De 3 à 2 millions d’annéesavant le présent (AP): une évolution climatique entraine en Afrique de l'Est une baisse des précipitations et réduit les espaces arborés, qui laissent la place à des savanes ouvertes. À partir de 2,7 millions d’années, les documents fossiles révèlent l'existence concomitante en Afrique de plusieurs espèces d’hominines. Une divergence évolutive semble s’être produite dans la lignée des Australopithèques, un premier segment évoluant vers le genre Homo et aboutissant finalement à Homo sapiens, un autre segment donnant le genre Paranthropus, qui finira par s’éteindre sans descendance. Ce dernier comprend les espèces Paranthropus robustus, en Afrique australe, Paranthropus aethiopicus et Paranthropus boisei, en Afrique de l'Est. L’hypothèse généralement avancée est que les deux lignées ont recouru à des solutions adaptatives divergentes face à l’aridité croissante. Les Paranthropes diffèrent des Australopithèques par l'ampleur de leurs molaires, de leurs mâchoires et de leurs muscles masticateurs, qui laissent supposer un régime alimentaire spécialisé orienté vers des végétaux coriaces. Ils s’éteignent il y a environ 1,4 million d’années. Les représentants du genre Homo (Homo habilis, Homo rudolfensis, Homo gautengensis, Homo naledi) incluent à l'inverse de plus en plus de viande dans leur alimentation, probablement acquise principalement par charognage. Leur denture s'affine, leur volume cérébral s’accroit et ils commencent à utiliser un outillage en pierre taillée[1].
2,8 millions d’annéesAP: LD 350-1, un fragment de mandibule fossile daté de 2,75 à 2,8 millions d'années, découvert en 2013 à Ledi-Geraru, dans la région de l'Afar, dans le nord de l’Éthiopie, combine des traits primitifs présents chez les Australopithèques avec des traits caractéristiques du genreHomo, notamment des molaires de taille réduite. Il est considéré comme le plus ancien fossile connu du genre Homo[1].
2,7 millions d’annéesAP: quatre os fossiles d'animaux, datés d’environ 2,7 millions d’années, présentent des traces de découpe et de percussion, sur le site de Masol, près de Chandigarh, en Inde[2]. Un galet aménagé de type oldowayen a été découvert en 2017 en place dans sa couche stratigraphique. Il est daté du même âge que les ossements fossiles[3].
2,55 millions d’annéesAP: outils de pierre, galets taillés découverts à Kada Gona, en Éthiopie. Ces outils sont taillés en détachant par façonnage des éclats sur une seule face ou sur deux faces. Ils ne sont pas associés à une espèce particulière d’hominines[4]. Ils marquent le début de l'Oldowayen, culture du Paléolithique inférieur, qui s'étage entre 2,55 et 1,3 million d'années environ. Premières preuves attestées de consommation de viande (de petits animaux, mais aussi d'éléphants, rhinocéros, buffles, girafes, probablement charognés). Les outils en pierre découvert à Kada Gona, en Éthiopie, l’ont été à proximité de restes fossiles contemporains d’Australopithecus garhi, qui pourrait en être l’artisan[5].