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film de Billy Wilder, sorti en 1959 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Certains l'aiment chaud (Some Like It Hot) est un film américain de Billy Wilder sorti en 1959. C'est une comédie pastiche de film de gangsters, et romantique qui s'aventure sur le terrain de la féminité des hommes très peu exploré à l'époque.
Titre original | Some Like It Hot |
---|---|
Réalisation | Billy Wilder |
Scénario |
Billy Wilder I. A. L. Diamond |
Acteurs principaux | |
Pays de production | États-Unis |
Genre | Comédie, film musical |
Durée | 120 minutes |
Sortie | 1959 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Ce film a contribué à faire de son réalisateur et de son actrice principale, Marilyn Monroe, deux stars du cinéma hollywoodien. L'American Film Institute le place en première position de son classement des cent plus grandes comédies, devant Tootsie et Docteur Folamour.
En 1929, à Chicago, en pleine prohibition, un corbillard est poursuivi par une voiture de police ; des tirs sont échangés, mais le véhicule funéraire parvient à prendre le large et à livrer son chargement – de l'alcool de contrebande – dans un tripot clandestin. Un peu plus tard la police y fait une descente ; deux des musiciens qui s'y produisent réussissent à échapper à la rafle : Joe (Tony Curtis), saxophoniste, et Jerry (Jack Lemmon), contrebassiste.
Le lendemain, les deux musiciens, qui s'apprêtent à se rendre à leur nouvel engagement, croisent les gangsters et sont témoins d'un affrontement sanglant entre bandes rivales… Deux témoins gênants. Pour échapper aux tueurs de la mafia lancés à leurs trousses, ils se dissimulent, déguisés en femmes, dans un orchestre de jazz féminin qui se rend à Miami, en Floride. Joe prend pour prénom Joséphine et Jerry devient Daphné. Dans le train les deux travestis font la connaissance d'Alouette (Marilyn Monroe) — Sugar dans la V.O. — la chanteuse de l'orchestre.
Pendant le trajet, une petite sauterie improvisée autour de quelques verres permet aux deux nouvelles arrivées de sympathiser avec le reste de l'orchestre qui s'appelle le Sweet Sue and her society syncopators et dans lequel il n'y a qu'un seul homme, son directeur. Joséphine (= Joe, le saxo) est très attiré par Sugar (Alouette en France), laquelle lui raconte ses déboires amoureux avec… les saxophonistes. Elle lui confie qu'elle espère rencontrer un millionnaire en Floride et l'épouser.
Justement, à Miami, l'hôtel de luxe où elles s'installent et dans lequel elles doivent se produire, grouille de millionnaires ravis d'accueillir les jeunes artistes. Le richissime Osgood Fielding tombe sous le charme de Daphné/Jerry et l'invite à dîner le soir même sur son yacht qui mouille dans la baie. Joe/Joséphine, ourdissant d'autres plans, s'est emparé de la valise du directeur de l'orchestre où il trouve de quoi se transformer en élégant jeune homme, Junior. Les musiciennes vont à la plage, Alouette y fait la connaissance d'un certain Junior, jeune héritier fortuné.
Junior/Joséphine/Joe demande :
— « Ça signifie que vous jouez cette musique très rapide… du jazz ? » (« Does that mean you play that very fast music… jazz ? »)
— Alouette (avec une moue troublante) : « Ouais. Et c'est très chaud ! » (« Yeah. Real hot! »)
— Junior : « J'imagine que certains l'aiment chaud… » (« I guess some like it hot… »)
Junior/Joe fixe à Alouette un rendez-vous sur l'embarcadère après le spectacle où l'orchestre joue et Alouette chante. Elle se rend ensuite à l'estacade alors que Joe se métamorphose en Junior. Pendant ce temps, Daphné passe une soirée dansante et langoureuse avec Osgood. Sur le yacht d'Osgood, Junior fait croire à Alouette qu'il est insensible à toute avance féminine. Le stratagème fonctionne, elle se fait un devoir de lui démontrer le contraire, elle lui dit : « Mettons une autre bûche dans le feu ! » (« Let's throw another log on the fire! »). Vient l'heure de rentrer. Jerry/Daphné, euphorique, annonce à Joe/Joséphine qu'elle/il est fiancée. Joe lui demande : « Pourquoi est-ce qu'un homme épouserait un autre homme ? » « Pour la sécurité ! » répond Daphné (– Why would a guy wanna marry a guy ? – Security !).
Le lendemain, les mafieux de Chicago débarquent à l'hôtel sous couvert d'une conférence des Amis de l'opéra italien. Un commissaire les surveille (incognito, il lit la Gazette de la police ! ). Leur principal sujet de discussion et d'inquiétude est ces deux témoins qui leur ont échappé à la gare de Chicago. Comment les retrouver ? Passant par la réception de l'hôtel, Joséphine et Daphné aperçoivent les gangsters, prennent peur et détalent. Affolé Junior/Joséphine/Joe donne un (dernier ?) coup de fil à Alouette pour rompre. Une course-poursuite s'engage entre la pègre et les deux travestis qui ont été reconnus. Cela se termine dans un bain de sang, en l'occurrence un règlement de comptes entre factions mafieuses.
Joséphine redevenu Joe, Alouette et Daphné vont rejoindre Osgood qui attend sa fiancée pour l'amener sur son yacht. Joe avoue son imposture à Alouette qui lui pardonne : l'amour est plus fort que le mensonge et le saxophone. Un dernier dialogue entre Daphné et Osgood clôt le film de façon mémorable :
— Daphné : « Nous ne pouvons pas nous marier du tout » (« We can't get married at all »).
— Osgood : « Pourquoi ? » (« Why not ? »).
— Daphné : « Eh bien, pour commencer, je ne suis pas une vraie blonde ! » (« Well, in the first place, I'm not a natural blonde ! »).
— Osgood : « Pas d'importance… » (« Doesn't matter… »).
— Daphné : « Je fume. Je fume comme un sapeur » (« I smoke. I smoke all the time »).
— Osgood : « Ça m'est égal » (« I don't care. »).
— Daphné : « Mon passé n'est pas bon. Je vis depuis trois ans au moins avec un joueur de saxophone » (« I have a terrible past. For three years now, I've been living with a saxophone player »).
— Osgood : « Je vous pardonne » (« I forgive you »).
— Daphné : « Hélas, je ne peux pas avoir d'enfants » (« I can never have children »).
— Osgood : « Nous en adopterons » (« We can adopt some »).
— Daphné (en ôtant sa perruque) : « Vous ne comprenez pas, Osgood, je suis un homme ! » (« You don't understand, Osgood, I'm a man! »).
— Osgood : « Eh bien… personne n'est parfait ! » (« Well… nobody's perfect! »)
Le film est un remake de Fanfare d'amour (dont le scénario a été écrit par Michael Logan et Robert Thoeren), réalisé en 1935[2] par Richard Pottier[3] et du film allemand sorti en 1951 Fanfaren der Liebe (de), réalisé par Kurt Hoffmann et écrit par Heinz Pauck[4] (lui aussi inspiré par le scénario de Michael Logan[5]).
L'hôtel utilisé comme décor pour évoquer la Floride est le Del Coronado Hotel, à San Diego (Californie).
Une remarque, que Tony Curtis aurait faite en aparté lors du visionnage de rushes, a fait le tour du monde. Exaspéré par les retards incessants de Marilyn Monroe, ainsi que son manque de professionnalisme et les nombreuses prises à effectuer, Curtis aurait commenté à des journalistes qu'« embrasser Marilyn Monroe, c'était comme embrasser Hitler[6],[7] » (il a cependant à plusieurs reprises tenté de démentir cette déclaration, notamment dans un reportage sur le film tourné en 2001 pour les besoins de sa sortie DVD[8]). Selon une autre version, plus tardive, Tony Curtis affirme avoir répondu à la question « Hey, qu'est-ce que ça fait d’embrasser Marilyn ? », « C’est comme d’embrasser Hitler… Qu’est-ce que c’est que cette question stupide ? ». Et il ajoute : « C’était juste une blague. C’était juste une réponse débile à une question débile[9],[10]. ». L'histoire retiendra donc que cette phrase, réellement prononcée, fut une boutade lancée dans un moment d’énervement[11].
Bien que Marilyn Monroe se soit trouvée mal sur le tournage, et que Wilder ait dû, à cause d'elle, refaire jusqu'à quatre-vingts prises pour une même scène, il lui pardonnera. En effet, plus tard il déclarera :
« C’était très dur de travailler avec elle. Mais ce qu’on arrivait tant bien que mal à tirer d’elle, une fois sur l’écran, c’était tout simplement étonnant. Étonnant, le rayonnement qu’elle dégageait. Et elle était, croyez-le ou non, excellente pour les dialogues. Elle savait où étaient les rires[12]. »
Le film est adapté en comédie musicale sous le titre Sugar, musique de Jule Styne, paroles de Bob Merrill, livret de Peter Stone, chorégraphie et mise en scène de Gower Champion, créée le au Majestic Theatre de Broadway.
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