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L'affaire Pechiney-Triangle est un scandale politico-financier de la fin des années 1980. Il s'agit d'un délit d'initiés à propos d'une offre publique d'achat du groupe français Pechiney, alors nationalisé, sur la société américaine Triangle, alors que Michel Rocard était Premier ministre. Une partie du dossier, révélée par le journalisme d'investigation, a ensuite fait l'objet d'une instruction judiciaire. Plusieurs personnalités politiques et du monde des affaires ont écopé de peines de prison.
En juillet 1988, des discussions sont entamées par Jean Gandois, le PDG du groupe nationalisé français Pechiney (numéro un mondial de l'aluminium), avec Nelson Peltz (en) et Peter May (en), les propriétaires de Triangle, société américaine cotée à New York[1]. En novembre 1988, Pechiney annonce une offre publique d'achat sur Triangle. L'entreprise Pechiney est en effet particulièrement intéressée par la filiale de Triangle, American National Can (ANC), numéro un mondial de l’emballage[2].
Dans les jours qui précèdent l'annonce officielle de l'offre publique d'achat, entre le 14 et le 18 novembre 1988, le volume moyen d'échange du titre Triangle passe de 3 500 opérations par jour à 200 000 titres échangés en seulement une semaine[3]. L'action Triangle s'envole de 10 à 56 USD[4]. Pechiney doit donc finalement racheter Triangle à un prix beaucoup plus élevé que prévu. Le bénéfice réalisé par les auteurs de cette spéculation est estimé (après revente de leurs actions) à environ 48 millions de francs français (7,3 millions d'euros, ou 9 millions de dollars américains)[4].
La SEC, autorité de contrôle des marchés boursiers américains, remarque ces mouvements inhabituels, retrace l'origine des ordres d'achat et avertit la Commission des opérations de bourse française[5].
Une procédure judiciaire est alors mise en route, dès février 1989[6]. Pechiney est alors une société nationalisée, et des hommes politiques sont au courant de l’opération, annoncée en grande pompe dans la presse. Or, l'instruction met en évidence que certains d'entre eux et de leurs relations figurent parmi les acquéreurs de titres Triangle. Dans la mesure où ils ont bénéficié d'informations confidentielles sur l'OPA, les faits répondent donc à la qualification de délit d'initié[6].
Neuf personnes sont inculpées, parmi lesquelles[7] :
À l'examen de la presse avec le logiciel Alceste, le sociologue Pierre Lascoumes distingue 3 périodes médiatiques dans cette affaire : de 1988 à 1989, période de révélation des faits, les niveaux politiques et économiques sont les plus impliqués, et on parle de scandale ou d'affaire d'État. De 1990 à 1992, la dimension politique disparaît et laisse la place à la reconstitution des faits et aux aspects judiciaires, la gravité de l'affaire faiblissant. En 1993, période du procès, la dimension politique revient, mais il n'est plus question de scandale, et l'enquête et l'économie restent les sujets principaux. Dans l'ensemble, le traitement de cette affaire par la presse est extrêmement diversifié, chaque support d'information modifiant son approche en fonction de l'actualité. La seule tendance est que le registre du scandale laisse progressivement la place au registre d'une affaire[16].
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