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langue officielle de la République d'Indonésie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’indonésien (bahasa Indonesia, littéralement « langue de l'Indonésie ») est la langue officielle de l'Indonésie. C'est aussi l'une des langues d'usage au Timor oriental.
Indonésien Bahasa Indonesia | |
Pays | Indonésie, Timor oriental |
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Nombre de locuteurs | plus de 225 millions |
Typologie | SVO |
Classification par famille | |
Statut officiel | |
Langue officielle | Indonésie |
Régi par | Badan Pengembangan dan Pembinaan Bahasa (Agence de développement et de construction et de la langue) |
Codes de langue | |
IETF | id
|
ISO 639-1 | id
|
ISO 639-2 | ind
|
ISO 639-3 | ind
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Étendue | langue individuelle |
Type | langue vivante |
Linguasphere | 31-MFA-ac
|
Glottolog | indo1316
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Échantillon | |
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français) Pasal 1 Semua orang dilahirkan merdeka dan mempunyai martabat dan hak-hak yang sama. Mereka dikaruniai akal dan hati nurani dan hendaknya bergaul satu sama lain dalam semangat persaudaraan. |
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L'indonésien est une des formes du malais (bahasa Melayu). Pour la majorité des Indonésiens, ce n'est pas la langue maternelle, et ils ne l'apprennent qu'à l'école, vers l'âge de cinq ans. Le malais est toutefois la langue régionale (bahasa daerah) de la côte est de l'île de Sumatra et plus précisément de la bande côtière orientale de la province de Sumatra du Nord et des provinces de Riau, îles Riau, Jambi et Sumatra du Sud et de la bande côtière des provinces de Kalimantan occidental, Kalimantan du Sud et Kalimantan oriental dans l'île de Bornéo.
L'indonésien s'écrit avec l'alphabet latin. Les lettres se prononcent comme en français, sauf dans les cas suivants :
La consonne c se prononce entre « tch » et « ti » :
La consonne j se prononce entre « dj » et « di » :
La voyelle u se prononce « ou » :
La voyelle e se prononce le plus souvent comme le « e muet » français, parfois « é », avec dans ce dernier cas des hésitations orthographiques :
Le groupe de deux lettres au peut se lire soit « a-ou » avec « a » et « ou » bien séparés soit comme une diphtongue réalisée le plus souvent « ô » à Java :
Le groupe de deux lettres ai peut se lire soit « a-i » comme dans le mot français « hétaïre » soit comme une diphtongue réalisée le plus souvent « ê » à Java :
Le mouvement nationaliste indonésien avait adopté l'alphabet latin en 1928 avec la graphie néerlandaise dite Van Ophuijsen (par exemple tj pour le son « tch » et dj pour le son « dj »). Cette graphie fut légèrement modifiée par la réforme orthographique de 1947 dite Soewandi, du nom du ministre de l'Éducation du gouvernement du Premier ministre socialiste Sjahrir (le oe devenant u : Soerabaja > Surabaja).
La réforme de 1972 a amené à une graphie commune à l'indonésien et au malais de Malaisie, le dj indonésien devenant j (Djakarta > Jakarta) et le j, y (djaja > jaya = victoire, Surabaja > Surabaya), comme en malais de Malaisie, et le tj indonésien et le ch malaisien devenant c (tjahaja et chahaya > cahaya = lumière).
La plupart des noms propres de personnes (anthroponymes) n'ont pas pris en compte ces changements de graphie successifs.
Le plus ancien document connu en vieux-malais est une inscription en écriture pallava, dite de Kedukan Bukit (en), datée de trouvée sur l'île de Bangka.
Le malais a été pendant des siècles la lingua franca qui permettait de communiquer dans un archipel où des dizaines de langues différentes sont parlées.
En , le navigateur hollandais Huygen van Linschoten écrit que le prestige du malais est tel que pour un homme éduqué, ne pas le connaître était comme ne pas savoir le français pour un Néerlandais cultivé. Dès leur installation dans l’archipel, les Néerlandais utilisent le malais pour correspondre avec les souverains locaux, comme en témoignent six lettres rédigées en malais par les autorités de Batavia, fondée en 1619, et adressées à des dignitaires du sultanat de Banten dans l’ouest de Java[1].
Avec la fin de la guerre de Java en 1830, les Néerlandais commencent à progressivement prendre le contrôle de l’archipel. Ils utilisent d’abord le malais pour diffuser le christianisme, puis comme langue d’enseignement dans les écoles chrétiennes. Plus généralement, les Néerlandais communiquent avec la population indigène en malais[2]. Ce dernier devient officiellement langue d’administration en 1865[3].
En , le gouvernement colonial fonde la Commissie voor de Volkslectuur (« commission pour la littérature populaire »), chargée de publier, en caractères latins dans cette langue et dans les langues régionales, aussi bien des œuvres locales classiques, populaires et modernes, que des œuvres étrangères traduites. Cet organisme prend bientôt le nom de Balai Pustaka (« la maison du livre »). Dans les années 1930 apparaît une nouvelle littérature, écrite en malais, que les intellectuels indigènes appellent désormais « indonésien ». La revue littéraire Poedjangga Baroe (« le poète nouveau ») est fondée en .
En , des associations d'étudiants et de jeunes des Indes néerlandaises se réunissent en congrès et prononcent le « Serment de la jeunesse » (Sumpah Pemuda) par lequel ils déclarent adopter trois idéaux : une nation, la nation indonésienne (Bangsa Indonesia) : une langue, l'indonésien (Bahasa Indonesia) : une patrie, l'Indonésie (Tanah Air Indonesia). L'indonésien est né.
L'occupation japonaise des Indes néerlandaises (1942-1945) va permettre l'essor de la langue indonésienne. Les Japonais entendent éradiquer toute influence occidentale et interdisent les ouvrages en néerlandais et en anglais. Pour diffuser leur propagande, ils utilisent l'indonésien, dont l'usage se répand à travers l'archipel. La proclamation de l'indépendance en 1945 est lue en indonésien.
La littérature indonésienne gagne en vitalité après l'indépendance. Durant les années de conflit entre la jeune république et l'ancien colonisateur néerlandais, Chairil Anwar (1922-1949), personnage ombrageux et rebelle, est la figure de proue du mouvement poétique Angkatan 45, la « génération de 45 ». Ensuite, l'indonésien se développe au rythme des transformations du pays.
En choisissant le malais comme langue nationale, les nationalistes indonésiens ont renoué avec l'époque où il était la langue d'échange de l'archipel, mais avec cette fois-ci la volonté de bâtir une nation indonésienne.
Les différences entre les deux langues sont en réalité d'ordre dialectal, comme celles entre le français européen et le français canadien. L'intercompréhension se fait sans trop de difficultés mais avec des divergences orthographiques et lexicales. De plus l'accent indique aisément la région d'origine des locuteurs. On peut dire que l'indonésien et le malais de Malaisie sont des « langues ausbau » l'une par rapport à l'autre : elles existent donc en tant que telles par une volonté politique et culturelle.
L'indonésien diffère du malais de Malaisie d'abord pour des raisons historiques. Les colonisations britannique sur la péninsule malaise et néerlandaise sur l'archipel indonésien ont eu un impact majeur sur la langue malaise. Aussi les deux formes de malais ont-elles été influencées par les contextes coloniaux respectifs.
Un facteur beaucoup plus déterminant aujourd'hui est le contexte indonésien. Le javanais, avec plus de 80 millions de locuteurs, mais aussi d'autres langues régionales d'Indonésie comme le soundanais de Java occidental, qui a près de 35 millions de locuteurs, enrichissent énormément l'indonésien, notamment son vocabulaire.
Le choix par les nationalistes indonésiens du malais comme langue de la future Indonésie indépendante était logique. Jusque vers 1900, quand ils commencent à ouvrir des écoles pour indigènes avec un enseignement moderne en néerlandais, les Néerlandais refusaient de parler leur langue avec les indigènes et utilisaient le malais, langue d'échange dans l'archipel indonésien au moins depuis le XVe siècle, période de grandeur du sultanat de Malacca sur la péninsule Malaise. Le plus ancien document écrit en malais qu'on ait retrouvé est une lettre écrite en 1521 dans le sultanat de Ternate aux Moluques, dans l'est de l'Indonésie.
Malacca aurait été fondée peu avant 1400 par un prince de Sriwijaya, dont on a cité plus haut les inscriptions du VIIe siècle en vieux-malais. On peut supposer que le malais était déjà utilisé dans les ports de la région à l'époque de Sriwijaya (soit avant le XVe siècle).
Des inscriptions en vieux-malais ont ainsi été trouvées dans le centre de Java, dont les dates vont de 792 au IXe siècle.
Une base est un mot auquel on peut appliquer des affixes pour former de nouveaux mots.
Il existe deux formes de la négation, « tidak » (« non » ou « ne pas ») et « belum » (« pas encore »). Exemples :
L'indianisation de l'archipel, directe ou via le javanais, fait que l'indonésien comporte de nombreux mots d'origine sanscrite. L'islam a apporté des mots d'origine arabe et persane. Enfin, la présence ancienne de communautés chinoises, notamment sur la côte nord de Java, a introduit de nombreux mots chinois, notamment hokkien (Chine du Sud).
La colonisation néerlandaise a laissé quelques mots néerlandais, tels que polisi (« police »), apotek (« pharmacie »), bioskop (« cinéma »), buku (« livre »), televisi (« télévision »)... Elle a aussi introduit de nombreuses racines d'origine gréco-latines, ainsi que des mots français empruntés par le néerlandais. Ainsi, plusieurs mots en « -isme » se retrouvent pratiquement sans altération en indonésien (le suffixe adjectif «-iste » devenant -is), et des mots en «-tion» (« administration », «nationalisation» etc.) se retrouvent avec un suffixe -si (administrasi, nasionalisasi, korupsi, etc.).
L'indonésien a beaucoup emprunté aux autres langues et continue à le faire à présent avec l'anglais pour les termes techniques ou de la vie moderne en général.
Certains mots ont été empruntés au portugais tels que Natal de Natal (Noël) ; tinta de tinta (encre) ; jendela de janela (fenêtre) ; boneka de boneca (poupée) ; sepatu de sapato (chaussure) et d'autres se retrouvent à l'identique dans le malais et l'indonésien tel que lelang de leilão (enchère) ; bendera de bandeira (drapeau) ; keju de queijo (fromage) ; sekola de scola (école) ; mentega de manteiga (beurre) ; garpu de garfo (fourchette) ; meja de mesa (table).
Minggu est un faux ami à ne pas confondre avec dimanche en indonesien, mais avec semaine en malais venant de domingo (dimanche).[pas clair]
Peu de mots ont été empruntés au français directement par l'indonésien. Par exemple ces mots comme: trotoar pour dire « trottoir », kwitansi (quittance ou reçu) ou encore payet pour dire « paillettes ». On peut aussi trouver le mot kudeta, pour dire « coup d'État », ainsi que kado pour dire « cadeau ».
Isolé | Emphatique | Suffixe possessif [a] | Préfixe du sujet [b] | |
---|---|---|---|---|
1re personne du singulier | saya, aku (plus familier) | daku (littéraire) | -ku | ku- |
2e personne du singulier | kamu, kau, Anda (poli et formel) | dikau (littéraire) | -mu | kau- |
3e personne du singulier | dia, ia, beliau (poli et formel) | dia | -nya | - |
1re personne du pluriel inclusif | kita | - | - | - |
1re personne du pluriel exclusif | kami, [kita (usuel au parlé, plutôt écrit)] | - | - | - |
2e personne du pluriel | kalian, kamu sekalian, Anda sekalian (poli et formel) | - | - | - |
3e personne du pluriel | mereka | - | - | - |
Note :
[a] bukuku = mon livre; bukumu = ton livre; buku Anda = votre livre; buku mereka = leur livre
[b] Kutonton televisi = Aku menonton televisi = Saya menonton televisi = Je regarde la télévision
Épithète | Locatif | |
---|---|---|
Près du locuteur (ceci, ici) * | ini | sini |
Près de l'interlocuteur (cela, là) | itu | situ |
Éloigné (là-bas) | (probablement un ancien inan) | sana |
Interrogatifs formés sur apa | Interrogatifs formés sur mana | Autre forme |
---|---|---|
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Les grammairiens disent qu'il n'y a pas de pronoms relatifs en indonésien. Le mot outil yang permet cependant de fabriquer facilement des propositions relatives en transformant n'importe quelle proposition indépendante en un nom qu'il n'y a plus qu'à mettre en apposition du mot à qualifier. Pour traduire une proposition française introduite par un adverbe relatif, il ne faut surtout pas s'inventer un adverbe relatif indonésien à partir d'un des adverbes interrogatifs ci-dessus. La construction correcte s'effectue à l'aide de noms comme waktu (moment), tempat (endroit), etc. après lesquels le yang est sous-entendu.
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