Loading AI tools
historien turc De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Cemal Kafadar est un historien turc né en 1954 à Istanbul. Il est spécialiste de l'histoire sociale et culturelle en Anatolie à la fin du Moyen Âge et au début de la période moderne[1]. Il est professeur au département d'histoire de l'université Harvard, premier professeur de la fondation Vehbi Koç et membre honoraire de la Société historique turque[2].
Naissance | Istanbul (Turquie) |
---|---|
Nationalité | |
Formation | |
Activité | Professeur et chercheur en histoire Professeur Vehbi Koç |
A travaillé pour | |
---|---|
Domaine |
Histoire sociale et culturelle de l'Empire ottoman |
Membre de |
Société d'histoire turque |
Distinction |
Il est diplômé de l'université McGill (Institute of Islamic Studies) en 1987 et travaille à Harvard depuis 1989[3].
Outre ses publications littéraires, il a participé à la production de plusieurs films documentaires[1].
Cemal Kafadar propose d'affiner la vision ethnique de l'identité ottomane, portée notamment par le roman national kémaliste inspiré de l'école d'histoire de l'art de Vienne. Suivant la grille de lecture ethnique et nationaliste des chercheurs européens de la deuxième moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle, l'historiographie turque a essentialisé l'identité ottomane puis turque à son ethnie. Les historiens et historiens de l'art considéraient alors le peuple turc comme un peuple nomade par essence même après plusieurs siècles d'installation en Anatolie[4].
Cemal Kafadar critique cette essentialisation qui, selon lui, ne permet pas d'appréhender la complexité et les différentes couches de la société ottomane en Anatolie. Pour définir les populations musulmanes d'Anatolie, Cemal Kafadar propose l'identité rūmi qui désigne les musulmans installés sur les « terres des Romains » (terres des Rūm). Ainsi, pour l'historien, la religion est un facteur d'appartenance plus important que l'ethnie pour ces populations. Il illustre cela en prenant l'exemple de personnages arabes ou perses immigrés en Anatolie et choisissant rūmī comme nisba (exemple : le célèbre poète afghan Jalāl al-Dīn al-Rūmī (persan : جلالالدین الرومي), communément appelé Rûmî) ou bien l'intégration dans la communauté des esclaves étrangers convertis à l'islam[5].
Sur la nature de l'État ottoman, Cemal Kafadar revisite la « théorie de ghazi » de l'orientaliste autrichien Paul Wittek pour ne faire de la guerre religieuse (ġazā, غزا, menée par les ghazis) qu'une caractéristique parmi d'autres de cet État. Il critique notamment l'interprétation par Paul Wittek du poème İskendernâme de Taceddin Ahmedī. La thèse de Wittek ayant été la thèse principale pour l'histoire politique de l'Empire ottoman, sa remise en cause par Cemal Kafadar dans l'ouvrage Between Two Worlds: The Construction of the Ottoman State en 1995 fait de l'historien un des plus importants contributeurs à l'historiographie de l'Empire ottoman[6],[7].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.