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Bohumil Hrabal étudie le droit à l’université Charles de Prague, mais doit interrompre ses études, à partir de 1939, à cause de l’Occupation allemande et de la fermeture des universités; il exerce alors des métiers divers: ouvrier sidérurgiste, voyageur de commerce, emballeur de vieux papiers, figurant de théâtre, cheminot…
Ses premières publications datent de 1963; il devient rapidement un des écrivains les plus populaires de son pays. Après l'invasion soviétique de l'été 1968 qui met fin au Printemps de Prague, il connaît des ennuis avec la censure pour «grossièreté et pornographie» et est interdit de publication. Deux de ses livres sont notamment livrés au pilon en 1970. Pour cette raison, nombre de ses ouvrages sont publiés en samizdat.
Il est interdit de publication de 1970 à 1976.
Il compte parmi les signataires de l'Anticharte et lui qui était tombé en disgrâce au moment du Printemps de Prague regagne la faveur du régime qui réenclenche le processus éditorial de ses œuvres.
C'est durant cette période qu'il écrit ses principaux chefs-d'œuvre largement inspirés de sa vie dans un style où percent l'humour noir, le grotesque, l'ironie, la tendresse, et qui mêle le trivial (d'où l'accusation presque fondée, s'il ne s'agissait pas ici de licence créative, de «grossièreté et pornographie») et l'argot au raffinement d'une langue extrêmement poétique:
Moi qui ai servi le roi d'Angleterre (I Served the King of England(en) (1971);
Une trop bruyante solitude (1976) court roman dans lequel Hanta évoque son destin de «destructeur» de livres au fond de son atelier;
La Chevelure sacrifiée;
Les Noces dans la maison (trilogie).
Entre 1982 et 1985, il est de nouveau interdit de publication.
Bohumil Hrabal meurt à Prague le en tombant —ou en sautant?— de la fenêtre de l'hôpital de Bulovka où il est soigné.
Bohumil[1] réunit deux racines slaves, «dieu» et «aimer» et le rapproche des prénoms Théophile ou Amédée selon qu'on préfère l'équivalent grec ou latin.
Hrabal signifie «celui qui a balayé», «celui qui a (r)amassé». Un patronyme somme toute assez idoine pour le chroniqueur des petites choses de la vie, des faits sans importance qu'il recense et magnifie.
Cette liste des œuvres mentionne la première date de publication des ouvrages de Hrabal et, si elle a eu lieu en samizdat, celle-ci et la première date de publication «légale» qui, en général, a lieu à l'étranger et en tchèque dans les maisons d'éditions animées par la diaspora tchèque ayant fui son pays après l'invasion du pays en 1968 par les troupes du Pacte de Varsovie.
Lorsqu'il ne nous a pas été donné de vérifier le titre d'une traduction française éventuelle, nous faisons suivre d'une astérisque le titre de la [«traduction»]*. Pour une bibliographie des traductions françaises, se référer à celles, très complète, de Bohemica.
Setkání a návštěvy [Rencontres et visites], Mladá fronta, Pragues, 1952
Hovory lidí [«Conversations populaires»]*, Spolku českých bibliofilů, Prague, 1956 – deux nouvelles
Skřivánci na niti [Alouettes sur le fil], écrite en 1959 et préparée pour une édition en 1969 qui n'a pas lieu du fait de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie. Jiří Menzel en a tiré un film (1969).
Perlička na dně [Petites perles au fond de l'eau], československý spisovatel, Prague, 1963 – recueil de nouvelles
Pábitelé [Les Palabreurs], Mladá fronta, Prague, 1964 – recueil de nouvelles.
Ostře sledované vlaky [Trains étroitement surveillés], československý spisovatel, Prague, 1964 – nouvelle sur le thème de l'Occupation. Un film homonyme en est tiré en 1966.
Taneční hodiny pro starší a pokročilé [Cours de danse pour adultes et élèves avancés], československý spisovatel, Prague, 1964 – une nouvelle composée d'une seule phrase infinie. Expérimentation littéraire.
Inzerát na dům, ve kterém už nechci bydlet [Vends maison où je ne veux plus vivre], Mladá fronta, Prague, 1965
Kopretina [«Marguerite»]*, 1965
Automat Svět [«Fast-food Univers»]*, 1966 – recueil de nouvelles déjà publiées.
Bohumil Hrabal uvádí… [Bohumil Hrabal présente…], 1967 – anthologie des textes préférés de l'auteur
Toto město je ve společné péči obyvatel [«Cette ville est sous la garde des habitants»]*, 1967 – collage de texte accompagnant des photographies parfois mentionné comme Toto město je ve společné péči nájemníků, [«Cette ville est sous la garde des locataires»]*.
Morytáty a legendy [Faits divers sanglants et légendes], československý spisovatel, Prague, 1968
Domácí úkoly [Devoirs à la maison], Mladá fronta, Prague, 1970 - mis au pilon par le régime communiste.
Poupata [Les Bourgeons], Mladá fronta, Prague, 1970 - poèmes et nouvelles, mis au pilon par le régime communiste.
Obsluhoval jsem anglického krále [Moi qui ai servi le roi d’Angleterre], édition samizdat, 1971; Jazz petit, Prague, 1982. Jiří Menzel en tira un film en 2006
Bohumil Hrabal occupe une place importante dans le livre d'Anne-Marie Garat, Dans la pente du toit (éd. du Seuil, 1998), où elle en fait l'intercesseur de son retour à l'écriture après un deuil.