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comte de Genève De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Amédée III de Genève, né le et mort le , a été comte de Genève[Note 1] vers 1320 à 1367. Il était fils de Guillaume III, comte de Genève, et d'Agnès de Savoie, fille du comte de Savoie Amédée V. Son grand-père paternel était Amédée II de Genève.
Comte de Genève | |
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Successeur |
Naissance | Lieu inconnu |
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Décès |
Après (à 55 ans) Lieu inconnu |
Famille | |
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Enfants |
Clément VII Amédée IV de Genève Yolande de Genève (d) Catherine de Genève (d) Blanche de Genève Jean de Genève Pierre de Genève Marie de Genève (d) Aymon III de Genève Jeanne de Genève (d) |
Distinction |
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Amédée (Amé) naît le , selon une inscription figurant dans le livre d'heures de sa mère, Agnès de Savoie[2].
Il est le fils du comte de Genève, Guillaume III, et d'Agnès, fille du comte de Savoie Amédée V[3],[4].
Il a deux sœurs, Marguerite et Yolande. Cette dernière épouse, en 1348, Béraud II, comte de Clermont[3].
Deux des frères d'Agnès deviendront comte de Savoie durant le règne d'Amédée, Édouard (1323-1329) et Aymon (1329-1343).
Son père, le comte Guillaume, établit son testament au château d'Annecy, le , dans lequel il fait d'Amédée son héritier[3]. Mort quelque temps après, Amédée succède à son père sous le nom d'Amédée III[3]. Mineur, il reste sous tutelle de sa grand-mère, Agnès de Chalon, et de sa mère, Agnès de Savoie, jusqu'à sa majorité en [3].
Amédée fait du château d'Annecy sa résidence principale[5]. Mais il semble que pour la première moitié de son règne, sa cour soit itinérante, comme pour ses voisins en Faucigny ou en Savoie[6], se rendant par alternance dans ses châteaux de Ternier, de Clermont, d'Alby ou encore Rumilly[5]. Louis Blondel rappelle qu'on prétendait que le comte transféra sa résidence principale au château comtal de La Roche, à la suite de l'incendie de la ville d'Annecy en 1320[7]. Certains auteurs ont fait perdurer cette image en faisant de la ville la nouvelle capitale, bénéficiant d'un renforcement de ses défenses ou de la prospérité apportée par cette installation provisoire[8]. Les comptes de châtellenie permettent d'indiquer qu'il y séjourna avec sa cour de 1320 à 1321[7]. La ville devient un temps, de fait, la seconde capitale du comté. Les réparations du château de La Roche sont réalisées entre 1345 et 1347[7]. Amédée confirme durant cette période la charte de franchises de La Roche en 1339[9].
En 1334, il épouse Mathilde dite « Mahaut d'Auvergne », fille de Robert VII, comte d'Auvergne et comte de Boulogne (1314-1325), et de sa seconde femme Marie de Flandre-Dampierre-Termonde[10],[11],[12],[13], vicomtesse de Châteaudun en partie, fille de Guillaume Ier de Termonde.
Le comte Amédée III fait une donation de Vésenaz, en 1336, aux religieuses de l'abbaye de Bellerive[14],[15].
Le comté est subdivisé en châtellenies, qui en compte 25, dont on connaît le fonctionnement grâce aux comptes[6]. Avec la cour itinérante, la Cour comtale se déplace elle aussi à travers la principauté pour établir la justice. Elle semble toutefois se fixer à Annecy à partir des années 1337[16] ou 1340[17].
En 1350, il concède les statuts de Thônes, avec le consentement de sa femme Mathilde[9],[18].
Pris dans le conflit entre les comtes de Savoie aux dauphins du Viennois, Amédée III participe à la bataille de Varey, qui eut lieu le , entre Édouard de Savoie, dont il est le neveu, et Guigues VIII du Viennois, qu'il soutient. À l'avènement du nouveau comte de Savoie, Aymon, en 1329, Amédée lui rend hommage[19]. Cet acte engage notamment la paix entre les deux comtés après presque cent ans de conflit[19]. Il tourne ainsi le dos à l'alliance contre le comte de Savoie[20].
Ce rapprochement avec de la maison de Savoie, l'amène également à exercer dès 1343, avec le baron Louis II de Vaud, la régence pour le jeune comte de Savoie Amédée VI, héritier du titre à l'âge de 9 ans[21],[22],[23],[24]. Le comte de Savoie s'émancipe de cette tutelle lors de sa majorité en 1348[24].
L'alliance entre les deux comtes se renforce en 1349[20]. Les deux comtes s'accordent en effet pour combattre l'influence nouvelle du roi de France dans la région lémanique et en Faucigny, et notamment son rapprochement avec le Dauphin[25],[26]. Surtout lorsqu'en 1349, où le Dauphin est sommé lors du traité de Romans de vendre au roi de France le Dauphiné de Viennois, mais également la baronnie du Faucigny, enclave entre le comté de Genève et le comté de Savoie[26]. L'évêque de Genève, Alamand de Saint-Jeoire, se rapproche de ce nouveau prince[26]. Alors qu'Amédée avait rendu hommage à l'évêque en 1346 au château de Clermont[27], il entreprend aux côtés du comte de Savoie une lutte contre celui-ci[28]. Amédée renforce la garnison de son château de Charousse, en amont du Faucigny, et prend le château de Peney, centre de la seigneurie de Mandement relevant de l'évêque, en [26],[28]. Le conflit pousse l'évêque à se réfugier en Avignon[28].
Cependant, en 1351, alors que le comte de Genève établit des contrats avec ses voisins, l'évêque et le Dauphin, à propos de ses possessions, il semble également entrer dans une alliance avec la coalition du roi de France[20]. À cette même période, son oncle, Hugues, obtient par mariage la seigneurie de Gex[20]. Ce dernier avait par ailleurs obtenu, grâce à son soutien au Dauphin, la gestion du Faucigny, en 1350[20]. Hugues de Genève tente de relancer la lutte, mais les troupes genevoises sont défaites aux Abrets en 1352[19]. Face à ces nouvelles alliances, le comte de Savoie entreprend une grande offensive contre ses voisins[20]. Ce coup de force surprend le roi de France qui abandonne ses prétentions sur cette région et cède le Faucigny en 1355 au comte de Savoie[20]. Amédée se trouve isolé face aux prétentions de son voisin le comte de Savoie[20]. Le comte de Genève doit se reconnaître vaincu en [20]. Le comté de Genève se trouve désormais enclavé dans l'immense territoire contrôlé par la maison de Savoie[20].
En 1356, il obtient de l'empereur Charles IV, le droit de battre monnaie, privilège détenu jusqu'à présent par l'évêque Genève[1],[28],[21], sur le palais de l'Isle d'Annecy[29]. Le château sert aussi de prison[29]. Durant cette période, le terme Genevois apparaît pour désigner le comté de Genève[30].
Le , Charles IV fait publier six actes permettant de placer le comte de Genève, qualifié d'« illustratis »[31], et ses terres sous sa protection, ainsi que de lui accorder certains privilèges[32],[33], dont l'obtention de la « commission ou [du] vicariat »[34]. Amédée peut désormais « échapper à la juridiction savoyarde »[32]. Il obtient également le « droit d'établir des monnayeurs dans son comté, pour sa vie seulement »[35]. Deux ans plus tard, ce sont les industriels du comté qui obtiennent des privilèges[35].
Le , Amédée jure fidélité au comte de Savoie et lui fait hommage[36], pour une partie de ses possessions (les châteaux et villes d'Arlod, d'Annecy, de Châtel, de Clermont, de Duingt, de Gaillard, de Gruffy, de La Bâtie, de La Roche, de Thônes)[37].
En 1364, il devient chevalier de l'ordre de l'Annonciade, créé par le comte Amédée VI[38],[39].
Le , le comte Amédée teste dans son château de La Balme[40]. Il ajoute un codicille le dans lequel il stipule que si ses fils meurent sans héritier mâle, sa fille aînée Marie ou ses fils, ou sa sœur cadette et ses descendants, etc. hériteraient du titre[40]. La tradition historique fixe la mort du comte ce jour-là, à Annecy[11],[41].
Ses cinq fils lui succèdent, l'aîné Aymon, puis ses frères Amédée, Jean, Pierre et Robert. À la mort du dernier héritier mâle, son épouse Mathilde d'Auvergne et ses filles cadettes, Blanche, Jeanne et Catherine, s'unissent pour contester les deux héritiers des titres et droits de la maison de Genève, Humbert de Villars, puis Odon de Villars, malgré les décisions arbitrales[42].
Amédée de Genève épouse, en 1334, Mathilde d'Auvergne dite « Mahaut d'Auvergne » ou « de Boulogne » († 1399), fille de Robert VII d'Auvergne[11]. Ils ont dix enfants[11], peut-être onze. Les cinq garçons, Aymon († 1367), Amédée († 1368), Jean († 1370), Pierre († 1393), Robert (né vers 1342-† 1394), se succéderont à la tête du comté[11]. Aucun n'aura d'héritier mâle[43].
Pierre épouse en Marguerite de Joinville, héritière du comté de Vaudémont. À sa mort, Robert, lui succède. Ce dernier a fait une carrière ecclésiastique majeure — il est successivement évêque de Thérouanne (1353-1368), évêque de Cambrai (1368-1378), puis cardinal en juin 1371 — puisqu'il devient pape, sous le nom de Clément VII, du au , choisi par le parti français contre le pape romain Urbain VI, initiant ainsi le Grand Schisme d'Occident[21].
Le couple a également cinq filles : Marie, Blanche, Jeanne († 1389), Yolande († avant 1363), et Catherine († 1407)[13] :
Le baron Jean-Louis d'Estavayer, auteur d'une Histoire généalogique de la maison de Joux (1843), mentionne une Louise qui aurait été l'épouse de Guillaume (V), fils de Guillaume (IV) de Vienne, seigneur de Saint-Georges et Seurre, Joux, Ste-Croix..., sans toutefois pouvoir apporter de preuves[44]. Il indique cependant en note qu'Antoine-Joseph Lévrier (1746-1823) dans sa Chronologie historique des Comtes de Genevois (1787) n'en fait aucune mention[44]. En fait, Guillaume V de Vienne († 1456) épousa Alix, fille de Jean III de Chalon-Arlay et de Marie des Baux. Il avait pour belle-mère Louise de Thoire-Villars, fille de Marie de Genève et d'Humbert VII de Thoire, première femme en 1387 (sans postérité) de son père Guillaume IV.
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