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Le breton a été parlé au Moyen Âge dans une large zone de l'actuel département de la Loire-Atlantique, dans le pays de Guérande, assez profondément dans le Pays nantais, jusqu’à Lusanger, Nort-sur-Erdre, Vigneux-de-Bretagne, Bouée, et la frange littorale du pays de Retz. Cette extension maximale, déterminée grâce à la toponymie, remonte au IXesiècle. Le bilinguisme breton-roman avait probablement cours dans de nombreuses parties de cette zone.
Par la suite, le breton a progressivement reculé vers l’ouest au profit du gallo, dialecte d’oïl parlé en Haute-Bretagne. On estime que la limite linguistique s'est stabilisée au cours du XIIesiècle à l’ouest des marais de Brière. La toponymie indique la zone où cette limite s'est finalement stabilisée (noms de lieu en ker-). C'est ce territoire qui forme le Pays guérandais traditionnel, qui, du fait de la langue, appartient à la Basse-Bretagne celtique et non à la Haute-Bretagne romane (voir la carte de J.-B. Nolin citée ci-dessous, d'autres cartes confirment cette limite ancienne).
Plus près de nous, témoignages et documents permettent de connaître avec quasi-certitude l’aire de pratique du breton en Loire-Atlantique:
1794: le gouvernement français décide par un décret de la convention nationale du 8ejour de Pluviôse de l'an II que:
«Il sera établi dans dix jours, à compter du jour de la publication du présent décret, un instituteur de langue française dans chaque commune de campagne des départements du Morbihan, du Finistère, des Côtes-du-Nord et dans la partie de la Loire-Inférieure dont les habitants parlent l'idiome appelé bas-breton[3];»
1806: l’enquête de Coquebert de Montbret indique que le breton est parlé au sud de la Vilaine à Férel, Camoël, Pénestin. On apprend aussi que le breton est encore connu à Bourg-de-Batz (Batz-sur-Mer), et que «la ligne de division des deux langues commence aux salines d’Herbignac sur le territoire du département de la Loire-Inférieure […]», soit dans la partie occidentale de la commune d’Assérac, ainsi que dans une partie de Saint-Molf, mais probablement aussi vers Mesquer et Piriac. Cette enquête ne concernait pas le département de la Loire-Inférieure pour des raisons administratives. Elle est donc très imprécise pour la région qui nous intéresse;
milieu du XIXesiècle: d’après un témoignage recueilli par Paulin Benoist[4], des anciens parlaient encore le breton à Piriac-sur-Mer après 1830, et à Mesquer encore plus tard. En 1889, le chanoine Le Méné[5] évoque la disparition du breton à Pénestin «à une époque assez rapprochée de nous»;
1878: selon Sebillot, sept communes parlent volontiers le breton et comprennent le français. Ils sont environ 1 200 personnes à le connaitre[6];
1886: l’enquête de Sébillot[7] indique que le breton, s'il est éteint dans toutes les autres communes situées au sud de la Vilaine, est encore parlé à Bourg-de-Batz. Cette information est confirmée en 1887 par Alcide Leroux, qui dit que «dans quatre villages de […] Bourg-de-Batz [… Kermoisan, Kervalet, Trégaté et Roffiat …], les personnes de 40 ans connaissent toutes le breton»; il entend des enfants jouer en breton dans les rues du village de Roffiat, preuve de la vitalité de la langue[8];
1911: dans l'Atlas linguistique de la Basse-Bretagne, il est indiqué: «Bourg-de-Batz, Le Croisic, Loire-Inférieure, journalière, 72 ans; seules les personnes de son âge parlent bien le breton[9]».
Batz-sur-Mer est donc la dernière commune du Pays nantais à avoir parlé le breton.
Le bourg
Le breton s’est maintenu dans le bourg jusqu’au début du XIXesiècle, dans la rue du Four et au quartier de Kerbouchard.
Les villages paludiers
Les villages concernés par la pratique tardive du breton sont, d’après Léon Bureau[10] en 1875: Kervalet, Kermoisan, Kerdréan, Beauregard, Kerbéan, Le Guho, Trégaté et Roffiat, villages paludiers regroupant au total 1 320 habitants. Mentionnons aussi Keralan en bord de mer, village de la fillette auprès de qui Pitre de Lisle du Dréneuc collecta une chanson en breton en 1872, ainsi que Penchâteau sur la commune du Pouliguen qui conserva des locuteurs tardifs. En 1875, Léon Bureau estime que le breton est la langue habituelle d'environ 400 personnes, mais ne cite pas le nombre de ceux qui savent le parler. Il dit également que l'habitude de parler en français aux enfants est très récente (depuis 4 à 5 ans). Le breton a servi de langue de communication jusque dans les années 1910-1920, principalement au village de Roffiat.
Les derniers locuteurs
Nés au village de Roffiat, ils se sont éteints entre 1960 et 1970. Citons Jean-Marie Cavalin dit «Yannik», enregistré en 1959, et Suzanne Moreau et Florestine Cavalin, interrogées par Léon Fleuriot en 1960 et 1961. Une dame décédée en 1988 à l’âge de 99 ans avait parlé le breton dans son enfance au village de Kervalet.
Certains informateurs tardifs comme Marie-Françoise Le Berre, interrogée peu avant son décès en 1983, peuvent être considérés comme des locuteurs passifs de ce dialecte (compréhension totale mais incapacité à le parler).
Des tentatives de transmission ont eu lieu jusque dans les années 1940: Pierre Le Gal nota à cette époque quelques mots et phrases au contact de son grand-père bretonnant Guillaume Pain. Ce lexique est présenté dans l'exposition de Gildas Buron.
L'abbé Cadic prétend avoir rencontré en 1925 la dernière locutrice du breton local en la personne de Clémence Le Berre, alors âgée de soixante-douze ans, au village de Kermoisan[11]. Cette hypothèse doit à l'évidence être rejetée au regard des éléments ci-dessus; l'existence même de Clémence Le Berre est douteuse: ni les registres d'état civil, ni la mémoire locale n'en ont souvenir selon Gildas Buron.
Survivances
Le français régional comporte un nombre considérable de bretonnismes (une centaine environ). Exemples tirés du vocabulaire paludier: dourer (de dour, « eau »), govérer (de gover, « ruisseau »), comeradure ou camladure (de *kemeradur, « prise »), etc. La plupart de ces mots tombent en désuétude. Citons aussi dans le langage courant: du linge merglé (de mergl, « rouille »), morson, « bruit de la mer » (de mor « son », plus exactement mor séoñ en breton local), pourhic, « coquillages grains de café » (de pourc'hig, « petit porc »), de la soupe de blonic (de bloneg, « oing »), morgate (de morgad, « seiche »)...
De nos jours subsiste une poignée de témoins directs ou indirects du breton local, parfois en mesure d'apporter un mot ou une expression inédite. Il va sans dire que le cas devient très exceptionnel.
De 1980 à aujourd'hui, Gildas Buron a recueilli ces derniers témoignages parmi lesquels l'expression originale et non dénuée d'humour: Kenavo, ma hi za ket hi skreñvou («au revoir, si tu ne viens pas tu écriras»).
Autre survivance du breton sont les surnoms attachés à certaines branches familiales de Batz-sur-Mer, par exemple: Lagad Du, Tadic, Fanch, Guillouic, Job, etc. Quelques-uns sont encore employés et compris.
À Batz-sur-Mer comme dans l'ensemble de la presqu'île de Guérande, la pratique tardive du breton est mal connue voire ignorée, souvent confondue avec la présence, dans le port voisin du Croisic, d'une importante communauté de pêcheurs bretonnants originaires de Cornouaille. La confusion avec le gallo est non moins fréquente.
Géographie
Vaste zone de marais située à l’est de la presqu’île de Guérande, la Brière a joué un rôle de barrière aux influences romanes venant de l’est durant le Moyen Âge. De plus, la commune de Batz-sur-Mer est à l’une des pointes occidentales de la presqu’île guérandaise.
Échanges commerciaux avec la Basse-Bretagne
Les paludiers vendaient leur sel dans toute la Basse-Bretagne: la connaissance du breton leur était indispensable, les bretonnants monolingues étant très majoritaires en Bretagne occidentale jusqu’à la fin du XIXesiècle. Sans cela, on peut estimer[réf.nécessaire] que le breton aurait été définitivement abandonné au moins cent ans plus tôt.
Ainsi, les documents d’archives suggèrent que le bilinguisme breton-gallo était de mise dans la communauté locale depuis le XVIIesiècle au moins.
Les paludiers: une communauté à l’identité bien marquée
La communauté paludière se distingue par de nombreux traits particuliers, dont l’usage tardif du breton n’est pas le moindre. Une certaine endogamie alliée à une volonté de se démarquer des voisins gallos peut avoir contribué à maintenir le breton plus longtemps.
Dialectologie
Le breton de Batz-sur-Mer était un dialecte de type nettement sud-armoricain, très proche du vannetais. Citons les traits caractéristiques suivants:
chute du z intervocalique
celui-ci disparaît dans la majeure partie du domaine bretonnant hors quelques lieux en Léon; KLTtrizeg, Batz triheik; KLT brezhoneg, Batz brehonñeik ou broñneik
irif (« aujourd'hui »); beif (« vivant »); kleñf (« malade »); marf (« mort »); pif (« qui? »): trait commun au breton du Goëlo; cette prononciation est inconnue en vannetais, hormis au sud-est de Vannes.
nombreuses prononciations
Batz chti ou achti (« voilà »), vann. chetu (KLT /setu/ ou /cheteu/, léonard: /set/), Batz trougaré (« merci »), vann. trugaré et bougalé (« enfants ») contre bugale partout ailleurs; Batz dobeir (« faire »), vann. gober, etc.
r[Quoi ?]
D’après les données de l’ALBB[12], c’est avec le breton des îles morbihannaises et du Goëlo que le breton de Batz présentait le plus d’affinités. Toutefois, aux dires de locuteurs du début du XXesiècle, l’intercompréhension avec les bretonnants voisins de Belle-Île ou de la presqu’île de Rhuys était devenue quasi impossible.
Selon Yves Mathelier[13], l'étude de l'ALBB de Le Roux démontre que la proximité entre breton de Batz-sur-Mer et vannetais n'est en rien comparable à celle observée entre les trois dialectes du KLT: dans le domaine vannetais, aucun point ne comprend plus de 20% de prononciations identiques à Batz-sur-Mer.
Particularités et originalités par rapport aux autres dialectes du breton
lexique original
aven: de (ex: Aven pif komzit hui? = «de qui parlez-vous?»); fremoutchel: chouette, bichuen: bleu, chalirik: sauterelle; chañgaf: «rencontrer par hasard» …
diphtongaisons sous l'accent
Batz Roeñheoñ, KLT Roazhon ou Raon, «Rennes»; Batz kaveit, unneik, autres dialectes kavet «trouvé» et unnek «onze»; bwèyt, «nourriture», KLT boued ...
à l'inverse, réduction fréquente des diphtongues présentes dans les autres dialectes
sèc'h («sept»), KLT seizh et vann. seih; keñt-er-keñt («ensemble», adv.), KLT keit-ha-keit; krès («milieu»), KLT kreiz; Brèrh (Bretagne), KLT Breizh et vann. Breih, etc.
prononciations originales
Batz vol, autres dialectes holl, «tout»; Batz rebeñ, vann. arben, «rencontre»; Batz barlen, autres dialectes balan, banal, bonal ou benal, «genêt», Batz sarheñ, «sardine», KLT sardinenn et vann. sardrinen; noñ chtri: «nous trois»; chtrédéo: «les pieds», etc.
généralisation de la conjugaison impersonnelle
sous une forme grammaticalement incorrecte dans les autres dialectes bretons > Aven pi gherat i zeo? = «De quel village es-tu?»
pronoms personnels
hi, «tu», ra, «elle», noñ, «nous», dañ, «ils»
généralisation du présent locatif
emañ (verbe bout, sous la forme ma) à la place de zo > Ma guen = «c'est blanc» (se retrouve aussi en cornouaillais)
adoucissement de la consonne initiale k de certains mots
Batz gorn, KLT et vann. korn, Batz garreik, KLT karreg, «rocher». Même phénomène pour t > d: Batz dowl, KLT taol, «table» (d'où l'hypothèse d'Yves Mathelier que le mot dolmen serait un emprunt au breton guérandais).
Nombre de ces particularités sont à mettre au compte d’un contact prolongé avec le gallo, ainsi que d’une isolation relative par rapport aux autres parlers bretons. D’autres semblent relever d’un archaïsme propre aux parlers périphériques.
Léon Bureau, industriel nantais et passionné de langues, fut le principal collecteur du breton de Batz. Il l'apprit vers 1875 au contact de différents informateurs, dont Marie-Françoise Mouilleron, qui exerçait la profession de porteuse de sel. Son intérêt pour le breton de Batz s’expliquerait par le fait que sa famille possédait une résidence à Penchâteau au Pouliguen[14].
Plus récemment, citons le rôle particulier de Gildas Buron, conservateur du musée des Marais salants de Batz, qui a réuni une quantité appréciable d’informations sur le breton local au long de 25 années de recherches documentaires et d’enquête auprès des enfants et petits-enfants de bretonnants, et a rassemblé la plus grande part des sources connues.
Aujourd’hui on connaît du breton de Batz plus de 2 000 mots et formes verbales issus de textes et de nombreuses notes, une chanson complète et deux bribes de chansons, et un court enregistrement d’un locuteur, Jean-Marie Cavalin, réalisé en 1959 par Per Manac’h. L’ensemble de ces données sera prochainement présenté dans un ouvrage de référence que prépare G. Buron.
Il est tentant de considérer le breton de Batz-sur-Mer comme un dialecte à part du fait de ses nombreuses particularités: en comparaison, il est plus éloigné du vannetais que le léonard ne l'est du cornouaillais. Certains emploient même le terme de «breton guérandais», mais en l’absence regrettable d’études sur le breton parlé autrefois dans le reste de la presqu'île de Guérande, ou même de données antérieures au XIXesiècle, comment déterminer si ces particularités sont dues à l’isolement, ou si elles sont la marque d'un supposé dialecte guérandais? Voici quelques éléments de réponse:
Trois mots notés à Piriac en 1823
En 1823, Édouard Richer collecta à Piriac-sur-Mer trois mots bretons qui semblent présenter les traits du breton de Batz-sur-Mer:
garelé (« plie », sorte de poisson) comporte, à côté du vannetais karlé, l’adoucissement de la consonne initiale k > g relevé à Batz-sur-Mer dans des mots comme gorn et garreik. Cependant cette prononciation touche aussi dans le français régional des mots romans: gamion pour « camion », etc. L’influence de la phonétique bretonne n’est donc pas certaine.
morgouilh, « méduse », n'est pas attesté en breton de Batz. On notera toutefois l'emploi du très similaire «margouille» dans le gallo de la proche Brière, ce qui suppose la diffusion ancienne de ce mot dans le breton régional.
kourrikan (noté Kourican par Richer), variante de korrigan, est connu sous une forme identique à Batz-sur-Mer (témoignage recueilli par Gildas Buron) et au Pouliguen («Grotte du Courican» citée par Aristide Monnier en 1891, aujourd'hui Grotte des Korrigans sur la carte IGN).
Le glossaire de von Harff
Le glossaire breton noté à Nantes en 1499 par le chevalier allemand Arnold von Harff[16] présente des traits nettement sud-armoricains, peut-être comparables au breton de Batz après décryptage des sons rendus par les graphies moyen-allemandes de von Harff. Exemples:
« sel »: haelen (pour /ha:len/), Batz héleñ, mais vannetais halen.
« eau »: doir (pour /dur/), Batz dour, vannetais deur.
« boire »: hisit (rétabli en probable /ivit/), Batz eveit ou evet, vannetais ivein (mais Damgan ivat > infinitif en t aussi).
« Dieu »: Doie (pour /du:e/), Batz douhé
« deux »: duwe (pour /dow/), Batz do ou déo
Ce glossaire présente plusieurs limites: le lieu d'origine de l'informateur n'est pas précisé, ce qui laisse planer une incertitude; C.-J. Guyonvarc'h penche pour la presqu'île de Guérande. En outre von Harff n'était qu'un simple curieux et a réalisé une notation approximative de ce qu'il a entendu.
On retiendra surtout de ce document unique, premier témoignage effectif sur le breton parlé, que la dialectalisation du breton était accomplie à la fin du XVesiècle.
Toponymie et onomastique
Le recours à ces dernières ne permet pas de trancher la question avec certitude. Voici tout de même des éléments qui laissent à penser que le breton de Batz-sur-Mer aurait été le dernier représentant d'un dialecte guérandais disparu.
Breton de Batz bihen ou biheñ, « petit » (autres dialectes bihan): toponymes Le Locbihen à la Turballe, Le Pont Bihen à Guérande et Saint-Lyphard, Le Bihen à Pénestin, Le Bihin à Saint-André-des-Eaux, Le Nibehen (> *lennig bihen?) à Guérande, Le Pourbien (> * poull bihen?) à La Baule-Escoublac, et lieu-dit Port-Bihain à Saint-Molf (cité par Gustave Blanchard en 1883). Noms de famille Le Bihen et Le Bihain en presqu'île guérandaise.
Mais toponymes Coët Bihan et Fourbihan à la Turballe. De même, l'étude des toponymes régionaux révèle une minorité de formes anciennes en -en. Ex: Douar Bihan de Kerbéan (Batz-sur-Mer), noté Douart bian en 1658, Douar bihen en 1678, Douairbian et Douarbihan en 1679.
Breton de Batz tréo, « vallée » (KLT traoñ, vann. teno), déduit à partir de ou-tréo, en bas > toponymes Tromartin à Guérande (Tromarzin 1480), Troffigué à Guérande (Troffiguet 1549), Trologo à La Baule-Escoublac (Trologoff 1623), Kerantrou au Pouliguen (Querantrou 1678). L'évolution du groupe tn > tr semble attestée depuis le XVesiècle au moins dans la presqu'île de Guérande, au contraire du pays vannetais qui a conservé tn.
Breton de Batz fedein, « fontaine » (KLT feunteun, vann. fetan) cf. le toponyme Feden Go à Batz-sur-Mer (noté Fontaine Goff en 1680) > toponymes Le Goveden à Férel (* Er Goh Feden, « la vieille fontaine ») et Goffedin à Mesquer (idem). L'adoucissement de la consonne t > d est bien présent, particularité inconnue ailleurs.
Les exemples suivants, tirés des travaux de Léon Bureau et Émile Ernault[15], permettent de se faire une idée précise des particularités de ce parler.
Pihaneñ a noñ chtri zo er vrasoc'h? (variante: vraseñ) > «Lequel de nous trois est le plus grand?»
Hia ez chèit sé erbèit d'heñ lakel > «Elle n'a aucune robe à se mettre»
Hañ bwéi venéi laret ke tchèit ter hi fot éhéoñ e wé > «Il aurait voulu dire que ce n'était pas de sa faute»
En dèn a bif hou gourn kevèl > «L'homme de qui vous demandez des nouvelles»
Un amezèir benak goudé, er yaweñkeñ a bwé vol dachtumèit hag a wé èt abar ur bro pèl-mat, hag anhéoñ hañ bwé débrèit vol pèh-ma en devwé > «Quelque temps après, le plus jeune avait tout ramassé et était allé dans un pays lointain, et là-bas il avait mangé tout ce qu'il avait»
Ur vèij anhéoñ, hañ fehé béi koñteñ-mat débreñ hi guarc'h aven er boèit ma er morc'h a zebreñ, mè nikoeñ ne ré nétre de-héoñ > «Une fois là-bas, il aurait été bien content de tirer sa subsistance de la nourriture que les porcs mangeaient, mais personne ne lui donnait rien».
N'é ke puto det d'er gèr > «Il n'est pas plutôt venu à la maison»
Ma me beét tchèit sérèit me lagadéo, hi beét ma dalèit > «Si je n'avais pas fermé les yeux, tu m'aurais aveuglé»
Er vatèic'h a me sat > «La servante de mon père»
De de yahat > «À ta santé»
Me dochté ar gèr pi er glow déez me gamerèit > «J'approchais de la maison quand la pluie m'a surpris»
A-blèic'h i zéo? > «D'où es-tu?»
Ma foda lèc'h éma legn a rac'h ter boeik > «Mon pot de lait est plein à ras bord»
Me de chelevou tchèit > «Je ne t'écouterai pas»
Hañ ga de reñ glow ember > «Il va pleuvoir tout à l'heure»
Azurh miteñ dezurh en nos > «Du matin jusqu'au soir»
Pikèit ter ur geliéoñ > «Piqué par une mouche»
Me forh tchèi bitèrh lakel mouid abars > «Je ne peux pas du tout en mettre beaucoup dedans»
Jean-Baptiste Nolin (1657-1708), La province ou duche de Bretagne divisée en deux grandes parties qui sont la Haute et la Basse Bretagne: La Bretagne divisée en plusieurs grands bailliages d'épée, subdivisés en senechaussées et Royales selon l'Edit du Roy donné à Versailles au mois de Décembre 1695, Paris, I.B. Nolin, (BNF40602029).
Association bretonne et Union régionaliste bretonne, Bulletin archéologique de l'association bretonne: session du Croisic, 3e série, t.7, Rennes (BNF32717093), p.184-185.
Léon Bureau, Ethnographie de la presqu'île de Batz: séance du 23 août 1875, Paris, Association française pour l'avancement des sciences, , 13p. (BNF30177364).
Émile Ernault, Étude sur le dialecte breton de la presqu'île de Batz, Saint-Brieuc, Bulletin archéologique de l'Association bretonne, session de Châteaubriant, , p.212-249.
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