Bec
structure anatomique externe chez les oiseaux et autres animaux De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Un bec, au sens strict, est une structure anatomique externe qui permet la prise alimentaire et donc la nutrition chez les oiseaux. Mais il permet aussi la toilette de l'animal, la nutrition des jeunes, la chasse d'une proie, la manipulation d'objets, et peut aussi être un élément important pour la parade nuptiale.
Type | |
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Usage |
Alimentation, toilettage, mordre (en), parade nuptiale, threat display (d) |
Outre les oiseaux, certains animaux sont dotés de becs, dont la structure diffère cependant. Ainsi des céphalopodes (seiches, poulpes calmars), qui ont un bec chitineux, de l’ornithorynque, ou des tortues.
La rhamphothèque est le tégument corné du bec recouvrant les deux mandibules osseuses.
Le bec est plus précisément un phanère, au même titre que les plumes et les écailles, qui sont donc des productions cornées du tégument. Il se développe sur les structures osseuses prémaxillaires, maxillaires et dentaires, à partir de l'épaississement d'un épithélium kératinisé. Cet épiderme est généralement formé d'une seule plaque osseuse par mandibule, sauf chez les Procellariidae, dont les narines s'ouvrent au niveau de plaques osseuses surnuméraires en forme de tube, situées sur le bec, ou chez le Macareux moine (Fratercula arctica), dont le bec se couvre de plaques surnuméraires vivement colorées lors de la saison de nidification (ces plaques tomberont par la suite)[1].
Les narines s'ouvrent toujours à la base du bec, sauf chez les Apterygidae ou Kiwis chez qui elles s'ouvrent à l'extrémité du bec. L'épiderme de la mandibule supérieure (ou maxillaire) s'appelle la rhinothèque[2], celui de la partie inférieure (ou maxille) est la gnathothèque. Le culmen est l'arête dorsale de la mandibule supérieure ; l'arête ventrale de la mandibule inférieure est appelée gonys. La cire du bec est la partie charnue, sans plume, qui recouvre la base du bec. Certaines espèces présentent sur le bec un renflement, comme chez les oies de Chine, appelé caroncule.
Un bec ne possède pas de dents, la nourriture doit donc être avalée telle quelle ; elle peut éventuellement être déchiquetée ou cassée si le bec est adapté.
La forme et l'emploi du bec varient suivant l'espèce et le régime alimentaire[3] :
C'est cette variabilité de la forme des becs qui a inspiré Charles Darwin et sa théorie de l'évolution, ou plus particulièrement de la sélection naturelle, lors de son voyage aux Îles Galápagos. L'observation des différentes espèces de pinsons présentes sur chaque île avait en effet mis en évidence l'adaptation des formes des becs aux différentes ressources alimentaires dont les oiseaux disposaient.
Le bec sert également au toilettage.
Les savants de la Renaissance qui s'intéressaient à la zoologie, parmi lesquelles l'ornithologie, ont produit des inventaires d'espèces. Ils essayeront de présenter ces espèces, même à leur corps défendant comme le signale Louis Agassiz à propos de Buffon[4], de la manière la plus logique qui soit, témoignant que la classification la plus logique est la classification phylogénique, et cela bien avant que les premières théories sur l'évolution n'émergent. Les premières classifications scientifiques se sont fondées à la fois et principalement sur les caractéristiques comme la forme du bec et celle des pattes. Par exemple, l'ordre des Anseriformes est caractérisé par leur bec dont des lamelles filtrantes tapissent l'intérieur. L'Anatomie comparée inventée par Georges Cuvier appuiera cette conviction et le bec deviendra un élément précieux pour identifier l'espèce, la famille ou l'ordre d'un squelette. Ainsi, l'examen d'un bec des Psittaciformes permet d'identifier sa famille voire son genre. Chaque type de bec a donc reçu un nom issu du latin et celui-ci ne s'applique pas qu'aux becs d'oiseaux.
La classification d'André Marie Constant Duméril, plus précise que celle de Carl von Linné car elle introduit un niveau de taxon supplémentaire, est en bonne partie fondée sur la forme des becs, d'ailleurs 14 noms des familles de sa classification sur 23 sont des termes issues de la composition de deux termes latins dont un est rostre, ce dernier signifiant bec[5]. Mais les formes des becs ne se sont pas avérées être des caractéristiques suffisantes pour refléter la phylogénie, d'autres caractéristiques jugées plus importantes ont été retenues. Dans ce cas précis, les noms de familles sont restés en usage pour décrire la forme des becs, ou même pour désigner certaines espèces comme c'est le cas pour conirostre.
Voici les principaux noms de familles de cette classification :
En outre, la classification de Duméril proposait : les dentirostres, espèces de passereaux dont le bec porte une échancrure en forme de dent et autres passereaux comme les crénirostres ; les ténuirostres au bec fin et arqué ; les planirostres ; les lévirostres, famille d'oiseaux grimpeurs. Parmi les échassiers il y avait en outre les cultrirostres, les pressirostres. Dans d'autres classifications comme celle de Lorenz Oken, d'autres caractéristiques peuvent être retenues, comme celles définissant les obtusirostres.
Altirostre comme pour les Chrysomma altirostre, Turdoides altirostris, Scytalopus altirostris, Micrurus altirostris ou même pour le poisson Scorpaenopsis altirostris ou les fossiles de baleines Caviziphius altirostris désigne des becs portés en haut du crane
En Amérique du Nord, et en Alaska plus précisément, certains oiseaux, en nombre anormalement élevé, présentent un bec déformé, anormalement allongé pour sa partie supérieure (rhamphothèque), parfois courbé ou tordu et parfois également déformé pour sa partie inférieure ; au point que parfois les deux parties se croisant, l'alimentation de ces oiseaux est fortement gênée.
Ce phénomène inquiète l'USGS[6]. et les ornithologues[7] qui craignent qu'il ne soit indicateur de problèmes environnementaux plus graves.
Selon le point fait par deux études[8],[9]publiées par la revue de l'Union des ornithologues américains (The Auk, ), cette maladie, d'origine encore inconnue est apparue à la fin des années 1990. Elle a été nommée trouble de la kératine aviaire car elle touche aussi parfois la peau, les pattes, les griffes et les plumes, ce qui évoque un trouble systémique[9]. Elle affecte un grand nombre d'espèces d'oiseaux (une trentaine à ce jour), mais plus souvent la mésange à tête noire (Poecile atricapillus), avec 6,5 % de la population observée (prévalence moyenne annuelle pour la période 1999-2008) en Alaska touchée, soit 2 160 individus), et plus rarement des corneilles d'Amérique et d'Alaska (17 % des adultes observés, en moyenne annuelle pour la même période) ou d'autres espèces (435 individus au bec difforme chez 29 espèces autres que la mésange à tête noire)[9]. L'oisillon est très rarement touché (0.05 ± 0,05 % des poussins et 0,3 ± 0,2 % des juvéniles âgés de moins de 6 mois)[9], mais la malformation peut ensuite apparaître et progresser très vite à l'âge adulte. Les suivis ornithologiques montrent que la maladie progresse le long de la côte du Pacifique vers le sud ; en Colombie-Britannique (Canada) et dans l'État de Washington (États-Unis). Ces zones où le plus grand nombre de ces oiseaux a été observé, sont celle des grands lacs et autour et au nord/est d'Anchorage (où se situe l'Aéroport international d'Anchorage Ted-Stevens, le 4e plus gros aéroport mondial pour le trafic aérien marchand) en Alaska.
Selon l'USGS qui évoque une possible cause environnementale[10]« c'est le taux le plus élevé de malformations jamais observé dans le monde aviaire ».
Dans tout l'hémisphère nord, des oiseaux sont régulièrement capturés, décrits et bagués et suivis dans le temps par la technique de capture-recapture. Ce suivi a été intensifié pour le suivi écoépidémiologique des virus grippaux. Près de 80 oiseaux ont été capturés avec des becs normaux puis recapturés avec un bec fortement allongé ou déformé. Une mésange à tête noire capturée le avec un bec normal, a été recapturée 3 mois après (le ) avec un bec dont la partie supérieure s'était allongée de 13 mm» Communiqué USGS[9].
Curieusement, le phénomène semble provisoirement réversible (8 oiseaux capturés avec un bec déformé ont été recapturés plus tard avec un bec normal, et dans un cas où l'oiseau avait été conservé en cage pour observation, son bec a repoussé à nouveau)[9] (ce qui pourrait éventuellement faire penser à une perturbation endocrinienne, non confirmée à ce jour).
Fin 2010, les études n'ont à ce jour pas permis d'identifier de bactéries, virus ou acariens expliquant ces anomalies. Des oiseaux aux becs anormaux ont été trouvés dans des zones (Grands Lacs, Est des Grands-lacs et Californie) où les pesticides sont massivement utilisés, et où ils ont déjà provoqué d'autres malformations chez certaines espèces d'oiseaux, mais d'autres semblaient vivre dans des zones a priori épargnées par les pesticides. Aucune carence en vitamines ou minéraux n'a été remarquée chez les oiseaux victimes de ces anomalies.
Élément caractéristique, le bec est la base de certaines expressions artistiques ou symboliques.
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