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L’ange dans l'art veut recenser les origines et les différentes variantes de l'utilisation de la représentation de la figure tutélaire de l'ange dans les arts figuratifs en particulier l'art chrétien dans ses différentes formes d'expression : les tableaux retables (souvent polyptyques), les fresques, les sculptures, les vitraux, les mosaïques.
En Occident des peintres comme Fra Angelico, Giotto, Memling ou Van Eyck se sont rendus célèbres dans ce domaine, tout comme Andrei Roublev et la tradition des icônes dans l'orthodoxie, la série des « Anges musiciens » de Melozzo de Forli, ou encore l'ange de L'Extase de sainte Thérèse par Le Bernin. La ville de Rome compte également le pont Saint-Ange, consacré à ce thème.
On trouve plusieurs représentations de personnages ailés dans l'art grec, mésopotamien ou étrusque qui ont probablement inspiré les cultures artistiques postérieures, en particulier les judaïque (récits de l'Ancien Testament) et chrétienne (s'appuyant sur les Évangiles), soit byzantine et catholique romaine (arts sacrés validés par l'église catholique romaine et les écrits servant de base aux iconographies comme La Légende dorée de Jacques de Voragine).
La figure de l'ange, réitérée dans ces représentations plusieurs fois séculaires, se retrouve dans les arts visuels contemporains comme le cinéma, la bande dessinée, le jeu vidéo…
Si la présence d'ailes à un personnage anthropomorphe semblable à l'homme semble évidente, d'autres détails iconographiques permettent de le reconnaître, voire de le classer, car il existe plusieurs sortes d'anges, une hiérarchie même allant de la figure cachée de Dieu (saint Michel archange et l'ange opposé à Jacob) à l'ange déchu (Lucifer) tout aussi important dans le sens sacré, équilibrant par ses extrêmes, le Bien et le Mal. Si le Coran invoque des anges dans ses écrits, il ne permet pas la représentation picturale figurative.
Souvent figure complémentaire permettant de placer la scène représentée dans les cieux, après la mort, il intervient quelquefois en scène comme protagoniste principal (Anges musiciens, Annonciateur, combattant Satan),
Comme les anges ne sont pas définis comme de purs esprits dans la Bible, leur type iconographique dans l'art paléochrétien n'est pas fixé avant le milieu du Ve siècle. L'iconographie des anges s'inspire initialement des figures mi-humaines mi-animales des mythologies assyriennes et babyloniennes (tels les chérubins et les taureaux ailés de Ninive) puis progressivement de figures idéalisées de divinités gréco-romaines : les anges ailés de l'art chrétien procèdent notamment de la Niké grecque et de la Victoire romaine, les angelots des petits Éros ou Cupidons païens[1].
La première image chrétienne d'un ange que nous connaissions se trouve dans le Cubicolo dell'Annunziazione dans la Catacombe de Priscille ; datée du milieu du IIIe siècle, elle est sans ailes. Des représentations d'anges sur des sarcophages et sur des objets comme des lampes et des reliquaires de cette période les montrent également sans ailes[2], comme l'ange dans la scène du Sacrifice d'Isaac sur le sarcophage de Junius Bassus.
La plus ancienne représentation connue d'anges avec des ailes se voit sur ce qu'on appelle le « Sarcophage du Prince » découvert à Sarigüzel, près d'Istanbul dans les années 1930, et attribuée à l'époque de Théodose Ier (379-395)[3].
Dans cette même période, saint Jean Chrysostome a expliqué ce que signifient les ailes des anges : « Ils manifestent le caractère sublime de leur nature. C'est pourquoi Gabriel est représenté avec des ailes. Non que les anges aient des ailes, mais vous savez peut-être qu'ils quittent les hauteurs célestes où ils résident pour se rapprocher de la nature humaine. Par conséquent, les ailes attribuées à ces puissances n'ont pas d'autre intention que d'indiquer la sublimité de leur nature[4]. »
À partir de ce moment-là, avec quelques exceptions bien sûr, l'art chrétien a représenté les anges avec des ailes, comme dans le cycle de mosaïques de la Basilique Sainte-Marie-Majeure (432-440)[5]. Les anges multiailés, qui ne montrent souvent que leur visage et leurs ailes, et qui appartiennent aux chœurs des anges les plus élevés, en particulier les chérubins et les séraphins, sont issus de l'art persan, et ne sont montrés en général que dans des contextes célestes, par opposition à l'exécution de tâches sur la terre. Ils apparaissent souvent dans les pendentifs de coupoles d'églises.
Les anges, qui étaient présentés comme des sortes de soldats de Dieu, en particulier l'archange Michel, ont été peu à peu montrés avec l'uniforme militaire de l'Antiquité tardive. Ce pouvait être soit la tenue normale, avec une jupe descendant à peu près aux genoux, une cuirasse pectorale d'armure et des ptéruges, mais souvent aussi l'uniforme particulier du garde du corps de l'empereur byzantin, avec une longue tunique et le loros, un long pallium couvert d'or et de joyaux réservé à la famille impériale et à ses gardes les plus proches. La tenue militaire de base a été encore portée dans les peintures jusqu'à la période baroque et au-delà en Occident (voir la peinture de Reni ci-dessous), et jusqu'à nos jours dans les icônes de l'Orient orthodoxe. D'autres anges ont fini par être représentés de façon conventionnelle avec des robes longues, et au cours du Moyen Âge tardif ils portent souvent les vêtements sacerdotaux d'un diacre, une chape sur une dalmatique, en particulier Gabriel dans les scènes de l'Annonciation — par exemple l'Annonciation de Jan van Eyck à Washington.
Quelques exemples notables :
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