Antoine Fabre d'Olivet
écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Antoine Fabre d’Olivet, né le à Ganges[1] et mort le à Paris[2], est un écrivain, philologue et occultiste français. L’importante partie de sa production qu’il a, comme écrivain et philologue, consacrée à la langue provençale fait de lui un des précurseurs de la renaissance du Félibrige.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Fabre d'Olivet (d) |
Nom de naissance |
Antoine Fabre |
Nationalité | |
Activités | |
Enfants |
La Langue hébraïque restituée La Musique expliquée |
Protestant cévenol, de la même famille que Jean Fabre (de Nîmes), fils d’un riche fabricant de bas de soie venu commercer à Paris, il grandit à Saint-Hippolyte-du-Fort[3] et s’intéresse très tôt à la musique et aux belles-lettres. Patriote en 1789, il fait jouer plusieurs pièces révolutionnaires, puis renonce à la politique en 1791. Après la faillite de la maison familiale, Fabre d’Olivet tente de vivre de sa plume en fondant plusieurs journaux, parmi lesquels L’Invisible, journal politique, littéraire et moral [4] et Le Palladium de la Constitution. Il publie un roman et plusieurs œuvres musicales.
S’intéressant de plus en plus à la théosophie et à la philologie, il prépare La Langue hébraïque restituée et travaille sur La Musique expliquée.
Fabre d’Olivet prétendait avoir retrouvé le vrai sens de la langue hébraïque, qui était, disait-il, restée ignoré jusqu’à lui. Dans son ouvrage clef, La Langue hébraïque restituée, il reprend le cours historique du peuple hébreu et détaille la fracture linguistique de ce peuple à la suite de l’Exode après la chute de Jérusalem. Fabre d’Olivet estime qu’à la suite de l’Exode, l’esprit de la langue hébraïque a été perdu, sauf chez les Esséniens qui auraient gardé la compréhension orale des racines hébraïques. Il reprend dès lors, à partir de zéro, l’ensemble de la grammaire hébraïque ainsi que l’étude des racines linguistiques hébraïques en faisant un effort de systématisation.
Bien que ce livre hétérodoxe ne soit pas considéré comme une référence dans les études sur la langue hébraïque biblique, il a fait l’objet de nombreuses rééditions et influencera l’ésotérisme occidental de ces deux derniers siècles.
Fabre d’Olivet publie également Caïn, un ouvrage dans lequel il traduit et commente le célèbre poème de Lord Byron du même nom. Les commentaires de Fabre permettent d’éclairer les concepts métaphysiques abordés dans sa traduction de la Genèse dans La Langue Hébraïque restituée.
La préoccupation de Fabre d’Olivet pour l’étude de la musique l’amène aussi à approfondir sa conception de l’ouïe. Il va jusqu’à prétendre pouvoir guérir des sourds-muets par une méthode secrète et publie à ce sujet l’étude d’un cas clinique en 1811.
À la fin de sa vie, il fonde un culte nouveau, le culte théodoxique, sur lequel il publie deux ouvrages importants, L’Histoire philosophique du genre humain et La Théodoxie universelle. L’Histoire philosophique du genre humain est un essai de reconstitution de l’évolution de la pensée humaine à partir de déterminants significatifs selon Fabre d’Olivet. Il tente de mettre en exergue les différentes phases récurrentes du devenir humain sur la très longue durée, phases où alternent notamment des périodes dominées par la Nécessité ou la Providence.
Il fait aussi une traduction des Vers dorés de Pythagore, accompagnée de commentaires sur l’initiation pythagoricienne. Les Vers dorés ont été publiés sous forme de feuilleton dans la revue Le Voile d’Isis, organe hebdomadaire du Groupe indépendant d'études ésotériques de Paris, dirigé par Papus, du numéro 15 () au no 40 (). En effet, Papus fut très influencé par la pensée de Fabre d’Olivet, à l’instar de nombreux occultistes tels qu'Éliphas Lévi.
Antoine Fabre d’Olivet meurt foudroyé d’une attaque d’apoplexie le . Il est dans un premier temps inhumé au cimetière du Montparnasse[5] avant que sa dépouille soit transférée au cimetière du Père-Lachaise (10e division) où il repose aux côtés de son épouse Marie-Agathe Warin (†1876)[6] et ses enfants. Son fils Dioclès Fabre d'Olivet (1811-1848)[7], a été romancier et historien. Sa fille Julie-Agathe Fabre d'Olivet (1806-1871)[8], élève d'Hortense Haudebourt-Lescot, a été peintre de genre et portraitiste ; elle a exposé au Salon de 1838 à 1848. Sa fille Eudoxie-Théonice Fabre d'Olivet (1817-1898)[9], rentière, est morte brûlée vive dans l'incendie de sa chambre[10].
Originaire de Ganges, Fabre d’Olivet maîtrisait parfaitement la langue d’oc. Son œuvre en occitan et sur l’occitan a été particulièrement étudiée par Robert Lafont. En 1787, il composa un poème : Força d’amour (Fòrça d’amor, en graphie classique)[11]. Voulant être « l’Ossian de l’Occitanie »[12], il publie Le Troubadour, poésie occitanique du XIIIe siècle, une supercherie qui ne sera dénoncée par le grand philologue provençal Raynouard qu’en 1824[13] alors que la ficelle était grosse : Fabre d’Olivet explique avoir reçu le manuscrit des mains d’un certain Rescondut (« caché » en occitan). L’auteur remet par la même occasion en vogue le mot médiéval d’« occitan(ique) » alors que « provençal », « patois » ou « langue d’oc » étaient alors privilégiés. Le texte est en français émaillé de poèmes de l’auteur en langue d’oc.
Pour Lafont, Fabre d’Olivet « sait lire les troubadours et devance sûrement l’érudition romantique » ; et « Protestant, philosophe et républicain, il est très ému par le souvenir de la croisade albigeoise. À cette émotion il gagne la vision d’une nation sacrifiée, dont il se sent le restaurateur »[14].
Fabre d’Olivet composa également un poème philosophique (La Podestat de Dieu) puis, dans la veine romantique des frères Grimm, La pichòta masca (« La petite sorcière »). Enfin, l’un des gros morceaux de sa production occitaniste fut La Langue d’oc rétablie dans ses principes constitutifs, somme philologique mais aussi qui « contient sa part de délire » selon Lafont : véritable plaidoyer mais qui implique un rapprochement entre hébreu et occitan comme proches de la langue originelle de l’humanité[12].
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