Archiviste paléographe de la promotion 1931, André Berthier dédie sa thèse de l'École nationale des chartes à Raymond Martin, frère prêcheur[2]. Sorti de l’École des chartes, il arrive au printemps 1932 à Constantine pour occuper un poste d'archiviste du département de Constantine, poste qu'il occupera jusqu'en 1971.
En plus de cette fonction, on lui confie la direction de la circonscription archéologique de Constantine. Il y effectue des fouilles sur de nombreux sites, participant à la mise au jour d'une cinquantaine d'édifices paléochrétiens de Numidie centrale, puis il mène des fouilles sur le site préhistorique de Mechta-el-Arbi et contribue à la connaissance des sites puniques d'El-Hofra et Sidi-M'Cid[3], son plus important chantier étant celui de Tiddis fouillé sans interruption entre 1940 et 1973[4].
Il proposa en 1949 une nouvelle localisation pour Cirta, lieu important de la guerre de Jugurtha[5]. Contestée par la majorité de la communauté des historiens et des archéologues dès la publication de l'ouvrage[6],[7],[8],[9],[10],[11], cette localisation fut reprise et défendue dans différents cadres, souvent des chercheurs amateurs[réf.nécessaire] tels Lionel R. Decramer[12],[13],[14],[15],[16]. Autre cadre de survie de l'hypothèse de Berthier: l'interprétation des frontières antiques proposée par ce dernier trouva aussi un écho et une récupération au cœur des débats nationalistes contemporains sur les frontières de la Tunisie, expliquant de fait son utilisation ponctuelle dans les milieux universitaires maghrébins: la localisation de la capitale numide en Tunisie et non en Algérie constitue en effet un enjeu de mémoire pour les populations locales, mais aussi un enjeu de revendications territoriales face aux frontières post-coloniales. L'identification hypothétique de la montagne de la Kalaat Senan avec le castellum de la Muluccha décrit par Salluste dans la Guerre de Jugurtha, sur la base de l'étymologie et de la toponymie[17],[18] a ainsi été reprise par A. M'Charek. Cette thèse, aujourd'hui considérée comme invalide par la communauté universitaire, du fait de l'ensemble de la documentation épigraphique, archéologique, et numismatique documentant les sites de Constantine et du Kef, fut baptisée à son origine par André Berthier sous le nom de «problème de Cirta».
Il est élu correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1961. À cette époque troublée de l'indépendance algérienne, il est conservateur régional des Archives de l'Est algérien[19]. Après l'indépendance de l'Algérie, il garde son grade et reste payé par le gouvernement français comme coopérant. Ce n'est qu'en 1971 qu'il lui est proposé un poste aux Archives nationales à Paris. Il termine sa carrière comme Conservateur en chef aux Archives nationales (1973-1978). Il repose au cimetière de Beaumont-sur-Oise.
Quand André Berthier commence à restaurer le cadre urbain de Tiddis en dégageant des monuments dont on ne savait rien, les ruines n’avaient fait l’objet que de simples explorations sous le second Empire, et c'est Stéphane Gsell qui en 1897 et 1898 identifie les indices susceptibles de désigner un emplacement archéologique d'importance. L’occupation humaine de cette «véritable acropole» enfouie depuis le XIesiècle avait reçu des Algériens le nom de Ksantina-el-Kdima, «vieux Constantine» et ne laissait apparaître qu’une zone de dolmens établie sur sa partie occidentale. A l'orient, seules des lignes de remparts et des boursouflures annonçaient des édifices enfouis.
Ayant déjà reconnu le site par avion en 1935, André Berthier reçoit en instruction du préfet Max Bonnafous, alors en poste à Constantine, de lui soumettre un projet d'ouvertures de chantiers archéologiques dans les environs, Tiddis s'impose naturellement. C'est une compagnie de travailleurs démobilisés qui s'installe fin 1940 sur le site. Le premier coup de pioche intervient le et les résultats sont immédiats. Le forum est dégagé d’abord, suivi d'une voie rapidement identifiée au cardo de la cité, qui mène à une porte monumentale. La pérennité de cette voie était telle qu'au-dessus des plusieurs mètres de remblais superposés un sentier de berger filait, reprenant exactement le même tracé.
À l'été 1941, Louis Leschi, directeur des antiquités de l'Algérie, vient se rendre compte sur place des remarquables résultats déjà enregistrés, et il peut ainsi copier trente inscriptions inédites. Puis le , c'est au tour de Jérôme Carcopino, inspecteur général des antiquités et des musées d'Algérie, de contrôler sur le terrain les travaux de dégagement et de restauration du cadre urbain de Tiddis. Le compte rendu qu'il en fera dans une publication à l'académie des inscriptions et Belles-Lettres est évocateur: «Après 18 mois seulement, c'est une révélation»[20].
Les fouilles de Tiddis vont se poursuivre pendant une trentaine d'années et dégageront plus de 40 ha, elles ne connaîtront jamais d'interruptions, pas même en pleine seconde guerre mondiale, et pas plus pendant les événements qui précipiteront l'Algérie vers l'indépendance. C'est cette continuité qui permettra d'appréhender pleinement l'histoire du site grâce notamment à la mise au jour de la plus grande partie des quartiers étagés du bourg antique qui ne sera définitivement abandonné qu'au Moyen-Âge.
Berthier soulignera la richesse du site, qui, d'abord occupé par les Berbères, subira ensuite l'influence punique, puis sera colonisé par les Romains auxquels on devra la prouesse de respecter les règles de l'urbanisme, avec l’établissement d’un cardo et d’une voie décumane sur un terrain doté d'un fort dénivelé. Les très nombreux objets retrouvés par les équipes de Berthier, outils de potier, céramiques, éléments de parures des Tidditaines, sceaux gravés sur des pierres dures ou intailles, sont toujours exposés au musée Gustave Mercier qu'il dirigeait, devenu le Musée National Cirta[21].
La situation archéologique du site de Tiddis est ainsi commentée par Berthier: «C'est à Tiddis que l'on peut le mieux étudier dans un même lieu la succession des civilisations depuis les temps néolithiques jusqu'au Moyen-âge. Cette leçon du passé, le simple visiteur saura l'entendre tout en étant saisi par le cadre pittoresque d'une montagne étonnante. Quant au chercheur, sans oublier l'incomparable beauté du paysage, il aura la joie d'y découvrir le plus merveilleux laboratoire. C’est là qu'il trouvera des éléments susceptibles d'éclairer des problèmes fondamentaux dont la solution importe au plus haut point à l'histoire de l'Algérie antique et médiévale»[22].
André Berthier consacre la fin de sa vie à l'histoire du siège d'Alésia, site qu'il soutient pouvoir identifier à Chaux-des-Crotenay dans le département du Jura[23], sur la base d'une méthode dite du «portrait-robot» qui consiste à retrouver dans les textes antiques, les éléments géographiques, topographiques et hydrographiques permettant de dégager les caractéristiques du site recherché, ainsi que les données stratégiques et tactiques nécessaires. Cette méthode, contestée par la suite, notamment par Michel Reddé[24], Gilbert Charles-Picard[25] ou Richard Adam[26], fut établie à distance depuis Constantine en Algérie alors que Berthier n'avait jamais séjourné dans le Jura. Dans une publication, intitulée André Berthier, un homme, une œuvre, la veuve d'André Berthier, raconte le cheminement d'André Berthier dans sa recherche de localisation du site d'Alesia qu'il ne pourra visiter qu'en 1963[27]. Les travaux d'André Berthier concernant le site de Chaux-des-Crotenay ont été repris et poursuivis par Danielle Porte, maître de conférences honoraire en littérature latine à l'université de Paris IV-Sorbonne, notamment dans son livre Vercingétorix, publié en 2013[28].
Après le décès d'André Berthier en , sa famille a confié à l’association ArchéoJuraSites, la conservation, la gestion et la valorisation du fonds des archives jurassiennes d'André Berthier ainsi que celles de la collection des mobiliers archéologiques trouvés lors des rares fouilles et sondages autorisés. Une partie de ces archives a été numérisée et mise en ligne, ainsi que des photos du site de Chaux-des-Crotenay[29].
Les travaux d'André Berthier, n'ont jamais connu dans la communauté scientifique l'écho positif qu'il souhaitait leur donner: les nombreuses fouilles réalisées à Alise Sainte-Reine tranchent nécessairement avec l'absence de résultats publiés pour le site de Chaux, sur lequel les quelques fouilles et prospections réalisées indiquent, d'après de nombreux archéologues, que Berthier se trompait[30]. Il existe ainsi un consensus dans la communauté des universitaires historiens et archéologues, en France et aussi à l'étranger, consensus renforcé par les fouilles franco-allemandes des années 1990 pour désigner Alise-Sainte-Reine comme le site de la bataille d'Alésia[31],[32].
Tiddis
Ouvrages
Tiddis, antique Castellum Tidditanorum, guide, 1951, in 8°, 56 p, fig., pl. Réédition 1972, Sous-direction des Arts, Musées, Monuments historiques, Antiquités et Alger, 1991, Agence nationale d'archéologie et de protection des sites et monuments historiques de la République algérienne démocratique et populaire, Alger.
Tiddis, cité antique de Numidie, Mémoires de l'Académie des inscriptions et Belles Lettres, Institut de France. Nouvelle série, tome XX, 2000, Diffusion De Boccard, Paris.
Articles
Tiddis, dans RSAC, t. 65, 1942, p.141-153
Note sur une inscription du Castellum Tiddittanorum avec une observation de L.Leschi, BAC, 1945, p.437-441.
Trois inscriptions de Tiddis, dans Rev. af., t. 89, 1945, p.5-20.
Tiddis, antique Castellum Tidditanorum, (1er Guide, 55 p), Dir. de l'intérieur et des Beaux Arts... Alger.
Tiddis: Une curieuse poterie, dans Libyca, a/é, t. II, 1, p.244-272.
Tiddis: Une inscription dédiée aux Cereres, dans Libyca, a/é, t. II, 2,1954, p.484-485.
Tiddis, Plaque de terre cuite sigillée, dans Libyca a.é., t. IV, 1956, p.155-156.
Les bazinas de Tiddis, dans Libyca a/é, t. IV, 7p
Le sanctuaire du sommet et les stèles à Baal-Saturne de Tiddis, en collaboration avec M. Le Glay, dans Libyca a/é, t. VI, 1958, p.23-74
Tiddis, dans Actualités C. F. P. (Algérie), no41, 5 p
Tiddis, haut lieu de l'Algérie antique, dans Archéologia, no42, sept.-oct., 9 p
Les stèles néopuniques de Tiddis, en collaboration avec J.-G. Février, dans, BAA, t. VI, 1975-6, p.67-82.
Jérôme Carcopino et Tiddis, Hommage à la mémoire de Jérôme Carcopino, Soc. Arch. de l'Aube, Les Belles Lettres, Paris, 1977
Les remparts de Tiddis, antique Castellum Tidditanorum, dans 103e Congrès National des Sociétés Savantes, Nancy-Metz, 1978
Constantine
Ouvrages
Le sanctuaire punique d'El Hofra à Constantine, préface d'Albert Grenier. 2 tomes, Paris, AMG, 1955, in 4°, 252 p. et fac simile. Couronné par l'Académie des inscriptions et Belles Lettres, Prix Delalande-Guérinneau.
Constantine, avec la collaboration de R. Goosens, Imprimerie du Sud, Toulouse, 1965
Articles
L’évolution urbaine de Constantine, 1837-1937, avec la collaboration de Jean Chiré, dans RSAC, t. 64, 1937, p.473-490.
Découverte dans la banlieue de Constantine d'une mosaïque à scènes dionysiaques, dans BAC
Découverte d'une citerne romaine à Constantine Fouille d'une villa romaine à M'Chira, avec la collaboration de E. V. et M. Martin, dans Rev. Af., 7p. et 3 p
Découverte à Constantine de deux sépultures contenant des amphores grecques, dans Rev. af., t. 87, 1943, p.23-32.
Note sur une inscription trouvée à Constantine, dans RSAC, t. 67, 1951, p.193-194 (épitaphe d’un acteur bouffon).
Note sur un filtre romain découvert à Constantine, dans RSAC, t. 69, 1953-1956, p.175-182.
Une mosaïque solaire à Constantine, dans Mélanges Carcopino, Hachette, Paris, 1966, p.113-124.
Du mot "Numidia" accolé aux noms antiques de Constantine, dans Ant. Afr., t. 3, 1969, p.55-68.
Constantina, raisons et répercussions d'un changement de nom, dans RSAC, t. 71, 1969-1971, p.77-88.
La mosaïque de Sidi M'Cid à Constantine. Les conditions de sa découverte et son milieu archéologique, dans 104e Congrès National des Sociétés Savantes, Bordeaux 1979 (1980), p.87-97.
Un habitat punique à Constantine, dans Ant. Afr., t. 16, 1980, p.13-26.
Cirta
Ouvrages
Le Bellum Jugurthinum de Salluste et le problème de Cirta, avec la collaboration de R. Charlier et J. Juillet, RSAC, t. 67, 1950-1951, 148 p.
La Numidie, Rome et le Maghreb, préface d'André Wartelle (institut Cath. de Paris). 1981, Éditions Picard, Paris, 1981, 224 p.
Articles
Le culte de Mercure à Cirta, dans RSAC, t. 65, 1942, p.131-140.
Note sur un collège de Mercure à Cirta, BCTH, 1941-2, p.250-256.
Colonia Cirta Sittianorum, dans RSAC, t. 70, 1957-8-9, p.89-118.
La géographie du Bellum Jugurthinum, dans G.E.L.U.C. (Études Latines de l’Université de Clermont-Ferrand), no3.
Aspects du Bellum Jugurthinum, dans ALMA (Études Latines, Université de Clermont-Ferrand), 1988, no15, 2 p.
Alésia
Ouvrages
Bilan de vingt années de recherche archéologique sur le site jurassien présumé d'Alésia (1963-1983), dans Les Annales d'Alésia, t. I, 1984
Alésia, par André Berthier et André Wartelle, professeur de l'institut catholique de Paris. Préface de J.-M. Croisille (Université B. Pascal - Clermont II), postface d'Yves Fiorenne (écrivain, critique littéraire au journal Le Monde. 1990, Nouvelles Éditions Latines, Paris.
Articles
Alésia, une découverte qui change tout, dans Les dossiers de l'histoire, NO 38, juillet- (articles d'André Berthier, Antoinette Brenet, Jean-Yves Guillaumin et André Wartelle), 33 et 22
La recherche d'Alésia, par André Berthier, dans Actes du 109econgrès national des Sociétés savantes (Dijon 1984). 1987, Section d'archéologie et d'histoire de l'art, t. I, p.277-300.
La méthode du portrait-robot dans la recherche d'Alésia, Conférence, Université de Bourgogne, dans 109e Congrès National des Sociétés Savantes, Dijon, 1984 (1984), p.277-300.
La méthode du portrait-robot dans la recherche d'Alésia (1984), par André Berthier, suivi de Scepticisme devant Alise, mémoire d'André Berthier adressé à Jérôme Carcopino le . Publiés dans les Annales d'Alésia, hors série no1, 1993.
Alésia: Alise-Sainte Reine ou Chaux-des Crotenay? , Actes du colloque de L'institut catholique de Paris le . Compte rendu par André Wartelle, porte-parole d'André Berthier, Association Lemme et Saine d'intérêt archéologique, 1999.
Divers archéologie et histoire
Ouvrages
Les vestiges du christianisme antique en Numidie centrale, avec la collaboration de F. Logeart et M. Martin, Alger, 1943, in 8°, 234 p; Couronné par l'Académie des inscriptions et Belles Lettres, Prix Salomon Reinach, imprimerie Polyglotte africaine, Maison-Carrée, Alger.
L’Algérie et son passé, préface de Jérôme Carcopino, 1951, Éditions Picard, Paris, 1951, 215 p., cartes.
Articles
Mosaïque figurant une scène de pêche trouvée à Khenchela, RSAC, t. 62, 1934, p.261-263.
Les recherches archéologiques dans la province de Constantine, Soc. de Géog., t.61, 1934
Édifices chrétiens de Bou Takrematen, avec la collaboration de M. Martin, dans Rev. Af., t. 76, 1935 (=1er Congrès FSSAN), p.137-152.
Nouvelles recherches archéologiques à Bou Takrematen, avec la collaboration de M. Martin, dans RSAC, t. 63, 1935-6, p.221-226.
Deux basiliques chrétiennes de Sila, avec la collaboration de F. Logeart, dans RSAC, t. 63, 1935-6, p.235-284.
Fouille d'une chapelle chrétienne de l'Oued R'Zel, dans Rev. af., t. 79, 1, 1936, p.375-585 et 5 ill. h. t.
Douilles et Bronzes d'époque romaine découverts à El-Meridj, avec la collaboration d’AlexisTruillot, dans Revue Archéologique, octobre-, p.164-175, fig.
Gravures rupestres de Sigus, avec la collaboration de F. Logeart, dans Rev. af., t. 81, 2, 1937, p.391-394.
Avec la collaboration de M. Martin, Note sur un plat orné représentant Adam et Ève, M. dans RSAC, t. 66, 1948, p.125-128). (Plat provenant de la région de Telergma-Tintelas).
Essai d'une nouvelle lecture de l'inscription I des stèles votives à Saturne découvertes près de N'Gaous, dans BAC, 1952
Les inscriptions grecques trouvées à El-Hofra au sud de Constantine, dans BAC
Note sur l’Épigraphie du Kef, dans RSAC, t. 68, 1953-1956 (= Livre du centenaire), p.175-198.
La Chapelle aux dolmens de Mahidjiba, dans Rev. af., t. 100, 1956, p.333-338, 1 pl.
Une statuette de la déesse Afrique, dans Hommage à Albert Grenier = Latomus, t. 58, I, 1962, p.286-287.
Établissements agricoles antiques à Oued-Athmenia, dans BAA, t. 1., 1962-65, p.7-20
La sépulture du lecteur Georges à Sila, dans BAA, t. III, 1968, p.283-292
Nicibes et Suburbures: Nomades ou Sédentaires? , dans BAA, t. III, 1968, p.293-300.
Une inscription à Saturne d'Aziz-ben-Tellis et la formule "sub jugum intravit" , avec N. Tayeb, dans BAA, t. IV, 1970, p.301-312.
Voyage au pays de la mosaïque, dans Actualités C. F. P. (Algérie), no44. 13 p
Gabriel Camps, «Compte rendu de A. Berthier, La Numidie, Rome et le Maghreb, Picard, 1981», Revue de l'Occident Musulman et de la Méditerranée, 33, 1982-1, p.137-141 lire en ligne
T. Kotula, comte-rendu dans Gnomon, 55-6, 1983, p. 558-560: «Somme toute, le problème des deux Cirta m'a fait adhérer à l'ancienne thèse qui me semble être plus justifiée par les faits historiques»
Decramer. L.R., Ouasli C., Martin A., «À propos de la Table de Jugurtha (Tunisie), 1999», «Institut des Belles Lettres arabes», 183-T62, 1999-01, p.15-30
Decramer. L.R., Decramer L. R., Ouasli C., «Nouvelles recherches sur le "Bellum Iugurthinum", 2001», Institut des Belles Lettres Arabes, 188, 2001-02,p.131-159
A. M'Charek, «De saint Augustin à Al-Bakri. Sur la localisation de l'ager Bullensis dans l'Africa latino-chrétienne et de "Fahs Boll" en Ifriqiya arabo-musulmane», CRAI, 143-1, 1999, p.115-142,part. p{{.}}137 n.104
M. Dondin-Payre, «Empire antique, empire contemporain: l'Afrique du Nord», dans S. Benoist, A. Daguet-Gagey, C. Hoët-van Cauwenberghe éds., Figures d'empire, fragments de mémoire, Lille, PUS, 2011, p.49-70, part. p.66-68
A. Berthier, "Le portrait-robot dans la recherche d'Alésia", Communication au 109e Congrès National des Sociétés Savantes, Archéologie et d'Histoire de l'Art. La Bourgogne - études archéologiques - Dijon 1984
Gilbert-Charles Picard, «Alésia ou comment résoudre un problème qui n'existe pas», Actes du 109econgrès national des sociétés savantes, Dijon, t. I: la Bourgogne: Études archéologiques, CTHS, Paris, 1984, p. 273-276
Richard Adam, «À propos d'une nouvelle Alésia Comtoise», Revue archéologique de l'Est et du Centre-Est, vol.35, nos137-138, , p.261-275 (présentation en ligne)
André s'intéressait-il depuis longtemps à la situation d'Alesia?
ça le tracassait depuis longtemps parce que, voyageant par le train, on passait régulièrement au pied du mont Auxois dominé par la statue de Vercingétorix. "Il ne peut pas s'être passé quelque chose ici, on ne peut loger 80.000 hommes là-dessus!" C'est là l'origine de son scepticisme. Il nous appelait dans le couloir et nous disait "venez regarder. Ce n'est pas possible! Non ce n'est pas possible!". Il s'est dit "Comment faire pour savoir. Il faut interroger les véritables témoins". Après tout, les choses étaient tellement bien décrites par César...
A-t-il commencé à soupçonner le lieu un certain temps avant ou bien l'a-t-il trouvé seulement après avoir étudié les textes parlant de la guerre des Gaules?
Non, non, non! C'est en latiniste qu'il a réagi. Après l'analyse des textes dont il a vérifié la traduction, il a relevé les 40 paramètres très précis qui vont l'aider à définir le site.
C'est donc après, en cherchant sur les cartes à partir de son schéma qu'il a trouvé?
Oui, c'est en cherchant avec son schéma, comme dans une enquête policière où on utilise la technique du portrait-robot qu'il a trouvé, qu'il a crié et qu'on a entendu: "Euréka! Les enfants, descendez, j'ai quelque chose à vous montrer!"
Comment travaillait-il avec son dessinateur?
Il était en phase avec lui, car Alain Daunic transcrivait en dessin les cheminements de pensée d'André. Ils arrivaient peu à peu à combiner le schéma selon les critères, et c'est très curieux parce qu'un jour il est tombé pile. Daniel Coulon, André Berthier, un homme, une œuvre, Estimprim Champagnole, Dépôt légal juillet 2012, (ISBN978-2-95423740-4), p. 39 et 44