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historien français (1911-1988) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Charles Higounet, né le à Toulouse et mort le à Bordeaux, est un historien médiéviste français spécialiste de géohistoire. Il est principalement connu pour avoir dirigé la rédaction de L'Histoire de Bordeaux (1963, huit volumes).
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Charles Higounet fait ses études au lycée puis à l'université de Toulouse, sa ville natale. Il est reçu à l'agrégation d'histoire et de géographie[1] en 1933. Parmi ses maîtres figurent le médiéviste Joseph Calmette, l'helléniste André Aymard et surtout le géographe Daniel Faucher, que Marc Bloch salue comme l'un des meilleurs représentants de l'école géographique française. En 1949, dans la préface à l'édition de sa thèse, Charles Higounet ne manquera pas de reconnaître l'importance de « l'empreinte géographique », écrit-il, qu'il lui devait. Il est reçu à l'agrégation d'histoire et géographie en 1933, à l'âge de vingt-deux ans.
Il est nommé professeur au lycée de Pau l'année suivante, puis à Bordeaux en 1934-1935. Après son service militaire, il retrouve en 1936, le lycée de Toulouse, comme professeur cette fois. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940. De 1940 à la fin de 1943, il est prisonnier en Silésie dans les Oflag de Lamsdorf, Weidenau puis Sagan. Il est rapatrié en par l'un des derniers trains sanitaires qui ont pu être constitués.
Dès 1945, il est chargé de cours puis chargé d'enseignement à l'université de Bordeaux. Par fidélité à Joseph Calmette, il rejoint Toulouse, où il soutient en 1946 sa thèse de doctorat ès lettres sur « Le comté de Comminges, de ses origines à son annexion à la Couronne »[2]. En 1949, il occupe la chaire des sciences auxiliaires de l'histoire de l'université de Bordeaux III, libérée par la nomination à Paris de Robert Fawtier. Charles Higounet assure cet enseignement pendant trente ans, jusqu'à la retraite et l'éméritat en 1979[3].
En 1948, il fonde la Fédération historique du Sud-Ouest, avec ses collègues Yves Renouard et Robert Étienne. Cette fédération rassemblait les sociétés historiques des cinq départements d'Aquitaine : la Dordogne, la Gironde, les Landes, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques. Elle a pour objectif de rapprocher les universitaires, les étudiants et les membres des sociétés savantes passionnées d'histoire. Il en est le secrétaire général et en devient le président en 1955. Cette fédération a été créée à l'instigation du Comité français des sciences historiques et du comité des travaux historiques, parce qu'« après la guerre et l'occupation il fallait redonner l'impulsion aux activités des sociétés régionales d'histoire et d'archéologie »[4].
En 1968, il est correspondant de l'Institut de France.
Spécialiste des bastides, ainsi que de l'histoire du Sud-ouest et de Bordeaux, il est notamment l'auteur d'un Que sais-je ? sur L'écriture, réédité plus de dix fois. Il a contribué avec Philippe Wolff à initier en 1976 la collection des Atlas historique des villes de France, que son successeur Jean Bernard Marquette (1934-2020)[5] a concrétisé à partir de 1982, année de son départ à la retraite.
Son épouse, Arlette Higounet-Nadal, est une spécialiste de la démographie médiévale qui a consacré sa thèse à Périgueux.
Charles Higounet meurt en 1988. Depuis 1992, un centre de recherche porte son nom à Pessac[6].
Son œuvre principale est L'Histoire de Bordeaux, qu'il a dirigée. Il a conçu ce projet quand il est devenu président de la Fédération du Sud-Ouest en 1955. Selon son ancien étudiant Jean-Pierre Poussou, qui a raconté les coulisses du projet dans un article pour la Société historique de Bordeaux, il regrettait l'absence d'une histoire complète de la ville depuis la parution de l'ouvrage publié par Camille Jullian. Il lui semblait qu'un seul volume ne serait pas suffisant, notamment parce que les recherches historiques locales et régionales avaient progressé depuis le fin du XIXe siècle[7].
Pour mener à bien cette entreprise, il fallait recevoir le soutien financier de la mairie de Bordeaux, celui du Conseil général (et donc, à cette époque, de la préfecture de la Gironde) et à moindre échelle celui des autorités universitaires. Il fallait aussi persuader les librairies que le livre leur serait profitable, même s'il était publié en huit volumes. Il était donc indispensable que L'Histoire de Bordeaux soit inspirée par les approches et les méthodes les plus récentes, bien écrite et bien illustrée. Il présente le projet au maire Jacques Chaban-Delmas le . Ce dernier lui accorda « le patronage de la Ville de Bordeaux » et « les subventions nécessaires de la municipalité »[8].
Il a défendu la nécessité de publier ce travail en huit volumes. Il a choisi lui-même les noms des rédacteurs de chacun d'entre eux. Chaque volume avait un directeur travaillant avec plusieurs collaborateurs. Charles Higounet y a également beaucoup contribué personnellement, aidé de sa femme. Il relut tous les manuscrits, fit des corrections et des remarques. Il fit en particulier attention à la fluidité du texte, à la correction du style et à ce que l'ensemble des volumes se caractérise par une même tonalité. Il a enfin continué à maintenir le soutien des autorités politiques et universitaires[8].
La parution de ces huit volumes en 1963 fut une excellente publicité pour la ville de Bordeaux et l'équipe des historiens bordelais dirigés par Charles Higounet. Pendant quelques années Bordeaux a été la seule grande ville française à disposer d'une grande œuvre monumentale. Elle reste la seule grande ville provinciale européenne à en posséder une[8].
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