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espèce d'oiseaux De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Emberiza citrinella
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Classe | Aves |
Ordre | Passeriformes |
Famille | Emberizidae |
Genre | Emberiza |
Le Bruant jaune (Emberiza citrinella) est une petite espèce de passereaux appartenant à la famille des Emberizidae, migrateur partiel (certains individus restent sédentaires en hiver, dont en zone nordique). C'est une espèce en déclin[1].
Cet oiseau mesure environ 16 ou 17 cm pour une envergure de 26 à 27 cm et une masse moyenne comprise entre 26 et 29 g (valeurs extrêmes de 20 et 35 g). Les autres mensurations sont : 79 à 97 mm pour l'aile pliée du mâle et 75 à 89 mm pour celle de la femelle, 60 à 75 mm pour la queue, 16 à 21 mm pour le tarse et 10 à 14 mm pour le bec[2].
Le mâle, la femelle et le jeune arborent un croupion et les sus-caudales brun roux.
Le mâle présente une tête jaune canari rayée de vert brunâtre sur le dessus et les côtés. Les ailes et le dos sont brun roux jaunâtre rayés de brun noir avec les rémiges de cette dernière couleur et liserées de verdâtre et de brunâtre, les plus internes de roux. Le dessous du corps est jaune avec les flancs teintés de roux et rayés de brun noir. Les sous-caudales sont également rayées. Les rectrices sont brun noir avec des liserés pâles, les deux paires externes en partie blanches.
La femelle est plus terne (en particulier le jaune des parties inférieures) que le mâle avec moins de jaune et plus de vert à la tête et à la gorge, la poitrine et les flancs bruns rayés de noir.
Les adultes effectuent une mue complète entre août et octobre tandis que celle des jeunes est partielle entre juillet et octobre.
Le bruant jaune couvre la majeure partie de l'Europe, ainsi qu'une grande partie de la Russie et le nord du Kazakhstan.
La limite méridionale de sa distribution passe par le nord de l'Espagne, le sud de la France, l'Italie (Latium et Calabre), les pays de l'ex-Yougoslavie et la Hongrie. Au nord, cet oiseau se reproduit jusqu'au 70e parallèle nord de latitude en Norvège et en Finlande.
Le bruant jaune est majoritairement sédentaire ; seules les populations les plus au nord migrent pour l'hiver. Sa migration débute entre septembre et novembre. Il hiverne dans le nord de l'Espagne, les côtes de l'Italie, dans les Balkans et en Turquie pour les populations de l'ouest, et vers la Transcaucasie, l'Iran ou le sud du Kazakhstan pour les populations orientales[3].
Le Bruant jaune peuple les milieux ouverts comportant des buissons et des haies, les landes et les pentes montagneuses riches en insectes et habitats variés. Hors de la période de reproduction, il fréquente essentiellement les terres agricoles.
Il varie selon l'année et l'âge de l'oiseau. Les graines d'herbacées (céréales notamment) constituent une bonne part de l'alimentation du Bruant jaune adulte ; il les glane à même le sol quand elles sont tombées d'épis murs, le long des chemins, dans et sur les chaumes, sur les bords de champs (probablement parce que les marges des champs sont généralement plus riches en invertébrés[4]) et parfois dans les champs fraîchement ensemencés. Les petites graines de nombreuses plantes sauvages lui fournissent aussi une provende abondante.
Ponctuellement, il mange aussi des baies et de jeunes pousses vertes.
Au printemps, les couples recherchent activement des insectes adultes certaines larves (coléoptères, chenilles, sauterelles, etc.), de petits arthropodes (araignées et myriapodes), et même de petites limaces et des vers de terre.
Plusieurs études ont porté sur les choix du Bruant jaune en matière d'habitats[5] et d'aires de nourrissage[6],[7] : Des cultures à larges feuilles et des zones peu végétalisées sont généralement préférées en début de saison de reproduction ; le Bruant jaune y trouve les invertébrés qu'il recherche pour le nourrissage des petits. Toutes les couvées sont nourries d'invertébrés et en particulier de chenilles et d'araignées et de Tipulidae qui semblent particulièrement appréciés par cette espèce qui joue donc un rôle dans le contrôle de ces taxons (dont certains sont des ravageurs de l'agriculture)[6].
Dès qu'ils deviennent autonomes, les jeunes oiseaux, comme les adultes recherchent des graines (et moindrement des baies) dans les zones riches en herbacées (Certains prés et cultures de céréales et chaumes des talus leur offrent alors des habitats de substitution, même quand ils ne sont pas fauchés ou moissonnés avant que les graines ne soient bien mûres, car il semble (à la différence d'autres espèces) se contenter de graines encore immatures[6]. Toutefois les pesticides peuvent faire de certains champs des pièges écologiques pour les oiseaux qui s'attendent à y trouver une nourriture abondante et de qualité[8] qui privent les nichées de nourriture.
La couleur et la qualité du plumage (qui reflète aussi la santé de l'oiseau)[9],[10] est l'un des critères qui orientent le choix des femelles. En 1995 J Sundberg a expérimentalement montré en laboratoire qu'elles préfèrent les mâles dont la couleur jaune est la plus vive[11].
Le Bruant jaune est un nicheur tardif. En effet, la femelle ne construit son nid qu'en avril ou au début de mai au moment des premières émergences d'insectes et il peut se reproduire jusqu'en aout.
Pour son nid, la femelle collecte des matériaux dans les environs du site qu'elle a choisi. Elle pond 3 ou 4 œufs, dont la taille est variable (avec comme valeurs extrêmes : 18,0-25,9 mm × 14,3-17,8 mm[12]). Elle les couve seule durant 11 à 14 jours. Il faudra attendre autant de temps après l'éclosion pour que les jeunes quittent le nid (9 à 14 jours), toujours nourris par les parents pendant une dizaine de jours[12]. Si la femelle entreprend une seconde couvée, c'est le mâle seul qui assure ce nourrissage après l'envol.
Le succès de reproduction peut être compromis par printemps anormalement froid (qui retarde l'apparition des invertébrés-proies), mais aussi par l'utilisation d'insecticides dans l'environnement de l'oiseau.
Son cri est un tsirt court. Le mâle chante généralement sur un promontoire, et produit un didididi dîî[12]. C'est ce chant, dont souvent on ne remarque habituellement pas le début, qui trahit la présence de cet oiseau grâce à la longue note très aiguë qui le termine.
Il est chanté à des moments et lieux différents selon un pattern spatiotemporel notamment étudié par Møller dans les années 1980[13]. Hiett et ses collègues ont étudié son répertoire et ses variations saisonnières[14].
Les bruants jaunes sont la proie de plusieurs prédateurs aviens, incluant l'Épervier d'Europe et la Pie-grièche grise[15].
Son nid est la cible de nombreux rongeurs, ainsi que des corvidés incluant la corneille, le geai et la pie[3].
On reconnait 3 sous-espèces[16] :
Le Bruant jaune s'hybride fréquemment avec le Bruant à calotte blanche dans les régions où ces deux membres de la même super-espèce cohabitent, soit de l'Oural au Lac Baïkal. Les hybrides présentent un plumage intermédiaire (surtout évident chez les mâles) entre ces deux espèces.
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