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général omeyyade De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Ghafiqi (en arabe : عبد الرحمن بن عبد الله الغافقي (ʿAbd al-Raḥmān ibn ʿAbd Allāh al-Ghāfiqī)[1],[2]) est un commandant et gouverneur arabe omeyyade, wali d'al-Andalus. Il est surtout connu pour avoir dirigé les forces musulmanes lors de la bataille de Poitiers, en 732. Cette bataille, menée contre les forces franques dirigées par Charles Martel, est un moment important de l'histoire européenne car elle marque l'arrêt de l'expansion musulmane en Europe occidentale[3],[4].
Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Ghafiqi | |
Fonctions | |
---|---|
Wali d'al-Andalus | |
– (~ 2 ans) |
|
Chef de l'État | Hicham |
Prédécesseur | Muhammad ibn Abd Allah al-Ashja'i (en) |
Successeur | Abd al-Malik ibn Qatan al-Fihri |
– (~ 2 mois) |
|
Chef de l'État | Yazīd II |
Prédécesseur | Al-Samh ibn Malik al-Khawlani |
Successeur | ’Anbasa ibn Suhaym al-Kalbi |
Biographie | |
Date de naissance | VIIe siècle |
Lieu de naissance | Tihama (Califat omeyyade) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Vouneuil-sur-Vienne (Aquitaine) |
Nature du décès | Mort au combat |
Profession | Militaire |
Religion | Islam sunnite |
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Al-Ghafiqi est nommé gouverneur d'al-Andalus vers 730 et mène plusieurs campagnes militaires fructueuses à travers les Pyrénées dans les territoires francs où il réussit à mettre à sac et à capturer la ville de Bordeaux, après avoir vaincu le duc Eudes d'Aquitaine lors de la bataille à l'extérieur de la ville, puis une seconde armée le long de la Garonne — où les chroniqueurs occidentaux affirment que « Dieu seul connaît le nombre des tués »[5]. Son armée s'enfonce dans la France actuelle avant d'être confrontée aux forces de Charles Martel près des villes de Tours ou de Poitiers.
Bien qu'al-Ghafiqi ait été tué au cours de la bataille, les forces musulmanes réussissent à battre en retraite. L'historiographie du 19e siècle l'a considérée comme un moment décisif, préservant la domination de la religion chrétienne en Europe occidentale alors que les recherches actuelles prouvent, que, du côté arabe, comme du côté franc, elle n'a pas eu à l'époque l'importance qu'on a voulu lui donner auparavant. Malgré sa défaite à Poitiers, al-Ghafiqi est considéré comme un chef militaire, "un homme vertueux qui mena une expédition contre le pays des Francs..."[6].
Sa filiation patrilinéaire (nasab) est la suivante : Abd al-Rahman ibn Abd Allah ibn Makhsh ibn Zayd ibn Jabalah ibn Dhahir ibn Al-A'adh ibn Ghafiq ibn Al-Chahid ibn Alqamah ibn Akk (en) ibn Adnan (en arabe : عبد الرحمن بن عبد الله بن مخش بن زيد بن جبلة بن ظهير بن العائذ بن عائذ بن غافق بن الشاهد بن علقمة بن عك بن عدنان)[7].
Abd al-Rahman est originaire de la tribu arabe tihamite de Ghafiq. Il a emménagé en Ifriqiya (Tunisie actuelle), puis au Maghreb central, et occidental où il a fait connaissance avec Moussa Ibn Noçaïr, et son fils Abd al-Aziz, les walis d'al-Andalus.
En 721, il participe à la bataille de Toulouse, dans laquelle Al-Samh ibn Malik al-Khawlani est tué par les armées du duc Eudes d'Aquitaine. Après la défaite, il a fui vers le sud avec d'autres commandants et troupes, et a pris le commandement de l'Est d'al-Andalus le . Il a été brièvement relevé de son commandement, quand Anbasa ibn Suhaym al-Kalbi a été nommé à sa place par le calife Yazīd II en . Après la mort d'Anbasa au combat contre les Francs en 726, dans le Sud de la France actuelle, plusieurs commandants ont été successivement mis en place, mais aucun n'est resté au pouvoir très longtemps.
En 730, il est nommé wali (gouverneur) d'al-Andalus par le calife Hicham. David Levering Lewis le décrit comme « [...] intelligent, éloquent et un administrateur accompli »[8]. En apprenant que Othman ibn Naïssa, dit Munuza, le vice-gouverneur de Catalogne, avait conclu une alliance avec le duc Eudes d'Aquitaine, afin d'établir son indépendance, Abd al-Rahman se hâte de réprimer la rébellion. Il a engagé les armées du seigneur berbère et l'a tué, en 731 (selon certains récits, Munuza s'est suicidé).
Abd al-Rahman rassembla des troupes à Pampelune, appella des recrues du Yémen et du Levant, et se prépara à traverser les Pyrénées, Il passe ainsi en Gascogne puis en Aquitaine, selon un chroniqueur Arabe non identifié : « cette armée a traversé tous les lieux comme une tempête désolante »[9], et saccagé et pris la ville de Bordeaux, après avoir vaincu le duc Eudes d'Aquitaine, au combat à l'extérieur de la ville, puis de nouveau battu une deuxième armée du duc Eudes à la bataille de Bordeaux - où les chroniqueurs occidentaux ont déclaré, « Dieu seul connaît le nombre des morts »[10]. Contrairement à Toulouse, où Eudes a gagné en surprenant les armées musulmanes lorsqu'il a secouru la ville en 721, cette fois ses forces ont dû affronter la cavalerie musulmane en bataille ouverte, et ont été complètement détruites. De même, les forces musulmanes auxquelles il avait fait face lors de la bataille de Toulouse étaient essentiellement de l'infanterie légère et, tout en étant de bons combattants, n'étaient pas proches du calibre de la cavalerie arabe amenée par l'émir dans cette invasion.
Eudes, à la recherche d'aide, a fui, avec la noblesse restante, vers Charles Martel. Ce dernier faisait campagne sur le Danube lorsque la nouvelle lui parvint. Le chef Franc avait un corps d'infanterie professionnelle chevronné lui avait fait campagne avec lui pendant de nombreuses années, et a ordonné la marche forcée de son armée vers l'Aquitaine[8]. L'historien Chris Rowley estime l'armée franque à « 20 000 à 30 000 hommes, Francs et Burgondes, accompagnés de soldats locaux moins disposés à faire partie du mur de boucliers »[11].
Charles, après « une semaine de manœuvres et d'accrochages »[8], a soigneusement choisi le champ de bataille et plaça ses hommes en surplomb de la voie romaine pour l'affrontement final, lui donnant ainsi une vue dominante et l'assurance d'un engagement en descente. Les Francs ont tenu leur formation défensive toute la journée, et ont repoussé des charges répétées de la cavalerie musulmane. Puis, il fit intervenir sa cavalerie au bon moment, et fit s'effondrer le centre de l'armée adverse. Abd al-Rahman s'engagea plus en avant mais, au moment où il commençait à réussir à vaincre, il fut tué par une flèche. Sa mort démoralisa ses troupes même si certains combattants continuèrent jusqu'au couché du soleil. Le lendemain, les vainqueurs de la veille eurent la surprise de trouver le camp ennemi désert[12]. Selon l'historien David Lewis, les soldats musulmans étaient accompagnés de leurs familles. Les épouses et les concubines figuraient parmi les victimes[8]. .
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