Antoine Tisné a commencé ses études musicales au Conservatoire de Tarbes. Il est entré au Conservatoire de Paris en 1952 en classe d'écriture musicale.
Il parfait sa formation lors d'un séjour à Madrid, étant pensionnaire de la Casa de Velázquez de 1965 à 1966[2].
Inspecteur principal de la musique au ministère des Affaires culturelles entre 1967 et 1992, puis inspecteur de la musique chargé des conservatoires municipaux de la Ville de Paris, Antoine Tisné a composé plus de trois cents œuvres allant des pièces pour instrument solo à l'orchestre symphonique. Ses œuvres sont enregistrées en France (MFA, REM, Calliope), aux États-Unis, au Danemark et ailleurs. Il était Officier de l'Ordre national du Mérite, Officier des Arts et des Lettres et a été décoré des Palmes académiques.
Il a obtenu, entre autres récompenses, le Prix de la Fondation Copley, le Prix Halphen, le Prix Lili Boulanger, le Prix de la Fondation Koussevitsky, le Prix Casa de Velázquez, le Grand Prix musical de la Ville de Paris, le Prix des compositeurs de la SACEM.
L'œuvre d'Antoine Tisné est celle d'un humaniste pour qui les procédures de compositions ne sont qu'un outil destiné à restituer au mieux les explorations de son imaginaire sans jamais être en soi le générateur essentiel des œuvres composées. Les nouvelles technologies, s'il sait les apprécier, n'entrent pas dans son schéma de pensée comme substitut délibéré de l'inspiration ou comme alternative à un discours musical dont il aime qu'il soit empreint de spiritualité. L'œuvre d'Antoine Tisné est résolument expressive et n'a nul besoin d'être, au moment de son interprétation, suivie voire précédée de commentaires explicatifs.
On entre dans l'univers de Tisné comme on entre dans celui d'un peintre ou plus encore peut-être dans celui d'un architecte par sa dimension spatiale et par son énergie quasi-tellurique. Antoine Tisné est un musicien des espaces. Ces espaces ou ces champs ignorent la vacuité; ils sont chargés spirituellement, affectivement, historiquement, qu'ils soient réels ou purement oniriques, si tant est que l'on puisse définir dans ce foisonnement la solution de continuité entre le réel et l'irréel. Mais son monde est aussi le nôtre.