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pratique divinatoire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La catoptromancie (du grec ancien κάτοπτρον / kátoptron (« miroir ») et μαντεία / manteía (« divination »)) est la divination d’après les formes apparaissant dans un miroir[1]. Elle est également appelée cataptromancie ou captromancie. La cataptromancie est souvent confondue à tort avec la cristallomancie qui est la vision utilisant une boule de cristal.
Cette méthode de divination a été fréquemment employée sous diverses formes depuis la plus haute antiquité sur des miroirs en métal poli : cuivre, bronze, fer, argent ou or. On en retrouve des traces en Chaldée et en Mésopotamie. Bien évidemment la surface de l’eau ou de toute autre surface réfléchissante faisait aussi l’affaire[2].
Dans sa Description de la Grèce (vers 174) Pausanias le Périégète écrit :
L’empereur romain Didius Julianus (193) avait des pratiques similaires comme le relate Spartianus :
La Renaissance a eu aussi son lot de divinations par les miroirs, le médecin Jean Fernel 1497-1558 relate :
Un soir de 1559, Cosme Ruggieri[7], le mage de Catherine de Médicis, l’utilisa au Château de Chaumont-sur-Loire pour prédire à la Reine-Mère la durée du règne de ses fils, ceux-ci devant faire autant de tours sur eux-mêmes que d’années passées sur le trône. François II fit un tour, Charles IX quatorze, Henri III quinze et le prince de Navarre (le futur Henri IV) vingt et un[8].
En John Dee, le mage d’Élisabeth Ire d'Angleterre, vit apparaître un soir à sa fenêtre l’Ange Uriel. Celui-ci lui remit une pierre noire polie qui, lorsqu’on la fixait avec insistance, faisait apparaître des êtres capables de dire l’avenir. Cet étrange miroir obscur se trouve actuellement exposé au British Muséum[9].
Plus proche de nous J.T Reinaud (1795-1867), orientaliste commentant au début du XIXe siècle le musée du duc de Blacas, écrit :
De nos jours la catoptromancie est encore couramment employée en Afrique subsaharienne.
Miroirs antiques
On peut donner deux sortes d’interprétations aux visions obtenues dans des miroirs. Tout d’abord que ces visions sont de nature onirique, hypnotique ou hallucinatoire, provoquées par l’ambiance et les rites comportant fréquemment une semi-obscurité, une longue période de concentration (parfois précédée de jeûnes) et l’emploi de fumigations pouvant être hallucinogènes (voir ci-dessus). Comme l’écrit le psychologue Pierre Janet :
À ceci, valable de tous temps, s’ajoute à partir de la Renaissance, l’emploi de techniques permettant d’obtenir toutes sortes d’illusions à l’aide de miroirs semi-transparents ou judicieusement disposés, procédés largement décrits en son temps par Jean-Baptiste Porta tel celui-ci : « Comment de plusieurs miroirs pleins on pourra faire un miroir auquel, en même temps, apparaîtrons plusieurs effigies »[12], techniques encore utilisées de nos jours par les illusionnistes.
La catoptromancie est la technique utilisée par la méchante belle-mère de Blanche-Neige dans le célèbre conte de Jacob et Wilhelm Grimm: « Petit miroir, petit miroir qui est au mur, quelle est la plus belle de tout le pays ? ». Dans le conte de Lewis Carol, Alice au Pays des Merveilles passe dans l’univers fantastique situé de l’autre côté du miroir.
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