Villedieu-les-Poêles
ancienne commune française de la Manche De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Villedieu-les-Poêles (prononcé [vildjølepwɑl]), Villedieu jusqu'en 1962, est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny.
Villedieu-les-Poêles | |
L'hôtel de ville. | |
Héraldique |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Saint-Lô |
Intercommunalité | Villedieu Intercom |
Statut | commune déléguée |
Code postal | 50800 |
Code commune | 50639 |
Démographie | |
Gentilé | Sourdins ou Théopolitains |
Population | 3 538 hab. (2019) |
Densité | 440 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 50′ 19″ nord, 1° 13′ 21″ ouest |
Altitude | Min. 98 m Max. 217 m |
Superficie | 8,05 km2 |
Élections | |
Départementales | Villedieu-les-Poêles-Rouffigny |
Historique | |
Commune(s) d'intégration | Villedieu-les-Poêles-Rouffigny |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.villedieu-les-poeles.fr |
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Elle est peuplée de 3 538 habitants[Note 1]. Comme le rappelle la deuxième partie de son nom, adjointe en 1962, la ville est connue pour son activité de dinanderie et de poêlerie. Elle abrite également une des cinq fonderies de cloches de France, ayant notamment fourni les cloches de Notre-Dame de Paris en 2013. Ces activités ont inspiré l'un des deux gentilés de la commune, les Sourdins, que le martelage répétitif du cuivre aurait pu rendre sourds.
Villedieu-les-Poêles est au cœur du Bocage normand, aux confins des entités plus étroites que sont le Bocage virois, l'Avranchin et le pays saint-lois, sa situation dans l'arrondissement de Saint-Lô privilégiant un classement dans ce dernier pays. L'atlas de paysages de la Basse-Normandie classe la commune dans la partie sud de la « Manche centrale », caractérisée par un bocage fermé au faible relief[1]. L'agglomération est à 22 km au nord-est d'Avranches, à 26 km à l'ouest de Vire, à 29 km à l'est de Granville, à 33 km au sud-est de Coutances et à 35 km au sud de Saint-Lô[2].
La ville est desservie par la voie de chemin de fer de Paris à Granville et l'autoroute des Estuaires (sorties 37 et 38). Avant la construction de l'autoroute, la ville était traversée par la route nationale 175, déclassée depuis en route départementale no 975, permettant de rejoindre Caen au nord-est et Rennes au sud-ouest. Villedieu est reliée à Vire à l'est par la D 924 (ancienne route nationale 24bis) qui se prolonge à l'ouest vers Granville. La D 9 mène à Gavray au nord-ouest. Outre la D 975, Saultchevreuil, au sud, est relié par la D 33 à La Chapelle-Cécelin à l'est et par la D 41 à La Lande-d'Airou à l'ouest.
Le territoire de Villedieu est dans le bassin de la Sienne qui traverse la ville. Si la majeure partie est dans le bassin direct, le sud des anciennes communes de Saultchevreuil et de Saint-Pierre-du-Tronchet est dans un vallon alimentant la Marchandière, ruisseau affluent de l'Airou qui conflue avec la Sienne à Ver, 15 km au nord-ouest.
Le relief de cette partie du Massif armoricain est assez marqué et offre certains points de vue pittoresques. Le point culminant (217 / 219 m) se situe au sud de Saultchevreuil, près du lieu-dit la Petite Brière sur une colline dont la base est 50 mètres plus bas. Le point le plus bas (98 m) correspond à la sortie de la Sienne du territoire, au nord.
La pluviométrie annuelle, assez élevée, avoisine les 1 200 mm[3].
En dehors de l'agglomération, les principaux lieux-dits sont, du nord-ouest à l'ouest, dans le sens horaire, les Chardonnets, les Hauts Bois, la Grange, les Grands Hauts Bois, la Pilière, le Caquevel, la Croix Marie, Village de Caquevel, la Davière, le Bas Caquevel, la Foulerie, Cité Saint-Étienne, Cité des Archers, la Martinière, la Gaillardière, la Froide Vallée, la Louisière, Saint-Pierre du Tronchet, les Monts, la Brurie, la Valette, les Cotils, le Gosnet, la Nélière, Beausoleil, les Pivents, Bellevue, la Hardonnière, la Petite Brière, Saultchevreuil-du-Tronchet, Fontenai, Cité le Mouël, Cité Napoléon, la Croix au Grand, la Ligotière, les Marais, les Terriers, le Grand Parc, l'Auberdière, la Lamberdière, la Corbisière[4].
Le nom de la localité est attesté sous les formes parrochia de Villa Dei en 1332[6], Villa Dei de Saltu Caprioli au XIVe siècle[7], la parroche de Villedieu de Chauchevrol en 1344[8], Villedieu entre 1612 et 1636[9], Villedieu bourg en 1713[10], Villedieu les Poeles entre 1753 et 1785[11], Villedieu en 1854[12], Villedieu-les-Poëles en 1874[13].
Villedieu (« Ville Dieu ») est un toponyme dû aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, présents par une commanderie[14].
Pour le déterminant -les-Poêles, les formes anciennes montrent qu'il apparaît tardivement, au XVIIIe siècle [15], il a été officiellement ajouté en 1962[16], honorant l'activité emblématique de la ville liée à la poêlerie[Note 2] et à la dinanderie[Note 3].
Le gentilé est Sourdin ou Théopolitain. Le terme « sourdin » est lié à l'ancienne activité de dinanderie et de poêlerie dont le martelage répétitif des ais (flans) de cuivre, pour leur donner leur forme définitive, finissait par rendre sourds les habitants[17].
Saultchevreuil-du-Tronchet, Saltchevrolt en 1049-1058[18] (commune absorbée en 1964) : pour René Lepelley, le toponyme est issu du latin saltus, « bois », et chevreuil serait une altération de chevreau (il s'agirait donc d'un « bois aux chevreaux »)[19] ; pour Albert Dauzat et Charles Rostaing, il faut y voir plus simplement évoqué le saut d'un chevreuil[18].
Terroir appartenant à l'origine à l'abbaye aux Dames de Caen, il n'existait pas de paroisse de Villedieu avant le premier tiers du XIIe siècle. Villedieu était alors une partie de la paroisse de Saultchevreuil appelé Siennestre. En 1130, le roi d'Angleterre et duc de Normandie Henri Ier Beauclerc donne quatorze acres en un lieu nommé Siennêtre aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, pour édifier leur commanderie de Villedieu-les-Saultchevreuil (anciennement Saucherelle)[20],[21]. Ces derniers y fondent un village, Villa Dei, qui devint Villedieu. La ville fut longtemps administrée directement par l'Ordre et les habitants ne payaient pas d'impôts.
Au XVIe siècle, des fondeurs venus de Lorraine s'installent à Villedieu. Au XIXe siècle, la ville se développe grâce à la mise en service de la ligne de chemin de fer Paris - Granville. En 1865, Adolphe Havard, crée la fonderie Cornille-Havard[22].
En 1944, les stratèges alliés décident de bombarder les villes situées sur un cercle autour des plages du débarquement pour gêner la progression des renforts allemands. Saint-Lô et Vire font partie du lot mais Villedieu est épargnée. La ville sera libérée le , près de deux mois après le début des opérations, par la 4e division d'infanterie américaine[23] à l'issue de l'opération Cobra.
Le , Villedieu-les-Poêles intègre avec Rouffigny la commune de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny[24] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du de réforme des collectivités territoriales. Les communes de Villedieu-les-Poêles et Rouffigny deviennent des communes déléguées et Villedieu-les-Poêles est le chef-lieu de la commune nouvelle.
Les armes de Villedieu-les-Poêles se blasonnent ainsi : Ces armoiries sont une création librement interprétée à partir d'un vestige conservé à la mairie de Villedieu : une clef d'arc en granit armoriée et datée de 1696[26] provenant sans doute de l'ancienne commanderie, ou comme l'indique Édouard Le Héricher, de l'ancien Pont-de-Pierre, que fit réparer le commandeur de Rochechouart en 1696, en même temps que d'autres travaux faits dans « l'île Billeheust »[27]. La composition originale comprend deux écus ovales accolés. Le premier orné d'une croix. Le second de billette et d'un chef possédant une croix. Il s'agit en fait des deux écus accolés dont celles de frère de Rochechouart, commandeur de Villedieu à cette époque (de gueules à trois fasces nébulées d’argent, au chef de gueules à la croix d'argent). Sur la pierre armoriée, ces fasces nébulées sont nettement reconnaissables. |
Candidats ou listes ayant obtenu plus 5 % des suffrages exprimés lors des dernières élections politiquement significatives :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Liste des maires avant 1944
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août 1944 | novembre 1944 | Georges Rachine | Rad. | Agriculteur Conseiller général de Villedieu-les-Poêles (1945 → 1949) |
novembre 1944 | mai 1945 | Robert Storez | SFIO | Artisan radio, résistant Front national |
mai 1945 | mars 1959 | René Quintin | DVD | Industriel Conseiller général de Villedieu-les-Poêles (1949 → 1967) |
mars 1959 | mars 1965 | Eugène Havard[33] | Industriel Premier adjoint au maire (? → 1959) | |
mars 1965 | mars 1968 (démission) |
Pierre Hénault | CNIP | Administrateur de sociétés Ancien député de la Manche (1948 → 1962) |
mars 1968 | mars 1989 | Jean-Louis Bougourd | DVD | Médecin Premier adjoint au maire (1965 → 1968) Conseiller général de Villedieu-les-Poêles (1967 → 1992) Vice-président du conseil général Chevalier de l'Ordre national du Mérite (1977) |
mars 1989[34] | mars 2001 | Michel Besnier[35] | Ind. | Entrepreneur Président de la CC du canton de Villedieu-les-Poêles (1994 → 2001) |
mars 2001[36] | mars 2008 | Roger Bayssat | DVD | Docteur vétérinaire Président de la CC du canton de Villedieu-les-Poêles (2001 → 2008) |
mars 2008[37] | avril 2014 | Daniel Macé | DVD | Agent général d'assurances |
avril 2014[38] | décembre 2015 | Philippe Lemaître | UDI | Chargé de clientèle |
Une partie des données est issue d'une liste établie par Jean Pouëssel et Thomas Digiaud[39]. |
Le conseil municipal était composé de vingt-sept membres dont le maire et sept adjoints[40]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny le jusqu'en 2020, Philippe Lemaître devient maire délégué de Villedieu-les-Poêles et est élu maire de la commune nouvelle.
Culte catholique : Villedieu-les-Poêles relève du diocèse de Coutances et Avranches. Avant 1801, la paroisse relevait de l'ancien diocèse d'Avranches puis de l'éphémère diocèse de la Manche.
L'ancienne paroisse catholique de Villedieu-les-Poêles, qui était à l'origine de la commune actuelle, a été supprimée en 1995. Villedieu est devenu le chef-lieu de la nouvelle paroisse de Villedieu, et du doyenné. Les autres églises des anciennes paroisses ont conservé le titre d'églises paroissiales.
En 2019, la commune comptait 3 538 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2004, 2009, 2014, etc. pour Villedieu-les-Poêles[41]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 4]. Villedieu-les-Poêles a compté jusqu'à 4 690 habitants en 1982.
2018 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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3 550 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Très tôt, l'activité de la Villedieu se tourna vers les métiers de la dinanderie et de la poêlerie, activités toujours vivaces à Villedieu, d'où l'ajout du déterminant toponymiques « les Poêles ». La fonderie Cornille-Havard est l'une des cinq fonderies de cloches de France.
Un marché se tient tous les mardis depuis 1147.
La flamme postale de la ville en 1983 représentait le clocher de l'église, un pichet et une cloche et citait les foires et les cuivres de la cité.
Villedieu-les-Poêles est dénommée « commune touristique » depuis [44]. Elle est labellisée village étape depuis 2002.
La commune est une ville fleurie ayant obtenu trois fleurs au concours des villes et villages fleuris[53].
En outre, des courses de chevaux sont organisées à l'hippodrome de Saultchevreuil.
Tous les quatre ans, le 3e dimanche suivant la fête de la Pentecôte se situe cette grande manifestation qui existe depuis le [57]. Devant le développement de la religion protestante et le mouvement de la Contre-Réforme à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, se crée un peu partout en France des compagnies du Saint-Sacrement qui ont pour but d'organiser la Fête-Dieu. Les chevaliers de Malte de l'ordre souverain de Malte ont gardé un contact toujours vif avec la cité normande en participant tous les quatre ans au « Grand Sacre », nom que porte la Fête-Dieu à Villedieu. Interrompue lors de la Révolution française, la cérémonie a repris ses droits depuis 1955. La ville est ce jour-là entièrement décorée et de nombreux chevaliers de Malte y sont accueillis pour une grande procession tout au long d'un parcours ralliant des reposoirs décorés et fleuris.
Villedieu-les-Poêles est citée par Rabelais dans son livre Gargantua comme une des trois villes d'où provient le cuivre utilisé pour les couverts du géant.
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