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général et explorateur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Albert Ernest Augustin Baratier est un général de division français dont le nom est associé à la Première Guerre mondiale. Il est né à Belfort le et « mort pour la France » à Courcy (Marne) le .
Albert Baratier | ||
Joffre fait se rencontrer Kitchener et Baratier pour la première fois depuis Fachoda. | ||
Naissance | Belfort (France) |
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Décès | (à 53 ans) Courcy (France) Mort au combat |
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Origine | France | |
Arme | Cavalerie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1883 – 1917 | |
Commandement | 14e régiment de chasseurs 8e division de cavalerie 134e division d'infanterie |
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Conflits | Première Guerre mondiale | |
Faits d'armes | Membre de la Mission Marchand | |
Distinctions | Légion d'honneur Médaille coloniale Prix Vitet (1911) |
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Albert Baratier est le fils de l’intendant général Aristide-Émile-Anatole Baratier (1834-1918), ancien de la campagne du Tonkin. Après des études brillantes au collège Stanislas, Albert Baratier est reçu à l'école de Saint-Cyr en 1883. L’Académie française lui décerne le prix Vitet en 1911.
Nommé sous-lieutenant à sa sortie en 1885, il est affecté le 1er octobre de la même année au 1er régiment de chasseurs d’Afrique, dans l'armée coloniale. Il devient lieutenant le . Après avoir servi en Algérie, il prend part avec le lieutenant-colonel Humbert aux opérations contre Samory et se distingue particulièrement dans l’attaque de Diamanko (1891-1892). Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur à Noël 1892.
En 1894, il est au 12e régiment de chasseurs à cheval puis est promu capitaine le au 6e chasseurs. Membre de la colonne Monteil envoyée vers Kong, il se lia avec le capitaine Marchand avec lequel il participe à l'expédition du Congo-Nil. Il intègre ensuite la mission Marchand en 1896. De à juillet 1898, l'expédition traverse l'Afrique et atteint le Nil à Fachoda (Soudan) où Marchand plante le drapeau français. Il reçoit alors pour principale tâche l’exploration du bas Soueh et du Bahr-el-Ghazal. Au prix de nombreuses difficultés, il réussit à traverser les marais et à atteindre le lac Nô. Il avait ainsi tracé à la mission la route qu’elle devait suivre pour passer du bassin du Congo dans celui du Nil et atteindre Fachoda. Cependant l'expédition se heurte à l'armée britannique commandée par le général Kitchener qui après sa victoire d'Omdurman contre les Derviches vient s'établir près de Fachoda et en demande l'évacuation. La crise franco-anglaise qui menace de déboucher en guerre se solde finalement par le retrait français, mais Marchand devient un héros national. Baratier, quant à lui, est élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur le et reçoit la Médaille coloniale avec les agrafes « Soudan », « Congo », « Côte d'Ivoire » et « De l'Atlantique à la mer Rouge ».
À son retour en France, il met en lumière l’œuvre accomplie par la mission et dresse une carte du Haut-Oubangui. Nommé chef d'escadron le , on le trouve au 5e dragons en 1900, puis au 7e dragons en 1904. Il est rapidement promu lieutenant-colonel le au 8e chasseurs puis colonel le au 14e Chasseurs à cheval. Il devient commandeur de la Légion d'honneur le .
C'est à la tête du régiment du 14e Chasseurs à cheval qu'il entre en dans la Grande Guerre. Il est nommé général de brigade à titre provisoire le et est placé à la tête de la 8e division de cavalerie ; sa nomination devient définitive le suivant.
Le , il commande la 134e division d'infanterie où il est promu général de division le .
Il meurt lors d'une visite dans une tranchée de première ligne devant Reims, le , recevant la mention « mort pour la France » et repose dans la Nécropole nationale de Cormicy.
Les papiers personnels du général Baratier sont conservés aux Archives nationales, sur le site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 99AP : (Inventaire du fonds 99AP).
Un soir de , au QG de division à Dombasle-sur-Meurthe, le général Baratier entouré de son état-major reçoit à sa table le lieutenant de vaisseau H. Cigli, commandant le 3e groupe d'autos-canons de la Marine, qui lui est directement rattaché, et l'écrivain-officier Binet-Valmer, chef de la section de mitrailleuses de ce groupe. Ce dernier en dresse un portrait tout en nuances :
« Il m'avait accueilli en confrère, cet écrivain dont l’œuvre sensible et le lyrisme tout vibrant d'une tendresse qui s'épanche, ne m'auraient jamais laissé croire qu'il fût aussi un officier général [...] Voilà l'un des héros de Fachoda, le frère de Marchand, le poète de deux livres que j'aime pour leur surprenant mirage [...] Ce rêve où s'attardent les beaux yeux de Baratier, cette maigreur d'apôtre qui augmente la finesse des traits, qui creuse les joues sous la barbe noire un peu frisée, ce front clair, cette imperceptible amertume au coin des lèvres, cette profonde tristesse que ne me cachent pas des plaisanteries parfois grivoises, car le général aime le mot crû, cette rigidité presque orientale, j'aurais pu la deviner en lisant les récits du voyageur. Elle fût façonnée par la honte où aboutit l'épique chevauchée, par la douleur d'avoir trouvé, pliant les genoux devant son ennemi, la France pour laquelle il avait souffert deux ans dans la torture des sables hostiles[1]. »
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