Tout d'abord avocat[1], il se tourna vers la littérature et collabora à la France littéraire et à l’Echo français ainsi qu'à diverses autres revues. Il se mit ensuite à écrire des pièces dont le succès resta modeste, jusqu'au jour où le Théâtre du Gymnase annonça une comédie en quatre actes, sans nom d'auteur, intitulée Héloïse Paranquet. La façon dont Montigny, alors directeur du Gymnase, avait monté cette pièce avait excité l'attention du public. Le succès qu'elle obtint, grâce au maniement habile des situations dramatiques, fit rechercher l'auteur, que le Cabinet littéraire dévoila bientôt. Ce n'est que plus tard que l'on sut qu'il avait bénéficié de la collaboration d'Alexandre Dumas fils[2]. Durantin avait également injecté dans cette pièce ses connaissances juridiques, mais lorsqu'il tenta de renouveler cet exploit deux ans plus tard avec Thérèse Humbert, le public ne le suivit pas.
Parmi ses romans, le Carnet d'un libertin, dont le héros succombe à une épouvantable maladie après avoir épuisé toutes les débauches, a pour particularité de mettre en scène les «monstruosités scientifiques» du musée Dupuytren[3].
À l'occasion de son décès, on peut lire dans le Journal des débats du 1er janvier 1892:
«Nous avons le vif regret d'apprendre la mort d'un des plus vieux auteurs dramatiques, M. Armand Durantin.
M. Armand Durantin, fils de l'ancien conseiller à la Cour d'appel de Paris, avait débuté par une pièce à l'Odéon en 1843: Un Tour de roulette. Pendant près d'un demi-siècle, il fit représenter nombre de comédies et de vaudevilles sur nos différentes scènes. Il donna les Spéculateurs à la Comédie-Française. Ses principaux collaborateurs furent: L. Monrose, Anicet-Bourgeois et Raymond Deslandes. Héloïse Paranquet, l'une de ses dernières comédies, remporta, en 1866, un très grand succès au Gymnase. Il a écrit également de nombreux romans et collaboré à plusieurs journaux.
Le défunt, membre de la Société des auteurs dramatiques et des gens de lettres, était chevalier de la Légion d'honneur. Il a succombé mercredi soir aux suites d'une pneumonie, en son château de Boursonne (Oise).
Il était âgé de soixante-treize ans[4].»
Les Gaîtés champêtres, comédie-vaudeville, en 2 actes, d'après Jules Janin, avec Charles Desnoyer et Léon Guillard, Paris, Théâtre du Vaudeville, 3 juillet 1852
La Terre promise, comédie-vaudeville en 3 actes, avec Raymond Deslandes, Paris, Théâtre du Vaudeville, 24 janvier 1853
La Femme d'un grand homme, comédie en 5 actes, en prose, avec Raymond Deslandes, Paris, Second Théâtre-Français, 5 février 1855
Monsieur Acker, comédie en 1 acte, Paris, Théâtre du Gymnase-Dramatique, 15 août 1858
Les Comédiens de salons, caricature en 1 acte, avec Auguste Anicet-Bourgeois, Paris, Théâtre du Vaudeville, 18 mars 1859
Héloïse Paranquet, pièce en quatre actes, Paris, Théâtre du Gymnase, 20 janvier 1866 Texte en ligne
Thérèse Humbert, comédie en 3 actes, Paris, Théâtre du Gymnase, 19 octobre 1868
Une pêche miraculeuse, comédie en 2 actes, avec Eugène Nus, Paris, Théâtre du Vaudeville, 11 mars 1875
Histoire d'Héloïse Paranquet et manuscrit primitif ayant servi à M. Alexandre Dumas pour retoucher la pièce que lui a portée M. Armand Durantin et qui s'appelait alors «Mademoiselle de Breuil», 1882
Durantin a raconté l'histoire de cette collaboration dans son Histoire d'Héloïse Paranquet et manuscrit primitif ayant servi à M. Alexandre Dumas pour retoucher la pièce que lui a portée M. Armand Durantin et qui s'appelait alors «Mademoiselle de Breuil», Dentu, Paris, 1882