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juriste, sénateur inamovible de la IIIe république De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Édouard René Lefebvre de Laboulaye, communément appelé Édouard Laboulaye, né le [1] à Paris où il est mort le , est un juriste, un homme politique et un écrivain français.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Lefebvre de Laboulaye (d) |
Nom de naissance |
Édouard René Lefebvre de Laboulaye |
Nationalité | |
Activités | |
Rédacteur à |
Revue historique de droit français et étranger, Revue germanique (d) |
Famille | |
Père |
Auguste René Lefebvre de Laboulaye (d) |
Enfants |
A travaillé pour | |
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Membre de | |
Distinctions |
Il est député, puis sénateur inamovible de la IIIe République et écrit des romans et contes pour la jeunesse. Il est l'un des principaux inspirateurs de l'École libre des sciences politiques (Institut d'études politiques de Paris)[2].
C'est lui qui, dès 1865, a l'idée originale de la statue de la Liberté, cadeau de la France aux États-Unis d'Amérique.
Édouard Lefebvre de Laboulaye est le fils de Auguste Lefebvre de Laboulaye (1779-1824), régisseur de l'octroi de Paris, capitaine de la Garde nationale, chevalier de la Légion d'honneur. Il est le petit-fils de Jean-Baptiste Le Febvre de La Boulaye (1743-1820), écuyer, conseiller-secrétaire du Roi, Maison, couronne de France et des finances. Édouard étudia le droit et obtint une licence de droit.
Il épouse en premières noces, en 1832, Augusta Virginie Paradis. De cette union est né l'année suivante un fils, Paul, futur ambassadeur de France à Madrid et à Saint-Pétersbourg[3]. Devenu veuf en 1841, il épousa[4] en secondes noces Louise Alexandrine Valérie Michelin-Tronsson du Coudray. André Lefebvre de La Boulaye est son petit-fils.
Il exerce pendant quelque temps la profession de fondeur en caractères au côté son frère Charles[5] polytechnicien, fabricant de caractères d'imprimerie et président du Cercle de la librairie. C'est cette profession qui figure sur la couverture de son premier ouvrage Histoire du droit de propriété foncière en Occident[6]. Cet ouvrage, issu d'un mémoire, avait été primé au concours de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
En 1842, il se fit inscrire au barreau de Paris. Il s'attacha d'une façon toute particulière à l'étude des historiens de l'Allemagne, dont il acquit une connaissance approfondie. Ses premiers ouvrages attirèrent l'attention des lettrés et contribuèrent, dans une certaine mesure, à régénérer l'étude de l'histoire du droit. À l'érudition nécessaire, il sut joindre une exposition claire et un style élégant, qualités qui se retrouvent dans tous ses ouvrages, s'affirmant encore avec le temps. Ces travaux lui permirent d'être nommé membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1845, et, quatre ans plus tard, de devenir professeur de législation comparée au Collège de France puis administrateur du Collège de France de 1873 à 1883. Il fut le fondateur et le premier président de la société de législation comparée.
Il participe à un débat d'ordre pédagogique et épistémologique avec le professeur de droit Oudot sous la monarchie de Juillet. Il se montre en faveur d'un enseignement du droit expérimental et inductif, opposé à la position doctrinale des facultés de l'époque qui enseigne le droit positif de manière purement exégétique. Il se montre en faveur de la création d'un institut de sciences politiques, et inspire à ce titre Émile Boutmy qui crée l'École libre des sciences politiques en 1871[2] et soutient les mêmes positions que ce dernier lors de sa controverse avec Claude Bufnoir sur l'enseignement du droit[7].
Sous l'Empire, tenant d'idées libérales[8], lecteur de Tocqueville et de John Stuart Mill, il fut d'abord mêlé aux hommes qui essayaient de réveiller l'esprit public en France. Il fonda la Revue historique de droit français et étranger[9] en 1855, et combattit la politique autoritaire du Second Empire. Son ouvrage, Le Parti libéral, fut en partie traduit en japonais en 1883 et inspira le démocrate Chōmin Nakae[10].
Observateur attentif de la vie politique des États-Unis, et admirateur de la constitution de ce pays, il contribua à faire connaître et aimer ces institutions, soit par ses cours extrêmement suivis, soit par ses ouvrages, soit, enfin, en faisant partie de comités d'organisation démocratique. On le voit présider une réunion publique en faveur des esclaves affranchis d'Amérique, à Paris en [11].
Pendant la guerre de Sécession, il fut du côté des États de l'Union, notamment en raison de l'action diplomatique du nouveau consul américain à Paris, John Bigelow, qui lui rendit de nombreuses visites à partir d' à son domicile de la rue Taitbout[12], et à la fin de cette guerre.
Dès 1875, président du Comité de l'union franco-américaine, il lance une souscription pour l'érection de la statue de la Liberté pour le centième anniversaire du Jour de l'Indépendance.
« Il s'agit d’élever en souvenir du glorieux anniversaire, un monument exceptionnel. Au milieu de la rade de New York, sur un îlot qui appartient à l'Union des États, en face de Long Island, où fut versé le premier sang pour l'indépendance, se dresserait une statue colossale, se dessinant sur l'espace, encadrée à l'horizon par les grandes cités américaines de New York, Jersey City et Brooklyn. Au seuil de ce vaste continent plein d'une vie nouvelle, où arrivent tous les navires de l'Univers, elle surgira du sein des flots, elle représentera : La Liberté éclairant le monde. La nuit, une auréole lumineuse partant de son front, rayonnera au loin sur la mer immense[13]. »
Il ne put voir l'entreprise à son terme : il mourut un an avant l'élévation de la statue de Bartholdi à New York.
En 1863, il se présenta comme candidat à la députation de Paris, mais il échoua. Il ne fut pas plus heureux dans le Bas-Rhin en 1866, et dans le département de Seine-et-Oise en 1869. En 1870, lorsque eut lieu le vote du plébiscite sur les réformes apportées à la constitution, il écrivit le une lettre, rendue publique, dans laquelle il donnait son adhésion à cet appel au peuple, déclarait qu'il voterait pour le plébiscite et affirmait que :
« la meilleure constitution est celle qu'on a, pourvu qu'on s'en serve. »
Cette lettre fit scandale dans les milieux d'opposition qu'il fréquentait jusque-là. Accusé de renier son passé et de se rallier à l'Empire, il perdit en un instant la popularité dont il jouissait. Le , il dut suspendre son cours au Collège de France, pour mettre un terme aux scènes tumultueuses qui s'y passaient et dont il était l'objet aux cris de : Rendez l'encrier ![14], faisant référence à un magnifique encrier offert par les étudiants strasbourgeois en 1866 pour le consoler de son échec et lui prouver leur admiration.
Lors des élections du , le comité Dufaure le porta candidat à Paris pour l'Assemblée nationale. Il subit un nouvel échec ; mais il fut plus heureux lors des élections complémentaires du suivant, où, soutenu, par l'Union de la presse parisienne, il devint député de Paris. Il alla siéger alors au centre gauche et ne cessa d'appuyer de ses votes la politique de Thiers. Lorsque, en , Auguste Casimir-Perier provoqua une scission dans le centre gauche et créa la réunion dite de la République conservatrice, il fit partie des membres qui constituèrent cette nouvelle portion de l'Assemblée. Il fut nommé président de la commission chargée de réorganiser l'enseignement supérieur, et prit maintes fois la parole devant l'Assemblée. Dans le discours qu'il prononça, le , lors de la discussion sur le projet de loi présenté par la commission des Trente, il déclara que la forme du gouvernement lui était indifférente, pourvu que le gouvernement ne soit pas despotique. Le , il fut nommé administrateur du Collège de France.
Il fut élu sénateur inamovible en 1875. Il fut le rapporteur de la loi du , qui instaura la liberté de l'enseignement supérieur[15].
1858 - Paul Lefebvre de Laboulaye, Thomas Noon Talfourd, Études sur la propriété littéraire en France et en Angleterre, par M. Édouard Laboulaye, suivies des trois discours prononcés au Parlement d'Angleterre par sir T. Noon Talfourd, traduits de l'anglais par M. Paul Laboulaye (œuvre littéraire), Auguste Durand, Paris, . 1859 - Édouard Lefebvre de Laboulaye, Georges Guiffrey, La propriété littéraire au XVIIIe siècle : recueil de documents publié par le comité de l'Association pour la défense de la propriété littéraire et artistique, avec une introduction et des notices par MM. Éd. Laboulaye, G. Guiffrey (œuvre littéraire), Hachette, Paris, , [lire en ligne].
Il collabora pendant longtemps au Journal des débats, publia de nombreux articles dans la Revue de législation et de jurisprudence et prit part à la rédaction de la Revue historique du droit français et étranger, à la Revue germanique, à la Revue nationale.
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