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accord international réglant le différend du nom de la Macédoine signé en 2018 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'accord de Prespa (en macédonien Преспански договор (Prespanski Dogovor) ; en albanais Marrëveshja e Prespës ; en grec Συμφωνία των Πρεσπών (Symfonía ton Prespón) ; en anglais (texte authentique) Prespa agreement) est un traité conclu le et entré en vigueur le entre la Grèce et la république de Macédoine sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (ONU), afin de résoudre le différend de longue date portant sur le nom de la Macédoine depuis l'indépendance du pays en 1991. Il remplace l'accord intérimaire de 1995 et voit le nom du pays remplacé par celui de « république de Macédoine du Nord ». Il est enregistré auprès du Secrétariat des Nations unies à l’ONU sous le numéro I-55707[1].
Type de traité | Accord bilatéral |
---|---|
Adoption | |
Lieu d'adoption | Skopje (région de Skopje, Macédoine) |
Signature | |
Lieu de signature | Psarádes (Macédoine-Occidentale, Grèce) |
Sceau | |
Entrée en vigueur | |
Condition | Ratification de l'accord par les deux parlements et ratification du protocole d'adhésion de la Macédoine à l'OTAN par la Grèce. |
Parties |
Grèce Macédoine |
Langue | anglais |
À la suite du changement de gouvernement de l'ancienne république yougoslave de Macédoine en 2017, le gouvernement de Zoran Zaev a conclu un accord de bon voisinage avec la Bulgarie[2]. Le gouvernement grec, constatant le changement de rhétorique en république de Macédoine et le souhait de la part de Zaev de résoudre le problème concernant le conflit de nom avec la Grèce, a également exprimé le souhait de relancer le dialogue avec son voisin.
Les efforts des deux gouvernements pour résoudre formellement le conflit du nom ont commencé avec la réunion des ambassadeurs des Nations unies à Washington, le . Adamantios Vassilakis pour la Grèce, et Vasko Naumovski pour la république de Macédoine, ont rencontré le médiateur spécial de l'ONU Matthew Nimetz qui leur a remis une liste de noms proposés comprenant tous le terme Macédoine[3]. Les suggestions étaient les suivantes :
grec | macédonien | français |
---|---|---|
Δημοκρατία της Νέας Μακεδονίας / Dimokratia tis Neas Makedonias | Република Нова Македонија / Republika Nova Makedonija | République de Nouvelle Macédoine |
Δημοκρατία της Βόρειας Μακεδονίας / Dimokratia tis Voreias Makedonias | Pепублика Северна Македонија / Republika Severna Makedonija | République de Macédoine du Nord |
Δημοκρατία της Άνω Μακεδονίας / Dimokratia tis Ano Makedonias | Република Горна Македонија / Republika Gorna Makedonija | République de Haute Macédoine |
Δημοκρατία της Μακεδονίας του Βαρδάρη / Dimokratia tis Makedonias tou Vardari | Република Вардарска Македонија / Republika Vardarska Makedonija | République de Macédoine du Vardar |
Δημοκρατία της Μακεδονίας (Σκόπια) / Dimokratia tis Makedonias (Skopia) | Република Македонија (Скопје) / Republika Makedonija (Skopje) | République de Macédoine (Skopje) |
La première étape vers la recherche d'une solution mutuellement acceptable a été franchie lors de la réunion des Premiers ministres Zoran Zaev et Aléxis Tsípras le au Forum économique mondial de Davos, en Suisse. Les deux Premiers ministres ont alors exprimé leur volonté commune de résoudre le problème et de renforcer leurs relations bilatérales. Zoran Zaev a annoncé que l'aéroport international et l'autoroute nationale de Skopje, portant le nom d'Alexandre le Grand, seraient renommés par « Aéroport international de Skopje » et « Autoroute de l'amitié »[4].
Les ministres grecs des Affaires étrangères Nikos Kotzias et Dimítris Márdas, ainsi que le médiateur de l'ONU Matthew Nimetz, se sont rencontrés à Sounion le , où ils ont soulevé ensemble la question du nom de la Macédoine et la demande de la Grèce pour que ce nom soit erga omnes, ce qui signifie applicable pour tous. La réunion des ministres des Affaires étrangères a donné suite à la rencontre des deux Premiers ministres le à Sofia, au sommet de l'UE. Pour la première fois, l'ancienne république yougoslave de Macédoine a alors proposé le nom de « Macédoine d'Ilinden »[réf. nécessaire], qui a été rejeté par Athènes quelques jours plus tard, en raison de « la gravité historique du soulèvement d'Ilinden pour la lutte macédonienne ». Les négociations se sont poursuivies avec la coopération étroite des deux ministres des Affaires étrangères et le dialogue ouvert des Premiers ministres grec et macédonien.
Le , Alexis Tsipras et Zoran Zaev ont annoncé qu'un accord sur le différend bilatéral avait été conclu. Alexis Tsipras a fait valoir que l'accord « couvrait toutes les conditions imposées par la partie grecque », tandis que Zoran Zaev a soutenu que le pays avait « un nom décent et géographiquement exact » et « une identité renforcée et une garantie de sécurité, de stabilité et de prospérité ».
La proposition renomme la république de Macédoine en « république de Macédoine du Nord » (en macédonien : Република Северна Македонија / Republika Severna Makedonija), le nouveau nom devant être utilisé dans toutes les relations bilatérales et dans toutes les organisations et institutions régionales et internationales. L'accord a été signé à la frontière des eaux du nord de la république de Macédoine, de la Grèce et de l'Albanie[5].
Signé à Psarádes, à proximité du lac Prespa duquel il tire son nom, il est approuvé par référendum le 30 septembre 2018 puis ratifié après validation par l'Assemblée de Macédoine le [6] et par le Parlement grec le 25 du même mois[7]. Le , l'accord entre en vigueur, actant l'adoption du nom « Macédoine du Nord » et la résolution du conflit. Une période de transition de plusieurs mois s'ouvre alors pour changer entre autres les passeports, les plaques minéralogiques, la monnaie, les douanes, les panneaux à la frontière et les sites webs gouvernementaux[8].
L'accord est contesté par les conservateurs grecs du parti Nouvelle Démocratie[9]. Le parti dépose une motion de censure au Parlement contre le gouvernement Tsipras, mais celle-ci est rejetée le par 153 voix contre et 127[10]. Après son arrivée au pouvoir en juillet 2019, le gouvernement de Kyriákos Mitsotákis ne remet cependant pas en cause l'accord.
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