Église Notre-Dame-de-Lorette de Paris
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L’église Notre-Dame-de-Lorette de Paris est une église située dans le 9e arrondissement de Paris. Datant du XIXe siècle, d'architecture néoclassique, elle est dédiée à Notre-Dame de Lorette et classée comme monument historique.
Église Notre-Dame-de-Lorette de Paris | |
Présentation | |
---|---|
Culte | Catholique |
Type | Église paroissiale |
Rattachement | Archidiocèse de Paris |
Début de la construction | |
Fin des travaux | |
Architecte | Louis-Hippolyte Lebas |
Style dominant | Architecture néoclassique |
Protection | Classé MH (1984) |
Site web | www.notredamedelorette.org |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Île-de-France |
Département | Paris |
Ville | Paris |
Coordonnées | 48° 52′ 35″ nord, 2° 20′ 20″ est |
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Elle est encadrée au sud par la rue de Châteaudun, sur laquelle donne son fronton, au nord par la rue Saint-Lazare, à l'est par la rue Fléchier, et à l'ouest par la rue Bourdaloue.
Elle est desservie par une station de métro qui a pris son nom, Notre-Dame-de-Lorette, sur la ligne 12.
Une première chapelle est construite pour les habitants des Porcherons sur la rue Coquenard, renommée rue Notre-Dame-de-Lorette (actuelle rue Lamartine). La date de la fondation de cette chapelle n'est pas connue, mais elle était construite en 1646 car une confrérie y est établie à cette date.
En 1790, la chapelle considérée comme une succursale de la paroisse Saint-Pierre de Montmartre, l'une des 52 paroisses urbaines du diocèse de Paris, dont le curé est Simon-Nicolas Castelan[1] a comme unique desservant l'abbé Jean-Claude-Angélique Lapipe, qui prête le serment constitutionnel[2].
L'édifice, vendu comme bien national en 1796 est détruit.
L'église était située rue Notre-Dame-de-Lorette, actuelle rue Lamartine, à proximité du croisement de la rue du Faubourg-Montmartre (partie nord de cette rue ayant été renommée rue Notre-Dame-de-Lorette) et de la rue des Porcherons, actuelle rue Saint-Lazare. Une barrière d'octroi visible sur le plan Turgot était implantée à ce croisement. L'église occupait l'actuelle parcelle regroupant les nos 52 et 54 rue Lamartine et le no 15 rue Hippolyte-Lebas[3]. L'actuel no 54 rue Lamartine occupe l'emplacement de l'entrée de l'église[4].
La Ville de Paris rachète la chapelle Saint-Jean-Porte-Latine, construite vers 1760 au niveau des nos 60-62 de la rue du Faubourg-Montmartre (à proximité de l'actuel carrefour de Châteaudun) et détruite en 1846 pour y établir le culte de Notre-Dame-de-Lorette[5].
Bien avant le baron Haussmann, Paris faisait déjà l’objet de grands travaux : le quartier dit des Porcherons où s’élève aujourd’hui l’église se situait hors des murs de la ville. Les établissements ne payant pas l’octroi, les cabarets, les guinguettes fleurissaient le long de la rue des Martyrs. Victor Hugo évoque dans Les Contemplations : « C’est lundi ; l’homme hier buvait aux Porcherons un vin plein de fureur, de cris et de jurons ». Tout proche, le quartier de la Nouvelle Athènes, allusion à la contemporaine guerre d'indépendance grecque, est également en plein développement. De nombreux artistes s’y installent.
Les églises les plus proches sont Saint-Pierre de Montmartre au nord ou Saint-Eustache au sud. L’église de la Sainte-Trinité ne sera construite qu'en 1867 et le Sacré-Cœur bien plus tard, entre 1875 et 1912. La construction d’une église devient donc urgente.
En 1821, décision est prise de construire l'église actuelle. Une ordonnance royale du 3 janvier 1822 prescrit la construction de cette église et un concours entre dix architectes est ouvert[6]. Hippolyte Le Bas est le seul architecte à proposer une construction sur pilotis, nécessaire compte tenu de la nature du sol[7]. Ami d'Ingres, Lebas lui demanda de l'aider au choix des artistes qui décoreront l'édifice. À l'origine, l'église devait s'ouvrir au nord, mais le plan fut inversé après le percement de la rue Laffitte depuis Paris.
La première pierre est posée, le sous le règne de Louis XVIII et la construction s'achève en 1836 sous Louis-Philippe[6].
Le , durant la période de la Commune de Paris, l'église est transformée en caserne de la Garde nationale sous le nom de caserne Châteaudun pour une partie et en prison pour les réfractaires au service armé pour une autre partie.
Alfred Caillebotte, demi-frère de Gustave Caillebotte, fut l'un des curés de Notre-Dame-de-Lorette.
L'église a été classée au titre des monuments historiques le , dans sa totalité[8].
Le début du XIXe siècle est caractérisé par un néoclassicisme qui transparaît dans l’église Notre-Dame-de-Lorette. Retour à un classicisme antique, certes, mais également retour aux primitifs chrétiens. Les décorations murales sont ainsi peintes directement sur les murs. Le plan est un plan basilical classique sans transept visible de l’extérieur comme à Sainte-Marie-Majeure de Rome. La façade comporte un fronton représentant l'hommage de quatre anges à la Vierge et l'Enfant réalisé par Charles-François Nanteuil. Au-dessus du fronton, des statues rappelant les acrotères antiques représentent les trois vertus théologales : la Charité au centre secourant deux enfants par Charles-René Laitié, l'Espérance avec l'ancre de Philippe Joseph Henri Lemaire, et la Foi avec le calice et l'hostie par Denis Foyatier.
La devise Liberté, Égalité, Fraternité au-dessus de l'entrée principale a été rajoutée en 1902.
Classée monument historique en 1984[8], l'église Notre-Dame-de-Lorette est l'église la plus colorée de Paris. Jugée, à l'époque, trop moderne, trop rutilante avec l'éclairage au gaz, ses murs sont entièrement recouverts de décors.
Quatre chapelles, correspondant aux quatre sacrements importants de la vie du chrétien, encadrent la nef. La chapelle du Baptême à droite en entrant, la chapelle de l'Eucharistie par Alphonse Périn au nord-est, la chapelle du Mariage par Victor Orsel au nord-ouest et enfin, au sud-ouest, la chapelle du Sacrement des malades par Blondel.
Un cycle pictural sur la vie de la Vierge Marie est visible en partie haute dans la nef. La majorité des iconographies sont tirées des écrits apocryphes.
En effet, n’apparaissent aucunement dans les peintures de l’église parisienne le récit légendaire inaugural du transport de la Sainte Maison par les anges depuis la Terre sainte et le contexte de fin des croisades. Héritage du mépris avec lequel Napoléon a traité la Sainte Maison de Lorette qu’il a, en 1797, fait mettre sous scellé après en avoir piller œuvres, reliques et objets précieux.
La technique employée pour le cycle de fresque de l’église est la peinture à la cire, solution novatrice permettant de gagner en longévité dans un environnement très humide sujet au salpêtre.
Pierre-Claude-François Delorme reçut la prestigieuse commande de la peinture de la coupole, l’une des très rares à être peintes à Paris à cette époque, ainsi que des pendentifs, où figurent les quatre Évangélistes.
Le seul vitrail visible dans cette église est celui de l'oratoire au nord-ouest. Il s'agit de la représentation d'une Assomption sortie des ateliers de la manufacture de Sèvres. Un pendant, commandé, sans jamais être réalisé, devait représenter Moïse et les Tables de la Loi.
À voir également, le tapis sous l'autel majeur réalisé par la manufacture des Gobelins, ainsi que la Vierge et la chaire en chêne.
En octobre 2013, Notre-Dame-de-Lorette a toutefois été inscrite sur la liste des monuments en péril du World Monument Fund.
Son décor, gravement abîmé[9], est en cours de restauration, en septembre 2019 ; comme, par un concours de circonstance, le sanctuaire de Lorette dans les Marches est également en restauration en cette même période.
Son nom fait référence à la Sainte Maison de Lorette, la maison de Marie dans laquelle, selon la tradition chrétienne, elle aurait été visitée par le Saint-Esprit pour donner naissance à Jésus. Selon une légende de la fin du XVe siècle[13], La Sainte Maison aurait été déposée par des anges à Trsat en Croatie puis à Ancône et Recanati dans la région des Marches italiennes et enfin sur la colline de Lorette en Italie.
Le nom même de Lorette est la version francisée de l’italien loreto dérivant du latin lauretum qui désigne la colline de lauriers sur laquelle a été construit le sanctuaire de la Madone à partir de 1294 et qui se référerait probablement à l’autre nom du mont Aventin, l’une des sept collines de Rome. Le sanctuaire dessiné par le polymathe renaissant Donato Bramante contient la maison originelle de Marie, et contenait jusqu’aux spoliations napoléoniennes les reliques de la Sainte Vierge.
Sous Napoléon III, le sens issu de la légende qui clôt les croisades en Terre sainte s'est progressivement effacé et le terme de « lorette » a fini par désigner une courtisane débutante, à l'inverse du terme de « lionne » qui désignait une courtisane confirmée, comme la Païva. En effet, dans la paroisse de l'église, on dénombrait beaucoup de « petites maisons » au XIXe siècle[14].
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