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historien, médecin et philosophe syriaque de religion chrétienne, évêque jacobite, écrivain de langue syriaque De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Gregorios bar 'Ebroyo, né en 1226 près de Mélitène, mort en 1286 à Maragha dans l'Azerbaïdjan iranien), de son nom arabe Abou al-Faradg Gamal al-Din ibn al-'Ebray et dit en Occident Bar Hebraeus ou Abulfarage (en latin : Abulfaragius), est un historien, un médecin et un philosophe syriaque de religion chrétienne, évêque jacobite, écrivain de langue syriaque..
Évêque |
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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
ܡܪܝ ܓܪܝܓܘܪܝܘܣ ܒܪ ܥܒܪܝܐ |
Surnoms |
ابن العبري, أبو الفرج, ܒܪ ܥܒܪܝܐ |
Activités |
Étape de canonisation | |
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Fête |
Après Yahya ibn Adi, la philosophie syriaque est entrée dans un sommeil apparent. La politique de traduction des textes d'Aristote et d'acculturation philosophique et scientifique menée sous les premiers califes abbassides étant achevée, les chrétiens ont cessé de produire pour la cour. Ce changement extérieur a cependant favorisé un retour limité vers la langue et la pratique religieuse des chrétiens monophysites.
Au XIIe siècle, le jacobite Dionysius Bar Salibi (mort le ) est célèbre pour ses commentaires aristotéliciens : commentaire de l'Isagogue de Porphyre ainsi que des Catégories, du De Interpretatione et des Analytiques d'Aristote (le commentaire sur les Analytiques est de 1148).
Bar Hebraeus était le quatrième fils du médecin Haroun bin Tuma de Mélitène, appartenant à l'Église chrétienne jacobite ; son nom de baptême était Jean. La ville appartenait à l'époque au sultanat de Roum. Le jeune Jean étudia très tôt la médecine sous la direction de son père. En 1243, Mélitène fut investie par les troupes mongoles du général Baïdju ; elle se rendit, fut mise au pillage, paya tribut et fut placée sous l'administration d'un gouverneur représentant le Grand Khan Güyük. Yasa'ur, l'officier mongol qui avait dirigé la prise de la ville, tomba malade et fut guéri par le médecin Haroun. Reconnaissant, il autorisa ce dernier et sa famille à émigrer à Antioche, capitale d'une principauté franque gouvernée par Bohémond V.
Le jeune Jean poursuivit ses études, d'abord à Antioche, ensuite à Tripoli, ville de la principauté, auprès d'un professeur nommé Jean le Nestorien. Ses études portaient principalement sur la théologie et la médecine, mais aussi sur la philosophie et les sciences du quadrivium.
De retour à Antioche, il revêtit l'habit monacal. En 1246, âgé de vingt ans, il fut ordonné prêtre de l'Église jacobite, puis, le , consacré évêque de Goubos, près de Mélitène, par le patriarche Ignace III. Ce fut à l'occasion de cette consécration qu'il adopta le prénom de Grégoire. En 1247, il fut transféré au siège épiscopal de Lacabène, dans la même région.
En 1252, à la mort d'Ignace III, l'Église jacobite subit un schisme : contre le parti de Bar Madani (reconnu patriarche par la tradition sous le nom de Jean XII), Bar Hebraeus choisit celui de Mar Denys. Ce dernier le nomma archevêque d'Alep, mais la communauté jacobite de la ville ayant pris le parti de Bar Madani, il ne put exercer son ministère. Il dut quitter Alep et se réfugia au monastère de Bar Sauma, non loin de Mélitène, où résidait aussi l'anti-patriarche. En 1258, il put prendre possession de son siège d'Alep. En janvier 1260, la ville fut investie par une armée mongole commandée par Houlagou Khan. Bar Hebraeus se rendit dans le camp de celui-ci pour implorer sa clémence ; il fut d'abord emprisonné, puis relâché. Alep capitula le , mais le de la même année, les Mongols furent vaincus par les Mamelouks à la bataille d'Aïn Djalout et durent se replier vers l'est.
Cependant Bar Hebraeus noua des liens avec Houlagou et son épouse Doqouz Khatoun, une chrétienne nestorienne. En 1263, il soigna l'Ilkhan malade et devint probablement son médecin personnel. En 1264, il fut nommé maphrien, dignité dont le siège se trouvait à Mossoul, en territoire mongol. Il fut consacré par le patriarche Ignace IV à Sis, capitale du royaume arménien de Cilicie, en présence du roi Héthoum Ier, du catholicos arménien Constantin Ier et de nombreux dignitaires. Il devait assumer la charge de maphrien jusqu'à sa mort.
Houlagou avait installé sa capitale d'été à Maragha, non loin du lac d'Ourmiya. Bar Hebraeus y passa une bonne partie du reste de sa vie et devait d'ailleurs y mourir. Ce fut alors un foyer culturel très renommé, célèbre pour son observatoire installé en 1259 où officia l'astronome Nasir al-Din at-Tusi, et pour sa bibliothèque de 40 000 volumes. Bar Hebraeus fit lui-même partie des savants du palais : il donna en 1268 un cours sur Euclide, en 1273 un autre sur Ptolémée. Il vécut aussi à Tabriz, où Abaqa, successeur d'Houlagou, avait développé l'administration de l'Ilkhanat. D'autre part, il voyageait beaucoup en Mésopotamie et en Perse, qui constituaient la circonscription du maphrien, et entretenait de bons rapports avec la hiérarchie nestorienne. À sa mort, le à Maragha, le catholicos nestorien Yahballaha III (prélat d'origine öngüt) assista à ses funérailles. Il fut inhumé dans le monastère Mor Mattay, près de Mossoul. L'inscription gravée sur son tombeau est en garshouni, c'est-à-dire en arabe écrit en caractères syriaques.
Il a créé une résidence épiscopale, un oratoire et un hospice à Tabriz. Antérieurement, pendant son mandat de maphrien, il avait fondé un monastère jacobite à Bartella, près de Mossoul.
Bar Hebraeus est avec le nestorien Ébedjésus de Nisibe l'un des derniers écrivains importants de langue syriaque[1] ; son l'œuvre est aussi en partie rédigée en arabe.
Il est considéré comme un saint par l'Église syriaque orthodoxe.
Le nom Bar Hebraeus, sous lequel il est connu en Europe, a été interprété comme signifiant “Fils de l'Hébreu”, ce qui a conduit à supposer que son père Aaron (ou Haroun), médecin distingué de Mélitène, était un Juif converti au christianisme.
Quoique acceptée par la plupart des encyclopédies[2], cette interprétation est rejetée par Jean Fathi-Chelhod[3], qui soutient que “Hebraeus” est une maladroite latinisation de “Bar 'Ebroyo”, qui signifie que ses ascendants étaient originaires d'un village appelé 'Ebro, situé au bord de l'Euphrate à proximité de Mélitène.
Voici la liste des principaux ouvrages connus de Bar Hebraeus (en langue syriaque) :
On peut ajouter à ces ouvrages principaux d'autres textes traitant de grammaire, de mathématiques, d'astronomie, de géographie, de médecine, etc., un recueil d'historiettes et des poèmes.
De plus, Bar Hebraeus a réalisé lui-même une version abrégée et retouchée en arabe de sa Chronique, intitulée L'Histoire abrégée des dynasties (Tārīkh Mukhtaṣar al-Duwal). Il a écrit quelques traités en arabe, et il a aussi traduit des textes arabes en syriaque.
Il est en outre l'auteur d'un code de droit canonique (Nomocanon, ou Kthovo dha-hudoyé, i.e. Livre des directions) de l'Église jacobite.
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