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peintre, graveur et écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Xavier de Langlais[1] né le à Sarzeau (Morbihan) et mort le à Rennes (Ille-et-Vilaine) est un peintre, graveur et écrivain français.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Xavier Jules Joseph Marie de Langlais |
Nationalité | |
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Activité | |
Conjoint |
Annick Gazet du Chatelier (d) |
A travaillé pour |
École régionale des beaux-arts de Rennes (à partir de ) |
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Mouvement | |
Distinctions |
Prix Breizh () Prix Lange () |
Archives conservées par |
Bibliothèque nationale du pays de Galles (NLW MS 23898E) |
Église d'Étel |
Il est resté connu pour son ouvrage de référence La Technique de la peinture à l'huile, publié en 1959, et son implication dans le mouvememt des Seiz Breur.
Fils de Roger de Langlais et de Marguerite Joséphine Huchet du Guermeur, Xavier de Langlais suit des études à l'École des beaux-arts de Nantes dès 1922, puis à l'École des beaux-arts de Paris de 1926 à 1928. C'est à Paris que l'éloignement le rapproche intellectuellement de la Bretagne. Il apprend le breton en autodidacte. Il est accueilli à Paris par la famille du graveur Xavier Haas, qu'il a connu à Sarzeau, et qui restera son ami sa vie durant. Langlais effectue son service militaire à Fontainebleau qu'il achève comme maréchal des logis-chef.
Il cherche sa voie dans un art nouveau en phase avec son amour de la Bretagne. Langlais se spécialise dans la peinture et la décoration des églises, et dans la recherche de technique picturale nouvelle. C'est ainsi qu'il prend contact avec Spéranza Calo-Séailles et lui fournira des cartons qu'elle reproduira sur Lap[2].
En 1931, il épouse Annick Gazet du Chatelier, fille de Michel Gazet du Châtelier et d'Annie Walsh de Serrant, et aura quatre enfants avec elle. En 1948, il devient professeur de dessin à l'École régionale des beaux-arts de Rennes où il fait toute sa carrière. Il illustre, principalement par la technique du bois gravé, ses propres œuvres ainsi que de nombreux ouvrages concernant la Bretagne.
Il est réputé pour son ouvrage intitulé La Technique de la peinture à l'huile[3], traduit en plusieurs langues, dont le japonais[4].
Il commence aussi à peindre des fresques murales dans des chapelles et des églises, par exemple dans l'église de La Richardais, celle d'Étel, la chapelle du collège Saint-Joseph à Lannion, celle de l'évêché à Saint-Brieuc, la crypte du séminaire de Saint-Brieuc, etc.., ainsi que des chemins de croix[5].
Dès 1924, il prend contact avec l'Unvaniezh Seiz Breur, un mouvement d'artistes bretons réunis par Jeanne Malivel et René-Yves Creston. Avec James Bouillé, architecte et lui-même membre du Seiz Breur, il anime en 1935 l'atelier d'art breton An Droellenn (la Spirale), atelier breton d'art chrétien, avec l'architecte guingampais James Bouillé. Il est l'auteur de peintures murales religieuses dans la chapelle du collège Saint-Joseph à Lannion, au grand séminaire de Saint-Brieuc, à Notre-Dame-de-la-Mer à Étel, ou dans l'église de La Richardais[6],[7],[8]. Il conçoit le Chemin de croix de La Baule.
Dès sa rencontre avec Roparz Hemon en 1926 à Paris, Langlais rejoint le groupe des rédacteurs de la revue littéraire bretonnante Gwalarn. Il compose des pièces de théâtre, des poèmes et la seule étude sur l'art publiée en langue bretonne.
En 1936, puis en 1945, il peint un ensemble de cinq taolennoù, commandés par les missionnaires montfortains de Guipavas et très largement inspirées des images de Vincent Huby[9]. En 1946, il peint une série de quatre taolennoù, commandés par le père Médard, un capucin de Guingamp. Ce sont les derniers historiquement à avoir été peints. « Dans ses taolennoù, Xavier de Langlais rompt avec la tradition : finis les cœurs surmontés d'une tête, les diables, les serpents, les crapauds et autres symboles des péchés capitaux ; place aux sacrements, place au pardon, place à l'Église où le Christ accueille les bras ouverts tous ceux qui viennent à lui »[10].
Écrivain bretonnant, il est l'ardent promoteur d'une réforme orthographique qui permettrait d'inclure les formes spécifiques du breton vannetais qu'il pratique. Les discussions entre écrivains qu'il organise à Vannes à partir de 1936 n'aboutissent qu'en 1941 à la réforme orthographique dite peurunvan. Son rôle dans l'unification de l'orthographe de la langue bretonne a été l'objet d'une thèse de Glenn Gouthe[11].
Xavier de Langlais se sent très concerné par la promotion de la langue bretonne : en 1942, il crée le timbre Komzomp Brezoneg (« Parlons breton »), ainsi que la carte postale Komzit brezoneg d'in, Mammig ! (« Parlez-moi breton, Maman ! »), souvent reproduits depuis.
C'est à la même époque qu'il se lance dans la composition de sa première œuvre écrite ambitieuse, Enez ar rod (L’île de la roue), dont la première édition en cours d’impression est détruite dans les bombardements de Rennes.
En 1941, il s'établit à Rennes, devient critique artistique et littéraire, lui et plusieurs artistes écrivent une chronique en breton publiée et signée sous le même pseudonyme de Lan hag Hervé[12] pour le quotidien régionaliste — à tendance pétainiste — La Bretagne de Yann Fouéré[13], qui publie un article résolument antisémite le lendemain de la rafle du Vélodrome d'Hiver des 16 et [14].
Pour La Bretagne, Xavier de Langlais illustre plusieurs romans publiés en feuilleton : Tristan et Iseult, Les Amazones de la Chouannerie de Théophile Briant[15], La louve de Rohan de Paul Féval, La gloire sous les voiles de Jean d'Agraives, Goulven le goémonier d'Yves-Marie Rudel.
À l'été 1946, à l'invitation d'Armand Keravel, il a fait un exposé sur Le sens du beau chez les enfants à l'École d'été d'Ar Falz, à Audierne, sorte de laboratoire d'où sortira le futur Camp des bretonnants.
En , il renoue avec les Seiz Breur que Creston tente en vain de relancer, lors d'une conférence donnée à Paris, au cercle Ker Vreizh, pour le dixième anniversaire de la mort de Jakez Riou. Il devient en 1948 pour un temps président de la Fédération des cercles celtiques de Bretagne.
Après-guerre, alors que le mouvement culturel breton est décapité, il participe à la renaissance de l'édition en breton avec, en 1949, la maison d'édition et de diffusion Ar Balb (Breuriezh al levrioù brezhonek), qui édite son roman d'anticipation écrit durant la guerre : Enez ar Rod. Il prend, dès 1948, la présidence du Cercle celtique de Rennes, et est membre cofondateur du Camp des bretonnants (Kamp etrekeltiek ar vrezhonegerien) avec Vefa de Bellaing et Ronan Huon, créé en 1948 et qui existe toujours. Il est élu vice-président du mouvement catholique Bleun-Brug en 1949.
Mais si toute sa vie Xavier de Langlais va témoigner en faveur d'une culture bretonne vivante, notamment par son œuvre peinte, ses illustrations de livres, ses bois gravés, le professeur à l'École des beaux-arts de Rennes (1948-1973) va de plus en plus devoir cohabiter avec l'écrivain[16]. Il élève un monument en faveur d'une relecture « armoricaine » de la matière de Bretagne, c'est son cycle Le roman du roi Arthur, cinq volumes dans sa version française, dont il n'aura pas le temps de mener à terme la version en langue bretonne.
Ses œuvres sont visibles notamment dans une vingtaine d'églises de Bretagne, surtout dans le Morbihan (Ploemeur, Lorient, Sarzeau, Étel et Surzur).
Entre 1953 et 1955, il a décoré 17 églises. Parmi les tableaux de Xavier de Langlais, onze sont protégés par classement par les monuments historiques :