruxelles, à Tirlemont et devient un exemple pour l'armée.
Peu de temps avant sa fuite, Dumouriez va le trouver au camp de Maulde et lui confie ses desseins : son plan consiste à enlever le Dauphin du Temple, à le proclamer roi au milieu de son armée et à confier la régence au duc de Chartres, futur Louis-Philippe Ier. Le colonel Frégeville consent à se prêter à ses vues. Sous prétexte de refaire son régiment, de prendre des hommes du dépôt ou d'empêcher la désertion, il est convenu que le colonel se rendrait à Cambrai, puis à Pont-Sainte-Maxence : à peine est-il en marche qu'il reçoit un second ordre de Dumouriez pour l'arrestation de Bouchotte, alors officier supérieur des hussards et depuis peu commandant de la place de Cambrai, où il préside le club populaire.
Frégeville s'apprête à s'acquitter de cette commission lorsqu'un courrier extraordinaire instruit les autorités que Dumouriez a émigré, qu'il est déclaré traître à la patrie, mis hors la loi, et que tout officier qui exécuterait des ordres de lui serait condamné à mort. Frégeville se contente de déchirer le mandat d'arrestation qu'il a reçu ; mais un colonel qui a connu cet ordre fait part à Bouchotte des dangers qu'il a courus. Ce commandant de place se borne à écrire au général Dampierre, successeur de Dumouriez, de délivrer Cambrai d'un régiment qu'il considère comme très suspect. Dampierre qui compte sur le patriotisme du 2e hussards, confie à Frégeville le commandement de toutes les troupes qui couvrent Valenciennes ; ce colonel s'y conduit de la manière la plus distinguée ; mais bientôt rappelé au quartier général, Dampierre lui communique un ordre qui lui prescrit de l'envoyer à Paris pour rendre compte de sa conduite. On sait ce que sont alors ces sortes d'appel à Paris : c'est l'échafaud en perspective, et cependant il part. Heureusement le Comité de salut public a été prévenu avantageusement par les représentants du peuple, il renvoie Frégeville à son régiment.
Le il est nommé général de brigade à l'avant-garde de l'armée des Pyrénées orientales. Cette avant-garde est de 3 000 hommes et l'armée de 11 000 à peine. Avec des forces si inférieures, le général Frégeville fait souvent tête à l'ennemi et remporte divers avantages comme à la Bataille de Peyrestortes ; mais un jour, n'ayant avec lui que 400 hommes, il est enveloppé par environ 3 000 hommes et fait prisonnier avec ses aides-de-camp. Après deux ans d'une dure captivité, il est rendu et va résider à Montpellier en attendant un ordre de service. À peine arrivé dans cette ville, une insurrection y éclate, le général parvient à l'apaiser à force de sagesse, cherchant les voies de conciliation. La ville reconnaissante le nomme député de l'Hérault au conseil des Cinq-Cents.
Au 18 brumaire et dans les journées qui suivent, le général Frégeville joue un rôle très actif. Le 19 brumaire, on le voit, aidé de deux de ses collègues, enlever le président Lucien Bonaparte de son fauteuil et le porter dans la cour pour le soustraire aux vengeances de la faction anarchiste. Le même jour c'est lui qui décide Napoléon Bonaparte à paraître devant environ cent cinquante membres du conseil des Cinq-Cents réunis dans une salle pour prendre une décision quelconque sur l'événement de la veille. C'est dans cette réunion que l'on décide qu'un décret nommant trois Consuls – parmi lesquels le général Bonaparte – serait soumis à l'approbation du conseil des Anciens. Séance tenante on nomme une commission de vingt-cinq membres pris dans chaque conseil, chargée de rédiger une constitution et on lui accorde trois mois pour la formuler. Frégeville est du nombre de ceux que choisit le conseil des Anciens. La constitution acceptée, le général passe au Corps législatif.
Nommé général de division le , il reçoit la mission d'organiser vingt-cinq régiments dans un rayon de trente-huit lieues de Paris. Toutes ces forces promptement réunies sont dirigées vers l'Italie. Cependant Frégeville préférant le service actif à la législature, va prendre le commandement des troupes légères du général Brune, et se distingue par des charges brillantes au passages du Mincio et du Tagliamento. On le voit ensuite gouverneur de la 9e division militaire, commandant une division sous Masséna, et quand le roi Joseph Bonaparte réunit sous ses ordres les armées de Masséna et de Gouvion-Saint-Cyr, c'est Frégeville qui commande en chef toute la cavalerie composée de quatre divisions. Pendant que Gouvion-Saint-Cyr fait le siège de Gaète, il réussit à s'emparer de Civitella del Tronto, située dans une position inexpugnable.
Ainsi, en un seul jour et avec neuf cents combattants et quelques pièces de quatre, il enlève une place que le duc de Guise a en vain assiégée à la tête de 6 000 hommes et d'une artillerie formidable. La prise de Civitella del Tronto et celle de Gaète entraînent la soumission du royaume. Le général Frégeville est nommé gouverneur de tout le pays comprenant l'Adriatique, depuis les États Romains jusqu'aux côtes de la Calabre, et le roi Joseph demande pour lui le cordon de grand officier. Après la paix de Tilsitt en 1807, Frégeville tombe dans la disgrâce de l'Empereur et reste sans emploi jusqu'en 1814.
Louis XVIII le nomme le chevalier de Saint-Louis, et le grand officier de la Légion d'honneur dont il était commandeur depuis 1804. Il doit sa faveur aux Tuileries à sa conduite en 1793 ; conduite qu'il a eu soin de faire constater par le duc d'Orléans et par Dumouriez alors à Londres. On laisse seulement ignorer à Louis XVIII la question de régence.
Pendant les Cent-Jours, Napoléon Ier lui confie la cavalerie du 2e corps d'observation des Pyrénées-Orientales.
À la seconde Restauration, ce commandement lui est ôté par le duc d'Angoulême irrité de ce qu'il refuse de procéder au licenciement du corps de cavalerie. Le ministre de la guerre, le maréchal Gouvion-Saint-Cyr à qui il se plaint, lui donne l'inspection générale de vingt-cinq régiments de l'armée de la Loire. Le général Frégeville a à combattre les ordres occultes du duc d'Angoulême et de son chef d'état-major, le duc de Damas. Le projet du prince est de désorganiser l'armée ; il réussit, et le général Frégeville est mis à la retraite.
On prétend que le duc d'Angoulême a l'intention de former un royaume indépendant, sous le nom d'Occitanie. Il aurait cherché dans ce but à se faire des partisans parmi les militaires de l'armée de la Loire.
Le général Frégeville est remis en disponibilité, et en 1833, il est admis définitivement à la retraite. Il est à Paris en 1835, et se trouve à la revue du , à cinq pas du roi et derrière le général Lachasse-Vérigny. Le , lors de l'attentat boulevard du Temple, il est blessé par l'explosion de la machine de Giuseppe Fieschi et a son cheval tué sous lui.
En 1833, ruiné, le général de Frégeville est contraint de vendre le château de Grandval à son avocat Montpellierain Hippolyte Charamaule. Il passe la fin de sa vie modestement à Paris où il est mort en . Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Ouest, dans la 34e colonne. Il est également propriétaire du château de Gramont dans l'Hérault, acheté en , dans lequel il s'installe et organise avec faste des réceptions mémorables. Le château de Grandval n'est plus qu'une ruine romantique près d'un retenue d'eau à la suite de son incendie par les Allemands en représailles d'avoir servi de refuge à des résistants locaux ; le château de Gramont est aujourd'hui la propriété de la mairie de Montpellier.
La baronne Barbara Juliane von Krüdener, fameuse piétiste en partie à l'origine de l'idée de la Sainte-Alliance, inspire en 1790 au marquis de Frégeville une très vive passion. Ses biographes racontent qu'il conserve longtemps avec elle une relation épistolaire après le modus-vivendi arrangé par l'époux lors de leur voyage dans les pays nordiques en 1791. Après un premier mariage avec Mademoiselle Rodier de Manilargues, il épouse le à Béziers Claire Sicard, née le dont il eut plusieurs enfants dont :
« Charles Louis Joseph de Gau de Frégeville », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
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