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attaque au couteau sur un court de tennis de Hambourg, en 1993 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'agression de Monica Seles a lieu le , en plein match de tennis à Hambourg. Günter Parche, un ouvrier allemand de 38 ans, poignarde la jeune joueuse professionnelle yougoslave Monica Seles, alors numéro un mondiale au classement WTA.
Les conséquences de cette agression pour l'athlète sont une blessure peu profonde dans le haut du dos et vingt-huit mois de dépression. Monica Seles refuse par la suite de jouer de nouveau en Allemagne.
L'agression survient le , pendant le tournoi de Hambourg, à l'occasion du quart de finale opposant Monica Seles, 19 ans, à la Bulgare Magdalena Maleeva. Seles menant la partie (6-4, 4-3), elle s'assied sur sa chaise au changement de côtés. Günter Parche, un ouvrier au chômage de 38 ans, surgit alors des gradins, saute par-dessus le muret de sécurité et, tandis que la joueuse est penchée en avant, lui enfonce un couteau de cuisine dans le dos[1]. La pointe de la lame se fiche entre les omoplates de Seles. Parche est immédiatement maîtrisé et la victime transportée à l'hôpital.
Le directeur du tournoi, Peter Wind, indique après l'attaque que ni les poumons ni la colonne vertébrale n'ont été endommagés, et que les jours de la championne ne sont pas menacés[2].
Reléguée au second plan, la compétition suit son cours et voit s'imposer Arantxa Sánchez Vicario face à Steffi Graf en finale[3]. L'Allemande, en l'absence de Seles[4], s'impose à Roland-Garros en juin[5]. Le surlendemain, au bénéfice de cette victoire, elle lui ravit son fauteuil de numéro un mondiale[6] pour ne quasiment plus le quitter jusqu'en .
Alors en pleines guerres de Yougoslavie, on soupçonna d'abord un attentat politique lié aux origines serbes de Monica Seles. La police écarta toutefois rapidement cette hypothèse[7]. Günter Parche, décrit comme « confus et déséquilibré », s'avéra en fait un admirateur de la championne allemande Steffi Graf, grande rivale de Seles : par son geste, il espérait voir sa compatriote reprendre le premier rang mondial que Seles lui avait ravi deux années plus tôt[8]. Ceci se réalisa dès le , à la faveur de la victoire de Graf à Roland-Garros[9], en l'absence de Seles convalescente.
En [10], devant le tribunal de Hambourg, l'agresseur affirma qu'il n'avait jamais eu l'intention de tuer Monica Seles, seulement de la blesser[11]. Des experts expliquèrent que Günter Parche était déficient mental. Il fut en conséquence acquitté des accusations de tentative de meurtre, mais reconnu coupable des blessures infligées (avec préméditation). Le , Günter Parche fut condamné à deux ans de prison avec sursis, assortis de l'obligation de suivre des soins psychiatriques. La juge motiva notamment sa décision sur le fait que Parche avait exprimé de « sincères remords ».
Monica Seles et sa famille firent appel de ce jugement, trop clément selon eux, qui fut confirmé en [12].
Le journal allemand Bild affirme que Günter Parche est mort en août 2022, à l’âge de 68 ans, dans une maison de retraite située à Nordhausen[13].
Si le coup de couteau ne laissa à Seles qu'une cicatrice superficielle dans le haut du dos, il jeta l'athlète dans vingt-huit mois de dépression[14]. Elle ne revint au jeu qu'en , lors de l'Open du Canada[15], après un travail psychologique sur elle-même et les encouragements de Martina Navrátilová. Redevenue l'une des toutes meilleures mondiales jusqu'à la fin de sa carrière en 2003, elle ne retrouva néanmoins jamais le sommet de sa forme[16] et ne rejoua plus en Allemagne[17].
Cette agression contribua à un accroissement des mesures de sécurité dans les stades[18] et à une plus grande attention portée à la sécurité des joueurs et des joueuses[19]. Micky Lawler, membre de la direction à la WTA, n'hésita pas, quant à elle, en 2008, à établir un parallèle entre l'agression de Monica Seles (pour le monde du tennis) et les attentats du 11 septembre 2001[20].
En à Madrid, le dramaturge espagnol Antonio Rojano (es) prit le fait divers pour point de départ de sa pièce de théâtre, Ascensión y Caída de Mónica Seles (« Ascension et chute de Monica Seles »), en guise de métaphore sur les désenchantements de la société contemporaine[21].
En , trente ans après l'agression, l'écrivain français David Rochefort publie Le Prix fort, un roman où, mêlant exploits sportifs, enquête historique et souvenirs personnels, il se désole de la médiatisation partiale et sexiste de l'événement au début des années 1990[22].
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