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Le Livre des secrets d'Hénoch ([ Книги ст̄и таинь Енохо ], généralement abrégé en 2 Hénoch ou Hénoch slave) est un livre apocryphe de l'Ancien Testament.
Il est généralement considéré comme appartenant à la littérature apocalyptique juive et la date de sa rédaction est estimée par les spécialistes dans une période comprise entre le Ier siècle av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C.[1]. Il a été redécouvert et publié à la fin du XIXe siècle, majoritairement dans des pays slaves.
Le texte est à l'origine rédigé en grec mais les seules versions complètes répertoriées à ce jour sont rédigées en vieux-slave, mais en 2009 on a identifié des fragments en copte[2]. Il en existe deux versions, une courte et une longue, la version courte semblant la plus ancienne des deux.
Il est distinct du Livre d'Hénoch, aussi connu comme 1 Hénoch ou Hénoch éthiopien et du Livre hébreu d'Hénoch, aussi connu comme 3 Hénoch ou Le Livre des Palais (Sefer Hekhalot, en hébreu), non apparenté aux deux premiers. La numérotation de ces textes a été appliqué par les spécialistes pour distinguer les textes les uns des autres.
Le Livre des secrets d'Hénoch raconte les événements vécus par Hénoch pendant son enlèvement dans les sept cieux. Le texte se découpe approximativement en trois parties : la description des sept cieux, les enseignements transmis par Dieu et certains archanges à Hénoch, les recommandations d'Hénoch à ses fils et aux dirigeants des peuples des hommes. Une quatrième partie appelée par les spécialistes l'« Exaltation de Melchisedech », existe dans certaines versions courtes et longues du Livre des secrets d'Hénoch.
Le Livre des secrets d'Hénoch peut être divisé en quatre parties :
Le Livre des secrets d'Hénoch nous a été conservé dans un texte slave attesté par plus de vingt manuscrits et fragments tardifs datant des XIVe, XVe, XVIe et XVIIe siècles. Ces éléments slavoniques ont été inclus dans des collections, souvent réarrangées, abrégées ou agrandies et n'ont pas pu ainsi circuler de façon indépendante.
À partir de ces manuscrits, il a pu être constaté que Le Livre des secrets d'Hénoch existe en 2 versions, une version longue et en version courte. Les premiers éditeurs[3],[4],[5] considéraient la version longue comme la version originale du texte. Mais depuis 1921, Nathaniel Schmidt[6] et d'autres auteurs[7] concurrencent cette théorie, considérant que la version courte est plus ancienne. En 1952, André Vaillant[8] montre que les parties ajoutées et retrouvées exclusivement dans la version longue utilisent des termes slavoniques plus récents ceux de la version courte; par conséquent, la version longue est donc plus récente que la version courte et sa théorie vient appuyer celle de Nathaniel Schmidt. D'autres érudits[9] suggèrent que les deux versions préservent le matériau d'origine.
Les principaux manuscrits de la version longue sont nommés R, J et P.
Les principaux manuscrits de la version courte sont nommés U, B, V et N.
La division en chapitres et versets du Livre des Secrets d'Hénoch soulève des problèmes complexes, sur lesquels il est nécessaire de donner quelques explications. Une première division en 73 chapitres a été établie par A. Popov[3] puis une seconde en 24 chapitres par M. Sokolov[4]. Cette répartition était faite sur la recension longue. Une autre division, en 62 chapitres, divisés eux-mêmes en versets, a été faite par R.H. Charles, sur la recension longue, reprise par lui dans ses Apocrypha and Pseudepigrapha of The Old Testament, II, Oxford, 1913, p. 431-469 et adoptée par N. Bonwetsch (Die Bücher der Geheimnisse Henochs, Leipzig, 1922). L'« Histoire de Melchisedech » rejetée en appendice, est divisée en trois chapitres, numérotés de I à III. Cette division s'est rapidement imposée. Cependant, André Vaillant, est revenu dans son édition[8] à la division en 24 chapitres faite par Sokolov, tout comme celle de De Santos Otero[9].
La plupart des érudits pensent que la version slave repose sur une ou plusieurs versions grecques, perdues depuis lors. Les sémitismes (hébraïsmes et « targoumismes ») que l'on relève ici ou là dans les textes permettent de supposer, pour certaines parties au moins, l'utilisation de documents remontant à un texte sémitique, hébreu et/ou araméen. Ce qui se trouva confirmé par la découverte en 1947 de fragments en hébreu et en araméen du Livre d'Hénoch, parmi les manuscrits de la Mer morte à Qumran, en Israël.
En 2009, quatre fragments des chapitres 36-42 rédigés en copte ont été découverts. Ils font partie de la version courte et sont à mettre en relation avec le manuscrit U[10].
Xe siècle apr. J.-C. : traduction en slavon du Livre des Secrets d'Henoch à partir d'un texte apocryphe écrit en grec, qui sera perdu.
La version slave existe en deux versions, l'une dite courte, la seconde, dite longue, amplifiée et remaniée par un recenseur. Malheureusement, c'est la version longue qui fut connue la première.
1880 : un manuscrit de la collection Chludov, le Codex Chludov, écrit à Poltava (dans l'actuelle Ukraine) en 1679 en langage ruthène ancien, est publié pour la première fois par A. Popov (Crenija de l'Université de Moscou, 1880, livre III). On lui attribue plus tard le nom de manuscrit P, une version longue du Livre des secrets d'Hénoch.
Le premier texte de la recension courte ne fut révélé qu'ensuite.
1884 : le manuscrit de la Bibliothèque Nationale de Belgrade No 151, rédigé en serbe (provenant d'un original en russe) et datant des XVIe – XVIIe siècles est publié par Stojan Novaković [Starine, XVI, 1884, p. 67-81]. On lui attribue plus tard le nom de manuscrit N, une version courte du Livre des secrets d'Hénoch.
Ce manuscrit donnait bien le texte en version « courte », mais sous une forme lacunaire et très abrégée, puisqu'il ne comprend pas l'« Histoire de Melchisedech » qui, ailleurs, termine l'ouvrage. Ainsi le problème se posait de savoir laquelle des deux versions étaient la plus ancienne. Réponse que sembla trouver Matvej Ivanovitj Sokolov, par la découverte d'un représentant de la version « longue » plus ancien que la version « courte ».
1886 : découverte du manuscrit de la Bibliothèque Nationale de Belgrade No 321, rédigé en slavon de Moldavie (slavon méridional ou bulgare-valaque) provenant d'un original en serbe et datant du XVIe siècle, par le professeur Matvej Ivanovitj Sokolov [1854-1906] de l’Université de Moscou. Cette version sera présentée plus tard au public lors d'une première publication du résultat de ses recherches en 1899. On lui attribue plus tard le nom de manuscrit R, une version « longue » du Livre des secrets d'Hénoch.
Dans ces conditions, on s'explique sans peine qu'une priorité ait longtemps été reconnue à la recension « longue ».
Peu après, Sokolov découvre deux nouveaux manuscrits représentants de la version « courte », celui de la collection Barsov du XVIIe siècle (plus tard, manuscrit B) et celui de la collection Uvarov, du XVe siècle (plus tard, manuscrit U), qu'il ne publiera que plus tardivement ; en 1899 pour B et en 1910 pour U.
Cet état de la recherche a engendré des traductions dans d'autres langues.
1896 : le Codex Chludov (P) et le manuscrit de la Bibliothèque nationale de Belgrade No 151 (N) servent à une traduction en anglais par William-Richard Morfill [1834-1909], [The Book of the Secrets of Enoch, en collaboration avec Robert-Henry Charles, Oxford, 1896] et en allemand à la même date par G. Nathanael Bonwetsch [1848-1925], [Das slawische Henochbuch, dans Abhandlungen der Göttinger Gesellschaft des Wissenschaften, Philosophisch-historische Klasse, Neue Folge, I, 3, Berlin, 1896]
1899 : première publication de la recherche d'ensemble effectuée sur l'Hénoch slave par Matvej Ivanovitj Sokolov dans un volume des Ctenija de l'Université de Moscou, année 1899, l. IV, p. 1-112. Le manuscrit de la Bibliothèque Nationale de Belgrade No 321 (R) et celui de la collection Barsov (B) y sont édités. Sokolov y propose une traduction en latin du manuscrit R. Le manuscrit Uvarov (U) y est cité mais non publié.
Le texte court ne fut connu dans son intégralité, c'est-à-dire avec l' « Histoire de Melchisedech », que lors de la publication du manuscrit de la collection Uvarov (U) dans la seconde édition de la recherche d'ensemble de M. Sokolov.
1906 : mort de Matvej Ivanovitj Sokolov
1910 : seconde publication de la recherche d'ensemble effectuée sur l'Hénoch slave par Matvej Ivanovitj Sokolov, à titre posthume par M. Speranskij, dans un volume des Ctenija de l'Université de Moscou, année 1910, l. IV, p. 111-182 avec étude des textes p. 1-167. Le manuscrit Uvarov (U) et un autre manuscrit de la collection Barsov (B2) y sont publiés.
Cette recherche d'ensemble est restée fondamentale dans l'étude de l'Hénoch slave, jusqu'à la découverte en 1947 des manuscrits de la Mer morte (à Qumran, en Israël), présentant des textes encore plus anciens du Livre d'Hénoch, écrits en hébreu et en araméen.
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