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historienne française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Annie Jourdan, née le à Alès, est une historienne de la Révolution française et du Premier Empire. Elle approche ces deux thèmes de façon comparée - via l’Europe et l’Amérique.
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Si elle a suivi un cursus différent de celui de ses collègues français – puisqu’elle a fait l'essentiel de ses études et de sa carrière aux Pays-Bas - depuis 2000, elle est habilitée à diriger des recherches en histoire moderne et contemporaine et participe pleinement à la vie culturelle et scientifique française. De 1987 à 2013, elle a travaillé au département de Français, puis à celui des Études européennes de l'université d'Amsterdam. Elle a publié un grand nombre de livres et d’articles sur les sujets susmentionnés.
Annie Jourdan a suivi un enseignement classique au lycée d’Alès, avant d’aller étudier l’allemand et l’anglais à l’Université de Montpellier. En 1971, elle a quitté la France et est partie aux Pays-Bas où elle a poursuivi des études de français à l’Université d’Amsterdam.
Elle a passé sa maîtrise en 1981 en lettres modernes. Son mémoire de maîtrise portait sur la réception contemporaine de Balzac et d’Eugène Sue. Mais, intriguée par le cadre nouveau que lui présentait le royaume des Pays-Bas et inspirée par les travaux de Maurice Agulhon, elle a consacré sa thèse aux représentations de la République française et s’est orientée vers l’histoire moderne et contemporaine.
Mona Ozouf, dont elle admirait les travaux sur la fête révolutionnaire, a accepté de codiriger sa thèse d’histoire. Annie Jourdan voulait comprendre ce qu’était au juste la ‘République française’ dans un monde où désormais, royaumes et républiques coexistent harmonieusement et ne présentent pas de différences notoires. Comment en était-on arrivé là et qu’était au juste cette République française ? Le sujet, s’avérant trop vaste, la thèse en question s’est avant tout concentrée sur les représentations monumentales et picturales de la Révolution française et de la Première république. Cela a donné lieu à une publication : Les Monuments de la Révolution. Une histoire de représentations (1789-1804)[1], paru chez Honoré Champion en 1997.
Parallèlement, elle travaillait comme journaliste free-lance pour divers magazines culturels français. De 1985 à 1998, elle a écrit des articles pour City Magazine, Muséart, Art Press. Enfin, elle a été traductrice pour diverses institutions culturelles néerlandaises : Institut du théâtre néerlandais et Institut néerlandais des arts plastiques, mais a été contrainte de délaisser ces activités pour se concentrer exclusivement sur ses recherches universitaires.
En 2000, elle a présenté et obtenu son habilitation à diriger des recherches à l’Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne – sous la direction d’Alain Corbin. Habilitation confirmée par une qualification aux fonctions de professeur des Universités du ministère français de l’Education nationale, section 22. Histoire et civilisations histoire des mondes modernes, histoire du monde contemporain.
Maître de conférence au département de français de l'université d'Amsterdam (1987-1998), où elle enseignait avant tout la culture française, Annie Jourdan est ensuite passée au département d’Etudes européennes (1998-2013), où les cours étaient plus variés et mieux accordés avec ses travaux. C’est dans ce cadre qu’elle a initié en 2002 un programme de recherches sur les transferts culturels à l’époque révolutionnaire entre la France et les Pays-Bas, subventionné par le Nederlandse Organisatie voor Wetenschappelijk Onderzoek (en), organisation néerlandaise pour la recherche scientifique. Lauréate du prix Aspasie, elle est devenue professeur associée aux Etudes européennes en 2002. C’est dans ce cadre qu’elle a écrit un ouvrage remettant en question l’exceptionnalité de la Révolution française : La Révolution, une exception française ?[2], Flammarion, 2004 et réédité par Champs Flammarion en 2006. Cet ouvrage a été nommé au prix d’Histoire du Sénat en 2004 – et a terminé troisième.
Depuis, ses travaux interrogent les autres révolutions, contemporaines de celle de la France ou de celles qui précèdent, afin de mieux cerner les spécificités et les affinités des unes et des autres. Les résultats sont surprenants et enrichissants pour la connaissance des préoccupations des hommes et femmes de l’époque et pour celle des constitutions occidentales (voir la publication en français dans la revue italienne Mo.do d’avril 2021).
De 2002 à 2013, elle a régulièrement publié des livres et des articles; dirigé des publications issues de colloques et poursuivi ses travaux sur la Révolution française, les républiques dites sœurs, et le Premier Empire. Elle a aussi dirigé ou codirigé des thèses d’histoire dans diverses universités. Elle a été professeur invité (Visiting Professor) à l’Université de Sussex, au département d’histoire (2007) et à l’Université d’Etat de Floride, Institut des études révolutionnaires et napoléoniennes (2010). En 2016-2018, elle a codirigé des séminaires à Paris I, Institut d’Histoire de la Révolution française, avec le professeur Pierre Serna. Parallèlement, elle a été membre durant dix ans du conseil exécutif de H-France, un site américain consacré exclusivement aux études littéraires et historiques sur la France; elle est membre du bureau exécutif de la Commission internationale d’Histoire de la Révolution française et est fréquemment appelée à faire partie de comités ou conseils scientifiques. Notamment celui qui organisait l’exposition des affiches révolutionnaires de l’Assemblée Nationale, sous le titre La Révolution s’affiche[3], Fayard, 2019.
En 2017, elle a contribué comme nombre de collègues historiens à la publication de l'Histoire mondiale de la France, traduite en diverses langues, sous la direction de Patrick Boucheron, et publiée par Le Seuil. Elle contribue régulièrement à des discussions dans le cadre de la rubrique «Regards croisés» de la revue des Annales historiques de la Révolution française[4].
En 2018, elle a publié une Nouvelle Histoire de la Révolution (Flammarion)[5], où elle tente de démystifier les idées reçues sur la Révolution française et celles sur les républiques dites sœurs. Contrairement aux historiens qui privilégient les ‘arguments’ au détriment des sources primaires, Annie Jourdan poursuit encore et toujours ses recherches en archives, en quête d’éléments nouveaux sur la période révolutionnaire, notamment sur la justice et son fonctionnement. A la recherche de l’insaisissable objectivité, elle s’interroge sur ce qu’on a appelé ou ce qu’on appelle encore la ‘Terreur’, et elle restitue leurs responsabilités à tous les acteurs, qu’ils soient royalistes ou révolutionnaires. Les comparaisons avec d’autres révolutions contemporaines à celle de la France procurent d’autres pistes à explorer plus avant, qui font l’objet de ses présents et prochains travaux.
Le fil rouge qui traverse sa carrière est le thème de la Liberté. Annie Jourdan, en effet, n’a jamais été liée à un parti politique particulier ou à des institutions autres que scientifiques, mais a toujours été séduite par les idéaux initiaux de la Révolution française, et notamment ceux de liberté et d’autonomie / indépendance – auquel elle a consacré plusieurs séminaires de Master. Pourrait s’y ajouter une vive soif d’équité, qui motive pour une part ses derniers travaux.
Pour elle, l’historien se doit par ailleurs de privilégier l’érudition et la critique, et non l’empathie et la nostalgie. Mieux connaître et faire connaître les événements et leurs acteurs, c’est là son credo. Son prochain ouvrage, consacré à madame de Staël, ne fera que le confirmer.
Les thématiques travaillées par Annie Jourdan sont :
Les périodes de prédilections de son travail sont :
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