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Unité militaire ukrainienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La 3e brigade d'assaut « Azov » (en ukrainien : 3-тя окрема штурмова бригада «Азов», 3-tja okrema šturmova bryhada «Azov», abrégé en 3 ОШБр ; numéro d'unité militaire A4638), est une grande unité d'infanterie mécanisée de l'Armée de terre ukrainienne.
3e brigade d'assaut « Azov » 3-тя окрема штурмова бригада «Азов» | |
Insigne d'épaule de la 3e brigade d'assaut. | |
Création | (comme régiment) et (comme brigade) |
---|---|
Pays | Ukraine |
Branche | Armée de terre ukrainienne |
Type | brigade |
Rôle | infanterie mécanisée et unité d'assaut |
Fait partie de | commandement opérationnel nord |
Garnison | Kyïv |
Ancienne dénomination | régiment autonome d'opérations spéciales « Azov » |
Nommée en l’honneur de | «Азов» (Azov) |
Guerres |
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Batailles |
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Commandant | colonel Andriy Biletsky |
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L'unité est créée dans les premières semaines de l'invasion de l'Ukraine par la Russie sous la dénomination de régiment autonome d'opérations spéciales « Azov » (en ukrainien : Окремий полк спеціального призначення «Азов», Okremyj polk special'noho pryznačennja «Azov»), ou simplement en anglais SSO « Azov » (ССО «Азов»). Rattachée initialement aux forces spéciales ukrainiennes, l'unité devient une brigade au début de l'année .
La 3e brigade d'assaut « Azov » est, comme son nom l'indique, est formée à partir de l'unité d'Azov, une unité de volontaires ukrainiens formée en et originellement affiliée à diverses mouvances d'extrême-droite ou néo-nazies. La brigade s'attire une grande couverture médiatique en étant positionnée sur les points les plus chauds du front, d'abord à Bakhmout puis à Avdiïvka, deux localités en proie à de violents combats qu'elle filme et diffuse régulièrement sur les réseaux sociaux.
Le cœur de la 3e brigade d'assaut « Azov » est formé dès les premières heures de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en , par la mobilisation d'anciens combattants du régiment Azov dans la région de Kyïv pour former un régiment. Officiellement intégré aux forces spéciales ukrainiennes le [1], le régiment soutient dès le lendemain une embuscade tendue par la 72e brigade mécanisée à une colonne de chars russes dans les alentours de Brovary. L'unité russe ciblée, la 90e division de chars de la Garde subit de très lourdes pertes, avec un régiment entier mis hors de combat et le colonel Andreï Zakharov du 6e régiment tué. Ceci entraîne la retraite de la division[2],[3],[4].
En , le régiment est redéployé dans l'oblast de Zaporijjia, défendant notamment la petite ville de Houliaïpole[5]. Au cours des mois suivants, il continue à opérer entre Houliaïpole et Orikhiv, conjointement avec le 98e bataillon de défense territoriale « Azov-Dnipro », rattaché à la 108e brigade de défense territoriale.
La transformation du régiment séparé d'opérations spéciales « Azov » en brigade d'infanterie mécanisée commence le lorsque des éléments du 98e bataillon de défense territoriale « Azov-Dnipro », de la 108e brigade territoriale, sont incorporés dans le « CCO Azov » pour en faire une unité mécanisée plus large[6],[7]. En , l'unité est officiellement renommée pour devenir la 3e brigade d'assaut[8]. Comme le souligne Andriy Biletsky, fondateur et commandant de l'unité, il s'agit davantage d'un changement de nom que de nature[9].
En , la 3e brigade commence à combattre dans le secteur de Bakhmout. Le , la brigade reçoit son étendard des mains du président ukrainien Volodymyr Zelensky à l'occasion du premier anniversaire du lancement de l'invasion de l'Ukraine[10]. Le , la 3e brigade d'assaut repousse et met en fuite des éléments de la 72e brigade de fusiliers motorisés russe, au cours de la bataille de Bakhmout[11]. Cette contre-attaque locale permet aux Ukrainiens de reprendre plusieurs kilomètres carrés de terrain, selon Evgueni Prigojine, le chef du groupe Wagner[12]. Le Kyiv Post précise qu'au cours de cette action, le 2e bataillon de la brigade détruit deux compagnies d'infanterie russes, entraînant des pertes estimées entre 100 et 500 hommes au total[13].
En , elle combat toujours dans le secteur de Bakhmout[14], soutenue par la 5e brigade d'assaut et la 80e brigade d'assaut aérien, poursuivant les attaques en direction du village de Klichtchiïvka (raïon de Bakhmout) dans les semaines qui suivent[15],[16]. Le , la 3e brigade d'assaut prend une position fortifiée russe située à l'ouest de la commune de Klichtchiïvka. En , la 3e brigade d'assaut est renforcée par la 22e brigade mécanisée (dont il s'agit de la première montée au front)[17], avant de repousser une attaque de la 61e brigade d'infanterie de marine russe le [18]. La 3e brigade est ensuite remplacée dans le secteur de Klichtchiïvka par la brigade d'assaut de la police nationale Le , le porte-parole de la 3e brigade d'assaut annonce sur Telegram et Facebook[19] la reprise d'Andriivka (uk), hameau totalement détruit situé au sud de Klichtchiïvka[20], tenu jusque-là par la 72e brigade de fusiliers motorisés russes (du 3e corps). La 72e brigade de fusiliers motorisés subit de très lourdes pertes au cours de ce combat : le chef du renseignement, trois commandants de bataillon et presque tous les commandants de compagnie sont tués au combat, tandis que de nombreux officiers sont faits prisonniers[21],[22],[23]. Le gros de la 3e brigade d'assaut est retiré du front à la mi-, tandis que le 2e bataillon mécanisé est déployé sur le flanc nord de la ville pour stopper la pénétration russe à Khromove (en)[24].
Au début du mois de , après environ deux mois passés en réserve, des éléments de la 3e brigade d'assaut sont envoyés à Avdiïvka en soutien de la 110e brigade mécanisée, et réussissent à stopper la progression russe vers la zone industrielle de la ville[25],[26],[27],[28]. Du au , la brigade appuyée par le 225e bataillon d'assaut couvre le retrait progressif des forces ukrainiennes de la ville notamment des 110e, 47e mécanisée et 59e brigade motorisée.
Après le retrait de la ville, la brigade contient les assauts russes à l'ouest de la ville, autour de Berdychi et Semenivka aux côtés de la 47e brigade mécanisée tandis qu'un de ses bataillons est plus au sud à Krasnohorivka à proximité de Marïnka en soutien du 3e bataillon de la 80e brigade d'assaut aérien et de la 46e brigade aéromobile.
En août 2024, le 1er bataillon d'assaut de la brigade combat dans l'Oblast de Kharkiv[29].
Le 30 novembre 2024, la 3e brigade d'assaut a détruit un véhicule antichar nord-coréen Bulsae-4 dans l'oblast de Kharkiv à l'aide d'un drone[30],[31],[32].
En mai 2024, la « brigade Azov » doit passer de 1 500 à 7 000 hommes[33],[34].
En , l'Ordre de bataille de l'unité est le suivant[35] :
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bataillon logistique. |
compagnie de défense NRBC |
La brigade est également équipée de divers types de missiles antichars et de mortiers donnés par les pays membres de l'OTAN ainsi que de mitrailleuses lourdes Browning M2 de fabrication américaine[13].
La 3e brigade dispose d'un chaîne Youtube dans laquelle elle diffuse des vidéos de combats filmés à la GoPro notamment dans les secteurs de Bakhmout. En , la chaîne compte plus de 500 vidéos et 1,13 million d'abonnés[57].
Selon le média en ligne Mediapart, l'armée française a formé des soldats de la 3e brigade d'assaut au camp de La Courtine (dans la Creuse) en 2023. Plusieurs d'entre eux arboraient des symboles néonazis : « saluts hitlériens, croix celtiques, emblèmes de plusieurs divisions SS, têtes de mort, fresque d'Adolf Hitler ». Mediapart a demandé au ministère français des Armées de s'exprimer sur le sujet. Sa réponse a été : « Ce sont les forces armées ukrainiennes qui organisent le flux et la sélection des militaires ukrainiens envoyés en France et en Europe. Nous n’apportons donc pas de commentaire sur cette organisation »[58],[59],[60]. Catherine Couturier, députée NUPES-LFI de la Creuse a protesté contre le ministère français des Forces armées à ce sujet[61].
En juillet 2024, la brigade a organisé une tournée à travers l'Europe pour recruter des volontaires et promouvoir son image. À la suite des protestations de groupes de gauche, notamment en Allemagne, les événements de Berlin, Hambourg, Rotterdam, Cologne et Bruxelles ont été annulés. Le parti Bündnis Sahra Wagenknecht a déclaré que "le fait qu'un tel événement de glorification de la guerre puisse avoir lieu à Berlin, en particulier par une organisation ouvertement d'extrême droite qui se réfère historiquement au collaborateur nazi Stepan Bandera, est un scandale incroyable"[62]. Pendant la tournée européenne, un autre scandale s'est produit lorsqu'un soldat ukrainien de la 3e brigade d'assaut a visité le camp de concentration d'Auschwitz en portant un T-shirt du groupe de black metal néonazi "M8l8th" ("88" est l'abréviation de "Heil Hitler"), actif en Ukraine depuis 2014[62],[63], avec l'inscription "Là où nous sommes, il n'y a de place pour personne d'autre", une citation qui, selon les historiens, pourrait être attribuée à Adolf Hitler[63].
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