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film réalisé par Romain Gavras et sorti en 2022 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Athena est un film français réalisé par Romain Gavras, sorti en 2022 sur Netflix.
Réalisation | Romain Gavras |
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Scénario |
Romain Gavras Ladj Ly Elias Belkeddar |
Musique | Surkin |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Iconoclast Netflix France Lyly Films |
Pays de production | France |
Genre | Drame, policier, thriller |
Durée | 99 minutes |
Sortie | 2022 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Petit fils de tirailleur algérien, Abdel est un jeune lieutenant de l'armée française, engagé en OPEX au Mali. Il rentre en urgence à cause de la mort de son plus jeune frère, Idir. Celui-ci est apparemment décédé des suites d’une bavure policière.
Abdel retrouve sa famille déchirée entre le désir de vengeance de son frère cadet Karim et le business en péril de l'aîné, le dealer Moktar. Tout d'abord, Abdel et son avocat essayent de calmer les tensions. Ils indiquent que l'IGPN enquête pour identifier les policiers impliqués. Mais les jeunes mobilisés par Karim interrompent la conférence de presse. Ils attaquent et pillent le commissariat local, dont ils emportent l'armoire forte sans parvenir à l'ouvrir, avant de se replier dans leur cité. Progressivement, cette cité Athena plonge dans le chaos. De minute en minute, on la voit se transformer en forteresse. Les familles évacuent. La cité devient le théâtre d’une tragédie familiale et collective, dans une ambiance tendue. Les CRS se déploient mais leur première intervention échoue devant la détermination des émeutiers.
BFM annonce que l'enquête sur la mort d'Idir semble innocenter la police. Elle s'oriente vers la piste d'une agression raciste commise par des membres non identifiés de l'extrême droite. La nouvelle se diffuse parmi les jeunes mais Karim refuse d'y croire et remobilise ses troupes.
La nuit venue, afin d'obtenir les noms des assassins d'Idir, Karim prend en otage Jérôme, un jeune CRS. Dans une vidéo, il menace de le tuer. Alors que le négociateur veut faire intervenir le RAID, Abdel part seul chercher le CRS. Il le retrouve auprès de Karim, fou de chagrin. Abdel ne parvient pas à raisonner son petit frère et la situation dégénère. Après une course poursuite, Abdel et Jérôme parviennent à se réfugier dans le bar à chicha où Moktar et ses hommes se sont barricadés. Pressé de les exfiltrer, Moktar fait intervenir ses contacts de la BAC. Karim exige d'Abdel que celui-ci lui rende l’otage. Pour l'obliger à ouvrir le rideau métallique, il menace d’y jeter un cocktail Molotov. Mais la BAC survient et il se retourne contre elle. Abattu d'un coup de pistolet, il tombe, aussitôt enflammé par son cocktail Molotov. Abdel se rue alors à son secours mais il est trop tard. Fou de rage, il tabasse à mort Moktar, dont les hommes de main déposent les armes et s'enfuient. Puis Abdel prend la suite de Karim à la tête des jeunes de la cité pour exiger les noms des meurtriers d'Idir.
Un reportage télévisé indique que la situation dégénère en guerre civile partout en France. Sur l'ordre d'Abdel, Sébastien, un revenant de Syrie fiché S pour s'être battu aux côtés de DAESH, parvient à ouvrir l'armoire forte du commissariat. Il en distribue les armes puis piège l'immeuble avec des bonbonnes de gaz. Le négociateur du RAID rappelle Abdel. Il maintient que les policiers sont innocents de la mort d'Idir. Abdel n'y croit plus, la tension est à son comble. Finalement, le RAID lance son intervention. Après plusieurs rebondissements, les émeutiers emmènent Jérôme et se rendent. Abdel, prostré, reste dans l’immeuble où progresse une colonne d'assaut. Avant que celle-ci n'arrive à leur étage, Sébastien fait sauter son installation.
La fin du film révèle qu'un petit groupe d’extrême droite a effectivement mis en scène la fausse bavure policière qui a coûté la vie à Idir.
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
En juillet 2021, il est annoncé que le prochain film de Romain Gavras sera diffusé sur Netflix[3]. Le titre provisoire est alors Guerre[4]. Le tournage a lieu à l'été 2021, principalement dans le quartier du Parc aux Lièvres à Évry-Courcouronnes[5]. Il s'achève fin septembre après deux mois de prises de vue[6].
La recherche du lieu a été faite un an avant le début du tournage[7]. Il fallait un lieu pas ou peu habité afin de ne pas déranger la population et inversement, ne pas être dérangé. Ayant été vidé de ses habitants pour des travaux de rénovation prévu pour début 2023[8], le quartier du Parc aux lièvres était le lieu idéal.
Pour que le lieu corresponde à l'ambiance du film souhaitée, quelques modifications ont été faites :
L'escalier était si bien réalisé que les gens se sont plaint quand l'escalier a été retiré à la fin du tournage.
Le quartier a été investi par l'équipe de tournage quatre à cinq mois ; 80 personnes ont été requises pour les décors : peintres, constructeurs, accessoiristes, etc. Il était important pour le réalisateur[9] d'être en bons termes avec les habitants et de créer une connexion avec eux. Les habitants ont pu participer au tournage comme figurants.
Site | Note |
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Allociné |
Périodique | Note |
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20 Minutes | |
Le Parisien | |
Le JDD | |
L'Obs | |
Elle | |
Le Monde | |
L'Humanité | |
Les Inrocks | |
Libération |
L'accueil critique du film est globalement mitigé, avec une moyenne de 3,2/5 selon Allociné, et les principaux grands titres de presse se montrant très critiques[10].
Les notes des spectateurs sont encore plus sévères, avec une moyenne de 2,4/5[11].
Adam Sanchez, dans GQ, déclare que : « Dire qu’Athena est une prouesse relève de l’euphémisme. C’est un film comme on en voit peu dans une vie de spectateur, qui ne s’interdit rien et prend tous les sujets qu’il aborde à bras-le-corps. Dès l’ouverture dans un plan-séquence d’une dizaine de minutes qui enchaîne les mouvements de caméra impressionnants, le ton est donné. »[12]. GQ donne la note de 5/5 au film[12].
Dans Le Parisien, on peut lire : « le réalisateur signe un film épique, à la mise en scène flamboyante, conçu comme une tragédie grecque ».
Pour CinemaTeaser, Emmanuelle Spadacenta, considère que le film est un « Choc esthétique et politique – le film finit sur un propos très actuel –, ATHENA s’impose comme l’un des meilleurs films français du XXIe siècle. »[13] et lui donne la note de 5/5.
Gaël Golhen dans Première note un « film de banlieue » « chaotique et ambigu » qui « est peut-être, au fond, à l’image d’un pays au bord du gouffre »[14].
Stéphanie Belpech, dans Le Journal du dimanche, au contraire, considère que ce que Golhen perçoit comme chaotique et ambigu est en réalité une succession de « plans-séquences virtuoses pour restituer le chaos avec une puissance et une fureur rares »[15].
François Schockweiller pour Pragma Média, analyse le traitement de la violence « un scénario dans lequel l’extrême droite obtient l’étape préliminaire à son projet. Les colères ne sont pas condamnées mais la violence l’est à partir d’une fiction déroulant son instrumentalisation et ses conséquences »[16].
Au contraire, Lucile Commeaux de France Culture estime que ce film est « malhonnête et mauvais, dans tous les sens du terme », un « gros clip sorti sur plateforme qui esthétise les suites d’une prétendue bavure policière », avec une « structure hyper-artificielle [qui] maintient difficilement l’intérêt »[17]. « Signe d’une profonde inconséquence politique », « on nous montre vite que la pointe avancée de la révolte sociale, c’est l’islamisme radical, incarné par un fou de Dieu revenu de Syrie »[17].
Dans Le Monde, Jacques Mandelbaum trouve que « Trop de violence y est mis au service de la seule ivresse spectaculaire. Trop de questions y sont laissées sans réponse. Trop de contours à l’emporte-pièce y définissent les caractères »[10].
Dans Libération, Sandra Onana, qui dénonce un « déluge de violence stylisée » et des « personnages inexistants », juge que « Romain Gavras assomme le spectateur avec une désinvolture politique qui force l’irrespect »[18].
Théo Ribeton dans Les Inrocks décrit un « faux brûlot d’un vrai fétichiste de violences urbaines » avec « beaucoup de crânerie dans cette esthétisation complaisante de “la banlieue qui s’embrase” », concluant « Si Gavras revendique de se placer sous l’égide de la tragédie antique (rien que ça), il a en réalité plus à voir avec l’imagerie des pubs de paris en ligne qu’avec une quelconque tradition dramatique d’ancienne noblesse »[19].
Dans Le Point, Jean-Luc Wachthausen se demande « Est-ce encore de la fiction lorsqu'on restitue une réalité quotidienne aussi crue, devenue familière pour des millions de Français ? » et estime que le film « s'enferme dans cette ambiguïté inhérente au film politique qui se retourne contre son auteur engagé sur un terrain glissant et qui n'a rien à nous dire. Il ne reste plus alors qu'une explosion d'images, de fumigènes et d'effets spéciaux dépourvus de sens »[20].
Pour Télérama, « Si Athena s’était terminé sur la dernière image du phénoménal plan-séquence qui ouvre le film, on aurait crié au chef-d’œuvre. Le problème est que les quatre-vingt-dix minutes qui suivent ce tour de force technique, si impressionnantes dans la forme soient-elles, se révèlent particulièrement embarrassantes sur le fond »[10].
Dans L'Humanité, Cyprien Caddeo trouve que « Sans recul politique sur l’imaginaire qu’il convoque, Athena sacrifie tout à l’esthétique. (...) Si certains fantasment une guerre civile, Romain Gavras leur en fournit, à son corps défendant, les images »[10].
Pour Contre Attaque, « la seule idée qu’on retient, c’est que la révolte est illégitime, absurde, elle ne sert à rien. Rien ne différencie ce propos des délires de l’extrême droite sur une «France Orange Mécanique» ou un prétendu «ensauvagement». Cet imaginaire toxique, déjà imposé par les médias depuis des années. Rien n’émerge de ce film, sinon du cynisme, du dégoût. »[21]
Sorti dans le monde entier grâce à un partenariat avec la plateforme Netflix, le film est mieux accueilli à l'étranger, où les films français de banlieues sont généralement méconnus et vus d'une manière dépolitisée[réf. nécessaire], moins « à chaud », et totalise une note moyenne de 6,8/10 selon IMDB[22], et 84% de critiques positives (sur un total de 43) sur Rotten Tomatoes et 69 % de critiques positives du côté du public[23].
Ainsi, The Hollywood Reporter parle d'un film virtuose, avec un lyrisme rare, et un aspect presque liturgique[24], tandis que Peter Debruge, critique de Variety choisit Athena dans les meilleurs films de l'année 2022[25]. Tara Brady, du The Irish Times, lui donne une note de 100/100 et déclare que le film est plus immense que le classique du genre, La Haine[26]. Barry Hertz, de The Globe and Mail, annonce que le film est le plus excitant de l'année[27].
Rolling Stone annonce que le film est « le genre de travail expérientiel[Quoi ?] , éviscérant et quasi visionnaire qui restaure votre foi en ce que les gens peuvent faire avec des caméras de cinéma, la passion et la narration »[28].
Metacritic le note à 72 % de critiques favorables parmi les critiques d'art[29].
Netflix diffuse également un making-of de 37 minutes sur la production et le tournage du film. Romain Gavras y explique qu'il a pensé ce film comme une tragédie grecque et que c'est ce qui a conduit au tournage en plans séquences. Ne pouvant compter sur le rythme du montage et refusant les trucages reposant sur l'incrustation, il devait tout représenter de façon réaliste dans le tournage même des plans séquences, tels l'usage abondant de la pyrotechnie, les tirs de flash-ball ou les cascades[30].
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