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Unité militaire de volontaires SS De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La 28e division de grenadier blindé SS volontaire de « Wallonie » (abrégé par la suite en 28e Division SS « Wallonie »), également connue sous les surnoms de Légion Wallonie et Division Wallonie, était une unité collaborationniste belge dont les volontaires étaient issus majoritairement de Wallonie.
28e division SS « Wallonien » | |
Insigne de la 28e Division SS « Wallonie » en allemand : 28e SS-Freiwilligen-Panzergrenadier-Division « Wallonien » | |
Création | |
---|---|
Dissolution | |
Pays | Belgique |
Origine | Wallonie Espagne (~100 volontaires) |
Allégeance | Troisième Reich |
Branche | Waffen-SS |
Type | Division |
Rôle | Infanterie, Grenadier |
Effectif | 7 000 (~ 7 000 à 8 000 hommes au plus fort des effectifs[1] |
Fait partie de | - , Wehrmacht 1943 - 1945, Waffen-SS
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Composée de |
|
Garnison | Meseritz Wildflecken[2] |
Ancienne dénomination |
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Surnom | Légion Wallonie[3],[4] Division Wallonie[5],[4] |
Couleurs | blanc, noir, rouge |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
Batailles |
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Commandant | -
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Commandant historique | Léon Degrelle |
modifier |
L’origine de la 28e Division SS « Wallonie » remonte toutefois aux prémices du Service d’ordre et de protection du Front populaire de Rex, devenu à la suite de son interdiction, les Formations de Combat rexiste, première esquisse d’une collaboration active avec l’occupant (l’administration et l’armée régulière allemande, la Wehrmacht).
Par la suite, ces « formations de combat » (milice non armée, employées pour maintenir l'ordre au service de l'occupant) ont été transformées en une unité paramilitaire : les « Gardes Wallonnes », habillée et payée par la Wehrmacht. Cette « garde » fut réduite à peau de chagrin lorsque l’appel aux volontaires pour le combat contre le bolchevisme fut lancé, donnant naissance au Bataillon d’Infanterie no 373.
L'unité acquit les runes vers la fin de et son nom changea à nouveau successivement (5e Brigade d'assaut SS de Wallonie, Brigade de grenadiers SS volontaire de Wallonie) au fil de ses apports en effectifs, de ses unités mères, de ses pertes…
La 28e Division SS « Wallonie » suivit le déclin de nombreuses unités sur le Front de l’Est, de bataille en bataille, et fut dissoute cinq jours avant la reddition inconditionnelle de l’Allemagne nazie.
À leur retour en Belgique, de nombreux membres de la Division Wallonie furent jugés pour faits de collaboration avec l'occupant. Les tribunaux militaires belges prononcèrent plusieurs condamnations à mort et de lourdes peines d'emprisonnement, tandis que certains collaborateurs, comme Léon Degrelle, choisirent l'exil pour échapper aux poursuites judiciaires.
Le krach boursier de 1929 ainsi que les profondes mutations politiques, notamment avec la montée d’idéologies totalitaires tel que le communisme, le fascisme[6] et le nazisme polarisent la société occidentale[7],[8].
La Belgique n’échappe pas à cette mouvance économico-politique avec deux principaux partis politiques émergeant : au nord du pays, la Ligue nationale flamande (en néerlandais : Vlaams Nationaal Verbond, abrégé VNV), au sud avec le Front populaire de Rex (abrégé par la suite en « Rex » ou « Mouvement Rex » ou « Mouvement rexiste »)[9].
Rex, fondé en par Léon Degrelle incarne une opposition à l’ordre politique traditionnel[note 1] s’alignant rapidement sur les idéologies fascistes auxquelles se rajoute un discours anticommuniste acerbe[note 2].
« Belges, aujourd’hui, vous allez jouer tout : vos foyers, vos enfants, l’avenir du pays. Tous les partis, corrompus, se valent. Ils vous ont tous volés, ruinés, trahis.
Tous, dégoulinant de leurs infamies, voudraient, une fois de plus, vous bourrer le crâne. Ouvrez l'œil ! Ne vous laissez plus faire ! [...] »[11]
— Léon Degrelle, discours de campagne de 1936
Le Mouvement rexiste est alors considéré comme une alternative viable à un parlement jugé inefficace, parfois corrompus et inadapté ; petit à petit, il se rapproche de l’idéologie montante d’extrême droite d’Europe (principalement le parti fasciste de Benito Mussolini) mais aussi avec une vision proche du Troisième Reich et ses doctrines.
« [...] À la haine sociale, vous avez, Italiens de Mussolini, substitué la communauté populaire. C’est cet esprit, fort, rythmé à larges coups et généreux comme le sang qui vous permet désormais de rendre une force jeune et ardente à tout ce qui est l’Italie.[...] »[12]
— Léon Degrelle, Discours radiophonique, Radio Turin, 1937
Dès , le Mouvement Rex s’inspire à nouveau du parti fasciste du Duce et crée une branche paramilitaire, le Service d’ordre et de Protection.
Cette milice non armée composée de gros bras idolâtre de Degrelle est chargée de la protection des meetings de leurs virulent leader ainsi qu’à l’intimidation des opposants au rexisme ; incluant et non limité aux communistes, socialistes, le tout harangué par les mots du futur « Führereke »[note 3],[6].
Bien qu’interdit (à la suite des élections partielles de où le parti rexiste perd face au Bloc catholique), le Service d’ordre et de Protection continue à vivoter (à l’instar du Front populaire de Rex).
« Mais combien n’y en a-t-il pas qui sont arrivés chez nous, venus autres pays et qui sont au service de l'Internationale ?[note 4] [...] L'immigration des juifs est un danger social, parce qu'ils réussissent à pénétrer dans la presse et qu’ils s'efforcent de faire adopter leurs pratiques malfaisantes. »[13]
— Léon Degrelle, discours lors du méga-rassemblement Rex au Sportpalais d'Antwerpen, ; à propos de la Question Juive en Belgique, à orientation anticommuniste.
C’est encore face à des élections (celle de ) où le parti rexiste n’a plus que quatre représentants, qu'il vivote au travers de ses publications propagandistes (tel « Le Pays Réel »)[note 5], que l’extrémisme du mouvement prend une forme plus accrue et tends un regard vers les formations nazies[15],[10].
Le , Degrelle sort de l’ombre pour une collaboration plus active et transforme le Service d’ordre et de Protection en Formations de Combat rexiste dans le but de structurer et « militariser » les partisans de Rex[16]. Il place ces formations dans les mains de Fernand Rouleau, pourtant son grand concurrent[17]. Sous l’influence de ce dernier, les Formations de Combat comporterons jusqu’à 4 000 membres[6], [note 6].
Ces groupes, inspirés des Sturmabteilung (SA), (mais) non armés, payés par Rex mais formé par l’occupant, ont des missions de police sur le territoire. Avec l’occupation allemande de la Belgique en 1940, les Formations de Combat rexistes jouent un rôle actif dans la répression des ennemis politiques locaux et assistent l’occupant dans de nombreuses tâches.
Dans la radicalisation politique croissante, Les Formations de Combats rexiste visent à structurer et à militariser les partisans de Rex, les préparer idéologiquement et pratiquement à une action plus violente au service de « l’Ordre nouveau » voulu par Degrelle.
Ces formations paramilitaires[note 7], bien qu’initialement limitées à des actions locales (entendons la Belgique), constituent une première étape vers une future collaboration armée plus formelle avec l’Allemagne nazie, au leitmotiv idéologique de l’antibolchevisme, l’ennemi belgo-germanique commun à abattre.
« Ses émules ! Heureusement pour notre honneur de Belges, ils ne sont pas légion. Les troupes ont fondu au feu de l'ignominieuse agression allemande. Mais il reste néanmoins une petite clique d'aventuriers rexistes fort remuants. Parce qu'ils se sentent sous la protection des baïonnettes allemandes, ils s'amusent à jouer au soudard et à parader en uniforme. — Ils font penser au geai qui se pare des plumes du paon ! »[3],Référence : BG429, C.2.G.M. - C.W.O.II
— Anonyme, chap. Dans la fosse aux traitres, du journal clandestin Quand même !, no 6 d', sur les volontaires de la Légion Wallonie (encore Gardes wallonnes à l'écriture).
C’est en que celles-ci prennent une forme complète de militarisation active sous le nom de Gardes Wallonnes, équipées, formées et payées par la Wehrmacht. A contrario des Formations de Combat, les Gardes Wallonnes sont armées, mais continuent de jouer non seulement un rôle de police sur le territoire mais aussi de répression au service de l'occupant.
L’effectif principal des Gardes Wallonnes, qui assure des missions « sur le front de l’intérieur » (entendons dans le Pays), est largement puisé dans les Formations de Combat rexiste, les combattants de adhérants tant aux idées de Rex que celle de la collaboration idéologique et les sympathisants du Mouvement.
C’est à ce cri de propagande antibolchévique que le Bataillon d’infanterie no 373 se forme sur les Gardes wallonnes (les laissant à l’instar des Formations de Combat rexiste, « comme peau de chagrin »[note 8]) et que plus de 800 wallons, dont Léon Degrelle, quittent Bruxelles[19] vers l’Allemagne pour entrainement à leur premier casernement, Meseritz[note 9],[20]. La collaboration active franchit un pas supplémentaire pour devenir une collaboration militaro-armée à arrière-plan socio-politico-idéologique : la lutte contre les communistes et bolchéviques.
C’est durant l’été d', sous la supervision de la Wehrmacht, que ce type de collaboration se concrétise ; le tout arangué et alimenté en effectifs par « le Fürher de Bouillon »[note 10], antibolchévique de première heure, qui grâce à une politique de recrutement agressive au travers de nombreux discours virulents [note 11] augmente les volontaires au fil du temps, volontaires séduits par l’idée de « défendre la civilisation européenne contre le bolchévisme »[19].
Le Bataillon d’infanterie no 373 (en allemand : Wallonisches Infanterie-Bataillon Nr. 373)[22],[20] est envoyé à l’est, pour participer aux premières offensives de l’Opération Barbarossa. C’est principalement dans des opérations de soutien, de patrouilles, de sécurisation des zones nouvellement occupées et de missions contre-insurrectionnelles qu’agit le bataillon.
Les premiers mois, les engagements sont sporadiques, mais très éprouvants, tant pour les hommes que le moral ; le Front de l’Est est connu pour ses conditions rudes face aux assauts incessants des soviétiques, tant dans l’ombre au travers des partisans et « maquisards », que dans la lumière des assauts d’unités régulières réfugiées dans les forêts environnantes face à l'avancée rapide de la Wehrmacht[19],[17].
Le Bataillon d’infanterie no 373 est renforcé au fur et à mesure de ses pertes (accueillant « majoritairement dans ses rangs des aventuriers ou des personnes cherchant à fuir la faim, le travail obligatoire ou la misère morale, familiale et pécuniaire »[19]), mais également transformé pour faire face à des batailles de plus en plus intenses[23]. Si, au départ, ses engagements sont orientés dans des missions de défense et de protection de secteurs, à partir de , l'unité commence à être impliquée dans des batailles plus importantes.
L’une des premières expériences au combat marquantes du bataillon se passe en dans l’Oblast de Kyïv et dans le bassin de la Donets. Le bataillon participe à des opérations de maintien de positions stratégiques (protection des voies de chemin de fer, …), sert de soutien aux divisions allemandes lors de la consolidation des lignes après l'avancée initiale de Barbarossa. C'est aussi dans cette période que l'unité subit ses premières pertes significatives en raison des contre-attaques soviétiques[19],[23].
Au fur et à mesure que les pertes s’accumulent et que les besoins de la Wehrmacht évoluent[19], le Bataillon d’infanterie no 373 est réaffecté à différentes divisions allemandes, parfois situées dans d’autres armées, passant d’une unité auxiliaire à une véritable force de combat.
C'est également à ce moment-là qu’il devient évident que la Wehrmacht commençe à avoir du mal à gérer les volontaires étrangers et que l'organisation de la SS (au travers de la Waffen-SS) prend progressivement le contrôle de ces unités.
« Ainsi la « Légion Wallonie », devenue Brigade SS Wallonie », ce qui n’était pourtant pas sa dénomination officielle, avait cessé, aux yeux du Mouvement, d’être au service du Pays.
Dorénavant, elle était mise au service de la SS et devenait, par la force des choses, l’instrument d’une politique antinationale.
Il en résulta une scission au sein des rexistes dont le Mouvement ne se remit jamais. Même le groupe de Victor Matthys et les fidèles du Chef de son entourage ne parvinrent plus jamais à se ressouder avec la Légion. La cassure était nette et irréparable. »[24]
— Eddy de Bruyne
Alors que Degrelle donne de toute sa voix, une cassure se passe en quand il termine l’un de ses discours par un fumeux « Heil Hitler » avec un bras tendu[25], indiquant la voie à suivre d’idéologie nationaliste à l’idéologie nazie[26].
La « bande à Léon »[note 12] est scindée : ceux qui vont adhérer à l’idéologie nazie tel leur leader charismatique et ceux, tel Jozef « Jef » Devos[27], qui prenne une distance. Cette scission refléte une divergence profonde. Devos, et compères tel que De Backer (rédacteur en chef du journal Le Soir) ou encore Deligne (qu'il cite dans ses correspondances)[28], et encore d'autres restent attachés à un nationalisme belge autonome[29], tandis que Degrelle s'enfonçe dans une collaboration radicale avec l'idéologie nazie comme pensée, marquant une rupture nette au sein du Mouvement[27], [30].
C’est aussi avec cette idée de rapprochement idéologique que naît l’idée de Degrelle : intégrer les forces collaborationnistes dans la SS (avec un but ultime de fonder l’Algemeine SS Wallonien[note 13]), les forces combattantes collaborationnistes dans la Waffen-SS, etc. Il apparait au fil des mois que face aux difficultés de la Wehrmacht de gérer les volontaires étrangers (incluant les volontaires wallons), l’idée et le travail antérieur de Degrelle va porter leurs fruits[24].
Victor Matthys, successeur de Degrelle à la tête du Mouvement Rex[31], reste initialement un allié, mais la radicalisation croissante de Degrelle et la transformation de la Légion en un instrument de la Waffen-SS brise définitivement toute unité interne[30]. La fracture entre collaboration radicale et fidélité aux origines du Mouvement est irréparable[32].
« Les Wallons se battent désormais derrière les enseignes aux bâtons noueux de Bourgogne, écarlates sur champ d’ivoire. Ils se nomment les « Bourguignons » et chantent des hymnes de lansquenets où il est question de reconstituer la Lotharingie... »
— Jean Mabire, La Panzerdivision Wiking : la lutte finale (1943-1945)[Note bibliographique 1]
C'est en que la Légion est versée dans la Waffen-SS et prend le nom de Brigade d’assaut SS « Wallonie ».
Après l’intégration du Bataillon dans la Waffen-SS, les volontaires wallons sont envoyés pour formation militaire à la SS-Junkerschulen de Bad Tölz[33], une des écoles de formation militaro-idéologique de la SS. Là, ils reçoivent une formation rigoureuse centrée sur les tactiques militaires, l’idéologie SS et l'endurcissement physique. L’école SS vise à transformer ces volontaires en une force élitiste mais surtout politiquement loyale aux principes nazis.
Cependant, face aux défaites et aux lourdes pertes subies par la Wehrmacht et la Waffen-SS, la Brigade d’assaut SS « Wallonie » n'achève pas sa formation. Prématurément envoyée sur le Front de l’Est, sans les effectifs d'une brigade, elle participe à plusieurs combats sanglants, dont la Bataille de Tcherkassy[34].
Aux côtés de la 5e Division SS « Wiking », du Bataillon estonien « Narwa » et d'autres unités, la Brigade se retrouve encerclée par l’Armée rouge près de Korsoun-Chevtchenkivskyï, dans l'oblast de Tcherkassy, à approximativement 150 kilomètres au sud de Kyïv.
De violentes contre-attaques des troupes encerclées et des unités de secours finissent par fendre l’encerclement et permettent à grande partie des troupes allemandes de s'échapper mais au prix de lourdes pertes. La Légion n'échappe pas à celle-ci, et c'est plus de 70 % des 2 000 volontaire de la Brigade qui resteront allongés dans les contrées de l'Est[35], dont l'un des commandants historique : Lucien Lippert (pl)[36]. Cette bataille est aussi réécrite à la sauce allemande dans le journal propagandiste Signal, où Degrelle prend le premier rôle pour tous ses hommes et autres volontaires européens[36],[37].
La Bataille de Tcherkassy cause de lourdes pertes parmi les volontaires wallons et la Brigade d’assaut SS « Wallonie » est retirée du front pour être réorganisée[35]. Durant cette période de reconstitution, la Brigade est rattachée à la 5e Division SS « Wiking », une unité de la Waffen-SS composée de soldats étrangers issus de plusieurs pays européens (dont la Légion Flamande). C'est aussi dans ce contexte, en , que la Brigade prend officiellement le nom de 5e Brigade d'assaut SS de « Wallonie »[22],[38], qu'elle revient Belgique et parade dans les rues de Bruxelles[39] et de Charleroi[39] pour accentuer le recrutement dans le grand besoin[40],[34]. C'est aussi à ce moment que Degrelle prend le commandement de la Légion Wallonie[41].
Mais le temps des parades disparait rapidement, et la 5e Brigade d’assaut SS « Wallonie » est redéployée pour participer à la Bataille de la ligne Tannenberg, près de Narwa[39] en Estonie, aux côtés d’autres unités SS de volontaires. Ils y retrouvent notamment les Belges néerlandophones de la 27e division SS Langemarck[42].
L’objectif de la bataille pour les soviétiques est la réoccupation de l’Estonie, pour ensuite lancer des attaques contre la Finlande et la province de Prusse allemande (à coté de la mer Baltique). A nouveau les pertes sont énormes pour les deux camps. Les forces allemandes font face aux « vagues incessantes d’assauts soviétiques ». La Brigade est engagée dans de durs combats défensifs[note 14].
Après la Bataille de la ligne Tannenberg, les lourdes pertes subies par la Brigade d’assaut SS « Wallonie » en oblige le commandement allemand à la retirer du front. Les effectifs de la brigade sont sévèrement réduits, ne dépassant plus qu'une fraction de sa taille originelle. C'est lors de cette période de reconstitution que l'unité reçoit la dénomination de 28e Division de grenadiers volontaires SS « Wallonie », en »)[22],[38].
« La Brigade Wallonie n'a jamais réellement pu se remettre des pertes subies lors de ses engagements précédents, malgré les efforts de recrutement et d'incorporation de nouveaux volontaires. »
— Eddy de Bruyne
Cependant, ce changement de nom ne correspond pas à une augmentation immédiate de ses effectifs ; en réalité, même après sa « transformation » en division, celle-ci ne possède que la moitié des hommes requis pour constituer une véritable division (environs 10 000 hommes).
La reconstruction de la 28e Division SS « Wallonie » est rendue possible par l'afflux de nouvelles recrues. Celles-ci sont en grande partie constituées de collaborateurs belges, fuyant tant l'avancée des forces alliées que les représailles des mouvements de résistance contre les collaborateurs[43]. Ce recrutement est parfois forcé, et c’est aussi de jeunes membres de la jeunesse rexiste qui se retrouvent embrigadés.
Toujours dans l’objectif de disposer d’une division entière et non plus d’une moitié d’effectifs, la 28e Division SS « Wallonie » se compose au fur et à mesures d'un nombre croissant d'étrangers et de recrues non volontaires (libérés de prison, des vieux collaborateurs etc.). L’un de ces apports est toutefois à remarquer : celui des Espagnols de l’ex-division Bleue (Azul) (approximativement 100 volontaires aguerris aux combats[note 15], et, surtout pour Degrelle, portant la croix brabançonne sur leur drapeau).
Le processus de reconstitution est interrompu à plusieurs reprises par des redéploiements urgents, en raison de la situation militaire catastrophique que connaît le Troisième Reich sur le front de l'Est.
Début , la « Division » est engagée dans des combats défensifs en Poméranie, autour de la poche de Stargard.
C’est affaiblie par son manque d’hommes et d’équipements ainsi que par les combats précédents, qu’elle participe à l'Opération « Solstice » (en allemand : Sonnenwende), une des dernières contre-offensives allemandes, lancée le .
Sous le commandement de Léon Degrelle, les restes de la division combattent aux côtés d'autres unités allemandes dans une tentative désespérée de contenir l'avancée soviétique. La division subit de lourdes pertes pendant ces combats, notamment lors de la défense de la ligne Stargard-Stettin.
Dans les dernières semaines de son existence, la division est anéantie. Les survivants tentent de se replier vers l'ouest (vers le coté britanico-américain) et certains réussissant à atteindre ces lignes, d'autres sont capturés par les Soviétiques. Le dernier commandant, Degrelle, prend la fuite vers l'Espagne en avion.
« L’article 115 du Code pénal concerne la livraison de fournitures nécessaires à l’ennemi, le 113 vise la collaboration militaire, le 118 bis, la collaboration politique et le 121 bis, les dénonciateurs. De fait, sur plus de 600 000 dossiers répressifs ouverts par |’ Auditorat militaire, un peu plus de 50 000 furent instruits. »[44]
— Struye, Jacquemyns, Gotovitch
Après la guerre, la Justice belge met en place un système de tribunaux militaires spéciaux pour juger les cas de collaboration. Pour les membres de la Division Wallonie, les procès se déroulent entre et [45].
Les principaux chefs d'accusation sont le port d’armes contre la Belgique, l’engagement dans une force armée ennemie, la collaboration militaire avec l’occupant, et actes conduisant à la trahison. La justice a aussi fait une distinction entre les officiers et sous-officiers (peines plus lourdes), les simples soldats (peines plus légères) et les engagés volontaires de la première heure et ceux recrutés (de gré ou de force) plus tardivement[45].
« Pour la plupart, les rexistes ont reconnu qu'ils eurent tort. Aux procès d'après-guerre, de jeunes enthousiastes se vantèrent de leurs convictions nationale-socialistes et portèrent fièrement les uniformes rexistes ou allemands, Mais, à quelques exceptions près, les dirigeants rexistes ne partagèrent pas cette assurance. »[46]
— Martin Conway
Léon Degrelle, dernier commandant de la division et responsable de Rex, est condamné à mort par contumace en . Des condamnations à mort sont prononcées et certaines sont exécutées ; ou des peines de prison de 5 ans (certains ont bénéficiés de circonstances atténuantes dues à leur jeune âge ou à l’endoctrinement) à perpétuité pour d’autres ; mais aussi des peines de dégradation civique (telle la perte des droits civils et politiques).
Aucun chef d'accusation n’a été prononcé pour crimes de guerre ou participation à la Shoah à l'encontre de la division.
« Il est bien indiqué dans ces documents officiels que des Belges, des Wallons, ont participé au massacre. »
— Alexey Chabounine
Des documents d'archives découverts en attestent spécifiquement de la participation d'un détachement de la Légion Wallonie (et autres groupes SS, tel des français, des belges néerlandophones, lituaniens,...[47]) au massacre de plus de 6 000 femmes juives. Ces troupes ont « reçu l'ordre en de tuer les quelque 6 000 femmes juives encore présentes dans le camp de concentration de Stutthof »[47],[48].
C'est au bout d'une longue marche que les détachements SS ont forcés les femmes à plonger dans la mer gelée de Königsberg en Prusse-Orientale, pour les achever à la mitrailleuse et aux grenades[48].
Aucun autre massacre ou exaction n'ont été porté à l'encontre de l'unité et au vu de la récente découverte, aucune suite judiciaire n'a été entammée, la Division Wallonie est toujours blanchie de tout crime[48].
« Les séquelles d’une guerre ne peuvent jamais être véritablement effacées. »[49]
— Luc Huyse & Steven Dhondt
Après la Seconde Guerre mondiale, dès les années 1950, d'anciens volontaires de la légion et de la division « Wallonie » se sont retrouvés dans des amicales de soutien social. En 1978, l'ASBL Les Bourguignons sera fondée. En 1994, la majorité des membres de celle-ci — opposée à son dirigeant Jean Vermeire — fonderont l'amicale le Dernier Carré. En 2009, ces deux amicales d'anciens combattants belges, wallons et bruxellois du front de l'Est étaient toujours actives.[réf. obsolète][50].
« Là où Napoléon et Hitler ont échoué, c’est peut-être le fils de l’un de nos adversaires du Caucase et de Tcherkassy qui réussira en rassemblant autour de la Russie, guérie du virus communiste, tous les peuples européens pour entraîner le monde dans une nouvelle marche en avant. »- Jean Kapel, Histoire Magazine, no 19 « Dossier : Hitler par ceux qui l'ont connu »,
— Léon Degrelle
La structure du Bataillon d'infanterie no 373 reste stable de sa création en lorsqu'il est dans l'ordre de bataille de la Wehrmacht, et elle est celle d'un bataillon d'infanterie composée de quatre compagnies, à sa migration dans la Waffen-SS en mi-.
Au vu de l'avancée de la Wehrmacht dans les contrées de l'Est, le bataillon a changé plusieurs fois d'unité mère. Il passe ainsi du 3e Corps d'Armée à la 2e armée en quelques mois, mais reste attaché à des divisions d'infanterie légère (parfois renommée dans une spécialisation tel les divisions de chasseurs, de chasseur de montagnes, etc.)[51].
L'ordre de bataille sous la Waffen-SS est plus chaotique. Alors que le bataillon sort de l'ordre de bataille de la Wehrmacht s'agrandit pour se constituer en brigade d'assaut, pour fictivement être transformé en division vers la fin , il apparait qu'aux défaites du Troisième Reich que l'effectif n'atteindra jamais l'escompté.
Sur papier, la division comporte une structure divisionnaire classique, qu'elle ne pourra jamais développer.
N'ayant jamais pu être entièrement constituée et les éléments existants n'ayant jamais été tous réunis pour une action commune, le titre de "Division" restera un instrument de propagande. Seul le 69e régiment d'infanterie participera, avec quelques sous-unités, aux derniers combats, sur le sol allemand, côte à côte, pour la première et la dernière fois, avec leurs collègues volontaires belges flamands de la division Langemark.
Les éléments de la division qui sont constitués : l'état-major divisionnaire, un groupement d'appui de services logistiques et techniques, une compagnie de transmissions, une compagnie anti-char et une batterie anti-aérienne légère, ainsi que les 69e et 70e Régiments d'infanterie sont envoyés au Front sur l'Oder. Toutefois, le 69e Régiment qui a bien 2 bataillons de fusiliers au complet, dont un bataillon cycliste, n'a pas ses compagnies d'appui. Et le 70e Régiment, ne possède qu'un seul bataillon au lieu de deux et ce bataillon ne comprend que 3 compagnies au lieu de 4. La division Langemark sera engagée avec 2 bataillons d'infanterie, une compagnie anti-chars et une compagnie anti-aérienne ainsi qu'une batterie de canons d'infanterie (telle que celles qui équipait les Brigades d'assaut).
La croix de Bourgogne fut le symbole utilisé par les rexistes sur les étendards de leur division SS durant la Seconde Guerre mondiale. Léon Degrelle rêvait en effet de restaurer les anciens États bourguignons. Le premier drapeau de la légion Wallonie fut remis le , dans la Salle de Marbre du Palais des Beaux Arts de Bruxelles.
Il s'agissait d'un drapeau à champ noir, à croix de Bourgogne et frange d’or c'est-à-dire aux trois couleurs de la Belgique. Ce drapeau ne respectait pas les règles de l'héraldique du fait de la superposition du noir et du rouge (règle de contrariété des couleurs).
Lors du départ du second contingent de la légion Wallonie, le , Victor Mathys remit un nouvel étendard. Celui-ci était blanc, découpé à deux pointes, avec croix de saint André rouge et orné sur ses deux faces d’une banderole avec la devise « Dur et Pur Rex vaincra ». À cette occasion, furent également remis quatre fanions de compagnie reprenant l’étendant mais sans la devise et avec en plus un dextrochère sortant d'un nuage brandissant un glaive représentant le bras de Dieu. L’étendard et les fanions avaient été dessinés par John Hagemans, prévôt de la Jeunesse Rexiste.
Le , un nouvel étendard et quatre fanions furent remis aux légionnaires. Les fanions de compagnie étaient identiques à ceux remis en , mais numérotés de 5 à 8. L’étendard était identique à celui de 1942, mais avec une nouvelle devise sur la banderole : « Qui s’y frotte s’y pique ».
Dans leur retraite, des officiers de la légion Wallonie auraient confié les drapeaux au bourgmestre d’un village allemand, aux alentours de Lübeck. Plusieurs années plus tard, quelques anciens seraient retournés dans ce village où le bourgmestre les aurait soigneusement conservés. Ils auraient alors été remis à Léon Degrelle en Espagne. De fait, Léon Degrelle exposa de tels drapeaux dans son bureau.
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