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discipline botanique qui étudie les communautés végétales et leur relation avec le milieu De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La phytosociologie est la discipline botanique qui étudie les communautés végétales et leur relation avec le milieu, en se basant sur des listes floristiques les plus exhaustives possibles. Elle est l'une des branches de la géobotanique, laquelle peut s'appuyer sur d'autres types d'approches (physionomiques, climatiques, écomorphologiques, agricoles, sylvicoles, etc.)[1].
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Phytocénose (en) |
Son objet est l'étude synthétique des communautés de végétaux spontanées, pour les définir et les classer selon des critères floristiques et statistiques, caractériser leur structure et leur organisation, leur origine, leur genèse, leur déterminisme et leur évolution ainsi que leurs habitats.
L'analyse comparative des groupements végétaux permet de définir des catégories abstraites ; par exemple des associations végétales et des phytotypes.
Pour décrire les relations spatio-temporelles entre végétaux, la phytosociologie s'intéresse aussi au fonctionnement écologique et botanique des végétations, à différentes échelles (des synusies aux biomes zonaux), c'est-à-dire aux relations des plantes entre elles et avec leur milieu de vie (climat, sol), ainsi que leur répartition géographique. Ses méthodes et concepts sont transposables à tous les types d'organismes.
Bien qu'elle soit une discipline écologique et géographique à part entière permettant de caractériser un milieu ainsi que son histoire, la phytosociologie a souffert d’un certain désintérêt de la part des scientifiques vers la fin du XXe siècle, probablement parce qu’elle s’est alors plus tournée vers les aspects descriptifs et nomenclaturaux, délaissant ainsi l’aspect synécologique[2]. Actuellement, les unités fondamentales de la phytosociologie représentant une forte valeur indicatrice et un potentiel significatif pour la modélisation environnementale sont reconnues, d'où le regain d'intérêt scientifique pour cette science, notamment grâce à la démarche Natura 2000 et au développement de la phytosociologie dynamico-caténale qui permet de décrire plus finement les trajectoires dynamiques des séries de végétation[3].
Pour le phytosociologue, les populations végétales de différentes espèces qui utilisent un même habitat naturel, ou biotope, constituent des synusies, des phytocœnoses, des teselas, catenas, etc., dont la phytosociologie cherche à décrire les compositions floristiques, l'« architecture » mais aussi le fonctionnement dynamique et écologique.
Le terme de "phytosociologie" est inventé en 1896 par le botaniste polonais Józef Paczoski, matière qu'il avait précédemment nommée "florologie" en 1891[4]. Constatant que les espèces végétales ne se répartissent pas au hasard et que l'on retrouve souvent les mêmes espèces cohabitant dans des mêmes milieux, les précurseurs de la phytosociologie, tel Henri Lecoq, Charles Flahault, Émile Chateau (1866-1952), ont défini des associations végétales comme unités floristico-physionomiques fondamentales de la couverture végétale. Le concept floristique de la végétation s'est ensuite substitué au concept physionomique (basé sur les types biologiques), tel qu'instauré par les premiers phytogéographes : Alexander von Humboldt & Aimé Bonpland (1807), Grisebach (1838, 1872), Eugen Warming (1909), etc[5].
Frederic Edward Clements (1874-1945) utilisa le terme « biome » pour la première fois dans une publication en 1916.
D'autres phytosociologues, comme Josias Braun-Blanquet (1884-1980), Erich Oberdorfer ou Reinhold Tüxen ont progressivement construit un système de classification hiérarchisé, analogue à celui établi pour les espèces, prenant pour base l'association végétale considérée comme représentée sur le terrain par des « individus d'association ».
Ce système a constitué un socle théorique pour le développement d'outils pratiques de connaissance écologique. Il a facilité la compréhension des affinités des communautés végétales entre elles et avec les milieux (naturels ou artificialisés).
La reconnaissance des groupements végétaux qui reflètent la fertilité et les qualités structurelles d'une « station » a des applications pratiques en sylviculture et en agronomie.
En matière de protection de la nature, le phytosociologue distingue les différents habitats en les hiérarchisant (par exemple en fonction de critères de rareté ou vulnérabilité) et oriente et évalue les opérations de restauration écologique de milieux (diagnostic initial, suivi de l'évolution des effets d'une gestion conservatoire ou restauratoire).
Ces écoles diffèrent :
La phytosociologie existe parce que les plantes, comme tout organisme vivant, ne vivent pas de manière isolée ; les espèces végétales vivent associées entre elles (et avec des animaux, des champignons, des protistes, des bactéries…), et elles modifient leur milieu selon plusieurs aspects et facteurs écologiques :
C'est Josias Braun-Blanquet qui a fait prédominer l'aspect floristique plutôt que la forme (ou physionomie) des plantes, comme critère principal de détermination des associations végétales considérées. Suivant sa méthode, on considère des échantillons de terrains aux biotopes uniformes, où les espèces sont distribuées de façon répétitive. On établit alors une liste semi-quantifiée des espèces présentes sur une surface semblant floristiquement homogène, supérieure à l'aire minimale des groupements considérés. Le choix de la forme et de la taille de la zone relevée dépend du type de végétation considéré. Par surface floristiquement homogène, on entend une surface où la liste d'espèces ne varie pas, indépendamment de la répartition plus ou moins agrégée des individus.
On estime aussi la couverture respective des espèces selon deux critères :
Le second critère est de moins en moins utilisé.
Les relevés botaniques effectués sont comparés entre eux pour déterminer leurs degrés de similitude (ex : espèces toujours conjointement présentes dans un certain biotope), on arrive à agréger plusieurs relevés pour finalement former des unités phytosociologiques homogènes floristiquement. On peut ensuite comparer les groupes de relevés avec ceux de biotopes similaires situés dans des régions plus éloignées, ou proches mais entièrement différents.
Les phytosociologues du XXe siècle ont construit un système de classification hiérarchique (syntaxinomie) analogue à celui de la classification classique (idiotaxinomie). Les associations végétales forment l'unité de base, et sont regroupées par similarités dans des alliances. Les alliances les plus proches dans leur structure floristique sont groupées en ordres, eux-mêmes groupés en classes. Chaque niveau de cette hiérarchie est dénommée "syntaxon" (par analogie aux idiotaxons du système de classification des organismes).
Une association végétale est nommée à partir du ou des noms de genre d'une ou de deux espèces caractéristiques présentes, auxquelles on ajoute un suffixe (en gras ci-dessous) indiquant le niveau hiérarchique du syntaxon dans la classification :
Les sous-unités éventuelles portent des suffixes spécifiques :
Une approche basée sur la physionomie des groupements végétaux existe aussi. Elle considère d'abord les types biologiques des espèces dominantes dans un lieu donné. L'unité considérée est la formation végétale, concept formulé dès 1838 par August Grisebach. Les formations sont insérées elles aussi dans un système hiérarchique, illustré ci-dessous par trois exemples :
Classe | Buissons | Formations herbacées | Formations aquatiques |
Sous-classe | Formations xéromorphes de buissons | Champs herbacés | Roseaux |
Groupe | Formations xéromorphes de buissons très ouvertes (semi-désertiques) | Champs arbustifs | Roseaux de lacs d'eau douce |
Formation | … | Couverts de fougères | … |
Ce modèle tend à être délaissé au profit du système de classification phytosociologique proprement dit, de nature floristique, car ce dernier détaille les différentes espèces présentes plutôt que de se référer principalement à la physionomie globale. La connaissance des espèces inclut la connaissance de la physionomie, alors que l'inverse n'est pas vrai.
La phytosociologie permet d'étudier les relations abiotiques des végétations avec le climat, les sols et la géomorphologie locale ainsi que les relations biotiques avec les autres communautés végétales, les communautés animales et les sociétés humaines. Ainsi, la reconnaissance des groupements végétaux révèle de manière plus précise les fonctionnements écologiques locaux, la bioindication des communautés étant l'intersection des valences écologiques de toutes les espèces les constituant.
La caractérisation des végétations repose sur des inventaires floristiques effectués selon des normes précises. L'objectif étant de décrire la diversité des végétations mondiales et de permettre la compréhension des liens fonctionnels entre les communautés de plantes et les milieux naturels ou artificiels.
L'utilisation de cartes pour la représentation spatiale des unités phytosociologiques permet une étude précise des conditions écologiques du milieu et de la répartition des espèces végétales. Selon l'échelle, on choisira l'échelon approprié d'unité de végétation, et on le représentera sur les cartes : cartes phytosociologiques ou physionomiques, cartes des formations, des types de biotopes, des ressources forestières, des valeurs agronomiques, etc.
La phytosociologie peut servir à la bioindication. Certaines plantes sont des "indicateurs biologiques" de certains types de terrains (acidiphile, calcaire, humide, sableux, etc.). Selon le système introduit par Heinz Ellenberg, le comportement écologique d'une espèce botanique est décrit par un indicateur comprenant de 9 à 12 classes pour chaque facteur écologique primordial. Ces indicateurs précisent certaines variables de l'environnement comme la lumière, la température, la continentalité, l'humidité du sol, le pH, la quantité de nutriments dans le sol, la salinité. Par "indication biologique" on doit entendre plusieurs niveaux possibles de bioindication : présence-absence qualitative, importance quantitative des populations, modifications physiologiques héréditaires, adaptations physiologiques temporaires.
Sous le concept de dynamique des végétations on regroupe toutes les modifications quantitatives et qualitatives des associations végétales au cours du temps : les modifications saisonnières phénologiques, les fluctuations pluriannuelles de la végétation, les modifications cycliques, dues notamment aux invasions de parasites, les successions autogènes ou allogènes (séries de végétation).
L'utilisation de la méthode phytosociologique à divers intervalles de temps sur un même site permet l'analyse des fluctuations ou de l'évolution de la végétation. Cette évolution peut par la suite être expliquée par l'effet de phénomènes internes (autogènes) ou externes (allogènes) à l'écosystème considéré. Ces phénomènes peuvent trouver leur origine dans des actions humaines, des changements climatiques, des cicatrisations, comme après un incendie, etc.).
La phytosociologie est utilisée en sylviculture pour déterminer l'accroissement et ainsi prévoir les entretiens et récoltes. Elle permet également une meilleure sélection des essences afin d'éviter une mauvaise adéquation entre les conditions stationnelles et le peuplement.
La phytosociologie est utilisée pour estimer la valeur pastorale d'un pâturage qui elle-même détermine la charge en bétail[6], c'est-à-dire le nombre de têtes de bétail que peut supporter un pâturage sans craindre une sur-exploitation.
Il existe plusieurs classifications des végétations, qui pour certaines définissent proprement des classes phytosociologiques, pour d'autres s'appuient sur ces classifications en envisageant une catégorisation plus large, comme Corine Biotope, qui «pour prendre en compte l’importance de la faune et le rôle des communautés dans le façonnement du paysage, et pour accorder une place convenable aux types d’habitat plus anthropogéniques ou zoogéniques, [a] incorporé une large proportion de références aux formes physiques, intégré des écosystèmes et des faciès phytosociologiquement non significatifs»[7].
Philippe Julve publie et mets à jour régulièrement son Catalogue des Milieux Naturels (CatMiNat)[8].
Le détail des classes et les tableaux de synthèses peuvent être téléchargés sur le site de Tela Botanica, projet phytosociologie ou visualisés sur le site e-veg.net.
L'article qui lui est consacré le rappelle, «Corine Biotope est une typologie des habitats naturels et semi-naturels présents sur le sol européen […]. Le programme a abouti en 1991 à la proposition d'une typologie arborescente à six niveaux maximum, basée sur la description de la végétation». Ci-après, les classes principales et les secondaires[9].
Le Prodrome des végétation de France est une synthèse extensive et détaillée des connaissances scientifiques sur la végétation de la France métropolitaine. Ce projet, œuvre commune de plusieurs scientifiques au début du XXIe siècle, a fait l'objet de nombreuses publications.
Une première version (souvent désignée sous le sigle « PVF1 ») a été publiée en 2004 par Bardat et al. et ne constituait qu'une simple liste des unités de la classification phytosociologique jusqu'au niveau de la sous-alliance[11],[12]. Le PVF1 reconnaissait 76 classes de végétation.
Une seconde version (baptisée « PVF2 ») est publiée depuis 2009 sous l'égide de la Société Française de Phytosociologie sous forme d'articles (en général un par classe phytosociologique) dans différents journaux scientifiques dont le Journal de Botanique de la Société Botanique de France, Documents Phytosociologiques ou encore Acta Botanica Gallica. Chaque article donne une description de la classe et détaille ses unités constituantes (ordres, alliances et associations). Des tableaux synthétiques pour les unités supérieures ainsi que des références extensives sont données. Chaque association reconnue fait l'objet d'une fiche synthétique détaillée. En 2019 trente-cinq classes avaient fait l'objet d'une publication[13].
I. Végétation aquatique mobile ou enracinée | |
a. Végétation des eaux douces | |
1. Lemnetea minoris |
De Petite lentille d'eau (Lemna minor) Végétation flottante non enracinée, à caractère annuel, des eaux douces à légèrement saumâtres. |
2. Charetea fragilis |
De Chara fragilis Herbiers d'algues enracinées, pionniers, des eaux calmes, douces à saumâtres, pauvres à assez riches en azote. |
3. Potametea pectinati |
De Potamot de Suisse (Potamogeton pectinatus) Herbiers enracinés, à caractère vivace, des eaux douces (parfois légèrement saumâtres), riches à moyennement riches en azote, courantes à stagnantes. |
b. Végétation des eaux marines et saumâtres | |
1. Halodulo wrigthii-Thalassietea testudinum |
De Halodule wrightii et Thalassia testudinum Communautés des eaux tropicales, en immersion permanente, à influences méditerranéennes. |
2. Posidonietea oceanicae |
De Posidonie (Posidonia oceanica) Herbiers des mers tempérées chaudes et de la Méditerranée. |
3. Zosteretea marinae |
De Zostère marine (Zostera marina) Herbiers sous-marins phanérogamiques en complexe avec diverses algues marines, immergés ou en émersion temporaire, surtout des zones littorales atlantiques. |
4. Ruppietea maritimae |
De Ruppie maritime (Ruppia maritima) Végétation enracinée des eaux saumâtres, surtout littorale. |
II. Végétation amphibie des rivières, sources et marais | |
a. Végétation pionnière éphémère | |
1. Bidentetea tripartitae |
De Bidens trifolié (Bidens tripartita) Végétation pionnière annuelle des sols enrichis en azote, s'asséchant partiellement en été. |
2. Isoeto durieui-Juncetea bufonii |
De Isoetes durieui et Jonc des crapauds (Juncus bufonius) Végétation pionnière riche en annuelles, des sols exondés ou humides, pauvres à assez riches en azote. |
b. Végétation lacustre, fontinale et palustre | |
1. Littorelletea uniflorae |
De Littorelle à une fleur (Littorella uniflora) Végétation vivace rase et amphibie, des bordures de plans d'eau, plutôt pauvres en azote. |
2. Montio fontanae-Cardaminetea amarae |
De Montie des fontaines (Montia fontana) et Cardamine amère (Cardamine amara) Végétation herbacée et muscinale liée aux sources, ruisseaux et suintements ; éventuellement sur parois fortement humides, acides à légèrement alcalines, de l'étage de plaine à l'alpin. |
3. Glycerio fluitantis-Nasturtietea officinalis |
De Glycérie flottante (Glyceria fluitans) et Cresson de fontaine (Nasturtium officinale) Végétation basse d'hélophytes, en bordure des eaux calmes ou courantes. |
4. Phragmiti australis-Magnocaricetea elatae |
De Roseau commun (Phragmites australis) et Laîche raide (Carex elata) Végétation des bords d'étangs, lacs, rivières et marais sur sol riche à moyennement riche en azote, parfois tourbeux. |
5. Utricularietea intermedio-minoris |
De Utriculaire intermédiaire (Utricularia intermedia) et Petite utriculaire (U. minor) Végétation immergée des gouilles et des chenaux des tourbières acides à alcalines. |
6. Oxycocco palustris-Sphagnetea magellanici |
De Canneberge (Vaccinium oxycoccos) et Sphaigne (Sphaigne de Magellan) Végétation des tourbières acides eurosibériennes, surtout localisées en France à l'étage montagnard (avec des stations de plaines en régions très arrosées ou froides). |
7. Scheuchzerio palustris-Caricetea fuscae |
De Scheuchzérie des tourbières (Scheuchzeria palustris) et Laîche vulgaire (Carex nigra) Végétation inondée en permanence de bas-marais, à dominance d'hémicryptophytes, collinéennes à alpines, sur sol tourbeux ou minéral, pauvre à moyennement riche en azote. |
III. Végétation littorale et halophile | |
a. Végétation des dunes littorales | |
1. Cakiletea maritimae |
De Cakilier (Cakile maritima) Végétation annuelle riche en nitrates des laisses de mer, estrans, prés salés, ainsi que des falaises littorales colonisées par les oiseaux (apport de guano). |
2. Honckenyo peploidis-Elymetea arenarii |
De Pourpier de mer (Honckenya peploides) et Elyme des sables (Leymus arenarius) Végétation vivace, des dunes vives ou des bordures maritimes sablo-graveleuses plus ou moins enrichies en matière organique. Distribution circumboréale et sarmato-asiatique. |
3. Euphorbio paraliae-Ammophiletea australis |
De Euphorbe maritime (Euphorbia paralias) et Oyat (Ammophila arenaria) Végétation vivace pionnière des sables dunaires méditerranéenne à méditerranéo-atlantique et prépontique. |
b. Végétation des vases et rochers littoraux | |
1. Saginetea maritimae |
De Sagine maritime (Sagina maritima) Végétation de petites annuelles des sols sablo-limoneux ou graveleux, secs en été, des littoraux atlantiques et méditerranéens. |
2. Thero-Suaedetea splendentis |
De Suaeda splendens Végétation pionnière annuelle des vases salées littorales ou des bassins salifères continentaux. |
3. Spartinetea glabrae |
De Spartine à feuilles alternes (Spartina alterniflora) Végétation pionnière vivace des vases molles salées et saumâtres, longuement inondables, amphiatlantiques. |
4. Asteretea tripolii |
De Aster maritime (Aster tripolium) Végétation des "prés salés" atlantiques à dominance d'hémicryptophytes et des pelouses des falaises maritimes. |
5. Crithmo maritimi-Staticetea |
De Criste marine (Crithmum maritimum) et Statice commun (Limonium vulgare) Végétation de chasmophytes pionniers, des falaises maritimes méditerranéennes et atlantiques. |
6. Juncetea maritimi |
De Jonc maritime (Juncus maritimus) Prairies salées et saumâtres méditerranéennes. |
7. Salicornietea fruticosae |
De Salicorne (Sarcocornia fruticosa) Végétation crassulescente à dominance de chaméphytes ou nanophanérophytes, des sols salés et "sansouires" méditerranéo-atlantiques à saharo-sindiennes. |
IV. Végétation chasmophytique, glaréicole et épiphytique | |
a. Végétation chasmophytique | |
1. Adiantetea capilli-veneris |
De Cheveux de Venus (Adiantum capillus-veneris) Végétation des suintements ombragés, en station plutôt chaude, sur substrat calcaire, avec parfois dépôts de tuf. |
2. Asplenietea trichomanis |
De Capillaire des murailles (Asplenium trichomanes) Végétation vivace des parois et des murs non riches en nitrates. |
3. Parietarietea judaicae |
De Pariétaire des murs (Parietaria judaica) Communautés des murs riches en nitrates. |
b. Végétation chasmocomophytique, épiphytique et glaréicole | |
1. Anogrammo leptophyllae-Polypodietea cambrici |
De Anogramme à feuilles minces (Anogramma leptophylla) et Polypode austral (Polypodium cambricum) Végétation à base de mousses et de fougères, des parois et dalles ombragées, moyennement drainées à imbibées et en situation ombragée ; optimale en conditions océaniques de plaines à collinéennes, mais présente jusqu'au méso- et supraméditerranéen. |
2. Thlaspietea rotundifolii |
De Tabouret à feuilles rondes (Noccaea rotundifolia) Végétations des éboulis plus ou moins mobiles. |
V. Végétation herbacée anthropogène, des lisières et des mégaphorbiaies | |
a. Végétation anthropogène | |
1. Stellarietea mediae |
De Mouron des oiseaux (Stellaria media) Végétation annuelle, commensale des cultures annuelles ou sarclées riches en nitrates. |
2. Oryzetea sativae |
De Riz cultivé (Oryza sativa) Végétation annuelle commensale des cultures de riz. |
3. Polygono arenastri-Poetea annuae |
De Renouée des oiseaux (Polygonium aviculare subsp. depressum) et Pâturin annuel (Poa annua) Végétation annuelle assez riche en nitrates des stations hyperpiétinées. |
4. Pegano harmalae-Salsoletea vermiculatae |
De Peganum harmala et Soude (Salsola vermiculata) Végétation méditerranéenne d'arbustes et d'arbrisseaux des sols riches en sels et en nitrates sous climat à tendance aride. |
5. Sisymbrietea officinalis |
De Consoude officinale (Sisymbrium officinale) Végétation anthropogène à dominante d'annuelles et de bisannuelles, plus ou moins riche en nitrates, des stations rudéralisées et irrégulièrement perturbées. |
6. Artemisietea vulgaris |
De Armoise vulgaire (Artemisia vulgaris) Végétation rudérale, anthropogène, riche en nitrates à dominance d'espèces vivaces, eurosibérienne et méditerranéenne. |
7. Epilobietea angustifolii |
De Epilobe en épi (Epilobium angustifolium) Végétation herbacée pionnière des chablis et des coupes forestières, riches en nitrates et en position ensoleillée. |
b. Végétation des lisières et des mégaphorbiaies | |
1. Cardaminetea hirsutae |
De Cardamine hirsute (Cardamine hirsuta) Communautés vernales annuelles, de demi-ombre, des ourlets intraforestiers et stations ombragées. |
2. Galio aparines-Urticetea dioicae |
De Gaillet gratteron (Galium aparine) et Ortie dioïque (Urtica dioica) Végétation d'ourlets des sols riches en nitrates et plus ou moins humides. |
3. Agropyretea pungentis |
De Agropyron pungens Végétation vivace graminéenne, très sec et semi-rudérale, surtout sur sables, limons et substrats calcaires, à distribution européenne et ouest-sibérienne. |
4. Mulgedio alpini-Aconitetea variegati |
De Laitue des Alpes (Cicerbita alpina) et Aconit panaché (Aconitum variegatum) Végétations de hautes herbes des montagnes et régions boréales de l'Europe occidentale, principalement subalpines mais transgressant dans l'étage montagnard. |
5. Filipendulo ulmariae-Convolvuletea sepium |
De Reine des prés (Filipendula ulmaria) et Liseron (Calystegia sepium) Mégaphorbiaies planitiaires à montagnardes, assez riches en azote, des stations plus ou moins inondables à humides. |
6. Melampyro pratensis-Holcetea mollis |
De Mélampyre des prés (Melampyrum pratense) et Houlque laineuse (Holcus lanatus) Pelouses préforestières et ourlets, sur sols acides pauvres en azote. |
7. Trifolio medii-Geranietea sanguinei |
De Trèfle intermédiaire (Trifolium medium) et Géranium sanguin (Geranium sanguineum) Pelouses préforestières héliophiles et ourlets parfois hémisciaphiles, calcicoles à légèrement acides. |
VI. Végétation supraforestière cryophile des sols géliturbés | |
a. Végétation circumarctique et eurosibérienne | |
1. Carici rupestris-Kobresietea bellardii |
De Laîche des roches (Carex rupestris) et Kobrésie queue de souris (Kobresia myosuroides) Pelouses arctico-alpines de crêtes ventées, des sols basiques à neutres et longuement gelés. |
2. Caricetea curvulae |
De Laîche courbée (Carex curvula) Pelouses montagnardes, subalpines et alpines sur sol acide. |
3. Festuco-Seslerietea caeruleae |
De Seslérie bleue (Sesleria caerulea) Pelouses calcicoles nordiques et orophiles. |
4. Salicetea herbaceae |
De Saule herbacé (Salix herbacea) Pelouses des combes à neige (parfois sur éboulis restant gelés en profondeur). |
5. Loiseleurio procumbentis-Vaccinietea microphylli |
De Loiseleurie couchée (Loiseleuria procumbens) et Airelle des marais (Vaccinium uliginosum subsp. microphyllum) Landes arctico-alpines et subarctico-subalpines, éventuellement associées à la dynamique des forêts résineuses. |
VII. Végétation pastorale de pelouses et de prairies | |
a. Végétation des pelouses thérophytiques | |
1. Helianthemetea guttati |
De Hélianthème taché (Helianthemum guttata) Végétation annuelles acidiphiles des sols souvent sableux, pauvres en azote, et des lithosols. |
2. Stipo capensis-Trachynietea distachyae |
De Plumet du Cap (Stipa capensis) et Brachypode à deux épis (Brachypodium distachyon) Végétation annuelles des sols calciques très secs, pauvres en azote et des lithosols sur rochers calcaires. |
b. Végétation vivace des pelouses et prés maigres | |
1. Koelerio glaucae-Corynephoretea canescentis |
De Koélérie glauque (Koeleria glauca) et Corynéphore blanchâtre (Corynephorus canescens) Pelouses pionnières, à dominance d'hémicryptophytes (plus ou moins riches en annuelles), atlantiques à médioeuropéennes, sur sables plus ou moins stabilisés. |
2. Sedo albi-Scleranthetea biennis |
De Orpin blanc (Sedum album) et Scléranthe polycarpe (Scleranthus ploycarpos) Végétation pionnière à dominance de vivaces (souvent crassulescentes) de dalles rocheuses plus ou moins horizontales, atlantique à médioeuropéenne, souvent montagnarde. |
3. Festuco valesiacae-Brometea erecti |
De Fétuque du Valais (Festuca valesiaca) et Brome érigé (Bromus erectus) Pelouses à dominance d'hémicryptophytes, très secs à secs, collinéennes à montagnardes, européennes et ouest sibériennes, surtout sur substrats carbonatés ou basiques. |
4. Violetea calaminariae |
De Violette calaminaire (Viola calaminaria) Pelouses à dominance d'hémicryptophytes sur substrats calaminaires. |
5. Nardetea strictae |
De Nard raide (Nardus stricta) Pelouses sur sol pauvre en azote et acide, planitiaires à montagnardes, essentiellement atlantiques à subatlantiques. |
6. Lygeo sparti-Stipetea tenacissimae |
De Lygeum spartum et Stipa tenacissima Végétation de garrigues et d'ourlets méditerranéens riches en graminées vivaces, sur sols basiques. |
7. Molinio caeruleae-Juncetea acutiflori |
De Molinie bleue (Molinia caerulea) et Jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus) Prairies inondées en permanence à humides, sur sol pauvre à moyennement riche en azote. |
c. Végétation vivace des prairies |
|
1. Arrhenatheretea elatioris |
De Fromental (Arrhenatherum elatius) Végétation prairiale, plus rarement de pelouses, sur sol moyennement drainé ou humide, riche à moyennement riche en azote. |
2. Agrostietea stoloniferae |
De Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera) Végétation prairiale des sols engorgés ou inondables, essentiellement minéraux, moyennement riches en azote à riches en azote. |
VIII. Végétation de landes, de fourrés et de manteaux arbustifs | |
a. Végétation de landes et de garrigues | |
1. Calluno vulgaris-Ulicetea minoris |
De Callune (Calluna vulgaris) et Petit ajonc (Ulex minor) Végétation de lande, à dominance de chaméphytes et nanophanérophytes, appartenant principalement aux Ericacées et Fabacées. |
2. Carici caryophyllae-Genistetea lobelii |
De Laîche printanière (Carex caryophyllea) et Genêt de Lobel (Genista lobelii) Végétation composée d'arbustes et d'arbrisseaux épineux, supraméditerranéenne et montagnarde à de Corse et de Sardaigne sur sol très sec. |
3. Cisto ladaniferi-Lavanduletea stoechadis |
De Ciste à gomme (Cistus ladanifer) et Lavande papillon (Lavandula stoechas) Landes thermophiles sur substrat acide, dominées par les chaméphytes, des étages thermo- à supraméditerranéen. |
4. Rosmarinetea officinalis |
De Romarin (Rosmarina officinalis) Garrigues et formations chaméphytiques méditerranéennes à méditerranéo-atlantiques. |
b. Végétation de fourrés et manteaux arbustifs |
|
1. Cytisetea scopario-striati |
De Genêt à balai (Cytisus scoparius) et strié (C. striatus) Végétation arbustive dominées par des Fabacées sur sols profonds acides à légèrement acides. |
2. Crataego monogynae-Prunetea spinosae |
De Aubépine à un style (Crataegus monogyna) et Prunellier (Prunus spinosa) Végétation principalement européenne de manteaux arbustifs et haies. |
IX. Végétation potentielle forestière et préforestière | |
a. Boisements palustres, chionophiles ou ripuaires | |
1. Alnetea glutinosae |
De Aulne glutineux (Alnus glutinosa) Forêts d'aulnes, parfois de bouleaux ou de saules des dépressions marécageuses, sur sol engorgé une grande partie de l'année ; Europe tempérée, aux étages de plaines, collinéen et montagnard. |
2. Betulo carpaticae-Alnetea viridis |
De Bouleau blanc poisseux (Betula alba subsp. glutinosa) et Aulne vert (Alnus alnobetula) Végétation arbustive de l'étage subalpin, généralement humide en permanence. |
3. Nerio oleandri-Tamaricetea africanae |
De Nerium oleandrum et Tamaris d'Afrique (Tamarix africana) Végétation thermoméditerranéenne d'arbustes et de graminées hautes des berges et lits des cours d'eau temporaires. |
4. Salicetea purpureae |
De Osier rouge (Salix purpurea) Végétation forestière et arbustive riveraine à bois tendre. |
b. Végétation forestière climacique eurosibérienne et méditerranéenne | |
1. Pino sylvestris-Juniperetea sabinae |
De Pin sylvestre (Pinus sylvestris) et Genévrier sabine (Juniperus sabina) Végétation arborée ou arbustive des stations primaires de falaises et de rochers. |
2. Erico carneae-Pinetea sylvestris |
De Bruyère carnée (Erica carnea) et Pin sylvestre (Pinus sylvestris) Pinèdes sur sol calcaires à légèrement acides, montagnardes et subalpines. |
3. Vaccinio myrtilli-Piceetea abietis |
De Myrtille (Vaccinium myrtillus) et Epicéa commun (Picea abies) Forêts résineuses circumboréales, sur sol pauvre en azote et acide. |
4. Querco roboris-Fagetea sylvaticae |
De Chêne pédonculé (Quercus robur) et Hêtre (Fagus sylvatica) Forêts tempérées caducifoliées ou mixtes, collinéennes et montagnardes (plus rarement subalpines), ainsi que supraméditerranéennes. |
5. Quercetea ilicis |
De Chêne vert (Quercus ilex) Végétation arborée ou arbustive méditerranéenne, souvent à feuilles persistantes et coriaces. |
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