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Élie Énos
magistrat français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Élie[1] Léon[2],[3] (ou Élie-Léon[4]) Énos[4] (ou Aïnos[5]) est un avocat[2],[3] français, né à Alger[2],[4] le [2],[4] et mort à Saint-Eugène (aujourd'hui Bologhine) le [1],[3],[6]. Sa demande d'inscription au tableau des avocats d'Alger[7] est l'origine de l'affaire Énos[8] (ou Aïnos[5]) au terme de laquelle émerge le statut juridique des indigènes d'Algérie[9].
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Biographie
Résumé
Contexte
Enfance et études
Élie naît le à Alger, moins de quatre ans après la prise de celle-ci. Il est le fils de Judas Énos et de son épouse, Esther née Smadja[10],[2],[3],[11], tous deux Juifs d'Algérie. À sa naissance, ses parents ont déjà cinq enfants, trois fils et deux filles : Abraham, l'aîné[11], est né en [12] ; Ricca, la cadette, est née en [13] ; puis suivent Zacharie[14] et Denina[15], probables jumeaux nés en ; et David, né en [16]. La fratrie s'agrandit en avec la naissance de Bella[17], la benjamine.
Élève brillant, Élie entre au lycée d'Alger (auj. lycée Émir-Abdelkader). Il s'y distingue en remportant divers prix comme le relate la presse juive française telle que les Archives israélites de France et l'Univers israélite. En , alors en classe de rhétorique (auj. classe de première)[18], il obtient cinq nominations, dont le premier prix de vers latins, et le premier accessit de langue arabe[19]. Il obtient ensuite le premier prix d'excellence en logique[20]. Y ayant terminé ses classes[21], il quitte Alger et l'Algérie pour Montpellier où il est reçu bachelier ès lettres. Il devient le premier bachelier « issu du judaïsme algérien »[22] à une époque où une quinzaine de lycéens sont reçus chaque année au baccalauréat dans toute l'Algérie[11]. Se destinant à la carrière d'avocat et nulle école de droit n'existant alors en Algérie, il reste en Métropole. Il quitte Montpellier pour Toulouse où il entre à l'école de droit, devenant le premier « israélite indigène » qui entreprenne des études supérieures et fasse son droit. L'« étudiant colonial »[23] s'y distingue en obtenant la mention honorable en première année[24]. Le , il est reçu licencié en droit. Le , après avoir été présenté par Adolphe Crémieux[25], il prête le serment d'avocat devant la première chambre de la Cour impériale (auj. cour d'appel) de Paris[26],[27]. Le , il est admis au stage par un arrêté du conseil de l'ordre des avocats de Paris. Il poursuit ses études de droit à Paris[11] où il obtient son doctorat[28]. Le , il est porté sur le tableau de l'ordre des avocats de Paris par une autre décision de son conseil[8],[11].
Affaire Énos
Élie retourne à Alger quelques mois plus tard, avec l'intention d'y exercer sa profession. Le , il demande au bâtonnier d'être porté au tableau des avocats d'Alger[8],[11]. Mais, le , le conseil de l'ordre rejette sa demande au motif qu'il ne justifie pas de sa qualité de Français[8],[11]. Il interjette appel et obtient, le , un arrêt favorable de la Cour impériale (d'appel) d'Alger[29]. Le conseil de discipline se pourvoit alors en cassation, mais son pourvoi est rejeté par la Cour de cassation par un arrêt du [30]. La Cour confirme la nationalité française des « Israélites indigènes algériens » qu'elle a reconnue, semble-t-il pour la première fois, par un arrêt de la chambre des requêtes du [31]. Antérieurement à cet arrêt, la Cour de cassation avait déjà reconnu la nationalité française aux juifs « indigènes », notamment par un arrêt du [32].
Carrière
À la suite de l'arrêt de la Cour de cassation, Élie devient le premier avocat « indigène » inscrit au barreau d'Alger[11].
Un décret du le nomme défenseur près le tribunal de première instance de Sétif[33],[34]. Le , il est encore le « seul défenseur israélite algérien » que compte l'Algérie[35]. La « clientèle catholique et kabyle » ne manque pas de faire appel à lui[35]. En 1866, deux plaideurs le font traduire devant le tribunal de police correctionnelle de Sétif[35]. Il est défendu par maître Honel, avocat, directeur du Lien d'Israël, collaborateur de la Vérité israélite et rédacteur en chef du Moniteur du Bas-Rhin[35]. L'issue du procès semble avoir été favorable Élie figurant au nombre des défenseurs près le tribunal de Sétif dans les éditions 1867[36] et 1868[37] de l'Almanach impérial.
Par un décret du , alors qu'il réside à Sétif, il est admis à jouir des droits de citoyen français[4].
Il est ensuite juge au tribunal de première instance de Blida où il est remplacé par un décret du [38].
Le , le décret Crémieux confère la citoyenneté française aux « israélites indigènes des départements de l'Algérie ». Mais, le , dix mois après sa promulgation, le ministre de l'Intérieur, Félix Lambrecht, dépose à l'Assemblée nationale un projet de loi tendant à son abrogation[39]. Élie forme, avec Mardochée Lévi-Valensi et Karibou, présidents des consistoires d'Alger et de Constantine, ainsi que Chiche et Benichon, la délégation qui accompagne Adolphe Crémieux lors de son entretien avec Adolphe Thiers le [40]. Le décret est maintenu bien qu'un décret du , l'amendement Lambrecht, en restreigne l'application aux juifs dont l'origine algérienne est attestée.
En , son cabinet est au 23, rue Médée à Alger[41].
Vie privée
Le , Élie épouse Rachel Mesguis[3], fille d'Élioua Mesguis, négociant, et d'Aziza Tabet[11] avec qui il aura trois filles : Élise Louise, née le [42], Bellar Claire, née le [43], Blanche Esther, née le.
Élie meurt à Saint-Eugène[3] (auj. Bologhine) le [3],[11]. Il est inhumé le jour même au cimetière de Saint-Eugène où il repose[1].
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Notes et références
Voir aussi
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