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Hitchcock expliqua dans son entretien-fleuve avec François Truffaut l'origine de cette pratique et sa popularité grandissante. Truffaut remarqua ainsi la première apparition du cinéaste dans The Lodger, premier film important d'Hitchcock, et demanda si c'était une superstition, un gag ou un moyen de compenser le manque de figurants:
«C'était strictement utilitaire, il fallait meubler l'écran. Plus tard c'est devenu une superstition, et ensuite c'est devenu un gag. Mais à présent [1962] c'est un gag assez encombrant, et pour permettre aux gens de regarder le film tranquillement, je prends soin de me montrer ostensiblement dans les cinq premières minutes du film[1].»
Un spectateur trapu avec chapeau melon et pardessus clairs, aligné devant la meute de chiens, au départ de la chasse à courre. On le voit tête baissée. Cette identification est incertaine.
Assis de face, sur la gauche, dans le métro, un attaché-case sur les genoux et un livre dans les mains, il est perturbé par un enfant qui l'empêche de lire tranquillement.
Un passant à la silhouette massive avec imperméable et chapeau clairs s'éloignant de dos, sur le trottoir. À hauteur du «Bijou» (la salle de cinéma de Verloc), il s'écarte pour laisser passer Verloc qui vient de sortir de la voiture pour regagner son domicile[2].
Photographe de presse avec casquette (sa corpulence contrastant avec l'appareil de photo minuscule qu'il tient dans une main) en attente à la sortie du tribunal.
Avance de profil, chapeau d'une main et une valise (de taille ridicule) dans l'autre, fumant une cigarette et haussant des épaules, à la fin du film, vers 1 h 29 min 23 s, sur un quai de métro à Victoria Station à Londres.
Pour le tournage de sa petite scène il demande à Carol Stevens, sa secrétaire de l'époque, de jouer ce qu'il a mis au point. Norman Lloyd, l'interprète du saboteur, se souvient: «Ils devaient jouer des sourds et muets marchant dans la rue. Hitchcock devait utiliser la langue des signes et Stevens devait le gifler en retour car il lui aurait fait une proposition peu convenable[3].» La scène est alors tournée mais n'est pas retenue car les dirigeants du studio ne trouvent pas correct de donner une telle image des personnes handicapées[3]. Il se résigne finalement à faire une simple apparition visible à la 55eminute dans une rue de New York lorsque la voiture des comploteurs s'arrête près d'un kiosque à journaux.
Dans un huis clos où n'apparaissent que neuf personnes, Hitchcock trouve le moyen d'apparaître en photo (silhouettes «avant» et «après»), vers 24 min 05 s, dans la publicité pour un régime amaigrissant Reduco (il en suivait un au moment du tournage) d'un journal trouvé dans le canot de sauvetage et lu par William Bendix. Ce fut de loin le caméo le plus difficile à mettre en place, le film étant un huis-clos, Hitchcock refusant d'être un acteur. Il avait initialement envisagé de jouer un cadavre flottant après le naufrage mais renonça par crainte de noyade.
À la 3e minute, il passe devant une maison. À la 65e, invité, à la grande réception organisée chez Alex Sebastian, il boit du champagne (clin d'œil: dans la cave, le MacGuffin est dissimulé dans des bouteilles de Pommard 1934).
Au tout début du film, après le générique: il marche sur le trottoir accompagné d'une dame et tenant dans sa main un journal[4].
Une enseigne au néon clignotante, qui apparaît à travers la baie vitrée entre les personnages joués par Douglas Dick et Joan Chandler au moment où les convives prennent congé, vers la 53eminute, reproduit le profil qui sera plus tard rendu célèbre par la série télévisée Alfred Hitchcock présente. Le mot «Reduco», quasiment illisible, figure sous l'enseigne (cf. caméo de Lifeboat).
Au début du film, vers 2 min 40 s, sur la place, on le voit sur le côté de l'écran, en haut-de-forme et habit clairs, de dos mais la tête légèrement tournée; en face d'un soldat en uniforme rouge.
Puis sur les marches de l'escalier du palais du gouverneur, vers 12 min 20 s, posté en arrière-plan: habit noir et haut-de-forme clair. Un attelage passe au premier plan.
Vers 10 min 06 s, à la gare de Metcalf, il s'apprête à monter dans le train avec un étui à contrebasse, tandis que Farley Granger en descend avec une valise.
À la fin du générique, au début du film, vers 1 min 30 s, sa silhouette traverse le haut d'un grand escalier de rue (en l'occurrence, l'escalier Casse-cou, reliant la rue Sous-le-Fort et la Côte de la Montagne, à Québec).
À la 13eminute, faute de pouvoir apparaître en mouvement dans une intrigue presque entièrement en huis clos, il fait tout de même une apparition statique, sur la photo de classe collée au mur, que Tony Wendice montre au prétendu capitaine Lesgate, parmi les anciens élèves attablés en compagnie dudit Wendice et de C.A. Swan. Il est attablé de profil à gauche, la tête tournée vers l'objectif.
Vers la 20eminute, il passe rapidement sur la gauche de l'image, devant la limousine de l'acheteur de tableaux, à l'exposition en plein air de John Forsythe.
Vers 9 min 13 s, Cary Grant, en fuite et monté dans un bus, s'assoit l'air méfiant au milieu de la banquette du fond, entre le réalisateur, passager l'air sévère, regard fixe vers l'avant et placé tout à droite de l'écran, et une cage à oiseaux qu'une vieille dame, assise tout à gauche de l'écran, regarde intriguée.
Il passe, venant de la gauche, derrière Henry Fonda attablé pour manger, le regard baissé vers lui. Cette scène a été supprimée pour conserver au film un aspect documentaire[5]. Il parle dans le prologue (c'est le seul film où il parle).
Mosaïque recréant la scène, Station de métro Leytonstone.
À la 7eminute et 50 secondes environ, à travers la baie vitrée du bureau où travaille Marion Crane, on le voit de trois-quarts se tenir sur le trottoir, coiffé d'un chapeau de cow-boy.
Vers 7 min 57 s, assis dans le hall de l'Hôtel d'Angleterre, il tient un bébé sur son genou droit, puis le transfère sur son genou gauche. Il essuie alors son pantalon.
À la 30eminute, il est poussé sur un fauteuil roulant à l'aéroport par une infirmière (qui n'est autre que Peggy Robertson, son assistante de longue date), se lève sans difficulté pour serrer la main d'un homme, et disparaît du champ.
À la 3eminute, chapeau melon sur la tête, près du parapet de la Tamise (où flotte un corps), en retrait de la foule qui écoute un discours politique auquel il semble indifférent. Il fait partie des curieux qui essaieront de voir le cadavre repêché.
À la 41eminute de ce qui sera son dernier film, son profil apparaît en ombre chinoise derrière une porte vitrée, ironiquement celle du bureau des «Certificats de naissances et de décès» (département des statistiques démographiques), démontrant ainsi l'humour noir dont le réalisateur savait faire preuve alors qu'il était à cette époque très affaibli par la maladie.
Alfred Hitchcock n'a pas placé de caméo dans les films suivants:
Hitchcock a été chargé de composer un roman-photo pour soutenir l'effort de guerre ayant pour titre Have You Heard? et sous-titre The Story of Wartime Rumors. Il paraît dans Life le . Les photos ont été réalisées par Eliot Elisofon. Le metteur en scène y tient le rôle d'un barman[6].
Hichcock se plaignait de manquer de figurants pour montrer les foules et ce serait la raison de ses premières présences dans ses films. Truffaut n'a pas répertorié ce caméo. Éditions GR Fabbri-Elme House: collection des films d'Alfred Hitchcock; fascicule de «Agent secret» (paragraphe «Apparition d'Hitchcock»; p.14)
Apparition confirmée par le scénariste Arthur Laurents, cf. Laurent Bouzereau, "Rope" Unleashed, Universal Studios Home Video, 2000. Supplément du DVD La Corde, Universal Studios, coll. «La Collection Hitchcock», 2001. EAN 0-4407-82172-5, chap. 3