Jean-Baptiste Dubos
homme d’Église, diplomate et historien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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L'abbé Jean-Baptiste Dubos, né le à Beauvais et mort le à Paris, est un homme d'Église, diplomate et historien français.
Secrétaire perpétuel de l'Académie française | |
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Fauteuil 39 de l'Académie française | |
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Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Jean-Baptiste du Bos |
Pseudonyme |
J.-Ch. |
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Activités |
Membre de |
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Fils de Claude du Bos, marchand échevin de Beauvais, et de Marguerite Foy (fille d'un maire de Beauvais et sœur de l'abbé Foy de Saint-Hilaire), Dubos fait ses premières études dans sa ville natale, avant de venir les achever à Paris où il étudie la théologie, puis le droit public. Après avoir été reçu bachelier de Sorbonne en 1691.
Il entre dans les bureaux de Jean-Baptiste Colbert de Torcy, qui le charge de missions secrètes auprès de diverses cours de l’Europe, en Allemagne, en Italie, en Angleterre, en Hollande. Il s'en est acquitté en négociateur habile, ayant pris une part importante aux traités conclus à Utrecht, Baden et Rastatt.
Chargé des négociations de paix lors de la guerre de Hollande qui oppose la France et ses alliés aux pays qui formeront plus tard la Quadruple-Alliance, l’abbé Dubos publie en 1703 Les Interests de l'Angleterre mal entendus dans la guerre présente, dont certains chapitres contiennent des révélations que les Hollandais mettront à profit, ce qui a fait dire à certains que son livre aurait dû être nommé Les Intérêts de l'Angleterre mal entendus par l'abbé Dubos.
Il s’agit probablement d’un ouvrage de commande fait sur ordre de la cour de France, qui lui avait fourni les mémoires. Dubos y fait, sur l’Angleterre, des prédictions funestes qui ne se sont pas réalisées mais il y prédit également que les colonies britanniques en Amérique se révolteraient un jour contre leurs maîtres.
Puis, le régent et le cardinal Dubois firent le même usage, avec le même succès, de ses talents.
Ses nombreux services furent récompensés par des bénéfices et des pensions, et enfin par l’abbaye de Notre-Dame de Ressons près de Beauvais, après quoi il abandonna la politique pour se consacrer à l’histoire.
Dubos était un diplomate, même si ses succès dans le service du Roi et dans les lettres, notamment ses Réflexions critiques sur la poésie et la peinture (1719), le conduisirent à l’Académie française en 1720, dont il devint secrétaire perpétuel en 1722[Note 1]. Historien de la diplomatie, ses ouvrages témoignent de son érudition et son Histoire critique de l’établissement de la monarchie française dans les Gaules est son livre le plus important[1]. L’étude exhaustive que lui a consacré Alfred Lombard en 1913 en a éclairé la genèse, le contenu, la forme[2].
Dans cette œuvre, pour laquelle il commença à accumuler de la documentation dès 1718, parue en 1734 et profondément remaniée en 1742[3], l’abbé Dubos ne parcourt que les deux premiers siècles de cette monarchie, dont il montre les commencements. Les six livres dont elle est composée commencent par une vue générale de l’Empire romain à la fin du IVe siècle et au début du Ve et vont jusqu’aux successeurs de Clovis en 540. L’ensemble des peuples barbares, et pas seulement les Francs, sont étudiés[4]. L’analyse peut parfois remonter plus haut ou descendre plus bas[3].
Avec de savantes recherches, des réflexions profondes et des raisonnements judicieux, il souhaite mettre en évidence le fait que, dès le commencement, les rois de France ont été absolus et que le royaume a toujours été héréditaire. Dans cet ouvrage plein de principes de droits publics et d’excellents raisonnements politiques au style diffus, l’abbé Dubos a traité en maître la question de la loi salique, d’où il s’ensuivrait que cette loi était non une loi écrite mais une coutume aussi ancienne que la monarchie.
L'abbé Dubos y réfute les idées de Boulainvilliers sur la noblesse mais ce n'est qu'un point particulier et pas le plus important du système qu'il entend bâtir[3]. Pour Dubos, Boulainvilliers est un homme qui n’a jamais « eu la réputation d’être un savant dans les Antiquités ».
L'inventaire des sujets abordés montre qu'ils se répartissent autour de cinq grands axes[5] :
Il n’y a pas de préjugé de classe dans l’œuvre de Dubos, il y a une vision diplomatique et historique de l’état de l’Europe autour du problème de la continuité étatique ; la question de l’origine de la noblesse n'est abordée que ponctuellement chez lui, de même qu'elle n'est évoquée que brièvement, comme en passant, par Boulainvilliers : elle ne prendra de l'importance qu'à la veille de la Révolution car elle mettait en cause l’unité de la nation[6].
Les idées de l'abbé Dubos seront très bien reçues dans les milieux royaux et plus généralement dans l'ensemble de la société. Elles ne rencontreront de résistance que chez certains théoriciens de la noblesse et du libéralisme aristocratique attirés par l'idée émise par Boulainvilliers que la noblesse française tire son origine et sa liberté face au pouvoir royal d'une conquête franque.
Parues pour la première fois en 1719 et souvent rééditées, les Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture de l’abbé Dubos ont marqué un tournant dans la pensée esthétique et exerceront une influence considérable sur le développement de l’art théâtral et de la musique tout au long du siècle des Lumières.
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