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président élu de la République libanaise en 1982 avec le soutien militaire israélien. De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bachir ou Béchir Gemayel (en arabe : بشير الجميل), né le à Beyrouth où il est mort assassiné le , trois semaines après avoir été élu président de la République, est un homme politique libanais, membre de la famille Gemayel.
Bachir Gemayel بشير الجميل | |
Gemayel en 1982 | |
Fonctions | |
---|---|
Président de la République libanaise (élu) | |
– (22 jours) |
|
Élection | |
Successeur | Amine Gemayel |
Biographie | |
Nom de naissance | Bachir Pierre Gemayel |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Beyrouth (Liban) |
Date de décès | (à 34 ans) |
Lieu de décès | Beyrouth (Liban) |
Nature du décès | Assassinat |
Nationalité | Libanaise |
Père | Pierre Gemayel |
Fratrie | Amine Gemayel |
Conjoint | Solange Gemayel, née Toutounji |
Enfants | 3, dont Nadim Gemayel |
Diplômé de | Université Saint-Joseph de Beyrouth |
Profession | Avocat |
Religion | Chrétien maronite |
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Il a fondé et est devenu plus tard le commandant suprême des Forces libanaises (FL), unissant par la force les principales milices. Gemayel s'est allié temporairement à Israël, et ses forces ont combattu l'Organisation de libération de la Palestine et l'armée syrienne. Il est élu président le 23 août 1982, mais est assassiné avant d'entrer en fonction le 14 septembre de cette année, via l'explosion d'une bombe par Habib Chartouni, membre du Parti social nationaliste syrien[1].
Gemayel est souvent décrit comme le personnage le plus controversé de l'histoire du Liban. Même après sa mort, il reste populaire parmi les chrétiens, où il est considéré comme un « martyr » ou une « icône ». À l'inverse, il a été critiqué par d'autres pour avoir commis ou ordonné des crimes de guerre présumés sur des chrétiens rivaux – notamment le massacre d'Ehden contre la famille Frangié, lorsque des membres des FL ont tué le chef de la brigade Marada, Tony Frangié – et des Palestiniens, et est accusé de trahison par certains Libanais, notamment des chiites et des chrétiens pro-syriens, pour son entente avec Israël.
Fils de Pierre Gemayel, Bachir Gemayel naît dans une importante famille chrétienne. Pendant la guerre du Liban, il fonde la milice des Forces libanaises (FL) en 1976, regroupant presque toutes les milices chrétiennes de Beyrouth-Est et du Mont-Liban, notamment au moment des massacres des populations dans des villages du Sud-Liban (Damour, Jieh…).
Il prend alors la tête de la milice chrétienne et s'impose par la force comme chef du camp dans la guerre qui fait rage face aux milices palestiniennes de Yasser Arafat. Il affronte des rivaux chrétiens comme Tony Frangié et Dany Chamoun, qui dirigeait la milice des Tigres. On lui attribue également les carnages du « samedi noir », durant lequel des dizaines de civils musulmans sont égorgés par la milice phalangiste. Le 13 juin 1978, ses hommes éliminent Tony Frangié et massacrent la famille de ce dernier dans un assaut contre leur résidence[2]. Sa fille Maya est assassinée, le 23 février 1980, dans un attentat.
Reconnu comme interlocuteur par les États-Unis, Bachir Gemayel ouvre le dialogue avec les pays arabes, et passe une alliance politique et militaire avec Ariel Sharon et Rafael Eitan pour chasser les Palestiniens du Liban. Au cours de l'intervention militaire israélienne, il est élu président de la République libanaise[3].
Voulant résoudre le problème palestinien et voulant faire la paix avec Israël, Gemayel finit par déranger la politique mise en œuvre par toutes les puissances régionales, qui pensaient trouver une solution au conflit israélo-palestinien à travers le Liban. Après avoir prononcé, le matin même, un discours en forme de testament politique[4], il est assassiné trois semaines après son élection, le , avant même d'avoir pu prêter serment à la présidence. Un massacre « punitif », perpétré par une faction des FL commandée par Elie Hobeika, s'exerce dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila dans la nuit du 17 au 18 septembre de la même année. Le frère de Bachir, Amine, lui succède à la présidence.
Habib Tanious Chartouni, militant pro-syrien, est appréhendé par les FL et revendique le meurtre de Bachir Gemayel. Il est remis à la justice libanaise et emprisonné à la prison de Roumieh. Mais il se trouve illégalement relâché par « des éléments armés inconnus » pendant l'offensive de l'armée syrienne à Beyrouth, en 1990[5]. Ce ne sera que le 20 octobre 2017 – soit 35 ans après l'assassinat perpétré – que Chartouni sera condamné, avec Nabil Alam, par le Haut Conseil judiciaire à la peine de mort par contumace[6].
La veuve de Bachir Gemayel, Solange Gemayel (née Toutounji), a été élue députée maronite de Beyrouth de 2005 à 2009. Leur fils, Nadim Bachir Gemayel, est député maronite depuis 2009.
Gemayel est perçu positivement par de nombreux chrétiens de droite. Ils le considèrent comme un leader patriote qui s'est battu pour les droits des chrétiens et l'autonomie du Liban[7].
Un mémorial a été érigé en son honneur sur la place Sisses à Achrafieh à Beyrouth, et une rue de Beyrouth porte son nom[8].
Les condamnations de son assassinat sont venues du monde entier, y compris du président américain Ronald Reagan. Reagan était l'un des dirigeants qui faisaient le plus confiance à Bachir, allant jusqu'à dire que « ce jeune leader prometteur avait apporté la lumière de l'espoir au Liban »[9].
La chanson Promesse ô Liban de Pascale Sakr [10] est un hommage tendancieux rendu par Nadim à son pays, ainsi qu'à tous ceux qui sont morts en martyrs, dont son père Bachir.
Gemayel était considéré comme une option extrême pour la présidence. Les musulmans et les dirigeants de gauche préféraient un parti modéré, comme son frère Amine ou l'ancien président Chamoun. Georges Haoui a révélé dans un documentaire avec Al Jazeera : "Une fois élu, j'étais sûr qu'il ne prendrait pas la présidence et qu'il serait assassiné. De nombreuses parties essayaient de le tuer et j'en faisais partie. Je n'ai pas réussi alors que quelqu'un d'autre l'a fait. Il était une solution au mauvais endroit et au mauvais moment".
Gemayel est cependant rejeté et detesté par d'autres chrétiens pour le Massacre d'Ehden, sa collaboration avec Israël, sa tentative d'annihiler les autres milices chrétiennes pour les absorber dans les Forces libanaises. Il lui est également reproché d'être le meneur de l'action ayant mené au massacre du bus de Beyrouth en 1975. Un nombre important de chrétiens pro-syriens mais également anti-syriens, ont tentés de l'assassiner.
Ses adversaires estiment qu'il a commis une grande trahison dans ses relations avec Israël, et ils le classent également comme un criminel de guerre en raison de son style violent dans les batailles et les opérations militaires qui ont conduit intentionnellement au meurtre d'un grand nombre de civils[11].
Le député musulman Nawaf al-Moussawi, chef du bureau des relations internationales du Hezbollah, a déclaré lors d'une séance parlementaire que Gemayel était arrivé à la présidence « à dos d'un char israélien »[12], et le professeur chrétien Christo El Morr l'a comparé à Philippe Pétain[11]. Gemayel est critiqué pour le recours à la force contre des civils et pour avoir perpétré des massacres contre des musulmans et des chrétiens rivaux, comme à Karantina, le Samedi noir et le Massacre d'Ehden[13].
Les musulmans chiites sont majoritairement hostiles à la figure de Gemayel.
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