Vers 1916, ses œuvres sont largement inspirées de Paul Cézanne qu'il admire et dont Georges Albert Tresch fut le grand défenseur. Une autre de ses premières influences est Auguste Renoir[4]. Il est réformé lors de la Première Guerre mondiale et va habiter à Vence. À la fin du conflit, il rentre à Lyon et fait la connaissance du marchand de tableaux Renaud Icard. Il obtient une mention honorable au Salon lyonnais des beaux-arts en 1908.
Adrien Bas fut de ceux qui, avec ses amis Henry Béraud, Paul Lintier et Alfred Poyet, marchand de tableaux venant de Paris et ayant ouvert une galerie en face de la galerie Malaval, rue de l'hôtel de ville à Lyon, contribuèrent à apporter de la modernité dans la peinture lyonnaise. "On pourrait ajouter que grâce à Bas, Lyon disposa de son premier peintre moderne"[5].
Renaud Icard, qui fut son principal marchand, a fait le portrait de l'artiste dans son roman Calvaire de Roses (1929)[6].
Adrien Bas travaille de nombreux sujets différents. Il compose des natures mortes, des tableaux de fleurs, des portraits, des intérieurs, et il excelle dans le paysage[7].
Style
Le critique d'art Frédéric Vars estime qu'il peut être erroné de rattacher Adrien Bas à une tradition lyonnaise. Il constate que l'art de Bas échappe souvent aux influences qui traversent en général les peintres de la ville. «Ses rapports esthétiques avec ses aînés ou contemporains se bornent surtout aux inévitables rencontres de sujets et à des relations très générales d'époques. Il ne procède point, en les renouvelant, de ces peintres dont la famille s'étend de Berjon aux modernes en passant par Flandrin, Guichard, Seignemartin, Vernay et Carrand»[8].
Reconnaissance et réception critique
L'un des premiers défenseurs d'Adrien Bas est Henry Béraud qui lui consacre en 1912 un essai titré L'école moderne de peinture lyonnaise. Il le décrit alors de la manière suivante: «Adrien Bas est notre coloriste le plus délicat. Il a l’œil de Renoir. Je crois qu'il est impossible de goûter plus franche et plus limpide coloration que celle de ses paysages - quelquefois sommairement mais jamais insuffisamment établis. Il est le peintre des ciels. En lui revit toute une tradition de paysagistes lyonnais»[9].
En 1924, Francis Carco publie une étude Le Nu dans la peinture moderne dans laquelle il écrit: «La sensibilité de M. Adrien Bas a trouvé dans le paysage son expansion favorite. M. Bas est un admirateur des quais majestueux qui emprisonne le Rhône à Lyon et de ceux tendrement attendris, mélancolisés, où vient se caresser la molle Saône. Il les fixe à leur plus émouvantes minutes, selon une manière moins dépouillée, moins froide aussi que M. Marquet. Mais ses nus sont très beaux, et d'une jolie gamme de couleurs et d'une sensibilité intime et reposée»[10].
Ce tableau présente des digitales dans un vase simple, entouré du matériel de peintre. En plaçant au second plan un second bouquet de fleur, Adrien Bas souhaite probablement «affirmer sa qualité de peintre de fleurs et, aussi sans doute de peintre lyonnais, héritier d'une tradition. La fermeté de la touche est accentuée par l'utilisation du couteau, les formes sont simples, l'ensemble est spontané et vif»[11]. Le critique d'art F. Vars dit de cette toile: «Il n’œuvrait qu'en émoi, préférant la pochade au tableau»[12]. Malgré le titre, il est possible de reconnaître dans les fleurs des Cœurs de Marie plutôt que des digitales.
La Maison rose, huile sur toile, 38 × 48 cm, collection particulière de Michel Bosse Platière.
Cette œuvre est l'une des seules où l'influence de Renoir est flagrante, avec un parterre fleuri dans les tons de rose et de blanc qui affiche une recherche de velouté faisant clairement référence au maître[13].
Années 1920
Portrait de l'artiste, ou Autoportrait, 1925, 56 × 47 cm, musée des beaux-arts de Lyon, inv. B 1366
Le tableau est signé du nom de l'artiste.
Le tableau a été donné au musée des beaux-arts de Lyon en 1925 par M. Vautheret.
Le tableau représente l'artiste au travail, pinceau à la main, à côté d'une nature morte, de ses tubes. La composition respecte la tradition française classique, dans la veine de nombreux artistes français qui, marqués par la Première Guerre mondiale, éprouvent le besoin de se référer à une tradition, que de nombreux historien de l'art nomment le Retour à l'ordre. La composition est simple, il se présente avec «le regard sombre, le visage sculpté, les volumes cernés montrent le caractère ferme et volontaire du personnage»[11].
Salon du Sud-Est: exposition posthume en 1925. Du 28 avril au : «Rétrospective Adrien Bas».
Du au : Les Ziniars (1920-1924), musée des beaux-arts de Lyon, exposition collective.
Du au : Adrien Bas, peintre lyonnais, musée des beaux-arts de Lyon, salle des Lyonnais modernes, 12 toiles acquises à l'initiative d'un ami de l'artiste Henri Focillon, conservateur du musée de 1913 à 1924.
2006: Adrien Bas (1884-1925). Peintre du mouvement Ziniar de Lyon, Maison du Rhône, no218rue de Grenelle à Paris.
Du au : Valadon, Utrillo et Utter, la Trinité maudite. Entre Paris et Saint-Bernard 1909-1939, Villefranche-sur-Saône, musée Paul-Dini, exposition collective.
Du au : L'Âge d'Or de la Peinture Lyonnaise 1807-1920, galerie-mezzanine du Crédit Lyonnais à Lyon, exposition collective.
Archives municipales numérisées de l'état civil de Lyon, ancienne commune de Saint-Rambert-l'Île-Barbe, acte de décès no26, année 1925 (consulté le 12 mai 2015).
Marie-Laure Carrier, La collection du Musée des beaux-arts de Lyon: peinture lyonnaise: Catalogue raisonné, vol.I: A à F, UER Lyon 2, Histoire de l'art - mémoire de maîtrise, .
Paul Lintier, préface d'Henry Béraud, «Adrien Bas», [monographie] in L'Œuvre Nouvelle, Lyon, 1913.
Frédéric Vars, «Adrien Bas», Catalogue d'exposition - Salon du Sud-Est, , p.10-16.
Alain Vollerin, Marjolaine Nardone et Charles Gourdin, Les Ziniars: La vocation de la modernité, Lyon, Mémoire des Arts, coll.«Groupes et Mouvements», , 115p. (ISBN2-912544-15-7).
Paul Lintier, Alain Vollerin et Henry Béraud (préface), Adrien Bas, une vie dédiée à la peinture, Mémoire des Arts, , 131p. (ISBN2912544319).