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Métaphoriquement, le nom désigne toute bête de grande taille et/ou puissante. Il est connu en arabe comme بهيموث (Bahīmoūth) ou بهموت (Bahamūt).
Le mot «Béhémoth» est la forme plurielle de (bəhēmāh: désigne en hébreu biblique les animaux domestiques, le bétail, mais c'est un pluralis excellentiae, une méthode hébraïque pour exprimer la grandeur en «pluralisant» le nom (cf. Elohim), ce qui indique que le Béhémoth est la plus grande et puissante créature terrestre.
Métaphoriquement, le nom désigne toute bête, et par extension, toute entité ou organisation de grande taille et/ou particulièrement puissante.
Le Béhémoth est présenté dans le livre de Job comme la Bête, la force animale que l'homme ne peut domestiquer. Son apparence est imprécise[1]. En russe, le terme de бегемот (bégémot) désigne un hippopotame ou un rhinocéros. Selon une tradition rabbinique, Béhémoth et Léviathan sont réservés pour le festin des justes qui aura lieu à la fin du monde. Dans l’Apocalypse syriaque de Baruch (XXIX, 4), il est dit que les deux monstres, apparus au cinquième jour de la Création, seront servis en nourriture aux justes au grand banquet après la fin des temps. La même idée se retrouve dans le IVeLivre d’Esdras (VI, 47).
L'origine mythique du Béhémoth, comme celle du Léviathan, autre monstre de la création originelle, pourrait se trouver dans les légendes babyloniennes où ils représentent les deux monstres marins primordiaux du chaos originel, respectivement nommé Apsû et Tiamat. Le Béhémoth perdra, au seuil de l'ère chrétienne, ses attributs marins et deviendra un monstre terrestre.
Léviathan, Béhémoth et Ziz. Ambrosiana Bible, Ulm (1238).
Très tôt le nazisme fut comparé à ce monstre biblique symétrique du Léviathan. (Cf. F. Neumann, Behemoth, Structure et pratique du national-socialisme (1942)
«Vois l’animal par excellence[2] que j’ai créé, tout comme toi! Il mange de l'herbe comme un bœuf. Vois: sa force est dans ses reins et sa vigueur dans les muscles de son ventre. Il raidit sa queue comme un cèdre. Les nerfs de ses cuisses sont entrelacés. Ses os sont des tubes de bronze, ses membres sont pareils à des barres de fer. Il est le chef-d’œuvre de Dieu. Celui qui l'a fait l'a pourvu d'une épée.»
Behemoth est le titre d'un ouvrage posthume de Thomas Hobbes, paru en 1681, un précédent ouvrage du même auteur s'intitulant Léviathan (1651) et celui d'une nouvelle de Cornelius Mathews, parue en 1839 et sous-titrée «A Legend of the Mound-Builders». C'est également le titre d'un ouvrage de Franz Leopold Neumann paru en 1942 et sous-titré «Structure et pratique du national-socialisme».
Arthur Rimbaud évoque «rut des Béhémots» et le Léviathan dans son poème Le Bateau Ivre (1871). Aimé Césaire fait de son propre verbe épique un nouveau béhémoth: «ma parole béhémot entre les grands fûts blancs du silence ou du mensonge»«béhémot» — et non «béhémoth» — renvoie aux mots, exprimant la révolte contre les non-dits et les interdits qui frappent la mémoire historique de la traite et de l'esclavage.
On trouve régulièrement des évocations du Béhémoth dans la littérature:
Dans Les Misérables (1862) de Victor Hugo, l'auteur mentionne le nom de Béhémoth pour comparer les égouts de Paris à «la monstrueuse souille de Thèbes» et ainsi nous montrer le caractère immonde du «cloaque»[3].
Dans le cycle de l’Héritage (2003) de Christopher Paolini, le personnage d'Eragon, lorsqu'il découvre les montagnes des Beors fait référence au Béhémoth.
Dans la série de romans The Expanse (2011-2018), le Behemoth est l'un des vaisseaux de l'OPA. Il s'agit du plus gros vaisseau des flottes martiennes, terrestres et ceinturiennes réunies.
Dans le tome deux de la série Le Bâtard de Kosigan de Fabien Cerutti, Le Fou prend le roi, le personnage d'Edric fait référence à un béhémoth dans le chapitre 31.
Musique
Behemoth, première chanson de l'album God's Balls (1989) du groupe Tad.
Le Béhémoth est cité dans la chanson Year Zero du groupe Ghost.
Behemoth, est un groupe de black et death metal polonais.
Dans la série Once Upon a Time, le Béhémoth est un être à la force colossale que doit affronter le Prince James pour prouver sa bravoure au Roi Midas.
Dans la série The Expanse, le Béhémoth est un vaisseau spatial cylindrique de deux kilomètres de long et de 500 mètres de diamètre.
Dans la série Les Simpson, le Land Behemoth est un camping-car doté d'une antenne parabolique, d'une télévision grand écran et d'une friteuse. Il est vendu au RV Round-Up de Bob et n'est que le deuxième meilleur derrière Ultimate Behemoth. Ned l'achète et emmène Rod lors d'une sortie père-fils. Il apparaît dans les épisodes The Call of the Simpsons, Lemon of Troy et Grift of the Magi.
Dans la série d'animation Huntik, Béhémoth est le nom du Titan légendaire du Corps ayant appartenu à Lord Casterwill, et le premier des trois Titans légendaires à être retrouvé par les héros.
Manga
Dans Fullmetal Panic! (1998) de Shōji Gatō, à la saison 1 (principalement dans l'épisode 11: «Le Réveil de Béhémoth»), le Béhémoth est un Arm Slave contrôlé par le groupe terroriste A21.
Dans Air Gear, Behemoth est le nom d'une équipe d'Air Trecks.
Dans la série de mangas Beelzebub (2009-2014), Béhémoth est le leader de la grande armée du Seigneur Démon En'ô.
Dans la série de mangas Berserk, le personnage de Béhémoth est souvent entrevu, notamment dans les premiers chapitres où il est représenté comme un simple humain à tête de bouc.
Jeux vidéo
Dans Master of Magic, le Béhémoth est une créature reptilienne invocable, l'une des plus puissantes en magie de nature.
Dans la série Final Fantasy, le Béhémoth a pour apparence une forme d'animal à corne à tête de lion (on le retrouve dans tous les Final Fantasy du 2e au 15e). Le monstre réapparait dans Monster Hunter: World à la suite d'une collaboration entre les deux franchises.
Dans Fallout 3 et 4, les Béhémoths Super-Mutants sont les cinq boss.
Victor Hugo, Les Misérables Tome II, Cinquième Partie «Jean Valjean», Livre deuxième «L'intestin de Léviathan», III-Bruneseau, p.1693, Les Classiques de Poche.
«Le plus gros trou noir jamais découvert promet encore belles découvertes», Challenges, (lire en ligne)
Bibliographie
Ouvrages
(en) Mark R. Sneed, Taming the Beast, Berlin/Boston, Walter de Gruyter GmbH, coll.«Studies of the Bible and Its Reception» (no12), (ISBN978-3-11-058033-4)
(en) K. William Whitney (Jr.), Two Strange Beasts: Leviathan and Behemoth in Second Temple and Early Rabbinic Judaism, Eisenbrauns, (ISBN978-1-57506-914-2, lire en ligne)
Articles
(en) Mark R. Sneed, Taming the Beast: A Reception History of Behemoth and Leviathan, Berlin/Boston, de Gruyter, (ISBN978-3-11-058159-1), p.1, 4, 84, 85, 87, 188, 197, 210...Michael V. Fox, «Behemoth and Leviathan», Biblica, vol.93, no2, , p.261–267 (ISSN0006-0887, lire en ligne, consulté le )
(en) Alexander Kulik, «The Mysteries of Behemoth and Leviathan' and the Celestial Bestiary of 3 Baruch», Le Muséon, vol.122 (3), , p.291-329 (DOI10.2143/MUS.122.3.2045874)
(en) Bernard F. Batto, «Behemoth», dans Karel van der Toorn, Bob Becking et Pieter Willem van der Horst, Dictionary of Deities and Demons in the Bible, Leiden, Wm. B. Eerdmans Publishing, , 2eéd. (ISBN978-0-8028-2491-2, lire en ligne), p.165-169
Michel Mervaud, «Un monstre sibérien dans l'Encyclopédie et ailleurs: le Behemoth», Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, vol.17, no1, , p.107–132 (DOI10.3406/rde.1994.1271, lire en ligne, consulté le )
Joseph Gutmann, «Leviathan, Behemoth and Ziz: Jewish Messianic Symbols in Art», Hebrew Union College Annual, vol.39, , p.219–230 (ISSN0360-9049, lire en ligne, consulté le )