Anne Bignan, né à Lyon le et mort à Pau le , est un homme de lettres et poète français, réputé à son époque tant pour ses traductions d'Homère que pour sa passion des honneurs académiques.
Son père, Jean-Louis-Dominique Bignan de Coyrol, avait été député du Dauphiné aux États généraux de 1789. Élevé à Paris, Anne Bignan manifeste très tôt sa vocation à la fois pour les lettres et pour les concours en remportant, en 1813 et 1814, plusieurs prix au concours général. Après avoir publié en 1819 ses premières traductions d'Homère, il remporte, entre 1822 et 1849, pas moins de 35 prix, accessits et mentions pour les élégies, odes et épîtres qu'il envoie inlassablement à l'Académie française et à l'Académie des Jeux floraux, à la Société archéologique de Béziers comme à la Société d'émulation de Cambrai ainsi qu'à de nombreuses autres académies. S'il n'obtient pas de la sorte la renommée qu'il recherche en qualité de poète, il gagne néanmoins une indubitable notoriété, ce dont témoigne par exemple la caricature que fait Victor Hugo, contre lequel il brigue un fauteuil à l'Académie française en 1840, de «M. Bignan recevant le prix de poesie a l'Académie[1]».
Cependant, si ses contemporains se moquent de ce «lauréat perpétuel, une sorte de Juif-Errant académique[2] », ils ne lui en reconnaissent pas moins le mérite d'être le premier, après Guillaume Dubois de Rochefort au siècle précédent, à avoir traduit l'intégralité de l’Iliade et de l’Odyssée en vers français. Outre les quelque 60 000 vers qu'il compose ainsi au cours de sa vie, il publie aussi quelques essais et quelques romans, dont notamment L'Échafaud, qui constitue un plaidoyer contre la peine de mort. Deux de ses épîtres ont par ailleurs pour sujet la Colonie agricole de Mettray et l’Abolition de la traite des Noirs.
Alors même qu'il était le neveu du très influent député Jean-Claude Fulchiron, Bignan, qui avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1829, demeura toute sa vie à l'écart de la mêlée des partis, attitude qu'il justifia dans une comédie, La Manie de la politique, qui ne fut jamais représentée[3].
Le Dévouement des médecins français, poème qui a obtenu une mention honorable à la séance publique de l'Académie française, le Texte en ligne
Isaure et Olivier, poème couronné à l'Académie des Jeux floraux, le Texte en ligne
L'Abolition de la traite des Noirs, épître aux Souverains de l'Europe rassemblés au Congrès de Vienne, qui a obtenu la première mention honorable au jugement de l'Académie française, à la séance publique du Texte en ligne
L'Avènement de Charles Dix, ou les Trois visions, poème lyrique, 1825 Texte en ligne
Napoléon, ou le Glaive, le trône et le tombeau, poème suivi du Siège de Lyon, de plusieurs autres poèmes, et de la traduction en vers du premier chant de l'Iliade, 1825 Texte en ligne
Épître à M. Mély-Janin, à l'occasion de sa pièce de Louis XI, 1827 Texte en ligne
Poésie, 1828
L'Entrée d'Henri IV dans Paris, poème qui a remporté le prix de poésie à la Société royale des Bonnes-Lettres, séance du
Épître à quelques ennemis des lumières sur la découverte de l'imprimerie, qui a obtenu l'accessit au jugement de l'Académie française, dans la séance publique du
Épître à un jeune romantique sur la gloire littéraire de la France, pièce qui a remporté le prix de poésie décerné par l'Académie française dans sa séance publique du
Une Fantaisie de Louis XIV, roman historique, 2 vol., 1833
Épître à Cuvier, et Conseils à un novateur, pièces qui ont obtenu le prix et l'accessit à l'Académie française, dans sa séance publique du Texte en ligne
L'Arc de triomphe de l'Étoile, ou la Revue impériale, pièce qui a obtenu l'accessit au jugement de l'Académie française, dans le concours de 1837 Texte en ligne
Le Dernier des Carlovingiens, 1837
Essai sur l'influence morale de la poésie, 1838
Napoléon en Russie, poème en six chants, 1839
La Manie de la politique, comédie en 5 actes et en vers, 1840
Le Monument de saint Louis à Tunis, ode qui a obtenu l'accessit au jugement de l'Académie française, concours de 1841 Texte en ligne