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égyptologue français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Auguste Mariette, né le à Boulogne-sur-Mer[3] et mort le au Caire, est un égyptologue français.
Directeur de musée Musée de Boulaq | |
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Directeur Conseil suprême des Antiquités égyptiennes | |
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Conservateur de musée Musée du Louvre | |
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Bey | |
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Nom de naissance |
François Auguste Ferdinand Mariette |
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Activités |
Membre de |
Société nationale des antiquaires de France () Académie des sciences de Turin () Académie impériale des Beaux-Arts (Brésil) () Académie des inscriptions et belles-lettres () Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique () Société nationale des antiquaires de France () Académie des inscriptions et belles-lettres (- Académie royale d'archéologie de Belgique () Royal Institute of British Architects |
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Distinctions | |
Archives conservées par |
Bibliothèque nationale de France (NAF 20172-20197)[1] Bibliothèque de l'Institut de France (Ms 4061-4062)[2] |
Mariette est, avec Jean-François Champollion, l’un des deux pères fondateurs de l’égyptologie[4],[5].
Fils d’un chef des bureaux de la mairie étranger à la ville, depuis 1815, Mariette jouait, enfant, dans le grenier où s’entassaient les archives communales. Montrant des dispositions précoces pour le dessin au collège communal de Boulogne, il accepte, avant même d’avoir terminé ses études (1839-1840), de suppléer un compatriote comme maitre de dessin et de français en Angleterre à la Shakespeare House Academy de Stratford[6]. Revenu en France, au bout d’un an, il entre en terminale et obtient son baccalauréat, le . Employé comme maitre d’études, maitre de français, puis chargé de la septième de 1841 à 1848, dans son ancien établissement scolaire, il s’essaie à ses heures perdues à la littérature dans la Boulonnaise[a], puis, cette feuille ayant disparu[b], à l’Annotateur Boulonnais, à l’Almanach de Boulogne, au Littérateur Français, au Courrier du Pas-de-Calais[c]. En 1843, il devient rédacteur en chef à l’Annotateur boulonnais et se marie deux ans plus tard[7].
Ayant découvert, en 1841, un caisson de momie provenant de l’ancien membre de la Commission d’Égypte, Vivant-Denon, acquis par le musée de Boulogne, en 1837, il voulut connaitre la signification des hiéroglyphes. Il écrira, quelques années, plus tard : « Je suis entré dans l’Égypte […] par la momie du musée de Boulogne[d]. » Après s’être procuré le dictionnaire et la grammaire de Champollion, il fréquente assidument la galerie égyptienne du musée, apprenant les hiéroglyphes, le copte, le syriaque, l’araméen, jusqu’à la mort, en 1845, de l’un de ses cousins éloignés, le dessinateur de grand talent Nestor L'Hôte, l’un des premiers disciples et compagnon de voyage de Champollion en Égypte[7].
Chargé de mettre en ordre les papiers et les dessins de son parent, Mariette découvre l’égyptologie[8]. À la suite cette révélation, il décide de devenir égyptologue ; il aura cette phrase devenue célèbre : « Le canard égyptien est un animal dangereux : un coup de bec, il vous inocule le venin et vous êtes égyptologue pour la vie[9],[10]. » Le premier résultat de ses travaux se matérialise sous la forme d’un Catalogue[e] consacré au musée où il s’était formé[7].
Dès lors, désireux de se rendre en Égypte, il fait demander par le maire de Boulogne, soutenu par François Delessert, alors député du Pas-de-Calais, une mission au ministre de l’Instruction publique, qui lui répond qu’un autre voyageur venait d’être chargé d’une telle mission[f]. Même le passage gratuit lui était refusé. Ayant alors demandé un congé, il monte à Paris étudier la salle des ancêtres de Toutmès III à la Bibliothèque nationale, et rédige un mémoire qu’il adresse à Charles Lenormant. Celui-ci, frappé des qualités de ce travail, tente de le soutenir : à la recommandation de Lenormant et de Longpérier, son compatriote, le peintre Philippe-Auguste Jeanron, placé à la tête des musées nationaux après la révolution de 1848, le charge de ranger les papyrus égyptiens du Louvre[7].
En 1850, la France désireuse d’acquérir des manuscrits coptes[g], sélectionne pour cette mission Mariette remarqué, notamment par le continuateur de Champollion, Emmanuel de Rougé, par la Bibliographie copte qu’il avait donnée l’année précédente, à la suite de ses études menées sur les textes coptes au Louvre. D’entrée de jeu, Mariette informe la commission de l’Académie que considérant l’exploration de l’Égypte comme loin d’être achevée, il ne compte nullement s’en tenir à cette seule mission et qu’il entend bien profiter de cette expédition pour entreprendre des fouilles sur les points de l’antiquité égyptienne imparfaitement explorés jusqu’alors[7].
Parti le , il ne fait que passer à Alexandrie et gagne au plus vite le Caire, où l’appelait sa mission. Il profite des semaines d’attente de la lettre de recommandation du patriarche résidant au Caire à l’archimandrite du couvent de Saint-Macaire pour visiter la citadelle du Caire. Après avoir admiré la plaine depuis les remparts du Caire, le spectacle des pyramides, du Nil, de la plaine de Saqqarah décide de sa mission et de sa vie :
« Ce rêve de toute ma vie prenait un corps. Il y avait là, presqu’à la portée de ma main, tout un monde de tombeaux, de stèles, d’inscriptions, de statues. Que dire de plus[11] ? »
De ce moment, selon ses propres termes, tous ses scrupules tombent devant ces considérations et il abandonne illico sa mission, le patriarche, les couvents, les manuscrits coptes et syriaques, et Linant-Bey lui-même pour se consacrer à la fouille du site[h]. Le lendemain, il s’équipe et le , il campe au pied de la grande pyramide.
Alors qu’il passe par le plateau de Saqqarah, il remarque, émergeant du sable, la tête d’un sphinx, et repense à la description, faite par Strabon, d’une avenue menant au Sérapéion, bordée de plus de cent quarante sphinx. Le voyageur grec affirmait qu’il se trouvait à Memphis « un temple de Sarapis dans un endroit tellement sablonneux que les vents y amoncellent des amas de sable sous lesquels nous vîmes des sphinx enterrés, les uns à moitié, les autres jusqu’à la tête[12]... »
Le résultat est immédiat : 141 sphinx sont ainsi mis au jour, de petits temples, quelques tombes de l’ancien empire, ainsi qu’une statue du dieu Apis de belle facture. On lui doit la découverte[i], du Scribe accroupi, une des pièces maitresses du département égyptien du Louvre, la tombe d’Apis[j] et la fouille jusqu’en 1854 du Sérapeum de Memphis et de la nécropole de Saqqarah où il dégage de nombreux mastabas de l’Ancien Empire[13], non sans avoir auparavant été temporairement interdit de fouilles [k]
Revenu en France en novembre 1854, il est nommé conservateur adjoint du musée égyptien au Louvre, en 1855. Sur la recommandation de Jules Barthélemy-Saint-Hilaire, Ferdinand de Lesseps, qui appréciait la tournure d’esprit de Mariette en ce qui concernait la destination des antiquités, le fait agréer auprès de son ami d’enfance, le nouveau vice-roi Saïd Pacha, qui avait succédé à Abbas Pacha, et il est rappelé au Caire vers la fin de 1857, pour assumer, avec le titre de bey, parmi les hauts fonctionnaires du pays, la charge spéciale de conservateur du service des antiquités égyptiennes[l].
Présenté par Ferdinand de Lesseps à Saïd Pacha, il le convainc d’accélérer l’achèvement du musée de Boulaq et demande qu’on lui fournisse les moyens de publier ses découvertes. Saïd Pacha y ayant consenti, il décide également, de son propre chef, de l’envoyer à Londres en qualité de commissaire général de l’Égypte à l’Exposition universelle, en lui allouant une très forte indemnité. Il l’éleva ensuite au rang de bey de 1er ordre[m], en lui accordant d’autres faveurs[n], mais il est mort, peu de temps après[o]. C’est son successeur, Ismaïl Pacha, qui inaugurera solennellement, en octobre 1863, le musée de Boulaq, dont il était directeur depuis le . Il y recevra Emmanuel de Rougé, Ernest Renan[p], l’épigraphiste Ernest Desjardins, le journaliste et explorateur Gabriel Charmes, Gaston Maspero, Eugène-Melchior de Vogüé, Arthur Rhoné[7]…
Ses fouilles n’ayant pas cessé durant ce long intermède de négociations et de voyages princiers, celles-ci lui procurent quelques monuments intéressants, qu’il a décrits dans sa Deuxième lettre de M. A. Mariette à M. le vicomte de Rougé sur les fouilles de Tanis[16]. Il ouvre un chantier à Dra Abou el-Naggah et, en décembre, le sarcophage du roi Ahmôsis Ier, qui régna jusqu’en -1567 et qui mit fin à la dynastie des envahisseurs hyksôs, lors de la prise d’Avaris, est retrouvé intact.
À Thèbes, sur la rive opposée à Louxor, non loin du lieu où il avait exhumé le sarcophage de Ouadjkheperrê Kames, son équipe dirigée par Maunier, met au jour celui de son épouse Iâhhotep, ainsi que le mobilier et les somptueux bijoux qui l’accompagnaient. En l’absence de l’égyptologue français, les autorités égyptiennes ouvrent le sarcophage, « balancent » la momie et conservent les bijoux et objets trouvés qu’elles expédient, via le Nil, à destination du Caire. Le directeur général des antiquités intercepte le convoi fluvial et récupère les caisses, se plaignant auprès de Saïd Pacha, qui conserve deux pièces pour son usage personnel.
En 1860, il découvre puis travaille au temple d’Edfou qu’il fait désensabler. Lors de l’exposition universelle de 1867 à Paris, les bijoux d’Ahotep y sont exposés et Hortense Lacroix a très envie de certaines pièces pour le Louvre, au point qu’elle les demande à Ismaïl Pacha, qui en réfère au directeur du musée de Boulaq. Mariette s’oppose à la volonté impériale, ce qui lui fait perdre les appointements de 7 500 francs que l’Empereur voulait lui rendre, ainsi que le titre et les appointements de conservateur au Louvre[14].
En 1870, Il est retenu par l’opéra Aida[q], de Giuseppe Verdi, dont il fournit le sujet[17], d’après une légende transcrite depuis un papyrus de l’ancienne Égypte, et dirige la construction de la scénographie. En raison du fiasco de la guerre franco-prussienne, le matériel reste bloqué sur place, et l’opéra commandité par Ismaïl Pacha, grand amateur d’art lyrique, pour la somme de 150 000 francs or à l’occasion de l’inauguration de l’ouverture de l’opéra khédival du Caire, qui devait être donné à l’occasion de l’ouverture du canal de Suez, est reporté à l’année suivante[18].
Pendant ce temps, les ouvriers, qui dégageaient la stèle des membres de la famille royale semblant dater de l’Ancien Empire, découvrent l’ouverture d’un puits ; l’un d’eux progresse dans la galerie ainsi creusée, une bougie à la main, et réapparait épouvanté par le regard brillant de deux personnes le dévisageant fixement qu’il venait de croiser[19]. Lorsqu’Albert Daninos va voir ce qu’il en était, il se retrouve face aux statues en calcaire, presque de grandeur nature, de Rahotep et Néfret qui allèrent ainsi rejoindre le musée de Boulaq.
En 1872, Mariette a 2 780 ouvriers travaillant sous sa direction en Égypte, et, en 1878, il est reçu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres[20], dont il était déjà membre correspondant[r]. En 1879, en reconnaissance de l’importance de ses efforts pour la protection du patrimoine égyptien, le vice-roi d’Égypte l’élève au rang de pacha. En 1880, il est rejoint par Gaston Maspero, tandis qu’il tombe à nouveau gravement malade du fait de son diabète, qui devait l’emporter[6].
À sa mort, au Caire, en 1881, après que l’Égypte lui eut fait des funérailles nationales, il est inhumé dans un tombeau édifié dans le jardin du musée des Antiquités égyptiennes de la ville[21]. Son tombeau suivra ensuite les pérégrinations de ce musée. En 2022, il se trouve place Tahrir[22].
Il aura fouillé 300 tombes, à Saqqarah et à Gizeh, dégagé de nombreux sites en Égypte et en Nubie, et retrouvé environ 15 000 objets. Son dernier ouvrage sera publié après sa mort sous le contrôle de Maspero, Mastabas de l’Ancien empire[13].
Le registre complet tenu par Mariette des monuments trouvés lors des fouilles de Saqqarah de 1850 à 1854 est disponible en ligne[23].
Nommé chevalier de la Légion d’honneur[s], il a reçu la croix de l’Aigle rouge 3e classe à Berlin[t], la croix de Saints Maurice et Lazare à Turin[u], puis la croix de l’Aigle rouge 2e classe[v]. Passé officier[w], puis commandeur de la Légion d’honneur[x], il a également été nommé commandeur de l’ordre de la Couronne d'Italie et commandeur avec étoile de l’ordre de François-Joseph.
Successivement membre ordinaire de la Société des antiquaires de France[y], correspondant de l’Académie royale de Turin (it)[z], de l’Académie des Beaux-Arts de Rio de Janeiro[aa],[24] et du Royal Institute of British Architects, il était membre étranger de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique[ab] et membre honoraire de l’Académie royale d'archéologie de Belgique[ac].
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