Zastava
entreprise yougoslave spécialisée dans la construction automobile et la fabrication d'armes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le groupe Zastava (serbo-croate : Застава / Zastava) était une entreprise d’État yougoslave, qui regroupait plusieurs entités industrielles différentes, et qui a été transformée en holding afin de privatiser chaque branche :
ZASTAVA Застава | |
Logo de Zastava Automobili | |
Création | 1953 |
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Dates clés | 1954: accord coopération avec Fiat SpA 1969 : création de Zastava Kamioni 1999 : bombardement OTAN 2008 : rachat par Fiat Group Automobiles SpA 2010 : renommée Fiat Srbija et intégration dans Fiat Group |
Disparition | 2010 |
Fondateurs | Prvoslav Raković (1948-1953) |
Personnages clés | Prvoslav Raković (1948-1953) |
Forme juridique | 1953-2007 : Société d'État 2008→ : S.A. |
Siège social | Kragujevac, Serbie |
Actionnaires | Fiat Chrysler Automobiles 70%, État serbe 30 % |
Activité | Automotive |
Produits | Automobiles - Utilitaires Poids lourds & Autobus |
Société mère | Fiat SpA |
Filiales | Zastava Auto Zastava Kamioni Zastava Specijalni Automobili |
Site web | zastava-automobili.com |
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Les premiers véhicules automobiles fabriqués dans l'usine d’État de Kragujevac, alors spécialisée dans l'armement, sont quatre-cents camions Chevrolet, à la fin des années 1930, à la suite d'une commande de l'armée yougoslave. L'usine porte alors le nom de "Vojno-Tehnicki Zavod" (Usine Technique des Armées). Quelques camions de la même série ont encore été fabriqués en 1941.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'usine est rebaptisée Zavodi Crvena Zastava - Usine Drapeau Rouge. Au début des années 1950, des contacts sont pris avec Willys-Overland, alors propriété de Chrysler, pour construire des Jeeps Willys, mais la tentative échoue et seulement 162 exemplaires sont assemblés.
Un appel d'offres international est alors engagé en 1953 pour trouver le constructeur qui puisse céder une licence pour produire localement la voiture destinée à motoriser la Yougoslavie. Les produits de plusieurs constructeurs présélectionnés sont longuement analysés et testés : l'américain Willys, les britanniques Rover et Austin, les français Renault et Delahaye et les italiens Alfa Romeo et Fiat. C'est Fiat qui l'emporte en totalisant 100 points, loin devant Renault et Alfa Romeo.
Des négociations sont alors engagées avec le constructeur italien Fiat S.p.A. et le , le gouvernement yougoslave du maréchal Tito et les dirigeants italiens de Fiat S.p.A. signent un accord de coopération technique et financier qui va permettre à Zastava de construire, sous licence Fiat, certains modèles de la marque italienne. L'assemblage des modèles Fiat Campagnola AR.53, Fiat 1100 B et Fiat 1400 commence dans les 3 mois qui suivent dans les ateliers existants totalement réaménagés. La construction d'une nouvelle usine sur le site de Kragujevac, sur les plans de Fiat Engineering et avec son aide financière, est aussitôt engagée. En 1955, Zastava achète les licences de fabrication pour la Fiat 600 dont l'assemblage commence le 18 octobre 1955[1]. En 1954, 55 Fiat-Zastava 1400 sont assemblées, 805 en 1955 et 1 069 en 1956. En 1958, la production totale de Zastava s'est élevée à 3 596 unités. La production locale n'a vraiment débuté qu'en 1955, auparavant, Zastava n'assurait que l'assemblage des véhicules en CKD.
Le , Zastava lance la fabrication de la Zastava 600, qui sera surnommée fica. C'est la copie conforme de la Fiat 600 D italienne. Zastava déclinera plusieurs modèles dérivés: les Z-750, 750-M, 750-S et enfin la Z-850 de la voiture qui porte le code usine "100". La fabrication de ce modèle, au succès incontestable, s'est poursuivie jusqu'au . 923 487 exemplaires ont été fabriqués dans l'usine de Kragujevac.
En 1955, première année complète d'activité de ce nouveau constructeur automobile, la production de Zastava n'a été que de 1 044 exemplaires.
En 1961, Zastava lance la production locale de la Fiat 1300/1500, la Zastava 1300 dans ses versions berline et break. Ce modèle, que les automobilistes ont élu « meilleure voiture jamais fabriquée sur le sol yougoslave », restera en fabrication jusqu'au et sera produit à 201 160 exemplaires.
L'année 1965 est une année très importante pour le constructeur yougoslave. En effet, il est autorisé par Fiat à exporter ses fabrications, sous licence : 6 000 voitures prendront la direction de la Pologne.
1968 est l'année du renouvellement des accords de support technique et de licence avec Fiat. Fiat prend d'ailleurs une participation financière dans son associé et lui garantit son assistance technique et financière pour accroître sa capacité de production de 85 000 à 130 000 véhicules par an. À cette occasion, la branche poids lourds et autobus de Zastava devient une société indépendante Zastava Kamioni, qui noue de nouveaux liens avec Fiat V.I.. Un accord de cession de licence est conclu pour un camion de quatre tonnes, l'OM 40, remplaçant de l'OM Leoncino dénommé Zastava 635. De même, la fabrication des véhicules utilitaires est désormais assurée par la filiale Zastava Specijalni Automobili dans la nouvelle usine de Sombor.
Le , Zastava est fier de lancer le premier modèle à la conception duquel il a directement participé : la Zastava 101. C'est un modèle dérivé de la Fiat 128 qui dispose d'un hayon arrière, à la différence de la Fiat qui a un coffre classique. 1 273 532 exemplaires seront fabriqués. Elle s'appellera ensuite Skala 55. La fabrication de la Zastava 128, copie conforme de la Fiat 128 italienne en version 4 portes, a débuté le , sur les chaînes de l'usine de Kragujevac après que sa fabrication ait été arrêtée en Italie. Une des trois lignes de production a été transférée chez Zastava à Kragujevac où 228 274 exemplaires ont été produits et plus de 88 000 exportés en CKD à destination du constructeur égyptien Nasr depuis toujours lié à Fiat et ses satellites, pour l'assemblage local. La Z.128 a été livrée à raison d'environ 5.000 exemplaires par an en Égypte.
Le , Zastava fête la sortie de sa millionième voiture particulière sous licence Fiat.
À partir du , date de la sortie de la Yugo 45, et jusqu'en 2002, toutes les automobiles Zastava ont arboré le nom Yugo.
À la suite d'une étude de marché, lors du lancement du nouveau modèle Z-102, la Yugo 45, Zastava décide de diffuser ses produits sous la marque YUGO dont le logo est un simple Y. On verra donc la Z-102, modèle dérivé de la Fiat 127 avec une carrosserie différente, être commercialisée sous le nom Yugo 45. Cette voiture va connaître un énorme succès, même aux États-Unis où elle sera considérée comme un jouet (vu sa taille) utile certes, puisque ce sont 145 511 exemplaires qui y seront vendus. C'est l'homme d'affaires américain, Miro Kefurt, importateur des voitures des pays de l'Est, qui devait assurer l'importation de la Yugo 45/Koral aux États-Unis à partir de 1984 mais faute de moyens suffisants, il cède sa société "Yugo Cars Inc." à Malcolm Bricklin qui fera modifier 400 points du véhicule dont le remplacement du moteur Fiat de 903 cm3 par le 1 116 cm3 qui équipe les Zastava 101 et 128 pour permettre son homologation. C'était la voiture la moins chère du marché américain, avec un prix de 3 990 US dollars, bien moins que la Hyundai Excel, 5 200 US$ (valeur 1985). À la suite des sanctions internationales appliquées en 1992, l'importation est brusquement bloquée.
Le , Zastava lance la Z-103, la Yugo Florida, une berline à la ligne moderne. D'abord équipée du nouveau moteur de la Fiat Tipo de 1 372 cm3, elle est ensuite équipée de l'ancien moteur Fiat de 1 116 cm3 de la Z 101, puis un moteur de 1 581 cm3 et un diesel de 1 714 cm3 provenant de Fiat Italie. La fabrication de ce nouveau modèle va rencontrer de grosses difficultés au démarrage et il faudra attendre plus de deux ans avant qu'il ne soit fabriqué en série.
En 1988, Zastava démarre l'assemblage de la Fiat Uno pour son marché intérieur. Elle est restée en production jusqu'en 1994. Ce modèle ne connaîtra pas le succès rencontré dans le reste de l'Europe, en raison de la concurrence interne avec la Yugo 45, vendue à un prix très inférieur. Seulement 2 620 exemplaires seront assemblés.
1989 est une grande année pour le constructeur yougoslave. Le , il fête la sortie de sa 3 500 000e voiture. La production de l'année 1989 est de 180 950 unités auxquelles il faut ajouter la production et l'assemblage sous licence, à l'étranger, de 42 614 exemplaires, et la production de 4 827 camions par Zastava Kamioni.
En 1990, vu le succès remporté par les modèles à la conception desquels il a pris part, Z 101, Z 102, et Z 103, Zastava lance l'étude de la Z 104, un modèle dérivé de la Yugo Florida, une berline classique à 4 portes. Ce nouveau projet ne verra jamais le jour, la Yougoslavie et surtout la Serbie étant frappées d'embargo par l'ONU en 1991, voient leur économie étranglée sans aucune possibilité de recours, à la suite des déclarations de guerre à ses voisins Bosnie-Herzégovine, Croatie et Slovénie.
En 1992 la production de Zastava tombe à 24 000 automobiles, soit de dixième de son potentiel. En 1993, seulement 700 véhicules sortent de l'usine de Kragujevac.
En 1994, Zastava cherche de l'aide auprès de Fiat à qui le constructeur yougoslave, devenu serbe, doit plus de 75 millions US$ de fournitures et licences impayées. Dans l'espoir de créer une société mixte, Zastava entame des discussions avec d'autres constructeurs, français Renault et PSA, asiatique Daewoo, mais se concentre sur les négociations avec le Groupe PSA.
En 1997, la production redémarre légèrement pour atteindre les 11 124 automobiles, 900 véhicules commerciaux et 200 camions, tous construits sous licence Fiat.
En 1999, juste avant la signature du contrat de coopération avec le Groupe PSA pour fabriquer un modèle Peugeot, les deux bombardements par l'OTAN de l'usine de Kragujevac, des 9 et , détruisent quasi intégralement l'outil de production. Le gouvernement serbe décide alors de reconstruire, du moins ce qu'il peut, et la production reprend péniblement dès le début de l'année 2000 avec 12 782 voitures fabriquées avec l'utilisation de quelques moteurs Peugeot dans certaines versions des modèles existants, vu que le Groupe PSA a refusé de reprendre le contrat de coopération négocié avant le bombardement.
Depuis la reprise des activités en 2002, toutes les automobiles produites ont repris le nom et le logo Zastava.
En , la dernière Zastava 128 assemblée sort de l'usine. Désormais ce ne seront que des modèles en CKD qui seront exportés chez El Nasr en Égypte, et qui seront assemblés à la cadence de 3 000 exemplaires par an.
L'année 2004 voit l'intensification des négociations entre la direction de Zastava, le gouvernement serbe et Fiat Auto, au sujet de la dette que Zastava a accumulée envers le constructeur italien, qui remonte à plus de dix ans et qui dépasse 75 millions US$. Après d'âpres tractations, Fiat accepte d'effacer plus de 75 % de cette somme et de ne récupérer que 10 millions €, à verser avant tout nouvel accord de transfert de technologie. En effet, Zastava veut fabriquer sous licence la Fiat Punto II de 1999, pour le marché local, à 16 000 exemplaires par an. Le dernier versement de la somme convenue est effectué le , et Fiat fait livrer par sa filiale robotique COMAU, l'outillage nécessaire à l'équipement de la ligne d'assemblage de la Punto qui sera commercialisée sous le nom de Zastava Z-10. En attendant la mise en fabrication locale du modèle, c'est Fiat Auto Italie qui exporte 1 334 Punto vers la Serbie. Bien que le site yougoslave produise en 2008 sa 3 500 000e unité[2], la production 2006 de la Z-10 serbe n'a été que de 10 250 automobiles.
Ce n'est qu'en , après deux ans de dures négociations, que Fiat signe un nouvel accord de coopération technologique avec le constructeur serbe qui reprend le nom de Zastava pour assembler la Fiat Punto 2e série, version de 2003, sous la dénomination Zastava Z-10 by Fiat. Un atelier de l'usine de Kragujevac est entièrement reconstruit et équipé d'une chaîne de montage Fiat. L'assemblage de la voiture débute le au rythme de cent exemplaires par jour. Les 1 334 premiers exemplaires de la Fiat Punto commercialisés dans les Balkans, marquées Z.10, ont été fabriquées à Turin en attendant la mise en fabrication du modèle en Serbie.
Dès le mois de , le nouvel atelier de fabrication de la Z-10 est opérationnel, les ouvriers serbes ont été formés sur les chaînes Fiat de l'usine turinoise de Mirafiori, où sont toujours fabriquées une version de la gamme Punto.
Le , la première Fiat Punto II, rebadgée Zastava Z-10, sort des nouveaux ateliers reconstruits de l'usine de Kragujevac. Zastava arrête d'acheter les moteurs de PCM, bien que les études sur l'implantation d'un moteur diesel PSA soient encore en cours.
Zastava repart de l'avant et ses dirigeants espèrent obtenir de nouveaux transferts de fabrication de la part de Fiat Auto S.p.A.. Ils discutent de la possibilité d'assembler deux nouveaux modèles, le Fiat Doblò et son remplaçant, ainsi que la future Fiat Novo Uno brésilienne.
En 2007, le gouvernement serbe lance un appel d'offres pour la privatisation totale de Zastava. De nombreux constructeurs européens et asiatiques sont intéressés dont Fiat, Volkswagen et General Motors, avec qui Zastava a signé un accord de licence pour produire localement des Opel Astra G. Le projet, bien qu'avancé avec des tests industriels à l'usine de Kragujevac, est finalement tué dans l'oeuf[3].
Fiat signe le un accord avec le gouvernement serbe pour reprendre 70 % de Zastava Automobili. L'usine de Kragujevac doit être entièrement restructurée et modernisée avec un investissement de 700 millions d'euros, un second modèle devrait être mis en fabrication en fin d'année 2008 et un nouveau modèle, probablement la future Fiat Nuova Topolino, serait construit en Serbie dès 2010, ainsi qu'un modèle plus grand. L'objectif à terme est d'y produire 300 000 véhicules par an[2].
Les ateliers Zastava arrêtent toute production le . Ils reprennent leur activité après une sérieuse restructuration (remise à niveau) de l'outil de production, sous l'égide de Fiat Auto, nouveau propriétaire de l'usine et de la marque, le . La production du modèle Punto Classic, sous la marque Fiat, au rythme de 2 000 exemplaires par mois mais ne conserve que 600 ouvriers dans l'usine de Kragujevac devenue désormais Fiat Automobili Srbija - Fiat Automobiles Serbie. En , la société Zastava automobiles disparaît définitivement, l'entreprise devient une filiale du groupe FCA, Fiat Srbija, Fiat Serbie. La majorité des anciens salariés de Zastava Automobili a été licencié par le gouvernement serbe.
Le 22 octobre 2010, Fiat Automobili Srbija célèbre la 30 000 e Fiat Punto Classic produite dans la nouvelle usine Fiat de Kragujevac[4]. La dernière Punto Classic est sortie des chaînes de l'usine de Kragujevac en 2011[5]. En 2012, Fiat lance la fabrication d'un nouveau modèle monospace en Serbie, la Fiat 500L.
Après des années d'incertitude quant à l'avenir de l'usine, Stellantis (l'entité succédant à Fiat Chrysler Automobiles à la suite de sa fusion avec PSA) signe en mai 2022 un accord d'investissement de 190 millions d'euros auprès du président serbe Aleksandar Vucic visant à produire dès 2024 un véhicule électrique dans l'usine de Kragujevac[6].
Depuis la fusion des groupes Fiat-Chrysler (FCA) et PSA (Peugeot-Citroën) et la création de Stellantis, le site de Kragujevac va être transformé pour la production de voitures électriques qui doivent être fabriquées à partir de 2024.
Les véhicules utilitaires (commerciaux) ont été fabriqués par la division Zastava Specijalni Automobili (Zastava Commercial Vehicles) dans l'usine de Sombor jusqu'en 2010.
La production de camions par Zastava Kamioni a pris fin en 2017. La production du Turbo Rival militaire a été transférée chez Zastava Tervo, une nouvelle société d'État.
La production des autobus par Zastava Kamioni a pris fin en 2017.
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