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avion militaire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Amiot 143 est un bombardier français bimoteur de la Seconde Guerre mondiale.
Vue de l'avion. | ||
Constructeur | SECM-Amiot | |
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Rôle | Bombardier moyen | |
Premier vol | (Amiot 140) | |
Mise en service | ||
Date de retrait | ||
Nombre construits | 138 | |
Équipage | ||
5 | ||
Motorisation | ||
Moteur | Gnome & Rhône 14Kirs/Kjrs Mistral Major | |
Nombre | 2 | |
Type | 14 cylindres en double étoile | |
Puissance unitaire | 870 ch | |
Dimensions | ||
Envergure | 24,53 m | |
Longueur | 18,26 m | |
Hauteur | 5,68 m | |
Surface alaire | 100 m2 | |
Masses | ||
À vide | 5 455 kg | |
Carburant | 2 720 litres kg | |
Maximale | 10 300 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 310 km/h | |
Vitesse de décrochage | 120 km/h | |
Plafond | 7 600 m | |
Rayon d'action | 1 200 km | |
Armement | ||
Interne | 4 mitrailleuses MAC 1934 de 7,5 mm ( 1 dans en tourelle avant , 1 en tourelle dorsale, 2 dans la gondole | |
Externe | 900 à 1 600 kg de bombes | |
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Au moment où naissait en France une Armée de l'air autonome, le gouvernement français s'intéressait fortement au concept d'avion polyvalent inventé par le général italien Giulio Douhet : ce multiplace de combat devait assurer les missions de bombardement de jour comme de nuit ou de grande reconnaissance ; rapide, lourdement chargé de bombes et protégé de toutes parts par de nombreuses mitrailleuses, cet avion « trois en un » coûtait beaucoup moins cher et les crédits alloués à l’Armée de l'air naissante étaient maigres. Fin 1928 le STAé lança un programme de multiplaces de combat (M4) pour assurer le remplacement des bombardiers Lioré et Olivier LeO 20 et Farman F.60 datant de la fin de la Première Guerre mondiale. Ce programme donna naissance aux Blériot 137, Breguet 410, Farman F.211 (en), SPCA 30 et Amiot 140.
Ce sont 73 appareils supplémentaires, commandés en , qui furent livrés entre avril et . La commande de 25 Amiot 144 ayant été convertie en autant d’Amiot 143, ce sont donc au total 138 appareils qui furent livrés à l’Armée de l'air.
L'État-major de l'Armée de l'air ayant le souci de montrer qu'elle n'oubliait pas les colonies, souhaitait organiser un certain nombre de missions outre-mer. C'est dans ce contexte que l'Amiot 143 no 100 [E327] décolla de Villacoublay le pour une mission de reconnaissance vers l'Indochine française. Utilisant les routes commerciales et les infrastructures des Imperial Airways, de KLM ou d'Air Orient, il regagna Villacoublay le après avoir visité Hanoï et Saïgon. L'étape suivante consistait à regrouper à Tunis une centaine d'appareils pour des manœuvres aériennes dans les territoires coloniaux fin 1937, et en particulier, d'envoyer 3 Amiot 143 à Madagascar. Or si la route de Madagascar était connue des équipages d'Air Afrique, elle était inhabituelle pour les militaires. Embarquer un équipage militaire sur un vol régulier semblant impossible, il fut donc décidé de louer un bimoteur à la compagnie aérienne. Simplement désarmé, l'Amiot 143 no 88 [E 312] reçut un certificat de navigabilité le avec immatriculation civile [F-AQDZ]. Dès le un équipage civil comprenant le pilote Lambert, le radio Faucher, et les mécaniciens Desseigne et Spinelli, effectuèrent des essais de prise en main en région parisienne. L'avion quitta Le Bourget le pour Marignane avec pour passagers les Capitaines Paul et Hucliez et le lieutenant Frébillot. Après une liaison Marignane-Alger en PSV, l'Amiot va gagner El Golea, Aoulef, Gao, Zinder, Fort Lamy, Bangui, Stanleyville, Elisabethville, Broken Hill, Tete et enfin Ivato avec un ravitaillement au Mozambique. Arrivés le à Tananarive, les 7 hommes repartirent en sens inverse le et se posèrent sans encombre au Bourget le .
Lors des grandes manœuvres de l'automne 1937 en Afrique, un escadrille de 9 Amiot 143, sous le commandement du colonel de Turennes, effectue une croisière en Afrique-Occidentale française. À son retour à l'aérodrome de Paris-Le Bourget, le , elle est saluée par une prise d'armes [1],[2].
Malgré les prévisions du Plan V de rééquipement de l'Armée de l'air, 91 Amiot 143 constituaient encore en , avec les Bloch 210, l’équipement de base du bombardement français, équipant les GB I/34 et II/34 du Bourget, GB II/35 de Lyon-Bron, GB I/38 et II/38 de Caen. 29 autres bimoteurs étaient dans les écoles et 6 stockés. Durant la Drôle de guerre la 34e Escadre effectua des lâchers de tracts et des reconnaissances sur l’Allemagne. Reconnaissant pourtant la vétusté de l’appareil, l’État-major décida en de n’employer les Amiot 143 que de nuit et en les GB I/63 et II/63, dont le rééquipement sur Amiot 143 avait commencé au Maroc en , reçurent des Martin 167F, les Amiot étant transférés à l’école de bombardement de Marrakech.
Lors de l'offensive allemande du , les Amiot 143 des 34 et 38e escadres effectuent des missions de nuit. Le , les quatre GB I/34, II/34, I/38 et II/38 reçoivent l'ordre d'aller de jour bombarder les ponts de bateaux mis en place à Sedan dans la nuit et sur lesquels passent depuis l'aube les 1re, 2e et 10e Panzers conduites par le général Gudérian. Cette « mission de sacrifice »[3] ne sert à rien par suite d'un malencontreux changement de l'objectif à atteindre et du comportement non conforme aux ordres donnés de plusieurs unités envoyées sur Sedan. Seuls quatre Amiot 143 des GB I/34 et II/34 effectuent complètement la mission ; l'appareil du commandant de Laubier[4], chef du GB II/34 est abattu au-dessus de Sedan[5].
45 avions ayant été détruits durant la campagne de France, on recensait 52 Amiot 143 en Zone libre à l’Armistice, et 25 en Afrique française du Nord. Les GB I/38 et II/38, repliés à Istres, les utilisèrent pour des missions de transport jusqu’en . Regroupés en Groupe de Marche pour participer à la campagne de Syrie, ces appareils regagnèrent la France pour constituer la 3e escadrille du GT I/15, formée le et transformée en GT III/15 en octobre suivant. Quelques appareils furent détruits par les Alliés débarquant en Afrique du Nord, mais le GT I/36 (ex III/15) utilisait encore 4 Amiot 143 durant la campagne de Tunisie en . Ils furent réformés début 1944 par manque de pièces détachées.
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