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Architecture postmoderne en Belgique

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Architecture postmoderne en Belgique
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En Belgique, le postmodernisme en architecture apparaît dès la fin des années 1970, en réaction à l'architecture moderniste et fonctionnaliste, avec la construction de l'immeuble « Stéphanie 1 » par l'Atelier d'architecture de Genval, fondé par André Jacqmain.

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Tour Baudouin - Siège d'Euroclear (Atelier d'architecture de Genval - 1989).
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North Galaxy Towers
(Montois - Jaspers - ArtBuild, 2004).

Il domine l'architecture d'immeubles de bureaux dans les grandes villes durant les années 1980, 1990, 2000 et 2010.

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Historique

Résumé
Contexte

Historique international

Aux antipodes de l'Art déco, né pourtant comme elle dans les années 1920, l'architecture moderniste tourne le dos aux traditions architecturales du passé, privilégie la fonction et bannit l'ornementation pour réduire l'architecture à un jeu de volumes et de surfaces.

Après la Seconde Guerre mondiale, le modernisme mute et engendre le fonctionnalisme qui domine complètement l'architecture durant les années 1950, 1960 et 1970 : « Il faudra attendre le changement d'échelle introduit par la reconstruction (…) après la Seconde Guerre mondiale pour que le modernisme s'impose par son seul aspect économique. Mais il s'appliquera alors à de grands ensembles et des opérations d'envergure qui révéleront son inhumanité et lui feront perdre sa dimension poétique »[1].

Une réaction à un demi-siècle de modernisme et de fonctionnalisme s'annonce dès 1966 avec l'étude Complexity and contradiction in architecture publiée en 1966 par l'architecte américain Robert Venturi, qui « annonce la fin du modernisme et de l'ascétisme, voire du brutalisme, en plaidant pour une nécessaire complexité en architecture »[2].

La dissidence s'affirme plus nettement en 1977 avec The Language of Postmodern Architecture, rédigé par Charles Jencks qui « réinscrit l'architecture dans le fil d'une histoire générale des mouvements artistiques et incite à recourir à des compositions et motifs empruntés au passé »[2]. L'année suivante, Peter Blake publie Form follows fiasco[2].

Cette dissidence prendra le nom de postmodernisme, « un courant architectural né en réaction au modernisme, remettant au goût du jour certaines formes ornementales issues de l'architecture du passé (classicisme, Art Déco, etc.) »[3].

Le postmodernisme redécouvre les traditions architecturales du passé avec lesquelles le modernisme avait voulu rompre. Il consacre le retour de l'ornementation, du décor et d'éléments hérités du passé comme les colonnes, les pilastres, les arcs et les frontons[4].

Historique en Belgique

Le rôle de pionnier de l'Atelier d'architecture de Genval

Le style postmoderne est introduit en Belgique par l'Atelier d'architecture de Genval, un bureau d'architectes fondé en 1967 par André Jacqmain à l'achèvement de l'immeuble Glaverbel, à Watermael-Boitsfort[5].

Les premières réalisations postmodernes de l'Atelier combinent la pierre de taille, le marbre et les ornementations en bronze et en acier inoxydable[4], et apparaissent dès les années 1970 à Bruxelles avec l'édification du siège de la Morgan Guaranty Trust Company of New York (1969-1974)[6],[7], de l'immeuble « Stéphanie 1 » (1973-1983)[8],[4] et d'un immeuble à appartements de style postmoderne situé rue de Belle-Vue (1977-1978)[9]

Plus tard, l'Atelier de Genval se tourne vers la combinaison de pierre, de verre bleu et d'ornementations en acier inoxydable, comme au siège de la Communauté française de Belgique (1986-1992), à l'Espace Léopold (siège du Parlement européen, dont le bâtiment Altiero-Spinelli, 1987-2004), au « North Gate » (1995), au « Sapphire » (2003), à l'« Espace Meeus », à « The Capital »…

Facteurs favorables au développement du postmodernisme

Plusieurs facteurs propres à Bruxelles jouent un rôle certain dans le développement du postmodernisme dans cette ville. Ainsi, l'aspiration à un retour de la beauté dans les rues de Bruxelles est très forte après les ravages de la bruxellisation, terme désignant la dégradation urbanistique d'une ville livrée aux promoteurs immobiliers, phénomène dont Bruxelles eut fort à souffrir à l'époque de l'architecture fonctionnaliste. Le meilleur exemple de ce phénomène est la destruction du Quartier Nord rasé dans les années 1960 par le promoteur immobilier Charly De Pauw. Cette ambition de réintroduire une conception classique de la beauté en ville mènera à la rénovation (habillement) des façades de plusieurs gratte-ciel bruxellois, réadaptées au conceptions postmodernes[4], comme la tour Madou, la tour du Midi, la tour des Finances, la tour AG (rebaptisée Bastion Tower) ou encore la tour Astro.

Par ailleurs, l'opportunité représentée par la présence du Quartier Nord rasé qui a attendu sa réurbanisation durant toutes les années 1970 et 1980 sera saisie pour faire valoir les idéaux postmodernes. De plus, le développement des institutions européennes entraîne l'édification du siège du Parlement européen[10] (le vaisseau amiral du postmodernisme en Belgique), du bâtiment Juste Lipse, de la passerelle de la rue Belliard, du siège de l'Office européen de lutte antifraude ainsi que celui de nombreuses « directions générales » comme la DG Emploi, la DG Société de l'Information, la DG Personnel & Administration, la DG Budget…

Enfin le développement des institutions flamandes à Bruxelles qui amène le gouvernement flamand non seulement à investir et rénover des lieux historiques de la capitale comme la place des Martyrs mais également à faire sortir de terre des immeubles flambant neufs parés des atours du postmodernisme triomphant (bâtiments « Hendrik Conscience », « Graaf de Ferraris », « Noord Building »)[11].

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Tendances stylistiques

Résumé
Contexte

L'architecture postmoderne en Belgique présente, outre son courant principal, plusieurs variantes stylistiques inspirées du néo-classicisme, de la Sécession viennoise ou de l'Art déco, voire du fonctionnalisme.

En ce sens, il peut être qualifié de « néo-éclectisme ».

Courant principal du postmodernisme

Le postmodernisme mainstream, qui combine pierre, verre bleu et ornementations en acier inoxydable, est représenté principalement par l'Atelier d'architecture de Genval (le fondateur du genre en Belgique, voir plus haut), Michel Jaspers, le C.E.R.A.U., Montois Partners et le bureau CDG.

L'exemple le plus monumental en est le Parlement européen (officiellement l'Espace Léopold) et ses deux bâtiments principaux, le bâtiment Paul-Henri Spaak et le bâtiment Altiero-Spinelli.

Postmodernisme de tendance néo-classique

Le postmodernisme de tendance néo-classique est représenté en Belgique, par exemple, par le siège de SWIFT construit par l'architecte espagnol Ricardo Bofill, par l'« Orion Center » de José Vanden Bossche, par la place Communale d'Auderghem et le bâtiment « Goemaere » (« Thilly Van Eessel I ») édifiés par le Bureau d'architectes ASSAR, par l'« Office Park Rozendal » de Wolf et Conreur ou encore par l'hôtel Méridien de Jacques Cuisinier.

Postmodernisme teinté de Sécession viennoise

Le postmodernisme teinté de Sécession viennoise caractérise quant à lui quelques bâtiments bruxellois comme l'ancien siège de la compagnie d'assurances ABB, érigé par le Group Planning[12] en 1982-1985 à la rue d'Arlon, ou encore la « Gerling Haus » érigée par René Stapels en 1988 juste à côté du Palais Stoclet, chef-d'œuvre de la Sécession viennoise à Bruxelles réalisé vers 1903-1911 par l'architecte autrichien Josef Hoffmann.

Ce style utilise beaucoup la pierre, à l'exclusion du verre bleu et du métal.

Postmodernisme d'inspiration Art déco

L'esprit de l'Art déco marque certaines œuvres du CERAU (Electrabel, « Ardenne Atrium »), de Michel Jaspers (Tractebel, « Ariane », Hôtel Radisson SAS, Kredietbank, Ministère des Affaires étrangères) ainsi que la majorité des édifices dessinés par l'Atelier d'Art urbain.

Postmodernisme de tendance fonctionnaliste

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« Covent Garden » (réalisation postmoderne du Bureau Montois) et « Botanic Building » (immeuble fonctionnaliste construit par Henri Montois en 1965 et rénové en style postmoderne par l'Atelier d'architecture de Genval en 2004).

Les gratte-ciels (high-rise buildings) de l'époque postmoderne ne présentent quant à eux aucune ornementation néo-classique, Sécession ou Art déco, mais se présentent comme une version embellie des gratte-ciels typiques de l'architecture fonctionnaliste, utilisant le verre bleu de façon importante, parfois en combinaison avec la pierre (comme dans le cas de la Tour des Finances relookée par Jaspers).

Cette continuation du fonctionnalisme n'est pas en soi une contradiction si on garde à l'esprit que le postmodernisme entend rétablir la continuité avec les styles du passé : il serait paradoxal de rétablir cette continuité mais de nier le fonctionnalisme.

Ces gratte-ciels postmodernes résultent :

  • soit de la rénovation d'une tour de style fonctionnaliste :
Tour du Midi, Tour des Finances, Tour Madou (rebaptisée « Madou Plaza Tower »), « Botanic Building », Tour AG (rebaptisée « Bastion Tower »)
  • soit de la destruction d'une tour de style fonctionnaliste suivie d'une construction neuve :
Tour Rogier (ex-tour Dexia) sur le site du Centre international Rogier (ancienne « Tour Martini »), Central Plaza (site de l'ancienne tour de la Loterie Nationale)
  • soit d'une construction neuve :
« North Galaxy Towers », « Covent Garden », « Ellipse building », « The One »

On ne manquera pas de souligner ici le rôle de précurseur de l'architecte fonctionnaliste Henri Montois qui annonce déjà les tours postmodernes en verre bleu avec l'immeuble « Louise / Claus » édifié en 1974 et la « Blue Tower » de l'avenue Louise (anciennement « tour S.A.I.F.I. ») réalisée en 1976, soit avant qu'André Jacqmain ne lance le postmodernisme en Belgique.

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Architectes postmodernes

Résumé
Contexte
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Immeuble à appartements de la rue de Belle-Vue (1977-1978).
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« Axis Parc »
(DSW Architects, 2000).
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« Alma Court »
(Bureau CDG, 2001).
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« Les Collines de Wavre »
(Group Sigma, 2002).
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« Woluwe Heights »
(Altiplan et Marijnissen, 2003).
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« Nivelinvest »
(Atelier DDV, 2011).

Voici la liste des architectes et bureaux d'architectes postmodernes actifs en Belgique, classés en fonction de la date du début de leur production postmoderne.

Nous ne donnons ici que quelques exemples et nous renvoyons aux articles détaillés pour les références.

Architectes et bureaux d'architectes belges

Siège de la Morgan Guaranty Trust Company of New York, « Stéphanie 1 », immeuble à appartements situé rue de Belle-Vue, « Stéphanie Square », « Marquis », Communauté française de Belgique, Espace Léopold (siège du Parlement européen, en association avec le CERAU et le Group T), « Tour Baudouin », Siège de l'Office Européen de Lutte Anti-Fraude (OLAF), « North Gate », nouvelle gare de Bruxelles-Luxembourg, « Botanic Building », « Sapphire », « Espace Meeus », « The Capital »
Passerelle rue Belliard, compagnie d'assurances ABB[12], banque BACOB
  • 1983 Victor Demeester
Villa, avenue Franklin Roosevelt 85, Bruxelles[16]
« Bâtiment Juste Lipse », « Alma Square », « Alma Court »
EHSAL
  • 1985 A. Nève et G. Vranckx
Immeuble T'Serclaes (rue Montagne aux Herbes Potagères, anciennement KBC, maintenant EHSAL)
Rénovation du Théâtre de la Monnaie (parties hautes rénovées en style postmoderne), « Gateway » (siège de Deloitte, avec Jaspers)
Résidence Dautzenberg, Citibank, siège de la compagnie CFE, « Régent 44 », Pfizer, « North Galaxy Towers » (avec Jaspers et ArtBuild), « Covent Garden », « Ellipse building »
« Woluwe Gardens », « North Plaza » (avec Jaspers), « Triomphe III », Siège de l'Organisation Mondiale des Douanes (avec Jaspers), « Woluwe Heights » (avec Altiplan)
Espace Léopold (siège du Parlement européen, en association avec l'Atelier d'architecture de Genval et le Group T), siège d'Electrabel (immeuble Regent II), nouvelle gare de Bruxelles-Luxembourg, « Ardenne Atrium » (immeuble à usage de bureaux pour le Parlement Européen, situé contre le bâtiment Altiero-Spinelli), « Plaine 9 », « Plaine 11 », « Trône-Idalie », Waterloo Office Park, « Zenith Building »
« Chien Vert » (avenue de Tervuren 300, démonté en 2017), « Gerling Haus », immeuble Bull, « Astronomie »
« Goemaere », Place communale d'Auderghem (postmodernisme de style néo-classique), « Schuman 3 », « Madou Plaza » (rénovation de la Tour Madou), nouveau QG de l'OTAN (avec Skidmore, Owings and Merrill), Tours Möbius
Tractebel, « Ariane », « Noord Building » (1989), Hôtel Radisson SAS (avec l'Atelier d'Art urbain), Phœnix Building (1998), Siège de la Kredietbank, Ministère des Affaires étrangères (« Egmont I » et « Egmont II »), « Graaf de Ferraris », « Hendrik Conscience », « Extensa Square », Organisation Mondiale des Douanes, Casterman, « Boreal » (Proximus), « North Galaxy Towers » (avec Montois et ArtBuild), Tour Rogier, Lex, rénovation de la Tour du Midi, rénovation de la tour des Finances, « Gateway » (siège de Deloitte, avec A2RC), Tours Quatuor
Hôtel Radisson SAS (avec Michel Jaspers), représentation de la France auprès de l'Union européenne, Kredietbank (avec Michel Jaspers), Aménagement de l'entrée de l'Air Terminus de la Sabena, Zurich Assurances, Casterman (avec Michel Jaspers), rénovation du centre commercial « City 2 », « Dexia Meeus », « Galilée Building » (Dexia), Elia, Distrigaz, hôtel Radisson SAS EU Brussels, « Luxembourg 40 »
« Antares », « Artemis Square », « Woluwe Heights » (avec Marijnissen), « Tesoris », Rénovation de la « Tour Astro »
Siège de la société IBA à Louvain-la-Neuve, siège de la société Unilever à Forest, « CIP - Cluster Center » et « CIP - Silver House » à Zaventem, siège de Volvo à Berchem-Sainte-Agathe, « Axis Parc » et « Axis Parc Newtech » à Mont-Saint-Guibert, « New Tech Center » à Louvain-la-Neuve, « Nivaxis » à Nivelles
Rénovation de la Tour AG (rebaptisée « Bastion Tower »), « Park Leopold - Cobepa », « Science Montoyer »
  • 1994 Wolf et Conreur
« Office Park Rozendal » (Terhulpsesteenweg, contre la gare de Groenendael)
Parc d'affaires « Les Collines de Wavre » et « Passerelle GSK » à Wavre, « Lion's Office » et « Baxter Parc de l'Alliance » à Braine-l'Alleud, « Cercle du Lac » à Louvain-la-Neuve
« North Galaxy Towers » (avec Jaspers et Montois), « Central Plaza » (avec Montois), « Covent Garden (avec Montois) », « Ellipse building » (avec Montois), « Black Pearl », « Docks Bruxsel »
« Accent Business parc » (Roulers), « Pogano » (Gand), « De Warande » (Wetteren), « Offices B8 » (Roulers), « The One » (Bruxelles)
  • 2011 Atelier d'architecture DDV[66]
« Nivelinvest » (Louvain-la-Neuve)

Architectes étrangers actifs en Belgique

Siège de SWIFT (1989, La Hulpe)
Rénovation du « Charlemagne » en 1998 (rue de la Loi 170, bâtiment occupé par la Commission européenne)[67]
  • 2012 Baumschlager Eberle
« Montagne du Parc », nouveau siège social de BNP Paribas Fortis, rues Montagne du Parc, Ravenstein et Baron Horta (concours en 2012-2014, démolition de l'ancien siège social en 2015-2017 qui était visible depuis le centre du parc de Bruxelles, fin de la construction prévue en 2021)[68],[69],[70],[71]
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Immeubles fonctionnalistes transformés à l'époque postmoderne

Résumé
Contexte
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La « Tour Astro » rénovée.

Comme il a été dit plus haut, plusieurs immeubles fonctionnalistes ont été soit transformés en style postmoderne, soit démolis et reconstruits dans ce style.

L'immeuble « Régent 44 » (boulevard du Régent 44 à Bruxelles) est un excellent exemple de transformation en style postmoderne. L'immeuble initial (architecte P. Eenens, 1966[21]) présentait une façade de béton et de verre d'un style fonctionnaliste d'une grande banalité. Le bureau d'architecture Henri Montois a habillé cette façade de verre bleu et de granit poli[21] et l'a rythmée de pilastres d'ordre colossal décorés, à la base, de rudentures (cannelures) et, au sommet, d'ornements en métal évoquant des chapiteaux, réintroduisant ainsi :

  • la référence aux styles du passé qui avait été abolie par le fonctionnalisme (pilastres, rudentures et chapiteaux hérités de l'architecture gréco-romaine) ;
  • les ornements ;
  • la pierre naturelle généralement bannie par l'architecture fonctionnaliste (si on excepte le siège de Glaverbel et l'hôtel Hilton) ;
  • la beauté, résultant de la combinaison du verre bleu, du granit poli et des ornements.

Le tableau ci-dessous présente les plus marquantes de ces transformations, avec le nouveau nom éventuel de l'immeuble ainsi que le nom de l'architecte ou du bureau d'architectes postmoderne qui en a assuré la transformation :

Davantage d’informations Immeuble, Architecte fonctionnaliste ...
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Sculptures de style postmoderne

Plusieurs immeubles belges de style postmoderne sont ornés de sculptures postmodernes.

On peut citer, à titre d'exemple, les sculptures suivantes dues à Jean-Paul Laenen :

  • statues d'Athéna et Hermès ornant le sommet de la façade de l'école supérieure EHSAL
  • Le fil d'Ariane, groupe de statues ornant la passerelle du Parlement Européen, rue Belliard
  • sculpture ornant l'atrium du siège d'Electrabel.
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Références

Articles connexes

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