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auteur de théâtre, fabuliste, mémorialiste De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le comte Carlo Gozzi, né le à Venise et mort le à Padoue, est un écrivain et dramaturge italien.
Naissance |
Venise (République de Venise) |
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Décès |
(à 85 ans) Padoue (Royaume d'Italie) |
Activité principale |
Genres |
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Œuvres principales
Son frère, Gasparo Gozzi, est également connu comme écrivain.
Gozzi est issu d’une ancienne famille aristocratique vénitienne ; mais les dettes de son père le contraignent à chercher un moyen de subvenir à ses propres besoins. Il s’engage, à l’âge de seize ans, dans l’armée et sert trois ans en Dalmatie.
Rentré à Venise, il se bâtit bientôt une réputation d’homme d’esprit grâce, notamment, à la publication de plusieurs pièces satiriques qui font de lui l’un des membres les plus distingués de la société savante et joyeuse des Granelleschi (les Ineptes). Cette société, attachée en principe à la convivialité et aux mots d’esprit, a de grandes ambitions littéraires et s’attache, tout particulièrement, à préserver la littérature toscane des influences étrangères.
Le déclin de la comédie italienne, la commedia dell'arte en vogue pendant plus de trois siècles dans toute la péninsule, au profit des drames de Pietro Chiari et des œuvres réalistes de Carlo Goldoni, imités du théâtre français, menace de ruiner les efforts de la société ; en 1757, Gozzi se porte à son secours en imaginant de mettre à la scène les contes féeriques tirés de vieux recueils populaires, tels que Lo Cunto del li Cunti. Il publie un poème satirique, La Tartana degli influssi per l’anno 1756, et, en 1761, une comédie, L’Amour des trois oranges ou Analisi riflessiva della fiaba L’amore delle tre melarance, une parodie dans la manière de ses deux concurrents, fondée sur une intrigue féerique, où les masques font leur réapparition. Pour les jouer, il obtient les services de la compagnie de comédiens Sacchi, qui, à cause de la popularité des comédies de Chiari et de Goldoni - qui ne correspond pas à leur style de jeu - se trouvait sans emploi. Leur force satirique, aiguisée par une inimitié personnelle, fit de la pièce un extraordinaire succès, contraignant Goldoni à venir en France trouver un public.
Motivé par l’effet qu’a produit l’introduction du surnaturel ou d’éléments mythiques pourtant simplement employés pour leur potentiel satirique, Gozzi crée une série de neuf fables. Dans ses textes, il ne trace que l’intrigue, et laisse le dialogue à l’improvisation. Ses pièces laissent souvent une place importante à la fantaisie et au fantastique. Ses œuvres restent celles d’un aristocrate cultivé dont les fables ont finalement été oubliées. Gozzi a écrit, pour le théâtre de Venise, dix comédies fiabesques ou Fables théâtrales. Outre L’Amour des trois oranges (1761), peuvent être énumérés les titres suivants : Le Corbeau, en cinq actes (1761) ; Le Roi Cerf, en trois actes (1762) ; Turandot, fable tragi-comique en cinq actes (1762) ; La Femme serpent (1762) ; La Zobéide (1763) ; Les Mendiants fortunés (1764) ; Le Monstre bleu, en cinq actes (1764)[1] ; L’Oiseau vert (1765) ; Zéïm, roi des Génies (1765). Ces pièces est sont en vers, en dehors de la première.
Vers la fin de sa vie, Gozzi écrit des tragédies comprenant une dimension comique : innovation si mal accueillie par les critiques que le dramaturge se tourne vers le drame espagnol, qui lui sert de modèle pour plusieurs pièces, au succès mineur. Avec des ouvrages d’une certaine diversité, Gozzi plut par l’esprit, la verve et l’habileté. Forcé de conserver les vieux types représentant les diverses nationalités italiennes : Pantalon le Vénitien, Tartaglia le Napolitain, Brighella le Bergamasque, etc., il leur donne des rôles de généraux, d’ambassadeurs, de ministres, où ils portent leur bonhomie habituelle, et sauvent les situations par leur gaieté. Parmi ces comédies, L’Amour des trois oranges est surtout remarquable comme protestation et satire littéraire. Turandot, princesse de la Chine, dont le sujet est étrange, mais non féerique, a été traduit par Schiller et souvent jouée en Allemagne avec le même succès qu’elle obtint à Venise au théâtre San-Samuel. L’accueil favorable fait à des compositions qui semblent le produit d’une littérature retournant à l'émerveillement de l'enfance s’explique par la réaction, dont Gozzi donne le signal, contre la comédie larmoyante ou commedia fiebile, importée de France en Italie, par Goldoni et Chiari.
Gozzi est encore auteur d’une vingtaine de comédies, la plupart d’imitation espagnole, empruntées à José de Cordova, Matos Fragoso, Calderón, Moreto y Cavana, Cañizares, Rojas, Tirso de Molina. L’une de ces pièces, La Vedova del Malabar, est tirée de la tragédie française de Lemierre. Les Œuvres de Gozzi comprennent en outre Marfisa bisarra, une composition romanesque en douze chants et en octaves, prétendument tirée de la Chronique du Pseudo-Turpin ; un poème moral et satirique de 700 vers intitulé : Astrazione ; une traduction en vers élégants, non rimés, des Satires de Boileau ; divers morceaux critiques ou académiques en vers ou en prose.
Un peu oubliées dans sa patrie, les comédies fiabesques de Gozzi sont connues en France par la traduction de M. A. Royer de cinq d’entre elles : Le Corbeau, Le Roi Cerf, Turandot, en vers ; La Zobéide, L’Oiselet vert (Paris, 1865, in-12)[2]. Prisé de Goethe, Schlegel, Germaine de Staël, Sismondi et Schiller (qui a traduit Turandot), le théâtre de Gozzi connaît un immense retentissement parmi les romantiques allemands. E.T.A. Hoffmann le cite expressément comme un modèle dans La Princesse Brambilla.
Des compositeurs se sont inspirés de Gozzi pour leurs livrets d'opéra :
Gozzi a réalisé lui-même une édition de ses Œuvres (Venise, 1772, 8 vol. in-8° ; supplément, 1791, 2 vol.), suivie d’une édition en 10 volumes (Venise, 1792). Il a également laissé de très intéressants Mémoires inutiles. Il est également traducteur. Il commence par traduire le roman de Marivaux Le Pharsamon ou les nouvelles folies romanesques, sous le titre Il Farsamone, publié sans nom de traducteur en 1751, pour perfectionner son français. Outre ses traductions théâtrales -Il Fajel (1772) d'après Baculard d'Arnaud , Gabrielle di Vergy d'après Du Belloy (1770) et La Vedova del Malabar d'après Lemierre (après 1780), et diverses traductions de pièces françaises comme le Souper mal préparé de Lebreton de Hauteroche (La cena mal apparecchiata) ou la farce Le convulsioni ossia il contrattempo, restées inédites , et récemment découvertes dans les archives mises au jour en 2000[3], il s'attaque, probablement entre 1770 et 1772, aux douze satires de Boileau, auxquelles il consacre le sixième volume de la première édition de ses œuvres, chez l'éditeur Colombani, en 1772, en les accompagnant d'un singulier texte justificatif intitulé "Hululements du traducteur des douze satires de Boileau".
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