chanson traditionnelle bretonne issue du Barzaz Breiz De Wikipédia, l'encyclopédie libre
An alarc'h (« Le cygne » en breton), est une chanson bretonne, issue duBarzaz Breiz, considérée comme un chant patriotique. Elle est reprise par des chanteurs bretons contemporains (Alan Stivell, Gilles Servat, Tri Yann...). Francis Gourvil a prétendu dans sa thèse sur le Barzaz Breiz que ce chant nationaliste a en fait été composé par le vicomte de La Villemarqué; une thèse elle-même en grande majorité invalidée par les travaux de Donatien Laurent, à la suite des découvertes d'une partie des cahiers de collectage de La Villemarqué.
An alarc'h raconte le retour d'exil triomphal du ducJean IV (an aotroù Yann), pour reconquérir son duché, après en avoir été chassé six ans auparavant par ses sujets. Cependant, l'indépendance du duché étant encore plus menacée sans lui qu'avec lui, les seigneurs bretons avaient envoyé une délégation en Angleterre où il avait trouvé refuge pour lui demander qu'il revienne. Il débarque alors à Dinard le pour reconquérir le trône de Bretagne. Le « traître » à la fin de la chanson serait le chevalier breton Bertrand Du Guesclinconnétable de France qui, pourtant, n'engagea pas le combat contre le retour du Duc. An Alarc'h c'est le cygne qui, dans la chanson, assiste à la scène depuis le sommet de la tour du château d'Arvor[1].
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Paroles
Sens des paroles en français
Un alarc'h, un alarc'h tra mor (bis)
War lein tour moal kastell Arvor
Diskan:
Dinn, dinn, daoñ, d'an emgann, d'an emgann, o!
Dinn, dinn, daoñ, d'an emgann ez an
Neventi vad d'ar Vretoned
Ha mallozh ruz d'ar C'hallaoued
Erru ul lestr e pleg ar mor
E ouelioù gwenn gantañ digor
Degoue'et an Aotroù Yann en-dro
Digoue'et eo da ziwall e vro
D'hon diwall diouzh ar C'hallaoued
A vac'hom war ar Vretoned
Ken e laosker ur youc'hadenn
A ra d'an aod ur grenadenn
Ken e son ar menezioù Laz
Ha froen, ha trid ar gazeg c'hlas
Ken e kan laouen ar c'hleier
Kant lev tro-war-dro, e pep kêr
Deut eo an heol, deut eo an hañv
Deut eo en-dro an Aotroù Yann
An Aotroù Yann a zo paotr mat
Ken prim e droad hag e lagad
Laezh ur Vreizhadez a sunos
Ul laezh ken yac'h evel gwin kozh
Luc'h a daol e c'hoaf p'hen horell
Ken e vrumenn an neb a sell
Pa c'hoari kreñv, ken kreñv e tarc'h
Ken e taouhanter den ha marc'h
Quand on hache comme tu haches
On n'a de suzerain que Dieu!
Tenons bon, Bretons! Tenons bon!
Ni merci, ni trêve! Sang pour sang!
O Notre-Dame de Bretagne! Viens au secours de ton pays!
Nous fonderons un service, un service commémoratif!
Le foin est mûr: qui fauchera?
Le blé est mûr: qui moissonnera?
Le foin, le blé, qui les emportera?
Le roi prétend que ce sera lui
Il va venir faucher en Bretagne
Avec une faux d'argent
Il va venir faucher nos prairies avec une faux d'argent
Et moissonner nos champs avec une faucille d'or
Voudraient-ils savoir, ces Français
Si les Bretons sont des manchots?
Voudrait-il apprendre, le seigneur roi
S'il est homme ou Dieu?
Les loups de la Basse-Bretagne grincent des dents
En entendant le ban de guerre
En entendant les cris joyeux, ils hurlent
À l'odeur de l'ennemi, ils hurlent de joie
On verra bientôt, dans les chemins
Le sang couler comme de l'eau
Si bien que deviendra rouge comme la braise le plumage des canards
Et des oies blanches qui les passeront à la nage
On verra plus de tronçons de lances éparpillés
Qu'il n'y a de rameaux sur la terre, après l'ouragan
Et plus de têtes de morts
Qu'il n'y en a dans les ossuaires du pays
Là où les Français tomberont, ils resteront couchés
Jusqu'au jour du jugement
Jusqu'au jour où ils seront jugés et châtiés
Avec le Traitre qui commande l'attaque
L'égout des arbres sera l'eau bénite
Qui arrosera son tombeau!
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Dans des versions récentes un couplet a été ajouté: «Enor, enor d'ar gwenn-ha-du! Ha d'ar C'hallaoued mallozh ruz!» (Honneur, honneur au «blanc-et-noir» [drapeau breton]! Et malheur rouge aux Français!)[2]. Il a parfois été adapté en «Ha d'an dretourien mallozh ruz!» (Et malheur rouge aux traîtres!)
À l'Olympia - Live, Alan Stivell (1972, Fontana, 6399 005)