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actes de capitulation de l'Allemagne nazie, mettant fin à la Seconde Guerre mondiale en Europe De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les actes de capitulation du Troisième Reich sont constitués par les deux versions de l’Acte de reddition militaire — en anglais : Act of military surrender — qui constituent le texte légal de la capitulation du Troisième Reich par lequel le Haut Commandement des forces armées allemandes s'est rendu de manière simultanée sans condition aux hauts commandements suprêmes des forces expéditionnaires alliées en Europe et de l'Union soviétique, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en Europe. Fixée dans son principe lors de la conférence de Casablanca, la première capitulation a été signée à Reims le à 2 h 41, la seconde à Berlin le 8 mai 1945 à 22 h 43, heure de Berlin, soit le à 0 h 43, heure de Moscou[a].
La délégation allemande est composée du Generaloberst Alfred Jodl, du Generaladmiral von Friedeburg et du Major Wilhelm Oxenius. Le à 2 h 41, dans une salle du « Collège technique et moderne » de Reims (l'actuel lycée Franklin-Roosevelt) qui était alors occupée par l'état-major du général Eisenhower, est signée la reddition sans condition des forces armées allemandes par Jodl, au nom du Haut Commandement des forces armées (en allemand : Oberkommando der Wehrmacht) et en tant que représentant du nouveau Reichspräsident, successeur de Hitler, le Großadmiral Karl Dönitz.
Le document, rédigé en quatre langues (anglais, français, russe et allemand), est signé pour le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force, par le général Walter B. Smith, chef d’état-major du général Eisenhower qui signe au nom des Alliés occidentaux et par le général Ivan Sousloparov, alors qu'il n'avait pas reçu la réponse de Moscou et l'accord de sa hiérarchie pour accepter la capitulation allemande. Le général français François Sevez, convoqué in extremis, est invité à le contresigner comme témoin en tant que chef d'état-major du général de Gaulle. Le texte en anglais était le seul texte faisant autorité[1].
Les seules paroles d'Eisenhower à Jodl furent : Vous serez tenu personnellement et entièrement responsable de la façon dont seront observées les conditions de la capitulation.[2]
L'étendue des pouvoirs dont est investi le général Susloparov n'est pas vraiment claire et il ne dispose d'aucun moyen de contacter rapidement le Kremlin. Il prend néanmoins le risque de signer pour la partie soviétique. Il fait noter cependant que le document pourrait être remplacé dans le futur par une nouvelle version (voir l'article 4). Staline se révèle très mécontent de la tournure de l'événement. Il exige que la capitulation allemande ne puisse être acceptée qu'en présence d'un représentant du Haut Commandement des forces de l'Union soviétique et il insiste pour que le protocole de Reims ne soit considéré que comme un préliminaire à la cérémonie officielle qui se tiendrait à Berlin en présence du maréchal Joukov[3].
(traduction française)
Seul le texte en anglais fait autorité
1. Nous soussignés, agissant au nom du Haut Commandement allemand, déclarons par la présente que nous offrons la reddition sans condition au Commandant suprême des Forces expéditionnaires alliées et, simultanément au Haut Commandement soviétique, de toutes les forces de terre, de mer et de l'air qui sont à cette date sous contrôle allemand.
2. Le Haut Commandement allemand transmettra immédiatement à toutes les autorités militaires navales et aériennes allemandes et à toutes les autorités militaires sous contrôle allemand, l'ordre de cesser de prendre part aux opérations actives à 23 h 1 heure d'Europe centrale le et de rester sur les positions qu'elles occuperont à ce moment. Aucun bateau, navire ou aéronef ne sera sabordé et aucun dégât ne sera fait à leur coque, à leurs machines ou à leur équipement.
3. Le Haut Commandement allemand adressera immédiatement aux commandants des forces intéressées tous les ordres donnés par le Commandant suprême des Forces expéditionnaires alliées et par le Haut Commandement soviétique, et s'assurera de leur exécution.
4. Cet acte de reddition militaire ne préjuge pas de l'avenir et sera remplacé par tout autre instrument général de reddition qui sera imposé par ou au nom des Nations unies et applicable à l'ALLEMAGNE et aux forces armées allemandes dans leur ensemble.
5. Dans le cas où le Haut Commandement allemand ou certaines forces sous son contrôle manqueraient d'agir conformément à cet acte de reddition, le Commandant suprême des Forces expéditionnaires alliées et le Haut Commandement soviétique prendront toutes actions punitives ou autres qu'ils jugeront appropriées.
Signé à Reims France à 2 heures 41, le .
Au nom du Haut Commandement allemand.
Au nom du Commandant suprême des Forces expéditionnaires alliées
Au nom du Haut Commandement soviétique,
Général, Armée française (Témoin)
Le 1945 à 22 h 43, la seconde capitulation allemande est signée[4] à Karlshorst, en banlieue sud-est de Berlin, dans une villa devenue depuis le musée germano-russe[5]. Les représentants de l'URSS, de la Grande-Bretagne, de la France et des États-Unis sont présents. Après l’ouverture de la cérémonie par le maréchal Joukov, les représentants du Haut Commandement allemand, emmenés par le Generalfeldmarschall Keitel, sont invités à signer l'acte de capitulation entrant en vigueur le à 23 h 1, heure d'Europe centrale, soit le à 1 h 1 à l’heure de Moscou : ceci explique pourquoi la victoire est célébrée le 9 mai, au lieu du 8, dans les pays de l'ex-URSS, notamment en Russie.
(traduction en français à partir du texte original en anglais)
1. Nous, soussignés, agissant au nom du Haut Commandement allemand, déclarons par la présente que nous présentons la reddition sans condition, au commandant en chef de la Force expéditionnaire alliée et simultanément au Haut Commandement suprême de l'Armée rouge, de toutes les forces terrestres, navales et aériennes qui sont à ce jour sous contrôle allemand.
2. Le Haut Commandement allemand transmettra immédiatement l'ordre, à toutes les autorités militaires terrestres, navales et aériennes allemandes et à toutes les forces sous contrôle allemand, de cesser leurs actions de combat à 23 h 1 de l’Europe centrale le , de rester sur les positions qu'elles occupaient à ce moment et de se désarmer complètement, remettant leurs armes et équipements aux commandants alliés ou aux officiers locaux désignés par les représentants des commandements suprêmes alliés. Aucun bateau, navire ou avion ne doit être sabordé, ou aucun dommage ne doit être fait à leur coque, machines ou équipement, ainsi qu'aux machines de toutes sortes, aux armements, appareils et à tous les moyens techniques permettant la poursuite de la guerre en général.
3. Le Haut Commandement allemand transmettra immédiatement aux commandants concernés tous nouveaux ordres publiés par le commandant en chef de la Force expéditionnaire alliée et par le Commandement suprême de l'Armée rouge, et il s'assurera de leur bonne exécution.
4. Cet acte de reddition militaire ne tient pas compte de tout éventuel nouvel acte de reddition général imposé par les Nations unies ou en leur nom et applicable à l'ALLEMAGNE et aux forces armées allemandes dans leur ensemble, lequel nouvel acte remplacera le précédent.
5. Si le Haut Commandement allemand ou toute force sous son contrôle n’agissaient pas selon les termes de cet acte de reddition, le commandant en chef de la Force Expéditionnaire Alliée et le Haut Commandement suprême de l'Armée rouge exerceraient toutes actions punitives ou autres comme ils le jugeraient opportun.
6. Le présent acte est établi en anglais, russe et allemand. Seuls les textes anglais et russe font foi.
Signé à Berlin, le .
Keitel[b]
von Friedeburg[c]
Stumpff[d]
Pour le Haut Commandement allemand
Air chief marshall A. W. Tedder
Au nom du commandant en chef de la Force expéditionnaire alliée
G. Joukov
Au nom du Haut Commandement suprême de l'Armée rouge
À la signature étaient également présents comme témoins :
J. de Lattre de Tassigny,
Général commandant en chef de la 1re armée française
Carl Spaatz
Général, commandant des Forces stratégiques aériennes des États-Unis.
Cet événement fait l'objet de commémorations, avec une cérémonie à l'Arc de Triomphe, en haut des Champs-Élysées à Paris. En 1975, le président Valéry Giscard d'Estaing les avait supprimées au titre du rapprochement avec l'Allemagne dans le cadre européen[6]. Par la suite, elles ont été rétablies en 1981 par le président François Mitterrand. Depuis une loi d', un jour férié dans tout le pays et ces cérémonies ne sont plus remises en cause.
En 2007, le président Jacques Chirac a pris ce jour-là « l'un de ses ultimes bains de foule présidentiels »[7], en l'absence remarquée de son successeur Nicolas Sarkozy. L'année suivante, ce dernier a commémoré, sur une plage du Débarquement en Normandie, le 63e anniversaire[8]. Deux présidents côte à côte, Nicolas Sarkozy et François Hollande, le second venant de battre le premier à l’élection présidentielle, ont présidé ensemble la cérémonie de commémoration de 2012[9] qui a vu « le dernier bain de foule pour Sarkozy »[9], parti « saluer les badauds »[9], venus lui dire un dernier « Au revoir », mais deux ans après, la faible affluence est remarquée comme un « flop » révélant un président désormais « décidément bien impopulaire »[10]. En 2018, l'absence de François Hollande, ex-président, est également « remarquée »[11]. L'année suivante, malgré la pluie, le chef de l'État avait été saluer la foule[12]. En 2020 et 2021, elles ont été annulées pour cause de COVID-19[13]. En 2023, les Champs-Élysées sont quasi vides après la mise en place d'un large périmètre de sécurité pour empêcher les opposants à la réforme des retraites de venir manifester et perturber la cérémonie[14].
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