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La vie d'Augustine Gottis est très mal connue. Comme le note Francesco Schiariti, qui s'est essayé à une enquête biographique: «Son nom ne figure pas parmi ceux cités par les mémoires aristocratiques du temps, elle n’a pas publié d’œuvres mémorielles, ses paratextes sont inexistants. Elle est suffisamment importante, en tant que romancière, pour que son nom et une partie de ses œuvres soient relevés dans différents dictionnaires et bibliographies, sans qu’elle fasse l’objet d’une biographie détaillée[1]».
Les notices qui lui sont consacrées, par exemple dans les ouvrages de référence de Joseph-Marie Quérard[2], Louis-Gabriel Michaud[3] ou Louis-Marie Prudhomme[4], dans la Biographie nouvelle des contemporains[5] ou le Dictionnaire de biographie française[6], se limitent pour l'essentiel à lister ses publications.
Augustine Elisabeth Gottis naît en 1776[7] au sein d'une famille de la bourgeoisie parisienne. Elle est la fille de Jacques Barthélemy Jules Gottis, bourgeois de Paris et de son épouse Reine Henriette Elisabeth Courtonne[note 1]. L'un de ses frères, Jean-Baptiste Gottis (1779-1863), aide de camp du maréchal Berthier lors des campagnes de 1806 et 1809, capitaine de la Garde nationale, fait carrière au ministère de la Guerre et est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1826[8],[9]. Un autre frère disparaît au cours de la Retraite de Russie (1812)[8].
En 1817, sa notoriété est telle qu’elle est admise auprès de la duchesse d’Angoulême pour présenter son dernier ouvrage[10].
Cette popularité d'Augustine Gottis dans les cabinets de lecture de la capitale se confirme aussi en province, par exemple en Bretagne[14] et dans la région de Bordeaux[15].
Voici comment un contemporain, l'auteur du Dictionnaire des gens de lettres vivants (1826), rend compte de ce succès:
«Les compositions de cette dame, remplies de facilité et de grâce, lui ont acquis une certaine célébrité dans le roman; et s'il vous arrive de rester quelques instants dans un cabinet de lecture à l’abonnement au mois, bientôt vous voyez une foule de femmes de chambre qui, prêtes à partir pour la campagne, demandent pour leurs maîtresses du Gottis! du Gottis!... Et pourquoi donc cette vogue?... Pourquoi! Parce que madame Gottis, à l'exemple de la grande surintendante de romans historiques, madame de Genlis, madame Gottis, dis-je, en fait aussi: tels sa Catherine Ire, son Ermance de Beaufremont, François Ier et Mme de Châteaubriand, la jeune fille, le jeune Loys, Marie de Clèves, Marie de Valmont, et une quantité d'autres illustres infortunés, décédés depuis une bagatelle de trois à quatre cents ans, et dont madame Gottis rajuste les os et les parures gothiques, pour la plus grande satisfaction des petites-maîtresses désœuvrées à la campagne. (...) La femme de chambre met le tout dans le grand panier de la calèche avec la poupée de la petite fille et les pantoufles de monsieur: le Frontin en fait ses délices, quand son maître est à la chasse, ou sa maîtresse au bain. Hélas! fatal destin des grandeurs littéraires! Trop souvent le roman historique, d'abord si bien choyé, placé ou sous le traversin de la bergère, ou sous l'oreiller nocturne, se voit s'arracher en lambeaux qui deviennent d'insultantes papillottes; et jusqu'aux gravures, grands foyers de terreur en taille-douce, la bonne sacrilège est assez vandale pour les donner aux enfants comme des images![16]»
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Liste
Romans
Marie de Valmont, Paris, Maradan, 1812 (publié sous le nom d'Augustine Degotty) [lire en ligne]
Isabella, ou les Maures en France, Paris, Dumont, 1835, 4 vol. [lire en ligne]
Une maîtresse de François Ier, Paris, Berquet et Pétion, 1838, 2 vol.
Le Tasse et la princesse Éléonore d'Est [sic], roman historique, Paris, Berquet et Pétion, 1841, 2 vol. [lire en ligne]
Traduit en allemand[26] et en italien (2 traductions différentes[27],[28]) en 1842.
Charlemagne, roman historique, Paris, Dolin, 1845, 2 vol.
Contes et nouvelles
Contes à ma petite nièce, suivis de: Paresse et travail, Précipitation et lenteur, contes par Miss Edgeworth, Paris, A. Eymery, 1821, 2 vol.
Dédié à sa nièce Alphonsine Gottis. Seconde édition augmentée en 1829.
La Tour de Bramafan, ou, Le cri de la faim: et Deuterie: Lampagie et Monouz: Charles III: Régine de Roche-Brune: Childério et Néliska: Chroniques françaises, Paris, A. Boulland et Cie, 1824, 3 vol. [lire en ligne]
Nouveaux contes à ma petite nièce, Paris, Fruger et Brunet, 1836. [lire en ligne]— Dédié à sa nièce Virginie Gottis.
Autres
Matilde[29], drame historique en 3 actes, représenté pour la première fois au théâtre de l'Odéon le 8 septembre 1814[30]
Le Vœu de la France exaucé, fragmens composés pour la naissance de S. A. R. Mgr le duc de Bordeaux, Paris, Hubert, 1820. [lire en ligne]
Morale des jeunes princes, ou Pensées de Marie Leckzinska, reine de France, Paris, Eymery, 1828, 2 vol. [lire en ligne: vol. 1][vol. 2]
Francesco Schiariti, La Nostalgie de la civilisation: Les représentations de l’Ancien Régime dans les romans sensibles, les romans historiques, les vies romancées et les vies édifiantes (1789-1847) (thèse de doctorat en langue et littérature françaises), Paris, Université Paris-Est, (SUDOC192735780, présentation en ligne, lire en ligne).
«Madame Augustine de Gottis», dans Louis-Marie Prudhomme, dir., Biographie universelle et historique des femmes célèbres mortes ou vivantes, vol.2: CA-GY, Paris, Lebigre, , p.474-475[lire en ligne]
H. Blémont, «Augustine Gottis», dans Michel Prévost, Jean-Charles Roman d'Amat et Henri Tribout de Morembert, Dictionnaire de biographie française, vol.16: Gilbert-Guéroult, Paris, Letouzey et Ané, , col. 674
Théodore Monod, Pierre Noirot et Jean Théodoridès, «Achille Valenciennes (1794-1865): documents inédits», Archives du Muséum d'histoire naturelle, 7e série, vol.9, 1965-1966, p.23 et note 23 (lire en ligne)
Le Journal de Paris, 17 juillet 1817
— Madame Augustine Gottis a été admise avant-hier à présenter à Madame, duchesse d’Angoulême, son ouvrage intitulé: Le jeune Loys, Roi des Francs, ou Malheurs d’une auguste Famille(1). Ce livre, dans lequel les malheurs de Louis XVI et de Louis XVII sont retracés avec une touchante fidélité, sous des noms empruntés aux princes de la première race, fait honneur au talent et aux intentions de son auteur, qui s’est déjà si avantageusement fait connaître par le roman historique de Français Ier et madame de Châteaubriand.
(1) Quatre vol. in-12. Prix 8 fr, et 10 fr. franc de port. À Paris, chez Eymery, libraire, rue Mazarine, n. 3o. Et chez Mongie aîné, libraire, boulevard Poissonnière, n. 18.
Publication de sa thèse de doctorat: Françoise Parent-Lardeur, Lire à Paris au temps de Balzac: les cabinets de lecture à Paris, 1815-1830, Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, , 222p. (ISBN978-0-8357-0593-6, 9780835705936 et 2713207819, OCLC7925027). Version remaniée: Parent-Lardeur 1982.
Patricia Sorel, La Révolution du livre et de la presse en Bretagne (1780-1830), Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN978-2-7535-2527-6, lire en ligne), chap.V («Le livre entre tradition et modernité»), p.210-215.
Danielle Constantin, «"...Nous autres pauvres femmes...". L'inscription des lectrices dans Séverine de Camille Bodin et dans Pauline de George Sand», dans Graham Falconer (dir.), Autour d’un cabinet de lecture, Toronto, Centre d’études du XIXe siècle Joseph Sablé, (ISBN9780772789075, lire en ligne), p.103-104, note 3.
J.P.R. Cuisin, «Madame Augustin [sic] Gottis», dans Dictionnaire des gens de lettres vivants, Paris, Chez les marchands de nouveautés, (lire en ligne), p.137-140.
(nl) Augustine Gottis, Frans de Eerste en Mevrouw de Chateaubriand: geschiedkundige roman, Leyde, J.J. Thyssens en zoon, (OCLC64007000, lire en ligne).
(nl) Augustine Gottis, De jonge Loys, vorst der Franken, of De Rampen eener doorluchtige familie, Leyde, J.J. Thyssens en zoon, (OCLC64369469, lire en ligne).
Chez Fréchet à Bruxelles: Revue bibliographique du royaume des Pays-Bas et de l'étranger, ou l'indicateur général de l'imprimerie et de la libraire, vol.VII, Bruxelles, (lire en ligne), p.266, no 1350.
Pierre Lanéry d'Arc, Le Livre d'or de Jeanne d'Arc: bibliographie raisonnée et analytique des ouvrages relatifs à Jeanne d'Arc, Paris, Librairie Techener, Henri Leclerc et Cornuau, (lire en ligne), p.199, no 309; Pascal-Raphaël Ambrogi et Dominique Le Tourneau, Dictionnaire encyclopédique de Jeanne d'Arc, Paris/Perpignan, Desclée De Brouwer, , 2010p. (ISBN978-2-220-08605-7), notices Augustine Gottis et Pierre Caze. La notice d'Ambrogi et Le Tourneau sur Augustine Gottis recopie pour l'essentiel Lanéry d'Arc.
(de) Augustine Gottis, Der Kirchenbann oder der unglückliche König von Frankreich, Ulm, Ebner, , 348p. (lire en ligne) (OCLC634849694 et 311542691). Source française: Robert de France, ou l'Excommunication (1826).
(de) Augustine Gottis (trad.Emilie Wille), Tasso und die Prinzessin Eleonora von Este, Leipzig, Kollmann, (OCLC1070885953), signalé par (en) Norbert Bachleitner, «From Scholarly to Commercial Writing: German Women Translators in the Age of the 'Translation Factories'», Oxford German Studies, vol.42, no2, , p.184-185 (ISSN0078-7191 et 1745-9214, DOI10.1179/0078719113z.00000000033)
(it) Augustine Gottis, Torquato Tasso e la principessa Eleonora D'Este, romanzo storico: Prima versione italiana, Florence, per V. Batelli e compagni, , 555p.; (it) «Notice», sur OPAC SBN - Servizio Bibliotecario Nazionale (Italie) (consulté le ); lire en ligne (édition de 1852): [vol. 1] - [vol. 2].
(it) Augustine Gottis (trad.Alessandro Magni), Il Tasso e la principessa Eleonora d'Este, romanzo storico: versione di Alessandro Magni, Milan, Tipografia e libreria Pirotta, ; (it) «Notice», sur OPAC SBN - Servizio Bibliotecario Nazionale (Italie) (consulté le ); lire en ligne: [vol. 1] - [vol. 2].
(it) Gazzetta piemontese, 8 janvier 1829, p.23 [lire en ligne]: «La duchessa di Gontaut ha conceduto, che la morale de’ giovani principe, ovvero i pensieri di Maria Leckzinska Regina di Francia, opera della signora Gottis, venga pubblicata sotto gli auspicii di S. A. R. Madamigella.»