Le règne d’Hammourabi est le point fixe de la chronologie absolue de la Mésopotamie ancienne. Elle a été organisée en trois propositions, la chronologie longue qui fixe le règne entre 1848 et 1806 av. J.-C., la moyenne entre 1792 et 1750 av. J.-C., la courte entre 1728 et 1686 av. J.-C.. La majorité des spécialistes s’est ralliée à la chronologie moyenne, mais il faut savoir que les plus récents travaux remettent à l’honneur la chronologie longue et qu’une quatrième possibilité a été proposée (H. Gasche).
1796 av. J.-C.[3]: mort dans des circonstances obscures de Iahdun-Lim, roi amorrite de Mari. Son fils Sumu-Iamam lui succède et règne pendant moins de deux ans. Après moins de deux années de règne il est assassiné par ses serviteurs, peut-être soudoyés par Shamshi-Adad Ier, roi amorrite d’Ekallâtum, qui prend possession du royaume de Mari. Peu après, le roi d’Eshnunna Naram-Sin force Shamshi-Adad à fuir Ekallâtum pour se réfugier à Babylone, où le roi, Sin-muballit, lui donne asile[4].
Vers 1796 av. J.-C.: début du règne de Shamshi-Adad Ier, roi de Haute Mésopotamie (mort en 1775 av. J.-C.). Shamshi-Adad est le fils de Ila-Kabkabu, roi de Terqa, ville provinciale du royaume de Mari. Il reprend sa capitale Ekallâtum sur le Tigre, prend Assur, conquiert les vallées moyennes de l’Euphrate, reprend le royaume de Mari et étend son influence jusqu’au Liban (il intervient aux côtés du roi Ishhi-Adad de Qatna dans un conflit qui l’opposait à Sumu-epukh, roi du Iamhad). Il s’installe à Shubat-Enlil dans le Khabur tandis que ses fils Iasmah-Adad et Ishme-Dagan règnent à Mari et à Ekallâtum. En s’emparant de Mari, Shamshi-Adad Ier ne semble pas avoir bouleversé les structures administratives de son prédécesseur Iahdun-Lim[4]. Il crée un État centralisé: administration, courrier, intendance militaire, recensement, organisation de la transhumance des nomades. Le commerce assyrien rayonne jusqu’en Anatolie.
1793 av. J.-C.[3]: Rîm-Sîn, roi de Larsa, conquiert Isin. Larsa domine la totalité du pays sumérien[4].
1792 ou 1790 av. J.-C.: à la mort d’Amenemhat IV, l’Égypte connaît une crise dynastique. Le roi ne laisse pas d’héritier majeur, et après quelques années du règne de Sobekneferourê (1792-1785, sans doute la fille d’Amenemhat III), la XIIe dynastie s’éteint[6].
Qatna, dans la plaine de Homs, est célèbre pour ses pâturages, son élevage de chevaux et sa riche agriculture. Elle se trouve à un croisement de l’axe nord-sud de la route est-ouest liant Palmyre à la Méditerranée, mais l’importance de la piste désertique est difficile à estimer à une époque où le chameau n’a pas été encore introduit (une lettre de Shamshi-Adad Ier, qui a fait parcourir cette voie par son armée depuis la Haute Mésopotamie jusqu’à Qatna l’atteste cependant). La correspondance de Mari montre que Ishki-Adad (Ishkhi-Addu), roi de Qatna, a tissé d’étroites relations avec Shamshi-Adad, et que son successeur, Amut-pi-El, en fait autant avec Zimri-Lim[5].
Claude Vandersleyen, L'Égypte et la vallée du Nil: De la fin de l'Ancien Empire à la fin du Nouvel, vol.2, Presses universitaires de France, , 832p. (ISBN978-2-13-073816-9, présentation en ligne)
Jacques Pirenne et Arpag Mekhitarian, De la fin de l'ancien empire à la fin du nouvel empire (2200-1085 av.J.C.), vol.2, La Baconnière, (présentation en ligne)